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Chapitre -08
Le réveil est joyeux, nous savourons le bénéfice psychologique de notre relation fusionnelle de la nuit et une ambiance de grande félicité flotte dans l'air. Au risque de rompre le charme, je le questionne :
- Dis moi, Charles, as tu pensé à la rentrée au lycée demain ?
- Ben non, pas vraiment.
- Ne penses-tu pas qu'il faudrait en parler ?
- Si tu veux Julien, me répond-il boudeur, manifestement fâché de devoir redescendre sur Terre
- Il faudra donner ta nouvelle adresse, sans doute aussi fournir une explication.
- Que penses-tu de quelque chose comme " je vis désormais chez M Julien Dupret et on s'encule " ? me répondit-il comme pour me provoquer.
- Ca aurait, c'est vrai, le mérite d'être clair mais cela risque de me poser quelques soucis. Je te rappelle que je suis prof dans ce lycée où tu es encore mon élève pour quelques mois. Je ne veux pas être convoqué par ma hiérarchie et avoir à leur rendre des comptes...
- Ouais bon alors on dit quoi ? J'imagine que toi tu y as déjà réfléchi.
- Une version plus soft peut-être ? Que je t'ai aidé après le décès de ta maman et cela nous a rapprochés. Et juste si quelqu'un pose des questions. Et pour ce qui est de la personne responsable, précise que, puisque tu es majeur, tu demandes à être le destinataire de tout courrier te concernant.
- A ce sujet, on pourra ajouter mon nom sur la boîte aux lettres ? Si je dois recevoir du courrier ce sera plus pratique, non ?
- Evidemment. Excuse-moi, je n'y avais pas encore pensé.
- Et pour Rémi ?
- Quoi Rémi, ton binôme ?
- Ben en fait, c'est pas que mon binôme.
- Ah...
- Rémi sait que j'ai flashé sur toi. C'est un très bon copain, on s'est même branlé et sucé tous les deux, j'ai bien aimé si tu veux savoir ! me dit-il crûment comme pour me faire payer ce retour aux tristes réalités. Mais c'était juste une fois, précise-t-il presque penaud, on s'est fait plaisir mais il n'a pas souhaité continuer, pour lui c'était juste pour ne pas mourir idiot comme il m'a dit. Dans les confidences qu'on a échangées, mon attirance pour toi est venue dans la conversation.
- Et ça c'est passé quand ?
- Un samedi après midi, on devait bosser un DM de maths et puis après une heure de travail sérieux, on a fait une pause dans son salon et on a parlé cul. Il se sentait en maque grave. Il m'alors posé la question brutalement : " t'es gay toi, hein oui ? "
Alors j'ai fait mon coming out, auprès de lui tout au moins. Il m'a dit qu'il s'en doutait à la façon de je regardais certains mecs et toi en particulier, à la façon dont je rêvassais pendant tes cours, avec un sourire béat sur les lèvres. Il m'a dit qu'il s'en fichait et qu'il ne dirait rien à personne ; que c'était à moi de voir à qui je voulais en parler. Ensuite, il m'a proposé de mater un porno, vu que ses parents et son frère étaient partis pour la fin de la journée, on était tranquille.
Alors on est retourné dans sa chambre et il a branché son ordi sur un site spécialisé. Il m'a demandé " gay ou hétéro ", je lui ai répondu " bi pour faire un compromis ", et il a lancé une vidéo où deux mecs baisaient avec une meuf.
Moi je matais bien sûr les deux mecs. Rémy, je sais pas trop. Au bout d'un moment on était à l'étroit dans nos vêtements alors il a pris l'initiative " fais comme moi mec, sors-la, sinon tu vas tout lâcher dans ton slip ".
On s'est vite retrouvé le pantalon aux chevilles et on a continue à mater en se branlant. Mon regard revenait toujours au spectacle de sa belle masturbation, alors il m'a dit " t'en veux, avoue ! " ; j'ai juste tendu la main et je l'ai entourée, ce contact nouveau m'a plu. Il a fait pareil et on s'est caressé mutuellement. Excité par la situation, j'ai lâché Rémi et je suis tombé à ses genoux pour lui lécher la bite et il m'a dit " OK, mec viens on va s'allonger en 69 ". Il m'a conduit jusqu'à son lit en me tenant par la queue. On a commencé à se sucer mutuellement, parfois avec maladresse, mais avec ardeur. Hyper chauds, on s'est lâché trop vite. On avait du sperme partout sur le visage et les cheveux. On a finit par aller partager une douche, en se marrant comme des cons. On ne s'est même pas embrassé.
Alors, après, il m'a demandé avec qui, dans mes rêves, j'aurais voulu le faire. La réponse, tu la devines.
- Sympa ton DM de maths au final... Donc il va vite comprendre pour nous deux.
- Ben ouais, il est pas con quand même et puis c'est un ami. J'en ai pas tant que ça. On doit aussi bosser ensemble en dehors des cours, on passe du temps ensemble, il venait souvent chez moi... avant.
- Alors si tu crois pouvoir lui faire confiance, je te laisse juge et faire comme tu le sens avec Rémi. et puis tu pourras travailler ici avec lui si tu veux.
- Mais je crois qu'il saura se taire, il est plutôt réglo comme mec. Et on s'entend plutôt bien.
J'ai préparé une étiquette " C. TURINOIS - J. DUPRET ".
La mise à jour " administrative " de la situation de Charles c'est plutôt bien passée, le CPE étant occupé, c'est un surveillant qui a enregistré le changement d'adresse de Charles dans la base de données et a coché la case "émancipé ".
L'entretien avec le CPE quelques jours plus tard a porté sur l'impact du décès de sa mère sur ses résultats scolaire et une demande de bourse d'études et on lui a dit aussi que si une place à l'internat se libérait on lui ferait signe aussitôt, que s'il le désirait il pouvait demander un tutorat. La rencontre a été écourtée par la gestion des suites d'une bagarre devant le lycée qui nécessitait l'intervention du CPE, ce qui a évité toute question plus poussée.
Rémi a été plus délicat à gérer au final. Incrédule tout d'abord, il a eu du mal à accepter la situation de son ami : il me trouvait trop vieux pour Charles.
Rapidement, à la fin d'un cours, Rémi a prétexté avoir oublié sa calculette sur sa table pour revenir me parler.
_ Charles m'a dit pour vous deux. Comme je regrette de n'avoir pas été là pour le raisonner lors de ce voyage et empêcher cette connerie. Vous l'avez bien piégé. En plus, vous avez profité de son malheur pour vous payer un petit jeune : c'est dégueulasse. Mais comme manifestement il est accro, je ne dirai rien, il me l'a fait promettre et je le laisserai réaliser son erreur par lui même. De doute façon, il ne veut rien entendre.
_ Bien ! Je vous remercie de votre franchise. Pour vous rassurer, puisque ça semble nécessaire, je vous dirai simplement que Charles compte beaucoup pour moi et je ne me vois pas encore comme un vieux.
_ Rémi, arrête de te mêler de nos affaires ! lance Charles en entrant à son tour dans la salle.
Rémi a blêmi, tourné les talons et quitté la salle de TP en haussant les épaules. Charles l'a suivi pour tenter de le raisonner encore.
Peu à peu leurs relations se sont normalisées, sauf qu'il fallait que Charles aille chez Rémi pour leurs travaux à la maison, car ce dernier excluait toute visite à ce qu'il voyait uniquement comme le domicile d'un vieux pervers.
Kawiteau
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