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9 Mai

Concours
d'histoires

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CONCOURS D'HISTOIRES

À deux doigts

À deux doigts de la mort,
à deux doigts de jouir,
à deux doigts d’aimer,
à deux doigts de trahir,
à deux doigts d’être sauvé…

Chapitre 1 | Tempête dévastatrice

Le grondement était d’abord sourd, lointain, presque irréel. Un grondement comme l’ouverture d’un opéra de Wagner qui orchestre ses instruments monstrueux venus de l’enfer. Puis la vibration gagna le ciel, soulevant la terre contre elle-même et les murs tremblèrent.
Dans les tours de La Défense, les vitres vibraient, les façades tremblaient, et l’air se contracta sous des rafales inouïes de violence. Le ciel était noir, zébré d’éclairs qui lacéraient les immeubles comme des fouets de lumière. Un hurlement venu du ciel emporta des étages entiers, du béton, du verre, des humains.

Puis vint la chute.

La tour noire, joyau de verre et de pouvoir, ploya comme un colosse ivre. Les structures internes cédèrent. Des étages dégringolaient les uns sur les autres. Tout s’effondra. Sous ce chaos, dans les entrailles du bâtiment, la salle des archives blindée tint bon. Une forteresse d’acier conçue pour les secrets, pas pour la fin du monde. ?Les lumières s’éteignirent. Seuls quelques écrans rouges pulsèrent, éclairant par à-coups deux silhouettes inertes, jetées au sol comme des pantins oubliés par un sale gosse. L’air était lourd, chargé de poussière et d’odeurs brûlées et des corps calcinés.
Deux corps. Deux survivants. Et aucun dieu au-dessus pour les juger...

Chapitre 2 | La cage d’acier

Jour 1. Premier voyant rouge. Système d’oxygène : 80%

Le froid. C’est ce qui le réveilla. Un froid sans vie, sans âme, juste métallique.
Jérémie ouvrit les yeux. L’obscurité était rouge. Une lumière sale, palpitante, comme si la pièce respirait lentement sous assistance.
Un bourdonnement sourd vibrait dans l’air, entrecoupé de clics mécaniques. L’odeur était âcre — plastique fondu, métal chauffé, sueur et sang séché. Il tenta de bouger. Une douleur vive explosa dans sa nuque.
Il se redressa lentement, les paumes appuyées sur le sol poussiéreux, glissant sur des débris minuscules. Chaque geste lui coûtait.

Face à lui, une silhouette. Impeccable. Inhumaine.
Alessandro di Valerio. Assis devant une console, le dos droit, les doigts pianotant doucement sur un clavier éteint.

— Tu es réveillé, dit-il sans se retourner.

Jérémie ne répondit pas. L’air était dense, comme s’il fallait le mâcher avant de le respirer.

— On a environ trois jours d’oxygène ici, poursuivit Alessandro. Peut-être un peu plus ... si tu respires moins fort.

Jérémie le fixa. « Trois jours ? Et ensuite ?»
Silence
Jérémie insista : « Trois jours ? … Et après ? »
Alessandro marqua un silence. Son regard glissa brièvement vers une étagère métallique, noyée dans l’ombre. Il répondit enfin :

— Je gère, y a la capsule de sauvetage ensuite. On dirait qu‘on peut l‘utiliser avec nos deux empreintes digitale de l‘intérieur pour s‘enfermer et être protégé, être secouru. Mais ... ça bug ... On improvisera ...
— Tu gères ou t‘improvise ... TSSS

Chapitre 3 | Lui Contre Moi

Je l’ai toujours détesté. Alessandro di Valerio. Même son nom a un goût d’arrogance.
Il lui vient d’une famille italienne de sang bleu jetée dehors par Mussolini et son « grand père » fit fortune en France avec des aides « germaniques » … C’est ainsi que ce monstre nazi put se reproduire et créa Alessandro avec sa belle-fille, la femme de son fils…

Assis là, dans cette cage de métal, il ressemblait moins à un survivant qu’à une sculpture antique : immobile, précis, froid. L’éclairage rouge découpait ses traits nets, anguleux, presque trop parfaits pour être honnêtes. Il avait ce visage de statue romaine qu’on imagine au sommet du pouvoir : mâchoire dure, nez droit, yeux glacés. Des yeux comme des vitres teintées. On devinait qu’il regardait, mais jamais ce qu’il voyait.

Son corps semblait ne jamais céder. Même plié par les circonstances, il restait droit, gainé dans son costume Armani sur mesure et taché de poussière comme si c’était du sable doré. Les déchirures de sa chemise laissaient apparaître des parcelles de son corps bien traité dans les salles de culturisme. Alessandro, c’est l’homme qui n’a jamais appris à plier. Il exige. Il tranche. Il possède. Et il ne pardonne rien, surtout pas la faiblesse.

Je le connais depuis presque dix ans. Dix ans à mordre les dossiers qu’il m’arrachait sous le nez, à avaler ses sourires méprisants, ses félicitations toxiques. Dix ans à comprendre que dans son monde, on gagne en écrasant. Et pourtant, il a toujours eu cette aura — une élégance venimeuse, comme un serpent bien élevé.

