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5 | Séléné – Le récit de Julien.
Je me réveille en sursaut.
Tout se remet en place : le lit, ce solide corps chaud contre le mien, cette grande chambre ... Dans la pénombre, je tourne la tête vers lui, Cédric ! Sa main balaie mon torse.
- "Tu es réveillé?"
Puis, avec un soupçon d'hésitation.
- "Tu restes ?"
Mais, balayant la proposition, d'un coup, un doute m'étreint ; ma main se porte vivement à mon paquet. Plus de capote. En revanche, je bande à nouveau. Comme un âne!
La sienne a suivi la mienne. Il glousse en m'empoignant.
Ma main remonte en tâtonnant pour incliner sa tête vers moi, je le pique rapidement d'un bisou de gratitude, au hasard, entre front et sourcil. Je sens son souffle revenir sur mon visage. Je retombe à plat dos, tout à fait lucide maintenant.
Dans cette chambre aux murs clairs, il a pris soin de moi quand je me suis effondré dans le sommeil qui suit l'extase, il m'a délesté de la capote, a éteint les lumières, entrouvert les rideaux, nous a recouvert de la couette ...
Il ne bouge pas, blotti contre moi mais sa main ne lâche pas ma queue bandée. Je me soulève sur un coude, me penche sur lui. Son souffle me saute au visage comme s'il l'avait longtemps retenu et s'en libérait pour ... qu'aussitôt, nos lèvres se retrouvent. Comme la première fois, pour un long baiser léger et soyeux. Frais mais prudent. Ma main libre chasse la couette et revient sur sa peau douce, l'effleure. Je le sens qui frissonne. J'insiste et le devine qui se colle à moi, impatient. J'en souris intérieurement, il semble prêt à s'en remettre à moi pour suffoquer à son tour.
Ma bouche glisse dans son cou qu'il étire pour s'offrir, haletant. Il dégage ainsi son épaule et, plus bas, son téton sur lequel je fonds en le rabattant sur le dos. Ma main vient presser son pectoral charnu pour le faire saillir et mes lèvres se régalent de ce bouton dressé dans son aréole soyeuse. Il tente de se redresser pour se soustraire mais ma carrure barre son torse, mon bras le retient contre moi et le contraint à renoncer dans un soupir de dépit. J'applatis mon ventre dans le matelas et ma virilité échappe à l'étreinte de sa main alors que la mienne va s'emparer de la sienne : ainsi, il est totalement livré à moi, désarmé, sans défense.
D'ailleurs, me soulevant sur le coude qui le garde serré sous moi, je peux, d'une rapide flexion, aller aspirer ce gland pointu qui pleurniche et réclame à l'extrémité de sa jolie queue arrogante.
D'un simple aller-retour, comme on salue un client qui vient d'entrer alors qu'on est déjà occupé, comme on consent une sucrerie à un enfant pour qu'il accepte de patienter sagement.
Je reviens à son mamelon. Je ne l'ai que trop négligé jusqu'alors. Je laisse à ma main libre le loisir d'entretenir sa belle ardeur en pétrissant négligemment son matériel.
Que la peau glabre de ce mec est souple et veloutée ! C'est un réel plaisir de le lécher et, au mitant, de téter ce bourgeon durci, le mordiller en passant, le suçoter, à peine ... Aussitôt il réagit, éructe, gigote des quatre fers, écartant sporadiquement bras et jambes d'une brusque détente qui ne le délivre pourtant pas de mon ferme maintien. Hmmm, le fumet de son aisselle ... Je m'engouffre dans ce creuset que mon nez et ma langue râpent hardiment lors d'une brève expédition qui me ramène ensuite, enivré d'effluves de sauvagine, à son tendre bouton.
J'ai pivoté vers le bas, le gardant écrasé sous mon poids, pour emboucher son sucre d'orge, d'une seule aspiration, mais desséchante. Mes deux mains rabattent ses cuisses, ouvertes à cent quatre-vingts degrés et, au travers de son nuage de poils fins, je lèche, je salive, je suce, je tête, je détrempe tout ce qui passe à la portée de ma bouche affamée, la table est dressée pour des ripailles charcutières et je fais bombance.
Mais j'ai innocemment ripé sur le flanc, une faille que Cédric met instantanément à profit. Un simple haussement d'épaule suffit à me faire basculer et il peut se jeter sur ma propre bite qui se voit exposée à nouveau à sa concupiscence, initiant un soixante-neuf goulu et gourmand qui nous régale de concert pour lequel nous rivalisons de gâteries à tour de rôle.
