Premier épisode | Épisode précédent
4 | Bac avec mention très bien
Nikkotine : Nikolas désormais surnommé Nikkotine par Enguerrand
Et ce fameux jour de juin, lors de la publication des résultats du bac, je m'étais rendu avec mes parents au lycée pour regarder quelle mention j’avais obtenue. Mention très bien. Évidemment. Mais ce soir-là, je n’en avais eu que faire.
J’avais décidé de casser les codes, j’avais pris la décision de vivre ma vie et d’aimer enfin, sans me cacher, la personne qui faisait palpiter mon cœur à 100 à l’heure.
J’avais besoin d’aimer mon amoureux, Enguerrand, mon premier, au grand jour. Je ne voulais plus me cacher pour lui rouler une pelle, pour lui caresser la main ou lui passer la main dans son dos.
D’un commun accord, mon amoureux et moi-même avions décidé de faire notre Coming out.
Mon amoureux semblait même plus prêt que moi et plus solide pour survivre à toutes les conséquences qui pourraient en découler.
Mon amoureux, Enguerrand, m’attendait donc au portail de mon lycée. Ses parents étaient tout sourire à ses côtés. J’avais pris cela comme un bon présage pour la suite. Un grand sourire illuminait son visage. Sur ses lèvres, j’avais pu lire qu’il avait une mention également. Très bien aussi. J’avais aussi pu deviner que ses parents savaient pour nous deux. Un bon présage....
Je m'était éloigné de mes parents pour aller à la rencontre d'Enguerrand. Je m'étais donc dirigé vers lui d’un pas assuré.
Sous les regards de ses parents, de mes parents et de tous mes camarades, j’avais embrassé Enguerrand sur la bouche. Nous nous étions pris la main. Nous nous étions retournés pour regarder la réaction des personnes présentes. Je n’avais pas pu esquiver les coups que mon père s'étaot soudainement mis à m’asséner.
En effet, mon père s’était approché de moi et m’avait giflé à plusieurs reprises. Il m’avait dit que désormais je n'étais plus le bienvenu au sein de notre famille et que je devais faire mes bagages le plus rapidement possible. Le père d'Enguerrand était venu s'interposer pour que les coups cessent et avait essayé de raisonner mon père.
Comme d’habitude, ma mère était restée dans l’ombre de son mari et n’avait rien fait pour que les choses s’arrangent et que je puisse continuer de vivre avec eux.
Mon amoureux m’avait serré fort dans ses bras.
Les parents d'Enguerrand avaient tenu à m’héberger quelques jours le temps que je me retourne.
Ses parents avaient accepté que leur fils, Enguerrand, préfère les garçons, en l’occurrence moi. Ses parents savaient pour nous deux, sans savoir. Ils avaient deviné pour nous deux malgré toutes les précautions que nous prenions pour ne jamais laisser rien paraître de notre relations amoureuse.
A partir de ce soir-là, j’ai pris la décision de ne plus rentrer dans aucun moule qui ne me conviendrait pas, quitte à ne plus plaire à tout le monde.
J’ai décidé que plus personne ne me ferait rentrer de nouveau dans un placard ou une cage dorée. Je vivrais mon orientation sexuelle au grand jour.
Mon bac en poche, j’ai avancé mon entrée en École Militaire post-bac pendant les vacances d’été. Grâce à ma mention et ma situation familiale nouvelle, une bourse et un logement m’avaient heureusement été octroyés.
Enguerrand, par contre, même si ses parents avaient accepté qu’il préfère les hommes, n’avait pas pu faire face à tous ces événements. Il avait préféré ne plus vivre ses amours homosexuelles au grand jour. Nous avons rompu et sommes restés soudés comme les cinq doigts d'une main.
Cela peut te paraître cliché mais Enguerrand et moi allions être liés de façon très forte tout le restant de notre vie.
Exit désormais mon surnom Nikko.
Désormais, ce serait soit Nikolas, soit Nikkotine comme m'a surnommé Enguerrand dès le début de notre relation amoureuse.
Enguerrand, comme prévu, m’avait suivi dans la même École Militaire. Parce qu’à deux on se sentait plus fort et on était plus fort. Et surtout parce que nous avions tous les deux fait le choix d'embrasser une carrière militaire, lui avec la bénédiction de ses parents, et moi, contre l'avis de mon père. Nous suivions les mêmes cours. Nous ne partagions pas le même logement. Nous avons continué de nous épauler et de travailler nos cours, partiels et examens toujours ensemble.
Moi, je me suis ouvertement affiché comme homosexuel décomplexé dès le début de mes cours à l’école militaire.
Par contre, je n'ai eu d'aventure avec aucun des garçons à l'école militaire, par respect principalement pour Enguerrand. Quand je sortais avec des garçons, je le faisais sur mes jours de congés loin des regards.
Je ne vivrais plus mon attirance pour les garçons dans un placard. Je vivrais désormais mon homosexualité au grand jour.
Enguerrand et moi avons décidé de rester par la suite dans l'armée. Nous étions sortis tous les deux majors de notre promotion. Nous avions la possibilité de choisir ce que nous souhaitions faire après l'école militaire.
J'avais choisi de suivre une formation pour devenir pilote de chasse élite. J’avais réussi brillamment le concours sélectif de l’armée de l’air. C’est à Salon de Provence que j’ai étudié et fait mes premières armes.
Enguerand, sans grande surprise, avait décidé d'embrasser la carrière de médecin et d'exercer en tant que médecin militaire.
Mes parents ne voulaient plus me voir ou c’était peut être moi qui ne voulais plus les voir au final et surtout pas leur pardonner de m'avoir fichu dehors parce que je préférais embrasser un garçon. Enfin bon je n’ai jamais essayé de me rabibocher avec eux. Enguerrand ne m’a jamais poussé à le faire. Enguerrand savait que cette plaie béante était trop profonde et trop compliquée à soigner.
Pendant que j’enchaînais les missions à l’étranger et en France, mon Enguerrand, lui, après de multiples missions à l’étranger avait choisi de finir sa carrière en France., Il avait obtenu un poste important de coordination médicale dans un hôpital militaire parisien.
Enguerrand avait mis du temps à s’ouvrir publiquement sur son homosexualité, mais il l’avait fait directement quand il s'est senti prêt, et surtout quand il avait commencé à sortir avec son copain.
Moi, ma vie amoureuse n’avait plus été pareille après l’épisode des gifles que mon père m'avait données au lycée ce fameux soir de juin.
Je m'étais promis que je ne m’accrocherais à personne parce que je ne voulais m'accrocher à personne en particulier. Peut-être un peu aussi parce que personne n'arrivait à la cheville de mon Enguerrand. Et parce que je n'avais toujours pas rencontré le garçon qui me ferait me sentir aimé de nouveau.
Penses-tu que le bonheur va enfin croiser mon chemin? Ou penses-tu que je suis condamné au célibat perpétuel et aux relations sans lendemain?
Coming out & Brutal clip de fin
Sasha Minton
sasha.minton2019@gmail.com
Soyez créatifs et imaginatifs! Ne pillez ni mes textes ni ceux des autres! J'adore avoir vos retours concernant les histoires que je poste. A vos claviers.
Autres histoires de l'auteur :