Et moi ? Je suis l’homme qu’il n’a jamais vu venir.

Je n’ai pas ses dents de loup ni ses yeux de glace. Je suis plus souple. Plus instinctif. J’écoute. J’observe. Et j’attends. Là où lui écrase, moi je contourne. Il me méprise pour ça. Il croit que je suis faible. Mais il oublie que le lierre finit toujours par étouffer le chêne.

Physiquement, je suis tout ce qu’il n’est pas : moins carré, plus nerveux. Mon corps est fait pour esquiver, pas pour imposer. Les gens disent que j’ai un sourire de salaud attendrissant. Je prends ça comme un compliment. J’ai appris à séduire là où on ne m’attendait pas. Mon arme, ce n’est pas la force brute. C’est la faille… je peux aussi trouver l’anus que je pénètre.

Et ici, dans cette prison d’acier, je sais qu’il a une faille. Je la vois. Elle bat, juste sous sa chemise déchirée et ensanglantée. Une faille que je vais creuser. Avec patience et douceur. Et s’il le faut… avec tendresse.

C’était deux ans plus tôt, un jeudi matin, en salle 53, pendant un conseil d’administration.

Alessandro présidait, bien sûr. La lumière tombait sur lui magistral. Il ne haussait jamais la voix. Il n’en avait pas besoin. Ses mots coupaient comme des lames fines — sans éclats, sans émotion, mais toujours au bon endroit, et l‘auditoire se taisait.

Ce jour-là, je présentais un rapport sur un plan de fusion avec Gentevo. Des mois de travail, de négociations, de nuits blanches. J’avais tout verrouillé. Je savais que ça tenait.

Je n’avais pas vu le coup venir...
Alessandro avait attendu la fin. Il avait souri. Ce petit sourire... Celui qui fait froid, parce qu’on sait qu’on va saigner, mais pas encore d‘où.

— Merci Jérémie. C’était… presque ... convaincant! Mais non ! C’est hors de question !
Premier coup de lame... et il m‘acheva sans pitié :
— Je m’attendais à ce que tu nous conseilles de ne pas faire cette fusion, et éviter notre banqueroute au passage, mais non… tu as fouillé dans la merde, tu lui a donné de l‘allure et ... Bref ! Un projet de merde Jérémie ! Sujet suivant, merci, je te libère …

Un silence avait dévalé sur la table. Les regards s’étaient tournés vers moi comme des projecteurs. Je sentais mon visage brûler.
Je n’ai rien dit, juste serré les dents.
Je suis parti aux toilettes pour reprendre mon souffle.

Ça ne faisait pas trente secondes que je pissais que la porte s’ouvrît ... Alessandro vînt à côté de moi à l’urinoir. Il me sourit, genre partageons ce moment intime de virilité ensemble.
Il déballa son sexe comme s’il pesait une tonne et soupira de satisfaction, le monstre à l’air libre, enfin libéré du textile.
Moi, je regardais droit devant, figé. J’entendais son jet qui résonnait fort, agressif, comme s’il pissait sur la planète entière. Je souris intérieurement en pensant qu’il allait bien éclabousser sur son costard à 6 000 euros.

Je vis dans mon champ visuel qu’il tournait la tête vers moi et regardait de haut en bas.
Comme je ne réagissais pas à son voyeurisme, il dit d‘un ton moqueur :
« Ah, mais vraiment… T’es vraiment une petite bite ! »

Je le fixais maintenant droit dans les yeux, furieux d’humiliation.
Il me sourit et me désigna du menton ce qu’il tenait plus bas dans ses mains.
Je fus soumis à son regard influant et j’ai regardé.

J’ai vu son énorme teube ! Un membre épais, lourd et massif. Il la tenait dans une main, et pourtant, même ses longues phalanges paraissaient petites.
Une bite de roi, tenue par un empire.
Il m’a fendu en deux. En moi, deux hommes se faisaient face :
L’un, furieux, prêt à l’étrangler.
L’autre, fasciné, prêt à s’agenouiller.
L’humiliation me caressait la gorge et les fesses. Le spectre d‘une biffle me fit rougir.
Il pouvait décider quoi faire de moi.

Et il décida... Il remballa le matos, me fit un clin d’œil ravageur, tira la langue, et s’essuya les mains en me tapotant l‘épaule… sur une veste Hugo Boss à mille boules.

Je me suis juré, ce jour-là, que je finirais par l’avilir.
Par lui faire baisser les yeux.
Par le regarder s’effondrer.
Je n’ai jamais oublié.

Chapitre 4 | Le silence des maux

Jour 1. Premier voyant rouge. Système d’oxygène : 72%

« Donc, on improvisera».

Alessandro restait immobile devant les écrans, comme si l’immobilité suffisait à contenir la vérité. Le clignotement lent du signal d’alerte baignait la pièce d’une lueur rythmée, presque apaisante dans sa régularité clinique, comme une assistance respiratoire.

Il savait déjà quoi faire. Il savait depuis 5 ans. Depuis la signature du protocole de survie restreinte, ce plan B confidentiel, prévu pour le pire. Une capsule. Deux places. Une empreinte digitale pour se renfermer à l‘intérieur, pour survivre avec de l‘air sain et des vivres, en attendant d’être exfiltré.