Cependant, la position ne le satisfait visiblement pas et il pousse son avantage pour me renverser à mon tour sur le dos, lui m'enjambant à califourchon, ses genoux encadrant ma tête, m'obligeant à casser ma nuque de façon inconfortable pour poursuivre ma partition de flûte. Engloutissant ma bite plus voracement encore, il avance son bassin me forçant à renoncer. Ma main vient alors suppléer la pipe que je lui dispensais pendant que mes yeux retrouvent la vision enchanteresse de sa lune pâle qui revient me surplomber.
Vous me connaissez en dévôt de Séléné, je ne pouvais décemment pas résister à une telle opportunité de célébrer un culte auquel, communément, je sacrifie avec empressement. Ma main libre s'arrondit pour cerner les globes charnus tandis qu'avec zèle et transport, ma langue rend un vibrant hommage au trésor musqué qu'ils protègent. La déesse de la pleine lune manifeste combien elle accueille avec bienveillance mes attentions, elle frissonne, se cambre et, mes doigts ajoutant aux manifestations de ma ferveur, il interrompt son propre rituel de turlute flamboyante pour entamer un chant mystique tout entier composé de gémissements et d'encouragements.
Il ne manifeste aucune résistance, aucune prévention ; cette fois, il s'abandonne absolument, déjà acquis aux manifestations de ma vénération, et je joue à loisir de son anneau souple, de sa muqueuse de soie, de la peau de son périnée, comme de son membre brandi, décalottant et recalottant son gland luisant de mouille, usant de tous les outils à ma disposition pour, à la fois, lui conserver sa vigueur et préparer son antre au grand pélerinage. Je me réjouis de le voir sursauter, soulevé par les spasmes, puis se reprendre et m'administrer quelques aspirations magistrales avant de céder à nouveau sous l'habileté conjuguée de ma langue et de mes touchers, partagé entre son érection que, désormais, il entretient de sa propre main et l'appétit de ses entrailles qui se serrent sporadiquement autour de mes doigts qui s'y ébattent méthodiquement, s'appliquant à moduler sa mélopée.
D'un coup, il se tend comme un chien d'arrêt puis, reculant, il laisse choir son imposant postérieur sur mon visage, sans aucune précaution, m'étouffant à demi le temps de m'encapuchonner habilement. Après un ultime frétillement de croupion qui m'enfouit une dernière fois dans ses moiteurs baveuses et grisantes, il roule sur le flanc, soulevant une cuisse, enroulant son dos pour rabattre sa turgescence gluante dans l'intervalle entre elles tout en entrouvrant cette faille de toutes les tentations, ce chemin vers le paradis qui me hèle. À tue-tête.
Je me glisse tout contre lui, mon torse se hausse pour venir recouvrir son épaule, ma main gauche épouse le galbe de sa cuisse redressée qu'elle lisse jusqu'au pli poplité, l'autre soutient ma tête chercheuse et je me faufile en lui alors que retentit un sourd geignement épuisé, celui que l'on pousse au terme d'une longue attente.
Lorsque l'on obtient enfin satisfaction.
L'assoiffé qui découvre une fontaine.
Je l'épie. J'observe chacun de ses coups de reins, décidés, volontaires, qui l'envoie, vers l'arrière, coulisser le long de ma tige qui l'arme, j'écoute le flic-floc de son poignet qui s'agite sur sa propre queue et, parfois, se précipite dans un hoquet. Un fugace serrement interrompt alors la voluptueuse mécanique merveilleusement huilée, stoppe la souple course du piston à l'alésage précisément ajusté avant de se poursuivre dans un halètement court. Je suis l'instrument dont il use avec dextérité et finesse et j'en suis honoré, fier de ma discrète efficacité toute entière à son service, de chacun de ses cris de souris prise à la tapette, de ses ébrouements de cheval qui cède à la main, de notre constance et de notre accord qui réussit à le faire vibrer, résonner.
Quand sa voix faiblit et s'envole vers les aigus, quand tout son corps se raidit, ma présence persiste, solide, mais dés sa première détente, mes bras s'incurvent souplement en anses qui le soutiennent et je m'efface, recueillant les éclaboussures que me valent ses soubresauts comme autant de gratifications d'un dévouement qui m'est bien doux, dont je me gargarise secrètement.
Il soupire, comme rassasié, s'étire en reprenant rapidement ses esprits.
Il a un petit rire.
- "J'ai soif maintenant, pas toi?"
Aussitôt, il saute sur ses pieds et sort d'un pas rapide sans plus se préoccuper de moi.
"Le soleil a rendez-vous avec la Lune mais la Lune n'est pas là et le soleil attend"
Amical72
amical072@gmail.com
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