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Chapitre 5
La semaine qui suivait avait été studieuse, terminant mes dernières révisions pour le Bac dont les épreuves avaient lieu quinze jours après.
Mon orientation en seconde avait été la source d’un conflit hyper violent avec ma mère, exigeant que j’aille en « C » à l’époque, avec des crises d’hystérie innommables, me laissant interloqué devant son comportement. Elle voulait un fils médecin, avocat, magistrat… En somme, tout ce qui pouvait la flatter et décrire, à force de détails, la richesse et la brillante situation de son fils.
Après deux jours sans lui adresser la parole, mon père est enfin rentré le vendredi soir et constatant l’animosité entre elle et moi, nous sommes allés au marché tous les deux le lendemain. Je lui explique que, même si j’étais bon en maths, j’étais excellent en langues, Anglais et Allemand, que j’adorais ça, que je voulais apprendre le Russe, et que seule une orientation en Littéraire me le permettrait.
« Et avec ta mère ? »
« Je suis désolé de te dire ça, mais elle s’est mise dans une rage folle, me menaçant de tous les maux si je n’allais pas en C »
« C’est-à-dire ? »
« J’ai honte de te répéter ses propos et ses gestes, ne pouvant pas lui avouer qu’elle avait craché sur moi en pleine face, on n’en parle plus, mais j’irais en Littéraire, que ça lui plaise ou non »
De retour à la maison, après avoir vidé et rangé le contenu de nos cabas, nous nous sommes installés au salon, mon père nous a servi un apéritif et il a regardé ma mère droit dans les yeux, méchamment.
« Il est hors de question que tu brutalises mon fils Juliette, il est libre de choisir son orientation »
« Oui… Mais il faut qu’il fasse scientifique voyons… !!
« Pourquoi ça ? Pour te satisfaire ? Ta rapacité ? Ton orgueil démesuré et mal placé commence à me faire chier Juliette, moi, Marc et toute la famille… Tu as compris ? »
« Moi, orgueilleuse ??? » Et elle est de nouveau partie en vrille…
« Ou tu l’acceptes et tu fermes ta gueule, ou tu te casses et je mets tes valises sur le palier… C’est clair ? »
Grâce à l’intervention de mon père, j’ai pu intégrer la section de mon choix, et j’ai décroché le Bac mention Bien, avec 18 en Anglais, 17 en Allemand et 16 en Russe. Les épreuves avaient été dures, surtout l’apprentissage de l’alphabet cyrillique en seconde, mais j’étais tellement passionné. Mon père a salué mon succès avec une joie extrême, et comme il fallait s’y attendre, ma mère d’un simple hochement de tête, Bac de merde pour elle.
Pour revenir à cette fameuse semaine, je bossais comme un dingue, mais ma chatte me démangeait, et je n’ai pu m’empêcher de faire un tour au foyer le mercredi. Ahmed était là, Nordine et Youssouf nous ont rejoint peu après, me démontant tous les trois comme une vraie putain, ce que j’étais venu chercher.
J’étais devenu accro à l’énorme bite de Youssouf, qui trop heureux d’avoir pu trouver, en France, une cavité pouvant le supporter en totalité, me défonçait à chaque fois que je venais, le plus souvent possible, en satisfaisant mes autres « amis » aussi. Baisé un max, et, privilège de la jeunesse, mon vagin restant toujours aussi ferme et profond, malgré les nombreuses intrusions qu’il recevait, je me suis épanoui enfin dans ma vie, en me forçant, toutefois à mettre de côté la passion qui me dévorait pour François.
Bac en poche, je me suis inscrit en Fac de Langues (En équivalent de LEA aujourd’hui) et par dérogation spéciale au vu de mes notes, l’autorisation de conserver les trois langues, avec pour choix principal l’Allemand, pour lequel je vouais une réelle passion.
Une fois toutes mes démarches effectuées, François est venu me chercher chez moi pour m’amener au ciné et au resto après. Il avait plein de choses nouvelles à me raconter. Enfin, je le retrouvais après plusieurs mois.
Il avait trouvé du boulot dans une boite de prévention des risques, il était pompier volontaire depuis ses 17 ans, et il devait commencer quelques jours après. Il fallait toutefois qu’il trouve un appartement en ville, et il était là pour ça. Comme convenu avec mes parents, il resterait dormir chez nous le soir, après notre sortie.
Assis au fond du ciné, rigolant du film comique projeté, ses mains se sont posées sur ma cuisse, remontant, et après un regard furtif sur la salle, ses lèvres se sont approchées des miennes, dans un baiser discret, puis, beaucoup moins ensuite.