Et Alessandro, bien sûr, avait signé. Mais Jérémie ? Jamais.
Il avait pris soin de l’exclure. Il s’en souvenait encore : la jouissance glacée au moment de barrer son nom. Sans justification. Sans explication. Parce que Jérémie n’était pas de ceux qu’on sauve. Parce qu’il ne méritait d’être son égal.
Parce que le monde, selon Alessandro, a ses élus… et ses exclus.

Il tourna la tête, lentement. Le bruit du corps de Jérémie remuant derrière lui troubla à peine sa concentration.
Il s‘était réveillé...

Alessandro posa sa main sur le scanneur secondaire. Un flash vert confirma : empreinte reconnue. La capsule répondrait à lui. Ou à Jérémie. Une seule suffirait. Mais ça, il était seul à le savoir.
Et c’est là qu’une idée s’immisça. Une idée brillante. Une idée cruelle.

S’il laissait Jérémie croire que deux empreintes étaient nécessaires, alors il aurait tout le loisir de l’observer. De voir jusqu’où il irait pour sauver sa peau.
De voir s’il ramperait. Supplierait. Séduirait. Trichait.
De voir le vrai Jérémie dans la splendeur de la soumission.
Il sourit. Juste un battement de lèvres. Juste ce battement discret des prédateurs avant la morsure.

Quand il disait qu‘il gérait, il ne mentait pas vraiment. Il tissait un piège, patiemment.
Et Jérémie allait s’y engouffrer… de lui-même.

Chapitre 5 — Les beaux gestes

Jour 1. Premier voyant rouge. Système d’oxygène : 65%

Le silence était devenu une troisième présence. Il s’étirait entre eux, lentement, comme une matière dense, collante, presque vivante.

Jérémie l’observait du coin de l’œil. Alessandro n’avait pas bougé depuis des heures, concentré sur ses écrans muets, comme si le simple fait de regarder les chiffres pouvait conjurer la réalité.
Il décida de parler. Pas pour obtenir une réponse. Juste pour infiltrer l’espace et créer du lien…

— Tu te souviens de la panne en 2019 ? Celle du générateur principal.

Alessandro ne répondit pas, mais ses doigts s’arrêtèrent un instant. Pause. Micro-réaction. Jérémie sourit intérieurement.

— On était restés coincés deux heures au niveau -5. Dans le noir. C’est ce jour-là que j’ai su que t’avais tu n‘aimais pas le noir.

Toujours pas de réponse. Mais une tension légère dans la nuque d’Alessandro. Une ride d’expression, à peine, au coin de la mâchoire.
Première fissure.
Alors, Jérémie enchaîna. Il déroula des anecdotes de couloirs, des souvenirs de dossiers partagés, des fautes couvertes ensemble. Il ne cherchait pas à attendrir. Il tissait. Une toile.
Une complicité fabriquée.
Puis il se tut.

L’air était de plus en plus sec. Le silence avait changé. Il n’était plus hostile. Il était curieux.
Alors Jérémie sortit la carte la plus intime. Celle qu’il ne sortait jamais. Même pas en famille.

— Tu sais que mon frère s’est pendu dans notre cave quand j’avais douze ans ? Moi, j’étais dans la pièce au-dessus. Je n’ai rien entendu. Juste… le bruit d’un truc qui tombe. Je croyais que c’était une pile de cartons. C’était lui.
J’ai peur des caves, je déteste cet endroit.

Alessandro tourna enfin la tête.
Leurs regards se croisèrent. Pas de compassion. Pas de pitié. Mais une altération de tout ce qui les sépare.
Mais comme si un filtre venait de sauter entre eux.

— Tu veux que je dise quelque chose ? demanda-t-il.

Jérémie haussa les épaules.

— Non. Je veux juste que tu saches que j’ai aussi des choses qui me rongent. Comme toi.

Il mentait. Pas sur l’histoire. Mais sur l’intention.
Ce n’était pas un aveu. C’était un appel d’air. Un miroir tendu à l’adversaire.

Et pour la première fois, Alessandro détourna les yeux. Il cligna des paupières. Et son souffle s’accéléra, presque rien, mais Jérémie le vit.
Et ce presque rien, c’était tout.
Puis Alessandro parla. Sa voix s’était posée, nue, sans effet.

Il raconta son grand-père.
Il le décrivit comme un homme odieux, glacial, calculateur.
Un nazi recyclé, reconverti dans la haute finance.
Un patriarche qui violait la morale comme envoie des baisers.
Son Grand-père avait commis l’irréparable et mis au grand jour un écoeurant secret de famille.
Juste pour blesser et humilier son propre fils et sans se soucier des conséquences.

— Un jour ... mon grand-père a avoué à mon père que c‘était lui mon père ... je suis le fils de mon grand père ... tu me suis ?
— Oui je vois… Quel choc !
— Attends… Il a humilié mon père jusqu‘à lui raconter quand et comment il baisait ma mère, et dans les détails les plus abjectes. Mon père n’a jamais rien réussi de sa vie, dit Alessandro. Rien. Même pas son fils.
— Que s’est-il passé ensuite ?

