J'étais à présent bien fixé sur mes choix. Je m'étais séparé de ma femme et Patrick, c'est sûr, en était pour quelque chose. Je m'étais installé dans le centre de Montpellier dans un deux-pièces qui m'offrait l'avantage de faire quasiment tout à pied.
J'étais libre et je crois que j'utilisais correctement ma liberté et ma solitude. Lorsque l'envie me prenait, j'allais au sauna. Je reconnais que l'envie me prenez de plus en plus souvent, au début c'était une fois par semaine puis deux. Je n'en étais pas arrivé à m'y rendre tous les jours, mais j'étais de plus en plus avide de sexe. Cependant, ce que je n'avais pas encore fait, c'était draguer un homme.
Jusqu'à maintenant toutes mes aventures sexuelles s'étaient déroulées, soit dans des endroits où Patrick m'avait entraîné, soit au sauna.
J'avais décidé de prendre quinze jours de vacances dans une île touristique. C'est comme ça que j'ai rencontré Maxence. Il était serveur dans un restaurant de plage et à plusieurs reprises, j'étais venu boire un verre entre deux bains.
Il devait avoir trente-cinq ans et mes soixante - huit ans me mettaient à l'abri d'une quelconque tentation de sa part. Je le trouvais pas mal, grand, athlétique, souriant et je n'avais pas un seul instant envisagé qu'une aventure aurait pu survenir entre lui et moi. Je le regardais avec insistance et je me surpris à le désirer. C'était nouveau. Mes envies, mes désirs, je les réservais dans les endroits appropriés. En dehors, je donnais l'apparence d'un bon hétéro.
À force de venir boire un verre, j'observais qu'il restait davantage à ma table, s'attardant pour causer un peu. Je tentais de rallonger sa présence par des questions. J'appris qu'il était célibataire et vivait dans un studio pour l'été. Une nuit, je fis un rêve érotique ou je me trouvais le caressant. Je me réveillais, transpirant, la queue raide. Je pris conscience que ce type me travaillait l'esprit. Deux jours plus tard, je retournais boire, entre deux baignades, un jus de fruits ; ananas gingembre. L'idée reçue sur le gingembre me valut quelques allusions. Je l'écoutais parler en fixant ses yeux bleus, ils me semblaient translucides. Je dus le mettre mal à l'aise, car il baissa les yeux et m'abandonna pour une autre table. Lorsqu'il repassa, j'en profitais pour lui demander ses jours de repos.
Lorsqu'il revint pour encaisser je lui lançais :
- Ça vous direz de venir boire un pot chez moi. Ma phrase à peine lâchée, j'avais honte de ma proposition et je pensais qu'il déclinerait celle-ci. Contre toute attente, il me répondit :
- Pourquoi pas ?
- J'ai un deux pièces avec la vue mer, nous pourrions voir le coucher de soleil. Je vous propose lundi puisque c'est votre jour de repos. Nous étions mercredi, j'avais cinq jours à attendre. Je me rassurais en me disant que mon âge ne devait pas lui poser de problème. Le vendredi, je lui faisais passer un billet avec mon téléphone et mon adresse. Le téléphone sonna dans ma poche le dimanche matin.
- Bonjour, c'est Maxence.
- J'ai reconnu votre voix.
Je redoutais qu'il me dise qu'il ne pouvait pas venir.
- Je vous appelle pour vous demander si on ne peut pas retarder l'heure de l'apéritif. Est-ce que 20 heures vous convient ?
- Sans aucun souci, lui répondis-je.
Je n'osais pas lui dire que j'avais eu la frayeur qu'il annule.
Le dimanche fut long, le lundi encore plus long. J'avais hâte d'être à 20 heures. J'avais acheté une bouteille de champagne et préparé quelques amuse-gueules. Je pensais que si tout cela se passait comme prévu, ce ne serait pas ma gueule qui s'amuserait !