« Je ne cesse de penser à toi, Marc… »
« Moi aussi François… Tu hantes mes pensées… »
« Jamais je n’ai eu la moindre pulsion homo, mais toi… toi je t’ai toujours adoré, et du fait… comment dire, de ta particularité… J’ai fait l’amour à une “fille” ET à mon cousin »
« Moi aussi François, et depuis que nous avons fait l’amour ensemble, le désir de toi s’est ajouté aux sentiments que je t’ai toujours porté. »
J’ai posé ma tête sur ses épaules, sa main écartait mes cuisses, caressant ma chatte à travers mon short, son sexe montrant une bosse indécente dans son pantalon. Je me suis penché alors pour prendre l’objet de mes désirs dans ma bouche, François surveillait autour de nous, et les flots de sa liqueur divine ont envahi mon palais. Après la séance, nous nous sommes régalés d’une super pizza en nous lançant des regards chargés, brillants de désir.
Rentrés à la maison, mes parents dormaient et fébrilement, nous avons rejoint ma chambre, heureusement à l’opposé de notre appartement, François dormait toujours avec moi quand il était chez nous. Il m’est impossible de vous décrire cette nuit, tellement elle fut belle, chargée d’amour, de manque l’un de l’autre, mais aussi de puissance sexuelle, François possédant mon corps de toute manière que ce soit, sevré de moi et moi de lui, depuis notre Weekend à la campagne.
Il avait une voiture, et le lendemain, au petit déjeuner il a simplement annoncé qu’il m’amenait en ballade, sous prétexte que j’avais besoin de décompresser.
Un dimanche merveilleux, dans les bras de mon homme, me donnant à lui à chaque fois qu’il en éprouvait l’envie, fréquente… Son sexe martelait ma chatte avec une puissance de bûcheron, avec des gestes d’amour, de tendresse qui me comblaient.
Je l’ai raccompagné à sa voiture, et c’est en pleurant que j’ai pris congé de lui, notre émotion étant au paroxysme, mais ne trouvant ni l’un, ni l’autre, les mots pour cette situation… inextricable…
Dans la semaine, je suis retourné consulter le Docteur Bertrand, qui m’a prescrit le traitement hormonal en testostérone, afin que je conserve mon apparence masculine, voire la renforcer. Puis, est venu sur la table, la question de cette fameuse intervention chirurgicale, indispensable selon l’avis de l’urologue, je risquais, à tout moment, un blocage de la vessie et de l’urètre… Je n’avais pas le choix… mais comment le dire à mes parents, il fallait plusieurs jours d’hospitalisation.
« Ça suffit Marc, vous assumez ça tout seul depuis des années, et qui d’autre est au courant ? »
« Seuls mon meilleur ami et mon cousin maintenant »
« Vous avez couché avec eux deux ? »
« On va dire que j’ai baisé avec Julien, mais que j’ai fait l’amour avec mon cousin »
« Je vais convoquer vos parents… !!! »
« Non… !!! »
« Il le faut Marc… Vous ne pouvez pas continuer comme ça… !!! »
Il a préparé un courrier pour eux, leur demandant de les contacter pour un Rendez-Vous tous les trois et le plus rapidement possible. C’est avec une forte angoisse que j’ai remis la lettre à mon père, qui, très anxieux, m’a posé la question de savoir si j’étais malade. Je l’ai rassuré en lui disant que ce n’était pas vraiment le cas, mais qu’il fallait impérativement le consulter ensemble.
François avait trouvé un appart sympa entre temps, agencé avec l’aide de ma tante et mon oncle et quand je l’ai informé de la situation, de la révélation que le Docteur Bertrand allait faire à mes parents, il m’a rassuré immédiatement. Il connaissait ma mère, il se doutait d’une réaction violente de sa part et que si elle me foutait dehors, sa porte m’était ouverte.
