Je suis un hétéro, flexible. Et je suis entré en soumission la semaine dernière. Ceci est mon histoire.
Je n’ai pas choisi de l’écrire.
On me l’a ordonné.
Mon parcours gay a débuté il y a 3 ans environ. Depuis l’adolescence, je connaissais certaines pulsions, certains fantasmes, sans les avoir jamais explorés hors de ma plus stricte intimité. Peut-être si une occasion s’était présentée ? Mais je n’aurais sans doute pas osé. Pas assumé. Et puis la trentaine arrivée, mon identité sexuelle, dominante, affirmée, elle, fièrement explorée, fit que le désir d’expériences nouvelles devint plus présent. Je voulais inverser les rôles. Rencontrer la jouissance de mes partenaires, soumises, pénétrées, dominées.
Jusqu’à m’inscrire sur un site de rencontres gay.
J’ai pris mon temps, et fini par faire une première rencontre. Trois ou quatre en tout. Ce fut mon initiation, où je pris du plaisir, confirmait mon gout pour le sexe d’un homme. J’ai connu en tout et pour tout deux pénétrations, courtes, furtives, faciles. Ayant choisi des partenaires peu dotés. Un de mes partenaires, lui bien pourvu, malgré toutes nos tentatives n’a jamais pu entrer et nous avons fini par cesser de tenter l’impossible.
Cela faisait un an environ que je n’avais plus vu d’hommes, faute de temps, parfois, et bien occupé que j’étais avec des partenaires féminines. L’envie était pourtant là, et je continuai à me connecter. Sans trouver de profils adéquats.
Puis il est arrivé.
Un jour de décembre. Sans que je n’aie rien à dire, il semblait déjà en savoir beaucoup.
- « Bon look de mec. »
- « Peu doivent de deviner en lope »
Pris au jeu, je me confiais, et nous discutions, longtemps. J’étais sa « petite chienne », il était mon « Maître ». Ce n’était que des mots. Mais ces mots m’excitaient beaucoup. Un désir violent, une érection aussi physique que mentale où tout devenait brumeux, où le monde s’effaçait pour devenir celui de l’image de cet inconnu, de ce qu’il me ferait subir. Lui ne m’avait pas vu. J’avais vu sa verge, quelques photos de ses soumis, puis son visage.
Il ne m’avait pas particulièrement plu. Plus âge, plus grand, certes, mais sans déclencher aucune attirance. Un visage rond, au look discret. Pas sportif, bien qu’imposant.
Mais les mots m’avaient conquis : « Pute », « Lope », « Soumise », « Femelle ».
Des mots de plus en plus précis au fil du temps. Je devrais « endurer », « être dressée », « porter mon collier », « être fécondée ».
Sidérée par ce vocabulaire nouveau à mon égard, celui-là même que j’emploie avec MES femelles, je ne pouvais que constater que je ponctuais chaque injonction d’un :
« Oui Maitre ».
Très vite j’en vins à ne plus chercher personne d’autre. J’allais devenir sa pute privée ? Il allait me faire découvrir « ma chatte », encore presque vierge.
Surréaliste, et virtuel, je m’enfonçais dans le jeu, l’emprise, et la soumission.
Mon Boss, comme il aime que je l’appelle, m’avait prévenu qu’il faudrait passer au réel. Je l’attendais, et le redoutais à la fois énormément.
Entendre que l’on va se faire rosir les fesses est une chose, se prendre une fessée entravée par un inconnu tout une autre. Peut-être aurait-il plaisir à me faire vraiment mal. Et ce ne serait même pas difficile.
J’étais aussi excitée que terrifiée.
Le jour finit par arriver. 21 h, je ne devais pas être en retard.
Je le suis un peu. Je me suis habillé en mec, viril, comme il me l’a demandé. Je l’attends dans la rue. Il arrive derrière moi. Il est vraiment grand. Il était mieux sur les photos. C’est ridicule, je devrais l’insulter ce fou, qu’est ce qu’il s’imagine ? Mes jambes emboitent son pas. Nous marchons vers chez lui presque en silence. Il sent mon malaise, évident.
Il me dit que c’est normal. Que ce n’est pas aisé pour un mâle macho de faire ce que fais. D’abandonner ma pudeur. Je ne réponds pas. Nous arrivons dans l’ascenseur et il plante ses yeux droits dans les miens, soudainement intimidants.
C’est une blague ? Je ne peux pas m’empêcher de sourire. Il me dit que c’est à moi de baisser les yeux. Mais ça ne peut pas être sérieux. Je soutiens son regard, amusé.
Nous entrons dans son bel appartement, lumière tamisée, collier et menottes en cuir sur la table.
Je ne peux pas nier que je suis content de les voir. Il le sait.
Il replante son regard dans le mien. Je n’ai plus envie de sourire. Du tout. Je suis chez lui, et je suis là pour être sa lope.
Cela me frappe comme une gigantesque gifle en plein visage. Infligée par son regard, ses mots.
- « Baisse la tête ! »
Elle se baisse. Je n’ai absolument pas le choix, je me sens tout petit, je ne sais plus où me mettre que de me cacher sur son épaule.
- « Tu sais très bien pourquoi tu es venue, femelle »
Je murmure un « oui »…
- « Oui Maitre »
Bien sûr, il m’oblige à le dire haut et fort. Les mots sortent de ma bouche comme surréels.
Il n’a même pas besoin de me dire quoi faire, je vais devoir me déshabiller devant lui.
J’enlève ma chemise, le regarde, perdue.
– « Continues »
J’enlève mon jean, puis mon boxer, humiliée.
Je suis nue en chaussettes, devant lui qui n’a pas bougé. Et j’ai une demi-érection que je ne peux pas cacher. Elle avait pointé dans l’ascenseur et ne m’avais pas quittée.
Trahi.
- « Tu mouilles salope, tu sais ce que ça veut dire ? »
Je sais maintenant qu’il n’aura plus aucune retenue.
La brume de désir et de soumission se fait épaisse, brutale. Étais-je encore habillé lorsqu’il m’a fait lécher son doigt ? Sans doute, et je l’ai léché, réticent. Puis gentiment. J’ai léché sa main. Lentement, sans un mot.
Tout comme j’obéis lorsqu’il me dit de mettre à genoux. Mon visage en face de la bosse de son pantalon. Je ne peux plus penser. Je baisse la tête, j’obéis.
Il me met mon collier.
Je suis une femelle agenouillée au pied de mon Maitre.
Et j’étais en retard. Nous le savons tous les deux.
Tenue par mon collier, il m’ordonne de me lever, et m’emmène vers le canapé.
Il s’assied et me dit de m’allonger sur ses genoux.
Je crie NON intérieurement ! Je connais cette scène, cette humiliation, non, non, non !!!
Mais je ne dis rien du tout et présente ma chatte à mon Maitre.
Première fessée. Irréel. Je ne dirais rien. Rien du tout.
AmonB
amonboss2020@gmail.com