Jérémie jouait parfaitement l‘empathie et même l‘amour fusionnel dans le ton de sa voix et avec son regard vibrant. Intérieurement il contenait une pulsion de joie malsaine ! Surtout ne pas en rire...

— Que s’est-il passé ensuite Alessandro ? Tu me parlais de conséquences ...
— En conséquence ? Mon père a fracassé le crâne de mon grand-père !
— Hein ???? Comment ça ????
— Avec un magnum de Lambrusco, de mon année de naissance en plus, dans la cave du chateau de Saint-Cloud

Silence absolu.

Dans la lumière rouge, au milieu des cliquetis de la mort annoncée, la complicité naquit.
Pas une complicité tendre. Pas une connivence.
Un pacte de monstres.

Chapitre 6 | Sous la couverture…

Jour 1. Premier voyant rouge. Système d’oxygène : 57%

La température avait chuté. Un froid tranchant, presque mordant.
L’air était sec, saturé de poussière, mais c’était la morsure du métal qui gagnait : les murs, les corps.

Alessandro s’était assoupi en position semi-assise, la nuque posée contre un casier, le souffle lent, régulier.
Jérémie l’observait. Dans l’ombre rouge, il avait l’air vulnérable. Humain. Pour la première fois.
Il hésita un instant, puis déroula lentement la couverture thermique rangée derrière la console. Une seule.
Trop fine. Trop petite pour deux. Trop précieuse pour un.
Il s’approcha.

— On va se les geler, murmura-t-il doucement.

Alessandro entrouvrit les yeux. Ne répondit pas. Ne bougea pas.
Jérémie s’agenouilla. Déplia la couverture. Le bruit du plastique froissé résonna fort dans le silence.
IIls s’allongèrent côte à côte. La couverture les couvrait à peine. Leurs bras se touchaient. Leurs jambes aussi.
Ils ne dirent rien.
La chaleur de leurs peaux commença à remplir l’espace entre eux.
C’était d’abord mécanique. Physiologique.

Mais le souffle d’Alessandro frôlait désormais l’oreille de Jérémie. Sa main, posée entre eux, tremblait.

— Tu frissonnes, dit-il.
— C’est le froid, répondit Alessandro.

Mensonge...

Le silence reprit, mais il avait changé de texture. Plus dense. Chargé. Comme une pièce saturée d’électricité statique.
Jérémie tourna la tête vers lui. À dix centimètres de son visage.
Leurs yeux se croisèrent.

— Tu sais… Si on meurt ici, ce sera la dernière peau que j’aurai touchée.
— Quelle chance pour toi, répondit Alessandro, un sourire ironique au bord des lèvres !

Mais il ne recula pas.
Jérémie tendit une main. Hésitante. Puis il la posa lentement sur le torse d’Alessandro, au-dessus de la chemise.

— Tu pourrais me repousser, dit-il.
— Je pourrais, confirma Alessandro.

Il ne bougea pas.

Alors, Jérémie avança. Millimètre par millimètre. Sa main glissa, chercha un bouton. Il sentit la tension dans les muscles sous ses doigts. Mais pas de refus.
Il déboutonna.
Alessandro ferma les yeux. Peut-être pour ne pas voir. Peut-être pour ne pas céder trop vite.
Leur souffle s’accéléra ensemble.
Et puis, il y eut ce moment. Ce point de bascule.

Où le besoin prit le dessus.
Où le corps supplanta le calcul.
Ils s’embrassèrent comme on se jette à l’eau glacée ou dans un feu de passion. Un choc, un vertige, une brûlure.
Et ce fut le début d’une nuit sans pudeur, animale, virile.

Comme suspendu, Jérémie se laissa guider par l’émotion née aux urinoirs deux ans plus tôt. Il glissa sous la couverture, guidé par cette pulsion d’engloutir ce qu’il avait autrefois craint. Il plongea et sans préliminaire, il tenta d’avaler l’énorme bite d’Alessandro. Mais elle était trop grosse. Trop pleine. Trop vivante.
Elle durcissait, frottait contre ses dents.
Elle l’envahissait.

L’étalon italien de broncha pas, sa bite avait dû s’endurcir dans tellement de bouches et autres conduits qu’il laissa faire sans se plaindre.
Maintenant il bandait très fort. Quand il fut trop dur, trop gros, il attrapa Jérémie par les cheveux et le tira vers lui.

— Tu n’aimes pas ?
— Si, je vois bien que tu te donnes du mal, mais ça, ça ne se suce pas !
— Alors fais ce que tu veux. Mais embrasse-moi, mets juste ta langue entière dans ma bouche, remplis-moi, mange-moi, étouffe-moi, noie-moi avec ta salive… Je crois que je vais t‘aimer.

Alessandro fit tout ce que demanda Jérémie. Il lui sauta à la gueule.
Langue profonde, totale, obscène.
Puis il recula, cracha dans sa bouche et reprit possession.

Jérémie s’abandonna et supplia :
— Fais c‘que tu veux d‘moi.
Et Alessandro le fit et l‘aurait fait.

