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Chapitre-54 | Faut bien se dévergonder pour la fin des vacances!
On a pris notre temps pour arriver à St Brévin, passant par plein de petites routes et visiter la campagne.
Il était juste midi quand nous sommes arrivés à l'océan, avec le soleil, obligés de mettre nos lunettes de soleil. Mais il y avait beaucoup de vent.
Main dans la main nous sommes allés jusqu'à la mer, toucher l'eau et s'embrasser, heureux. La plage était quasiment pour nous deux.
Mon Izmir était souriant, l'œil coquin.
-on se baigne cet après-midi ? j'ai demandé.
-ça va pas! il y a peut-être du soleil mais le vent est froid! et de toute façon je n'ai pas pris nos maillots!
-alors tu m'emmènes en bord de mer et tu ne prends pas nos maillots ? tu parles d'un organisateur oui!
-tu sais bien que je n'aime que l'eau chaude mon chéri, je ne suis pas comme toi à me baigner dans un étang en automne!
-c'est frileux un turc! Bon on va manger et après ?
-après j'ai envie qu'on se balade le long de la côte qui est très belle!
Et c'est ce qu'on a fait. C'est vrai que St Brévin est un très beau village, une plage magnifique et l'après-midi il y avait quelques gens qui se sont baignés, faisant trembler Izmir. Mais le beau temps était là et ce fut un après midi merveilleux d'être tous les deux le nez au vent.
A 17 heures on rejoint notre hôtel où nous sommes attendus, par un monsieur d'un certain âge, sourire aux lèvres et accent méditerranéen. Quand Izmir annonce son nom, voilà le mec qui fait des sourires à mon chéri, lui parle en le fixant sourire aux lèvres comme si je n'existais pas.
Il ne va pas me draguer mon chéri sous le nez le vieux!
-je vous souhaite un bon séjour dit le monsieur en me regardant, je suis content de recevoir des jeunes pacsés!
Jeunes pacsés oui mais ça va bientôt faire un an quand même! Il avait encore raconté notre vie.
Izmir se tourne vers moi :
-tu peux mettre les bagages dans la chambre, j'ai quelque chose à demander au monsieur.
Ben voyons! bagagiste faites le travail!
Mais j'obéi bien sûr avec mon turc cachotier. J'ai su après qu'il avait vu plusieurs grands restaurants dans les environs et qu'il voulait avoir l'avis de quelqu'un du cru. C'est lui qui conseille le restaurant "Marius" à Pornic, quelques kilomètres d'ici. Et Izmir réserve pour le soir.
On a pris une bonne douche, changé de vêtements, on s'est fait tout beau et on a rejoint Pornic en longeant la côte. C'est sublime!
Pornic est une belle ville, on a trouvé de la place assez facilement près du restaurant et comme nous étions en avance on a fait une balade sur le port au milieu de pas mal de gens. Il y avait encore de l'activité à Pornic, la saison ne semblait pas terminée.
Lorsque nous sommes arrivés au restaurant, c'était plein de monde, mais notre table nous attendait où nous avons été conduit par une charmante hôtesse qui nous a installé et remis les cartes.
J'ai observé le restaurant, magnifique également, les tables étaient éloignées les unes des autres permettant une certaine intimité. Un décor de navire de croisière, de grands escaliers, un mobilier d'époque.
Il y avait de quoi manger! Beaucoup de poissons bien sûr. J'ai pris une aile de raie et Izmir se demandait ce qu'était une choucroute de la mer, en entrée quelques crevettes.
Puis un jeune en habit est arrivé, 25 ans maximum, un grand tablier autour de la taille tombant jusqu'à ses pieds, un corps mince, chemisette blanche, laissant voir des bras bronzés, musclés normalement. Mais c'est son sourire qui m'a fasciné, son regard, sa façon de nous regarder, plongeant ses yeux bleus clairs dans les nôtres.
Je suis resté scotché sur ma chaise et j'ai vu qu'Izmir en faisait autant.
C'est sa voix qui m'a sorti de ma torpeur, ses belles lèvres bougeaient, j'ai vu qu'il avait une peau fine, un nez court et il était châtain clair.