Comme je le pensais, l’entretien fut plus qu’orageux… Mon père était resté silencieux et abasourdi face à une telle nouvelle, ma mère quant à elle, était rentrée dans une rage folle, hurlant, me jetant des insultes à la face. Le docteur Bertrand laissait faire, et après qu’elle se soit un peu calmée, il a pris la parole : « Parce que vous croyez que Marc a eu le choix Madame ? » d’un ton glacial…
« C’est un pervers… »
« Ah oui ??? Qui l’a conçu ? Qui l’a porté ? Vous, non ? »
« Moi… Mais je suis normale… Moi… Et pas lui… !!! »
« À qui la faute ? »
« Pas à moi en tout cas… !!! »
« Bien sûr que non Madame, mais voilà, les anomalies de la Nature existent, elles sont très rares heureusement, et c’est tombé sur Marc, il n’en est pas responsable. Vous allez le rejeter pour ça ? »
« Je ne veux pas de ça chez moi… on est une famille normale nous… !!! » Et elle s’est mise à marmonner des mots incohérents, tels qu’opération, piqures, internement…
« Très bien, Marc a besoin de votre aide, et vous le rejetez… Je préfère ne pas qualifier votre comportement, Madame… Marc ? » Ses yeux se sont tournés vers moi…
« Je quitterai la maison dès ce soir… »
« Va au Diable… »
Mon père, impuissant face à son désarroi, n’est pas intervenu. Il m’a juste serré dans ses bras en me disant, une fois ma mère sortie en fureur : « Je suis là Marc, je serai toujours auprès de toi »
« Je le sais Papa, mais il vaut mieux que je parte, je ne peux plus vivre à la maison »
« Tu vas aller où ? »
« J’ai prévu ça Papa, tu t’en doutes bien, et François va m’accueillir chez lui le temps que tout se tasse. »
« Il est au courant ? »
« Oui, seuls Julien et lui le savent »
« Je t’aime mon fils »
« Je t’aime Papa »
Grâce au magique téléphone qui était une simple carte à l’époque, j’ai appelé François. Il est venu me chercher et m’a amené chez mes parents pour récupérer mes affaires. Ma mère a essayé de lui parler et avec un regard noir accompagné d’un glacial, « Ta Gueule » Il m’a aidé à faire mes sacs, et, en partant, ses yeux chargés de mépris se sont posés sur elle… Je veux plus jamais te voir… !!!
Pleurant pendant tout le trajet, nous sommes enfin arrivés chez lui, et une fois dans son canapé, il m’a pris dans ses bras, me rassurant : « Plus jamais personne ne te fera du mal tant que je suis là, et surtout pas ta mère »
Il m’a porté jusqu’à son lit, m’a déshabillé, et après un baiser chaste, il s’est allongé à mes côtés… J’étais avec lui, et je me suis endormi dans ses bras, comme une masse après autant d’émotion.
Le lendemain matin, c’est une bonne odeur de café et de croissants chauds qui m’a réveillé, François en caleçon devant moi, avec un plateau chargé. J’ai dévoré ce petit déjeuner, ma bouche allant du croissant aux lèvres de François, ses mains me caressant les joues et le cou.
« Je vois, à ton appétit, que tu vas mieux. Ton père a appelé ce matin. Je l’ai rassuré et je lui ai dit que tu pouvais rester chez moi tout le temps nécessaire. »
« Comment ça se passe à la maison ? »
« Mal… En rentrant, il a failli la frapper, mais il s’est contenu quand même. Il a juste pris les affaires de ta mère dans leur chambre et les a déposées dans la tienne en lui interdisant de partager son lit. »
« Je ne veux pas qu’ils se séparent à cause de moi »
« C’est leur problème Marc, et pas le tien. Elle est impossible à vivre et il n’a tenu que pour toi, comme nous tous d’ailleurs. »
« Papa va faire quoi ? »
« Il m’a demandé ton autorisation pour une chose. »
« Laquelle ? »
« Tu sais que Maman et lui sont très proches. Il voudrait monter la voir, lui parler de ton… problème… C’est dur pour lui aussi, tu sais ? »
« Je sais… Et je sais aussi que Tatie est une tombe, qu’elle sait garder un secret. »
« Alors, tu en penses quoi ? »
« François, de toute façon, vu ce qui va se passer maintenant, ça finira bien par se savoir d’une manière ou d’une autre, et j’ai une confiance absolue en elle… De cœur, c’est elle ma vraie mère… Pas l’autre »
Je me suis blotti dans ses bras, épousant chaque pore de sa peau, le couvrant de baisers, m’empalant sur son sexe, dressé comme un appel au viol. Le fait qu’il me possède avec autant de violence, violence de son désir, m’a rassuré sur nos sentiments, et c’est après plusieurs reprises, notre envie l’un de l’autre assouvie, que j’ai déposé mon visage sur son torse velu, ma main le caressant avec tendresse.