En deux mouvements, il retourna le corps de Jérémie et cracha dans ses doigts. Il empoigna sa bite d’une main et les hanches de Jérémie de l’autre, il s’enfonça directe dans son cul offert.
Jérémie souffrait un peu, mais il sentit que son cul était trempé et que son corps avait anticipé l’assaut en mouillant. Totalement enfoui dans le puits de son désir, il se laissait défoncer par ce mâle en rut trop bien membré.
En maître des assauts, de la culbute maîtrisée, Alessandro déclara noblement :
« Je peux jouir quand je veux, alors dis-moi quand tu en auras assez et je te remplis »

La proposition était cruelle, car la réponse c‘était "encore, baise moi encore" et impliquait donc que Jérémie voulait se faire tabasser les fesses jusqu’à l’évanouissement de fatigue.
Dans un soupçon de dignité qui lui restait, Jérémie supplia son amant de lui jouir dans le cul.
Et Alessandro, helas, éjacula immédiatement dans son cul. Puis il se retourna en baillant, laissant Jérémie sur le flanc, seul avec ses émotions et le manque.

Chapitre 7 | La nuit ne le dit pas.

Jour 2. Deuxième voyant rouge. Système d’oxygène : 43%

L’odeur du plastique chauffé avait été remplacée par celle, plus trouble, d’une sueur et de sexe. Un mélange de peau, de fièvre, de quelque chose de trop humain pour cette salle métallique.
Jérémie ouvrit les yeux le premier.
Alessandro était déjà assis, le dos tourné, habillé à nouveau, concentré sur les écrans. Trop concentré. Comme s’ils affichaient autre chose que le même signal d’alerte rouge.

Jérémie resta allongé quelques secondes. Son torse était découvert, la couverture glissée sur ses hanches. Le froid le rappela à la réalité plus violemment qu’une gifle.
Il se redressa. Lentement.
Rien. Pas un mot. Pas un regard. Lui regardait Alessandro, son visage de prince italien prenait l‘allure d‘une brutte avec les cheveux noires en bataille et une barbe qui pousse comme des herbes folles. Même la saleté le rendait beau.

Leurs corps s’étaient mélangés la nuit dernière. Bouffées de chaleur, mains dans les cheveux, dents dans la chair ... des râles même pas étouffés ...
Une fin sans filtre, bareback, brutale, animale.

— Bonjour Alex ...
Silence...
— Alessandro, ça va ?
Silence...
— Alessandro, tu fais la gueule ?
Silence...
— C‘est par rapport à hier soir ? Tu veux dire quelque chose ?

Alessandro rompit enfin le silence en hochant le tête comme s‘il se persuadait lui même :

— On devait se réchauffer, C’était logique.
— L‘instinct de survie, confirma Jérémie, sans le regarder.

Mensonges !
Le ton était sec. Trop sec. Comme un torchon qu’on essore pour faire disparaître les traces.
Mais les traces, elles, étaient là. Dans l’air. Dans leurs cous, sur leurs lèvres. Dans le corps de Jérémie et sous les ongles d’Alessandro. Dans leurs comportement désormais maladroits.

Jérémie s’approcha du pupitre. Regarda l’écran sans le voir.

— Si tu veux… on peut faire comme si de rien n’était.
— Parfait. Faisons ça, répondit Alessandro aussitôt. Trop vite. Pas comme d‘habitude.

Jérémie haussa un sourcil. Il sourit, mais sans amusement.

— Tu parles toujours aussi vite quand t’as peur de ce que tu ressens ?

Cette fois, Alessandro tourna la tête. Leurs yeux se croisèrent. C’était un duel sans armes visibles, mais le sol leur sembla vibrer.

— Tu crois vraiment que tu comptes pour moi ? cracha Alessandro, le ton bas, coupant.
— Je crois que je t’ai vu fermer les yeux, hier, murmura Jérémie.
— Non, je crois pas qu‘t‘aies vu grand chose quand je t‘ai retourné et t‘ai fait mordre la poussière !
— C‘est vrai j‘ai pris cher mais j‘ai entendu tes soupirs et ton ame.
— Te fatigue pas Jeremy le spirituel ... Spirituel, mort de rire ! Tu rêves de bouffer ma queue depuis que tu l‘as vue ... deux ans que ton cul lutte avec ta tête pour ne pas que tu baisses ton froc dans mon bureau pour que je t‘encule
— N‘empêche que ça t‘as bien plu et que je n‘ai pas eu à faire beaucoup pour que tu me sautes dessus. Il serait pas un peu Sissi notre Alessandro ?
— Je suis un mec moi, un vrai mâle, je gamberge pas deux ans, je suis enfermé, j‘ai besoin de me vider, tu me présentes ton trou, je le prends et basta !

Silence. Encore. Mais un silence comme un verre qu’on a envie de briser.
Ils s’éloignèrent. L’un vers le fond de la pièce. L’autre vers la console.
Chacun avec sa honte, sa fierté, et ce goût brûlant au fond de la gorge.

Chacun avec une demie-molle dans le pantalon et une tache à la braguette

Chapitre 8 | L’irruption

Jour 2. Deuxième voyant rouge. Système d’oxygène : 39%

Un bruit.
Loin. Presque inaudible.
Un frottement contre le métal. Un grincement étouffé.
Alessandro releva brusquement la tête. Jérémie se figea.
Le bruit reprit. Plus proche. Comme si quelque chose rampait derrière la cloison.
Ou… quelqu’un.

