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9 | On a retrouvé Nikkotine
ENGUERRAND
J'arrive aux urgences au pas de course. Je demande le dossier du patient admis pour lequel j'ai été appelé. Je prends le dossier sous le bras. L'infirmière de garde me tend également la pochette transparente des effets personnels retrouvés sur le patient. En général, des bijoux, des montres, des papiers d'identié.... Elle me précise qu'ils ont dû retirer les liens en cuir qu'il avait aux poignets pour prodiguer les premiers secours. Je l'écoute d'une oreille distraite, puis je fixe les liens en cuir en question. Je les reconnaitrais parmi mille bracelets. Je les retourne. Je les connais ces liens. Je ne les connais que trop bien. Et ces inscriptions. Nikolas et Tymael et un coeur sur l'un. Et sur le deuxième lien, il est inscrit Nikkotine & Enguerrand in love. Putain, le patient, cela ne peut pas être mon Nikkotine. Non, pas lui. Pas mon Nikkotine.
Enguerrand : "accident de quoi?"
Infirmière : "accident sur la voie publique. Accident de moto. Le chauffard s'est enfui, mais des témoins ont noté la plaque d'immatriculation."
Enguerrand : "Je monte voir le patient."
L'infirmière ne semble pas avoir fait le rapprochement entre le patient admis, Tymael et moi.
Je n'ai jamais pris l'ascenseur aussi rapidement. Je ne peux pas croire que Nikkotine serait là inconscient.
Je rentre dans la chambre. Pas de doute, c'est mon Nikkotine. Je l'examine calmement. Il n'a pas encore repris connaissance, mais son état de santé n'inspire pas d'inquiétude.
Je prends mon mobile. Au moment où je compose le numéro de Tymael pour le prévenir que Nikkotine se trouve aux urgences de l'hôpital militaire, je vois apparaître un appel entrant de Tymael.
Tymael me dit dans un souffle : "Nikkotine a été admis aux urgences de l'hôpital militaire. Son pronostic vital n'est pas engagé. Je voulais te prévenir. Je.."
Je le coupe.
Enguerrand : "Je te remercie. J'était en train de faire ton numéro pour te prévenir. J'ai été appelé il y a une dizaine de minutes pour un accident de la route. Je viens de l'examiner."
Tymael : "suis déjà en route pour l'hôpital"
Enguerrand : "D'accord. Tu pourras le voir une fois que tous les examens auront été faits. J'espère que ta présence auprès de lui l'apaisera et lui permettra de se réveiller dans de bonnes conditions"
Tymael : "Je l'espère. je suis tellement désolé de la peine que je lui ai infligée encore une fois hier soir. Je.."
Je le coupe sèchement.
Enguerrand : "Pas le temps pour ces consiérations maintenant. Ramène juste ton cul à l'hôpital et croise les doigts pour que Nikkotine ne t'ait pas encore rayé de sa carte sentimental. Nikkotine a un caractère bien trempé. Tu le sais. Avec toi, il a baissé la garde par amour. Mais Nikkotine a la rancoeur tenace. Et tu le sais très bien. C'est quelqu'un de fidèle à ses idées et aux gens. Il n'admet pas de se faire poignarder dans le dos, qui plus est par un ami. Allez ramène-toi. Roule tranquille. Je vais de nouveau l'examiner et voir comment il se réveille."
Tymael : "Ok. Tu as raison sur toute la ligne. J'arrive"
TYMAEL
J'arrive jusqu'à la chambre où a été emmené Nikkotine. Il a une perfusion au bras. Il y a des bips bips sonores multiples.
Je salue Enguerrand. Enguerrand me demande de sortir quelques minutes avec lui pour s'entretenir avec moi.
Enguerrand :"Si tu le laisses s'échapper de ta vie juste à cause du qu'en dira-t-on éventuel que la révélation de votre relation pourrait provoquer au point de vue et familial et professionnel, tu es un sacré idiot. Sache que si tu n'officialises par votre relation, Nikkotine ne te le pardonnera jamais."
Tymael : "je sais que cela ne réécrira pas cette soirée. Mais j'ai téléphoné à mes parents. Ils sont désormais au courant pour Nikkotine et moi."
Enguerrand : "Et ils l'ont pris comment?"
Tymael : "Ils l'ont bien pris. Je ne te cache pas qu'ils ont été fort surpris. Ils souhaitent le rencontrer."
Enguerrand :" C'est plutôt une bonne nouvelle qu'il te faudra partager avec Nikkotine rapidement. Tu t'es enfin acheté une paire de couilles."
Tymael : "Tu dois avoir raison. Cela devrait plaire à Nikkotine, lui qui est si friand de mes couilles."
Enguerrand : "Zut. Je n'ai pas besoin de savoir ce que tu fais avec lui au lit."
Tymael : "D'un autre côté, tu l'as goûté le premier."
Enguerrand : "Oui, mais c'était il y a bien longtemps. Et c'était déjà un super coup au lit. Il n'a dû que se bonifier sur la question. Tu dois prendre un sacré pied avec lui. Mais je préfèrerais ne pas discuter de votre vie sexuelle."
Nous avons enfin pu sourire un peu en discutant.
Tymael : "Vous vous aimez toujours, non?"
Enguerrand : "déjà dit que non. Les choses se seraient passées différemment quand nous avons eu notre bac, nous serions sûrement toujours ensemble. Mais la question ne se pose pas. Nikkotine et moi, c'est à la vie, à la mort. Nous sommes liés pour toujours par un sacré lien indéfectible sur lequel nous ne savons pas poser de mots."
Enguerrand : "Et oui, nous avons eu plaisir à nous découvrir et à nous faire du bien. Donc bonne pioche pour toi. Nikkotine a toujours une libildo de fou?"
Tymael : "yes"
Nous sourions de nouveau. Parler ainsi alors que Nikkotine est allongé dans la chambre attenante, cela peut paraître déplacé, mais en fait nous avions, Tymael et moi, besoin de nous dire toutes ces choses. Tymael se montre parfois jaloux de ma relation avec Nikkotine. Mais il apprend à composer avec. Et même après plus d'un an de relation, Tymael arrive encore à me poser ce genre de questions.
TYMAEL
Je me demande quelle va être la réaction de Nikkotine à mon égard quand il va sortir des vapes. Cela m'inquiète beaucoup.
Sasha Minton
sasha.minton2019@gmail.com
Soyez créatifs et imaginatifs! Ne pillez ni mes textes ni ceux des autres! J'adore avoir vos retours concernant les histoires que je poste. A vos claviers.
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