-je suis Aurélien, votre maître d'hôtel pour la soirée, je vais prendre votre commande en répondant à toutes vos questions et vous faire servir le repas choisi, si quelque chose ne va pas, surtout revenez vers moi.
On a posé des questions sur le menu, il connaissait tout par cœur mais il avait une façon de raconter un plat, qu'on avait l'impression qu'il le préparait devant nous. Quand on a eu choisi, c'est lui qui nous a conseillé le vin.
Je trouvais qu'il nous parlait en souriant de plus en plus.
-et pour les desserts ? a demandé Izmir.
-on verra cela lorsque vous aurez mangé monsieur.
Il est parti, Izmir m'a pris la main à travers la table :
-il t'a tapé dans l'œil le petit mec dit Izmir en rigolant.
-pas toi peut-être, j'ai bien vu ton regard voyou de turc.
Izmir me triturait les doigts discrètement quand Aurélien est revenu avec l'apéro et les amuse-gueules. Je tenais les doigts d'Izmir et j'ai regardé Aurélien, qui a vu nos mains et son sourire s'est accentué.
-bonne dégustation messieurs.
Il n'est revenu que pour le dessert, le restaurant se vidait petit à petit et il semblait plus décontracté. On avait bien mangé, tout était bon, parfait et nous lui en avons fait part. Il nous a remercié et il est devenu curieux le maître d'Hôtel.
Vous êtes en vacances ? vous logez où ? C'est la première fois que vous venez ? et plein d'autres questions. Mais il nous a vanté sa ville, son port, qu'il aimait y vivre surtout en saison avec tout le monde qu'il y avait.
On a commandé le dessert et c'est lui qui l'a amené, toujours avec son beau sourire. Il nous regardait autant l'un que l'autre et j'avais deviné qu'il avait encore d'autres questions à poser. Alors j'ai commencé.
-En sortant du restaurant il y a quoi comme endroit où l'on peut s'amuser ?
-maintenant il n'y a plus grand chose, la saison est presque terminée, il ne reste que des bars d'ouverts.
-et y'a un bar sympa ?
-ben il y a le nôtre dit il en riant me le désignant de la main.
Je le prends par la main et lui dit en rigolant :
-je voulais dire quelque chose de plus intime.
Il fait mine de réfléchir mais je vois bien qu'il a la réponse.
-oui au bout du port, il n'en reste qu'un d'ouvert vous ne pouvez pas le manquer et c'est assez intimiste, les lumières sont tamisées et la musique est douce.
-c'est ce qu'il nous faut hein Izmir pour se remettre de ce bon repas!
-oui dit Izmir, ça fait envie.
-votre nom c'est Izmir ? demande Aurélien.
-oui, je suis d'origine turc, mais je suis né en France et je compte rester maintenant dit il en tendant la main et prend la mienne.
Aurélien rougit.
-vous êtes ensemble ?
-oui et nous sommes pacsés même!
Il nous regarde tour à tour :
-vous allez très bien ensemble dit il avec son beau sourire.
-j'ai vu que vous serviez jusqu'à 23 heures, vous fermez à quelle heure ?
-oh ce soir dans une demie heure c'est plié, le Chef a dit qu'il ne voulait plus cuisiner.
-donc vous avez fini votre travail ? ce n'est pas le rôle d'un maître d'Hôtel de faire la vaisselle ?
Il rigole.
-ça non, j'aide quand même un peu et je rentre chez moi.
Je prends la main d'Izmir :
-dit chéri, si on attendait notre charmant maître d'Hôtel au bar pour lui offrir un verre, et le remercier de sa gentillesse et de sa patience.
-bien sûr, alors on vous attends là-bas ?
Il était rouge et semblait dépasser par les évènements, mais il s'est vite repris, se penchant sur la table :
-je serais très content de venir vous rejoindre et il nous fait un clin d'œil, il va chercher la note que je règle vu que j'avais dit que le dernier restaurant de nos vacances était pour moi.
On a papoté encore quelques instants et il nous a raccompagné jusqu'à la porte, glissant :
-je serais là dans une petite demie heure.
Il faisait plus frais en sortant du restaurant, on a longé le port et trouvé facilement le seul grand bar d'ouvert et vu qu'effectivement cela avait l'air sympa.