Leurs regards se croisèrent, instantanément tendus. Le silence de la salle n’était plus un refuge. Il était devenu un piège.
Puis un choc, sec, brutal. Contre une plaque d’aération qui se fracasse au sol.

— Bordel… siffla une voix rauque.

Jérémie recula d’un pas. Alessandro, déjà debout, s’était approché d’un mur. L’un des panneaux vibrait faiblement.
Un nouveau coup. Puis un râle.

— Il y a quelqu’un ?!

Une main surgit. Sale. Tremblante. Puis un visage. Couvert de poussière, de sueur, les lèvres fendues. Les yeux vert émeraude écarquillés. Les cheveux blonds collés au front.

Lucas ...

Il se traina dans la pièce comme un cadavre qui reprend vie.
Jérémie recula encore, comme s’il avait vu un fantôme.
Alessandro, lui, s’était figé. Le regard braqué sur cette apparition comme sur une anomalie logique.

— Lucas ? … Articula-t-il enfin.

Le jeune homme s’effondra à genoux, haletant.

— L’ascenseur… cabine blindée… le conduit… J’ai rampé… J’ai failli crever.

Sa voix était vibrante de choc et d’adrénaline.
Il tremblait de tous ses membres. Ses mains étaient écorchées. Ses vêtements, déchirés.
Mais il était vivant.
Un troisième battement dans cette pièce close.
Une autre respiration.

— Comment t’es arrivé là ? demanda Jérémie, méfiant.

Lucas releva les yeux. Et dans ce regard… quelque chose clochait. Trop de lucidité. Pas assez de panique.

— Je vous ai entendus parler … par les conduits … Je vous ai suivis. Je savais que cette salle existait. On me l’avait montrée. À l’intégration. Tu te souviens Alessandro ? Ah non c‘était toi Jérémie, tu m‘y avais conduit discrètement...
— Comment ça ? Dit Alessandro avec un air pervers
— Jérémie m‘a montré cette salle pendant ma première semaine. Y’avait personne, on était enfermé. Soit disant "le protocole". Pour simuler une crise. J‘avais peur et tu m‘as dit "Tu vas t’y faire petit.” J’avais 22 ans, j’étais trop flatté pour dire non. J‘en ai 24 et je me souviens encore du froid du sol...

Jérémie souriait. Un sourire crispé. Un masque fendu.
Et Lucas… Lucas souriait comme un démon vicieux sous le masque de l‘innocence.
Jérémie sentit un frisson lui courir dans le dos.

Il se redressa intérieurement. Reprit appui sur la logique.
Il y avait désormais trois survivants.
Et dans une capsule de secours conçue pour deux…
Ça change tout.

Chapitre 9 | Mise à feu

Jour 2. Deuxième voyant rouge. Système d’oxygène : 35%

Ils avaient partagé ce qui restait de la couverture thermique.
Trois corps. Trois chaleurs. Trois silences.
Lucas avait repris des forces. Vite. Trop vite.
Les maigres rations de survie semblaient mieux l’alimenter que les autres. La jeunesse, peut-être ... Ou quelque chose d’autre.

Il était allongé, torse nu, une plaie séchée à la tempe.
Sa peau portait encore des griffures, des traînées de suie, des traces de l’enfer.
Et pourtant, il souriait.
Ce genre de sourire qu’on n’arrive pas à classer :
Gratitude ? Ironie ? Stratégie ?

Irrésistible, en tout cas. Un ange blond à la peaux claire, toute fine et douce sur des muscles finement dessinés et souillée par une catastrophe.

— Je suis content de vous retrouver, souffla-t-il. Sincèrement.

Jérémie ne répondit pas.
Il l’observait, tendu comme une corde prête à claquer.

— Tu sais, Jérémie, dit Lucas en fixant le plafond, je t’ai pas mal observé dans les étages. T’étais pas toujours très… accessible. Ni très sympa, pour être honnête.

Alessandro tourna légèrement la tête, salement intéréssé par ce qui se tramait dans la bouche de l‘éphèbe.

— Et pourtant, continua Lucas, on sait tous que t’es brillant. Trop, peut-être. Suffisamment pour faire sauter certains pare-feu internes.

Jérémie serra les mâchoires.

— Tu insinues quoi, là ?

Lucas haussa les épaules.

— Rien. Je me dis juste que dans un environnement comme celui-là… quand t’as accès à tout… tu peux tout manipuler. La vérité. Les chiffres. Les gens ... Et abuser de ton autorité pour certains services ...
Un silence tendu s’installa. Pas un silence de repos. Un silence d’accusation.

— Surtout si tu crois que t’es plus intelligent que tout le monde, ajouta Lucas en plantant enfin son regard dans celui de Jérémie.

Alessandro fronça les sourcils. À peine. Un micro-geste. Mais Jérémie le vit.
Une graine venait d’être plantée.

