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Chapitre-12
Après cette matinée infernale pendant laquelle je me suis laissé enfermer dans ma paranoïa, apprendre l'existence de cette Amandine, en couple ave Rémy me laisse entrevoir l'étendue de ma bêtise. Charles se rend compte que quelque chose me travaille et se méprend :
_ Je savais bien que tu serais contrarié à l'idée que je bosse ici avec Rémi et Amandine ; mais tu peux comprendre que travailler chez Rémi comme avant n'est plus possible. Et Amandine à 3 petits frères, bonjour la concentration chez elle ! Et puis le CDI est fermé le mercredi après-midi ; tu devrais le savoir !
_ Non, c'est pas ça. Tu peux inviter qui tu veux, tu es chez toi, je te le rappelle. J'irai à la piscine faire des longueurs, ça me fera du bien et puisque tu es allergique au chlore, tu ne peux pas m'accompagner de toute façon. Tu auras l'appart pour préparer ton exposé avec tes amis.
_ Alors pourquoi j'ai l'impression que tu fais la gueule ?
_ Charles, il faut que je t'avoue quelque chose dont je ne suis pas fier.
Je prends une grande respiration, il faut que je me libère, sinon je ne vais pas pouvoir tourner la page et je ça va nous pourrir la vie. J'hésite, je ne sais par où commencer.
_ Bon, je doit t'avouer que j'ai fais une crise de jalousie, malgré moi...
_ Jaloux de qui ?
_ Quand j'ai vu Rémi poser la tête sur ton épaule, et tes bras autour de lui, j'ai aussitôt repensé à ce que tu m'avais confié et je vous en ai voulu de partager cette proximité dont j'étais exclu. Je me suis même persuadé que vous aviez recommencé.
_ Idiot ! Rémi, c'est un ami. On eu un délire sexuel, je te l'ai dit, mais une fois seulement, c'était plus un jeu d'ados qu'autre chose. Et puis il est accro à Amandine, je te l'ai dit.
_ Oui, mais après être rentré...
_ Je t'ai choisi, c'est moi qui t'ai dragué le premier. Je n'ai besoin de personne d'autre, je te rassure, surtout après la soirée que tu m'as offerte hier soir ! Mais t'es trop mignon comme ça, ça me prouve que je compte vraiment pour toi aussi.
Alors avec tendresse, presque avec gratitude, il se penche pour m'embrasser. En prenant appui sur le canapé, il découvre son T-shirt que j'avais planqué contre l'accoudoir du canapé et oublié déjà.
_ Mais c'est mon T-shirt ! Qu'est-ce qu'il fait là ?
_ J'avais besoin de retrouver ta présence auprès de moi par ton odeur, pour combler le vide de ton absence. Lui dis-je tout confus.
_ C'est ton doudou quoi ! Tu régresses ? Tu ne préfères pas l'original ? J'ai pas eu le temps de prendre ma douche ce matin, pour l'odeur tu va être servi.
Et Charles commence avec une infinie lenteur à enlever le sweat à capuche passé à la hâte ce matin. Comme un stripteaseur amateur, il le frotte sur son corps avec sensualité, comme s'il se séchait après un la toilette, le passe sous ses aisselles avec une touche de provocation dans le geste, et, tout en s'approchant du canapé d'où je ne peux m'extirper tant il est proche de moi, m'offre le vêtement à sentir. L'odeur de Charles m'enivre aussitôt, plus forte que d'habitude sans être repoussante, mais entêtante. Il reprend son effeuillage en quittant ses runnings qui atterrissent l'une après l'autre à l'autre bout de la pièce et vient s'asseoir à califourchon sur moi, n'étant plus vêtu que d'un jogging noir. Il lève les bras, m'invitant par ce geste simple à profiter de son parfum. Je me plie de bonne grâce à son invite et comme un jeune chiot fou, lèche son torse et n'enivre sous ses aisselles. De mes mains baladeuses, je lui caresse le dos. Elles voyagent sans itinéraire précis des épaules à la ses reins où elles s'amusent à décrire de savantes arabesques.
Charles se donne à moi, ne prenant aucune initiative, alors même que notre dernière étreinte m'a révélé qu'il savait être dominant. J'abuse de son abandon pour le parcourir de ma langue gourmade. Mes mains se montrent plus audacieuses et s'engouffrent sous l'élastique de son jogging. Je m'étonne de découvrir qu'il ne porte pas de boxer car c'est sa peau qu'elles rencontrent directement sous le coton du pantalon. Je m'emploie à le lui baisser le plus possible, il accompagne ma démarche en se soulevant pour me permettre de le libérer totalement de toute contrainte vestimentaire.
Son corps est totalement dévoilé maintenant et je constate qu'il n'est pas encore excité, il profite sans façon du plaisir simple que lui procure mon massage. Je m'aventure sur ses cuisses, lui en flattant l'intérieur et en m'approchant son intimité la plus secrète. Mon visage tente de s'en approcher aussi mais je ne peux qu'atteindre son nombril. Qu'à cela ne tienne, c'est lui qui profitera de ma bouche gloutonne.
Ma main s'approche de son sexe flasque encore et le stimule pour le faire réagir. Charles décide de se lever et m'entraînant avec lui dans son élan pour que je poursuive ma caresse. Libre de mes mouvements, je peux enfin m'agenouiller à hauteur de son sexe. Son odeur de mâle est forte et renforce chez moi une érection déjà palpable. Je continue à flatter la sienne d'une main alors que l'autre suit sur le bas de ses reins les méandres d'une courbe imaginaire. Tout ce moment n'est que caresses que Charles reçoit simplement, comme si c'était son dû. J'entreprends alors de continuer mon simulacre de toilette féline en léchant un sexe bien développé maintenant. Je lèche sa hampe de bas en haut, de haut en bas, me délectant de ses humeurs généreuses.
Du pouce et de l'index, je lui tille la base du gland, d'un mouvement simple et léger mais qui provoque chez lui cette cambrure qui le déforme quand il s'offre de façon totalement impudique. Je l'avale tout entier désormais, ne sachant résister à ma friandise préférée. Je lui procure le plus de plaisir possible, m'appliquant bien à ne pas le faire venir trop tôt. Quand je le devine en surchauffe, je me contrains à abandonner mon jouet pour me relever et venir l'embrasser. Nos mains se découvrent animé du même désir, car nous entamons une masturbation mutuelle sans avoir eu besoin de nous concerter, tant nos envies sont synchronisées. Nos fronts se soudent, nos regards se fondent et bientôt nos mains n'en finissent plus de recevoir l'onction de l'autre, simplement, naturellement, affectueusement.
Nous n'arrivons pas à nous séparer, comme si nos têtes étaient irrémédiablement fusionnées, et presque en même temps, un timide " je t'aime " s'échappe de nos bouches. C'est pour prolonger ce contact qu'on ne peut se résoudre à rompre que nous prenons ensemble une douche sage et bienfaitrice, nous savonnant l'un l'autre.
...
Nous avons poursuivi notre vie commune, nous avons conclu un PACS aussitôt son bac en poche, ce qui facilite la protection sociale et a prouvé à Rémi qu'il se trompait.
J'ai demandé ma mutation pour un autre établissement dans une autre ville où nous avons déménagé dans un plus grand appart.
La vie nous dira si notre histoire durera dans le temps. Un mariage peut-être dans quelques années ou une séparation ? Qui sait ce que l'avenir réserve.
Kawiteau
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