Ma tante avait totalement approuvé que je sois chez mon cousin, ignorant évidemment quels étaient nos rapports, mais voyant davantage la solidarité familiale. Ma mère était devenue « personnata non grata » dans la famille, s’isolant dans un monde auquel nous ne faisions plus partie. (Je n’ai appris que beaucoup plus tard qu’elle souffrait de bipolarité, terme inconnu à l’époque, et ce, dans un stade fort avancé, qui ne s’est pas amélioré depuis, bien au contraire)
La famille s’est cotisée pour acheter un petit studio en ville, au nom de mes grands-parents, me procurant un toit, mon père assumant la poursuite de mes études.
Amoureux comme un fou de François, je ne pouvais plus supporter un autre homme que lui, cessant mes visites au foyer après une dernière orgie mémorable, et ne conservant, avec Julien, que des liens amicaux très forts.
Je vais poursuivre la suite en une version courte, entre cette époque et aujourd’hui, mais si vos commentaires me le demandent, j’’écrirais l’entre deux.
Un anormal dans la famille, ça pouvait passer, mais pas deux… (Comme le disait Honorine dans Fanny de Pagnol, la place est déjà prise par la tante Zoé) et donc, après deux ans d’amour, de passion intense entre nous, de relations physiques démesurées, François a du… Convoler en justes noces…
Son épouse, jolie et charmante, savait que nous étions comme deux frères et ne s’étonnait pas de notre proximité. À la question de savoir pourquoi je restais célibataire, François lui avait répondu intelligemment et comme un secret, que par suite d’oreillons mal soignés dans mon enfance, j’étais impuissant et donc, forcé au célibat, version mise en avant par toute la famille.
J’en ai un peu honte, mais pendant toutes ces années, je suis resté la maîtresse de mon cousin, acceptant de passer au second plan, mais en aucun cas de le perdre, et lui non plus d’ailleurs. Il était profondément amoureux de sa femme, mais lui et moi, c’était autre chose, un lien dont il était impossible de nous défaire. Ils ont eu deux enfants, une fille et un garçon, pour lesquels j’étais le Tonton Gâteau et le Tonton Gâteux…
Mes études se sont brillamment terminées, avec l’obtention de ce que nous appellerions un Master aujourd’hui, dans les trois langues, doublé d’une licence en Littérature Allemande.
Divers séjours en immersion totale au Royaume Uni, en Allemagne, puis en Russie une fois que les frontières aient été assouplies, m’ont procuré une aisance en Oral, aussi bien qu’en écrit.
De retour dans ma ville, après des retrouvailles plus que fougueuses avec François qui venait toutefois me rejoindre rarement, pour quelques jours dans les pays où je résidais, j’étais de nouveau chez moi, près de Lui et de sa famille.
Refusant une offre prestigieuse en hôtellerie, j’ai accepté le Poste de Directeur Adjoint de l’Office de Tourisme, en me réservant le droit d’exercer en même temps, comme traducteur officiel dans les trois langues, après avoir réussi les examens nécessaires pour obtenir l’agrément juridique et officiel.
Notre liaison avec François a perduré, il ne pouvait pas en être autrement, tout en étant un mari fidèle (sauf avec moi) et un père modèle. On peut le contester au vu de nos rapports, mais après tout… J’étais là avant…
Un soir, il a déboulé chez moi, complètement bouleversé. Il était rentré chez lui
Un soir, François a déboulé chez moi, complètement bouleversé. Il était rentré chez lui beaucoup plus tôt que prévu, une mission avait été annulée, et il a surpris sa femme en train de se faire sauter par deux mecs, dans le lit conjugal et d’après ce qu’il avait entendu, c’était loin d’être la première fois, et toujours par les deux.
Dégoûté, il a quitté sa femme, et c’est l’inverse qui s’est produit, c’est moi qui l’ai recueilli. J’ai tout fait pour le calmer, pour l’inciter à avoir une conversation franche avec son épouse. En vain...Ce n’était pas le fait qu’elle ne l’aimait plus, mais elle avait envie d’indépendance, de s’éclater... Mon merveilleux François ne lui suffisant pas, sans doute..
Heureusement que mon appartement était assez grand, car il a débarqué peu de temps après, avec armes et bagages, ses enfants avec lui.
— Bon, les enfants...Tonton a 3 chambres...Papa et moi, on vous laisse le choix.
— Lequel ?
— Ben, soit vous partagez la chambre, et Papa et moi avons chacun la nôtre, soit vous voulez chacun la vôtre et Papa et moi, on va dormir ensemble, comme au bon vieux temps où on était jeunes, on vous laisse choisir.
— On veut chacun la nôtre, Tonton...
— Ah, ces gosses...Bon, si Tonton est d’accord, je suis d’accord aussi...