— J’imagine que dans des situations extrêmes… chacun montre qui il est vraiment, murmura Lucas. Toi aussi, Alessandro. T’as pas changé. Toujours calme. Toujours au-dessus du chaos.

Il le disait comme un compliment. Mais c’était une lame. Il flattait pour isoler. Il caressait pour diviser.

— Vous formez un drôle de duo, tous les deux… Ça m’étonne de vous voir aussi proches.

Jérémie se tendait car Lucas parlait à Alessandro avec une forme de loyauté étrange et née à un moment qu’eux seuls connaissaient.
Jérémie trouva une parade et bondit sur Lucas en disant :

— T’étais là depuis combien de temps ? Tu nous écoutais ?!

Lucas ne répondit pas. Il sourit. Lentement. Un sourire sans chaleur. Un sourire d’arme blanche comme l‘email de ses dents.

Chapitre 10 | Tais-toi

Jour 2. Dernier voyant rouge. Système d’oxygène : 30%

La lumière rouge avait pâli. Du rouge éclatant, elle était passée au rouge sang.
L’air devenait plus sec. Et plus rien à boire ... plus rien à manger.

Jérémie s’était éloigné.
Il tournait. En boucle. Il ouvrait les armoires, palpait les murs, sondait les conduits.
Trop nerveux pour s’asseoir. Trop certain que quelque chose se tramait.

Lucas, lui, était resté assis toujours à moitié nu.
Proche d’Alessandro. Mais pas trop. Juste assez.
Leur conversation avait commencé à voix basse, presque entre deux respirations.
Anodine et invisible, mais elle glissait vers le complot.

— C’est ta salle, non ? murmura Lucas. Y’a un truc derrière cette étagère. On le sent. On le voit.

Alessandro ne répondit pas. Il fixait l’ombre projetée sur le mur. Longtemps.
Puis, après une pause trop calculée pour être honnête :

— Il y a une … solution. Capsule. D’exception. Réservée. Localisation, sauvetage, en priorité.

Lucas hocha la tête. Pas besoin d’en demander plus. il avait ferré Alessandro.

— Capacité ? souffla-t-il, comme un mot tombé par erreur.
— Deux, répondit Alessandro. Autonomie totale. Mais activation à l‘intérieur.
— Par un code ?

Un hochement de tête négatif. Presque imperceptible.

— Par empreintes. Empreinte digitale des associés, Jerem, moi.

Lucas le fixa. Longuement. Il n’en demanda pas plus, et il sourit.
Ce sourire-là. Celui qui dit « j’ai trouvé ... ».

— Jérémie ... Empreinte ... murmura-t-il.

Innocent. Presque attendri. Alessandro tourna lentement la tête vers lui.
Un échange silencieux, une alliance scellée en un regard.

Silence.

Jérémie s’était arrêté. Il les observait les yeux plissés.
Il savait qu’ils parlaient contre lui. Il savait qu’ils ne lui diraient rien.

— Vous parlez de moi, là ? lança-t-il, tendu.

Lucas se retourna. Sourire désarmant. Faux. Brillant.

— On se demandait si t’avais trouvé une boîte de raviolis dans les placards. T’as planqué une réserve ? À moins que tu les gardes pour la capsule… hein ?

Jérémie ne sourit pas. Pas une seconde. Il sentait la fracture. Même s’il ne savait pas encore à quel point elle serait profonde et ouverte.

Chapitre 11 | Le choix

Jour 2. Dernier voyant rouge. Système d’oxygène : 24%

Ils étaient debout tous les trois. Mais plus ensemble.
La pièce était plus froide, pas physiquement mais moralement.

Jérémie le sentait. Quelque chose se préparait. Un verdict, un mur immense.
Et il savait déjà qu’il tomberait sur lui.

Alessandro fixait Lucas. Pas Jérémie. Plus jamais Jérémie.

— J’ai réfléchi, dit Alessandro.
Sa voix était calme. Posée. Sans émotion. Professionnelle.

Jérémie sentit une montée d’adrénaline. Comme si l’air se vidait de son oxygène.

— Tu sais qu’il n’y a que deux places, poursuivit Alessandro. Et pas pour trois.

Il regarda Jérémie. Une seconde. Juste le temps d’une condamnation.

— Je pars avec Lucas.

Le monde s’effondra. Silencieusement. Sans cris. Sans larmes. Juste une implosion interne, totale et foudroyante.
Jérémie recula d’un pas.

— Tu plaisantes… souffla-t-il. C’est prévu pour les associés …

Alessandro ne répondit pas.
Lucas, lui, esquissa un sourire. Presque gêné.
Un acteur recevant un rôle qu’il n’a même pas auditionné.

— Je croyais que… Je t’ai tout donné, murmura Jérémie. Tu crois que que le monde ne saura pas que t‘es un rital PD si je reste là ??? hurla-t-il.

Silence.
Lucas s’approcha. Tranquille. Trop tranquille.
Dans sa main : une tige métallique fine et courbée. Récupérée parmi les débris.
Un outil. Ou une arme.
Il la faisait tourner entre ses doigts et s‘adressa à Jérémie.