On s'est installé dans un coin sur de grandes banquettes aux hauts dossiers, si bien qu'on ne voyait aucun voisin immédiat. La lumière était tamisée et effectivement la musique assurait en douceur. On a commandé une bière, et je me suis mis à regarder les gens. Il n'y avait pratiquement pas de filles ou alors ensemble, ne s'occupant pas des garçons et les mecs étaient comme nous, soit par deux, seul ou en bande.
Nous n'avons pas attendu longtemps pour voir arriver Aurélien.
Mais il était connu le garçon! Des mecs se sont levés et lui ont fait la bise, lui caressant le dos. Il nous a cherché du regard et est venu vers nous avec toujours le même sourire. Nous a regardé et s'est assis près de moi.
-vous avez trouvé facilement je pense ?
-ben oui y'a que celui là d'ouvert dit Izmir en rigolant.
-ça m'a l'air d'être un bar coquin ici dis je en posant ma main sur son bras nu.
-pourquoi ? demande t-il avec le sourire.
-les garçons et les filles ne se mélangent pas à Pornic ?
Il rigole.
-c'est mon bar préféré hors saison car je connais pratiquement tous les dévergondés du coin, et en saison on vient faire nos courses, c'est inimaginable le nombre de touristes qui cherchent l'aventure d'un soir!
-mais alors Aurélien est un grand coquin et nous a envoyé dans un traquenard ? dis je en lui serrant le bras.
Il me regarde sourit, je caresse son bras, il ne bouge pas.
-vous savez que vous êtes beaux tous les deux ? dit il en mettant sa main sur la mienne.
-et ?
-et rien, je dis toujours ce que je pense!
-avec même pas une idée derrière la tête ?
-alors là derrière ma tête, il n'y a plus de place pour mettre une idée nouvelle, tellement elles se sont bousculées quand je vous ai vu au restaurant vous tenir par la main.
Izmir s'était penché au dessus de la table, suivant notre conversation en souriant.
-tu peux nous en citer une des idées qui se bousculent ? demande doucement Izmir.
-seriez vous un couple coquin ?
-oh pas souvent dit Izmir, mais ça nous arrive, surtout quand on a à faire avec un beau mec!
-Vous me trouvez beau ? demande t-il en se redressant.
C'est mon coquin d'Izmir qui a répondu avant moi.
-on ne peut pas juger comme ça, faut tout voir Aurélien.
Il éclate de rire, faisant retourner des mecs au bar.
-mais je vais pas me déshabiller au bar, il va y avoir une émeute ils vont se jeter sur moi!
-pourquoi beaucoup t'on vu nu ?
Il regarde les clients attentivement, se retourne vers nous et avance la tête entre les nôtres.
-je n'ose pas vous dire le nombre!
On rigole tous les trois, il n'a pas lâché ma main et va toucher celle d'Izmir. On trinque et on rigole. Je suis sûr qu'Izmir est excité à voir les regards qu'il a sur sur Aurélien. Je passe ma main sur la cuisse d'Aurélien remontant sur l'entre jambe et je tombe sur un morceau tout dur. Il me regarde en souriant, je me penche vers Izmir :
-je crois que notre ami est malade, il a quelque chose de dur entre les jambes!
Aurélien rigole, plonge ses yeux dans les miens, rapprochant sa tête, nos nez se touchent, il me fixe :
-si je vous demande de venir chez moi pour me soigner, vous venez ?
-je crois qu'on en est capable dis je.
Ses lèvres touchent les miennes et on frissonne tous les deux.
-alors on y va dit il.
Izmir se lève et va régler les consommations.
-je n'ai pas l'habitude de ramener deux mecs en même temps, j'espère que je ne fais pas une bêtise.
Je caresse sa joue.
-j'espère juste que tu aimes faire plein de choses avec les mecs, avec Izmir nous ne sommes que tendresse avec des bites dures!
-bah alors ça devrait aller, car c'est tout à fait moi ce que tu dis!
On est sorti du bar, et d'autorité il s'est mis entre nous, prenant une main lorsqu'on a atteint la ruelle derrière le bar, même pas dix minutes après on arrivait chez lui, il n'était pas encore minuit!
Fabrice
nico.tendre@orange.fr
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