Lorsqu'il frappa à ma porte, moi, qui pouvais être presque deux fois son père, j'avais le coeur battant.
J'eus un choc en ouvrant la porte il avait mis un pantalon blanc avec une chemise en lin bleu marine qui renforçait le bleu de ses yeux. Je le fis entrer et nous gagnâmes la terrasse. Je ne savais pas comment m'y prendre et je redoutais qu'il me rembarre. Le soleil commençait à descendre, le champagne aussi. Sous prétexte de lui montrer le plongeon d'un oiseau chasseur, je posais ma main sur sa cuisse. Je m'attendais à une réaction de rejet et, à mon agréable satisfaction, il ne bougea pas ; ma main non plus d'ailleurs. Je quittais sa cuisse pour resservir le champagne et en profitais pour la replacer bien plus haut et légèrement plus à l'intérieur. Je le sentis se rapprocher de moi, il se tourna et son regard eut raison de mes derniers scrupules, je me jetais à l'eau en lui passant ma main gauche derrière la tête et en lui prenant les lèvres. Elles avaient le gout du champagne et de la jouissance. Notre baiser s'enflamma comme de l'étoupe au soleil nous étions réunies par nos lèvres et aucun des deux ne voulait arrêter ce plaisir qui se manifestait par la raideur de son sexe sur lequel à travers le pantalon j'avais posé la main. Il embrassait comme un dieu, ses lèvres étaient de miel. De ma main gauche je fis glisser la fermeture éclair de son pantalon il était nu dessous, comme je l'étais moi-même sous le mien. Je quittais sa bouche pour me saisir de son sexe ma langue titilla son frein et courut le long de sa hampe aux veines saillantes. Elle remonta doucement et ma bouche engloutit cette colonne de chair qui faisait tendre mon pantalon. Il plaça ses deux mains derrière ma tête et enfonça son sexe jusqu'au fond de ma gorge en esquissant quelques va-et-vient. De mes deux mains je détaché sa ceinture et fit glisser le pantalon sur ses chevilles. À présent je pouvais lécher ses couilles avec ardeur et je constatais qu'il était entièrement épilé. Il m'aida à déboutonner sa chemise et il fut bientôt totalement nu. Je rêvais. Je faisais l'amour avec un homme splendide qui ne détestait pas les caresses que malgré mon âge, j'étais encore capable de lui prodiguer. Il se releva fouilla dans la poche se son pantalon que j'avais abandonné à ses pieds et me tendit un préservatif.
- Prends-moi, j'ai envie de te sentir dans mon corps.
Il me présenta ses fesses, belles, rondes, fermes ; je commençais par, avec la langue, lubrifier cette ouverture dans laquelle je prendrais du plaisir. Il frétilla lorsque ma langue chatouilla son anus je présentais mon gland devant cette source de plaisir et avança lentement. Il s'ouvrit facilement et recula pour en accélérer la pénétration. J'attrapais ces hanches de mes deux mains et je commençais un ramonage qui s'acheva que lorsque mon sperme gicla dans le préservatif. Il ôta le préservatif et commença de ses lèvres un nettoyage suave et délicat. Il me murmura :
- Je peux te prendre ?
- Oui, lui dis-je en l'embrassant. Il me prit avec une vigueur que je n'avais que rarement connue dans les pérégrinations avec Patrick. Après s'être calmé et repris son souffle, il recommença et c'est fort tard qu'il me quitta. Jusqu'à mon retour, Maxence vint faire l'amour tous les soirs. Il arrivait parfois après minuit pour mon plus grand bonheur. Il avait l'âge de la récupération et moi, celui de la sieste. Une fois rentré chez moi, nous avons continué à échanger par téléphone, et le temps passa... à moins qu'un autre vacancier lui ait proposé de prendre l'apéritif sur la terrasse et de regarder le coucher du soleil.
Eric
ericgirod34@gmail.com
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