— Tu as dit qu’il fallait deux empreintes, Alessandro…
— Oui… je…
— Jérémie dit que c‘est que pour les associés, toi et lui.
— Les fondateurs oui, pas toi petite salope cria Jérémy
— Et pourquoi pas moi ? Je pourrais…

Jérémie fronça les sourcils. Il refusait encore de comprendre.

— Alors il faut qu’on récupère la tienne Jérémie. Une empreinte, c’est rien. Juste un doigt.

Il marqua une pause. Presque compatissant, il reprit :

— On prendra que ce qu’il faut. Promis. Pas de gachis !

Puis, sans tourner la tête, il demanda à Alessandro :
— Quel doigt ouvre la capsule ?

Silence... Alessandro ne répondit pas. Pas un mot. Pas un geste. Juste ce regard. Froid. Résigné. Lointain.

— Réponds-moi, Alessandro. Ou je prends les deux mains !

Et là, Jérémie comprit. Pas tout, mais l’essentiel. Ce n’était plus une question de survie.
C’était une exécution. Une offrande. Il allait crever vidangé de son sang par une tige sale, mal aiguisée.

Chapitre 12 | Vivre.

Jour 2. Dernier voyant rouge. Système d’oxygène : 11%

Lucas s’approcha lentement.

La tige métallique reflétait la lumière rouge des écrans. Pas une lame. Pas vraiment. Mais assez pour trancher.
Jérémie était adossé au mur, le souffle court, les yeux agrandis par une peur sourde, primitive.

— Tu n’as pas besoin de faire ça… murmura-t-il en s’agenouillant pour supplier.

Lucas ne répondit pas.

— Je t’en prie… ou laisse moi le faire moi-même ...

Toujours rien. Juste ce bruit. Le grincement métallique du morceau de fer qu’il serre plus fort dans sa paume.
Le bruit de la décision.
Lucas testait son équilibre. Sa prise en main.

Alessandro, debout à quelques pas, ne bougeait pas. Il fixait le mur d’en face.
Pas Jérémie ni Lucas. Juste… ailleurs.

Un souvenir le frappa. Son propre père, effacé, humilié, brisé. Et cette phrase… « On est toujours le monstre de quelqu’un. »

— Tu pourrais dire quelque chose, toi ! hurla Jérémie. Sa voix éclata dans la pièce, brisant le silence comme une vitre qui éclate
Mais Alessandro ne répondit pas. Il ferma simplement les yeux.

Juste un doigt, pense Jérémie.
C’est tout ce qu’ils veulent. Tout ce qu’il reste.

— Ce sera rapide. J‘te promets. Tiens ! je vais d’abord t’assommer avec ça pour que tu ne souffres pas trop, un peu de bienveillance ne me fera pas de mal.

Lucas s’agenouilla et ramassa une poutrelle métallique plus lourde et plus longue pour frapper sans trop s’approcher.

Jérémie se releva et tenta de fuir, mais Lucas plus rapide frappa fort dans ses jambes et un genou céda dans bruit de craquement horrible. Jérémie s’effondra, hurlant de douleur et de terreur.

Soudain, Alessandro hurla un « non » tonitruant qui résonna en échos dans le bunker
— Donne-moi ça Lucas, arrête ça suffit, on va faire autrement, j‘ai menti, une seule suffit ... pas besoin de son doigt, viens on se casse dans la capsule.

Lucas s’immobilisa, choqué il regarda son chef outré.
Puis son regard changea ... comme un enfant obéissant, triste, frustré, mais soumis à la voix de son père, il s’approcha d‘Alessandro comme son fils
Alessandro soupira de soulagement car l’horreur pouvait s’arrêter là.
Lucas lui rendait ses armes de fortune.
Mais au dernier instant, tout bascula.

« Depuis le début, je savais que je ne sortirais pas par la grande porte. Fallait inventer une sortie. » déclara Lucas

Son regard. Son souffle. Son mouvement.
Tout prit de l’ampleur, ce fut rapide et terrifiant !

Alessandro perdit la tête !
Littéralement.
Tranchée d’un geste atroce et brutal.
Comme son géniteur jadis.
Comme la fin d’un empire romain. Dans une marre de sang puant.

Épilogue | Brouillard rouge

L’équipe de sauvetage avait enfin localisé la capsule écrasée sous les décombres encore fumants.

Grégoire, fou de joie, bondit hors du camion.

— Je crois qu’on l’a, monsieur !
— Montre-moi.

Ils se penchèrent sur l’écran.

— Trois empreintes dans le système, dit l’analyste.
— Deux sièges activés. Et un flux de respiration… mais c’est flou.
— Comment ça c‘est flou ?
— Un flux unique, mais irrégulier. Comme si quelqu’un retenait son souffle…
— Tu as des images ?
— Oui. Mais regarde, la caméra interne est… recouverte de peinture rouge. Ou autre chose. Ça bouge. Mais je ne peux pas dire combien ils sont.

Silence.

— Survivants possibles ?

L’analyste haussa les épaules.
— Un. Peut-être deux. Peut-être… je sais pas ...

Ils s’interrompirent tous les deux et observaient.

Sur l’écran, dans le rouge trouble, une silhouette essuya l’objectif de la caméra.
Un doigt tendu vers l’écran.
Un index ensanglanté.

Cyrillo

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