François m’a jeté un regard malicieux...On n’en espérait pas tant... !!!
Notre vie commune s’est rapidement organisée, en totale harmonie, remplie d’affection et d’amour entre nous quatre. Après son divorce, François a posé la question à ses enfants de prendre un appartement indépendant, pour vivre avec eux, cette conversation se déroulant en ma présence. Louis, du haut de ses 16 ans, très mature pour son âge avec les épreuves qu’il avait subies, a pris la parole :
— Pourquoi tu veux qu’on parte de chez nous, Papa, Tonton Marc ne nous aime plus ?
— Bien sûr que non mon Chéri, je lui ai répondu, mais peut-être que vous voulez être tranquille avec votre père ?
— Pour vous rendre malheureux tous les deux ?????
— Tu veux dire quoi là, Louis ?
— Je veux dire que Annie et moi, on est très heureux que vous vous aimiez, et ne le cache pas, Papa, on le sait depuis longtemps... Vous êtes des parents merveilleux et on veut pas vous perdre ni l’un ni l’autre.
J’ai fondu en larmes dans un torrent qui ne paraissait jamais se tarir, François se tenant derrière moi, et j’ai serré fort les enfants contre moi...Ces deux "sales gamins" nous avaient eu, ils avaient percé notre secret depuis longtemps, sans rien nous dire, par pudeur, mais là, il fallait que cela sorte...
— Je vous aime tant mes chéris...Papa m’a offert le plus beau cadeau que je ne pouvais pas avoir...Vous...
— Alors c’est simple...Notre vie continue comme avant...dans sa logique implacable.
Et elle a continué comme avant, demandant aux enfants de garder le contact avec leur mère, même s’il était assez sporadique (Louis nous a avoué beaucoup plus tard qu’il avait vu, très jeune, le spectacle de sa mère copulant avec ses deux mecs dans la chambre conjugale).
De même, François insistait pour que je rencontre sporadiquement ma mère dans des moments immondes, contraints et glaciaux, ce mur de verre entre nous s’était transformé en béton.
En revanche, mon père et ma tante, veuve depuis, venaient nous rendre visite régulièrement, chargés de cadeaux, de plats préparés que nous dégustions dans un bonheur familial total. Je crois qu’ils connaissaient parfaitement la relation d’amour entre François et moi, mais le sujet n’avait jamais été évoqué.
Nous avons mené à bien l’éducation de nos enfants, les entourant de soutien, d’engueulades aussi quand c’était nécessaire, mais toujours avec une tendresse et un amour extrême entre nous, renforcé par un respect total.
2013 est arrivé, les enfants ont quitté le nid, et un soir, François est arrivé après moi à la maison, avec une simple rose rouge à la main. Notre amour, notre passion, notre désir l’un de l’autre ne s’étaient jamais émoussés, un peu physiquement, du fait de l’âge qui avançait, et encore à peine…, sa virilité restait toujours aussi intense.
C’est un peu gauchement, dans la plus grande tradition ancestrale qu’il s’est agenouillé devant moi :
— Tu veux m’épouser ?
— Oui, mais je veux une bague en diamant alors...
J’étais tellement surpris d’une telle demande de sa part, surtout si conventionnelle, que je n’ai trouvé que cela à lui répondre.
— Elle est là...
Il savait que j’aimais les bijoux, discrets quand même, et il m’en avait déjà offert plusieurs. Mais là, je ne sais pas où il avait trouvé cela, mais un anneau splendide s’est présenté à mes yeux après qu’il en ait ouvert l’écrin, avec un diamant...étincelant.
Trois mois après, le mariage était célébré, avec nos enfants pour témoins, que j’avais adoptés auparavant, mon père et ma tante présents, un peu déboussolés, certes, mais qui voulaient témoigner leur soutien par leur présence.
Il m'a fallu attendre des années, des années de souffrance depuis mon adolescence, pour obtenir le bonheur intense, ensuite grâce à l’amour sans faille de François. Je suis uni à lui maintenant pour le meilleur et pour le pire et nous sommes fiers, tous les deux, d’avoir pu montrer pendant toute notre vie que même dans une famille hyper traditionaliste, la tolérance et l’amour primaient avant tout.
Il est évident que ma mère n’a pas partagé ce bonheur familial, mise à l’écart de par son choix, mais il lui reste sa totale solitude et la seule joie extrême de compter ses sous, et sa démence...
Merci de m’avoir lu, ce récit est un mélange de fantasmes, mais de vécu aussi...
CalinChaud
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