Premier épisode
Chapitre 2
- Il faut vraiment qu'on se mette à la muscu.
Je lance cette phrase avec plus de conviction dans la voix que de motivation réelle, espérant sans doute que Nicolas m'apporte un soutien qui me permettra de vraiment franchir le pas.
- Si tu savais depuis combien de temps je me dis ça, me répond-il très sérieusement. J'ai même essayé de faire du poids du corps à la maison, mais sans grand résultat comme tu peux le constater.
- Putain, c'est trop con, c'est tellement facile de draguer quand t'es gaulé comme lui.
Nico a suivi mon regard et éclate de rire.
- Toi t'as maté son insta hier !
Je ne peux m'empêcher de rougir un peu.
- T'inquiète, je l'ai fait avant toi. Et ouais, je sais pas ce que je donnerais pour des tablettes comme les siennes.
Quelques jours plus tard, on s'inscrit pour un mois d'essai dans une salle à mi-chemin entre nos deux apparts, et on découvre les joies de la fonte. J'avoue que la densité hallucinante de beaux gosses qui la fréquentent suffit à me donner un petit coup de pied au cul les jours où la flemme me guette, et on réussit à tenir le rythme jusqu'au printemps, sans pour autant que les résultats soient spectaculaires.
Certes je me sens plus en forme, et je vois que mon corps s'affermit à certains endroits, mais les muscles restent désespérément invisibles et ma carrure toujours aussi longiligne. Nico de son côté finit par me suivre plus par habitude que par conviction, et notre vie sexuelle est toujours aussi vierge, ponctuée de séance de branle toujours plus épiques, mais toujours aussi solitaires.
Le spectre de l'abandon se rapproche à grands pas !
Quelques semaines avant la fin de notre première année, et alors que notre cursus nous impose une expérience à l'étranger que je pense faire en Australie (avec le fameux visa working holiday), je tombe sur une pub sur insta pour du coaching sportif qui attire mon attention. Bon, soyons clair, le mec est ultra canon, mais je commence à écouter son laïus débité, en anglais, face caméra, ses pecs rebondissant au gré de ses mouvements de bras expressifs.
Le mec vante les mérites d'une méthode de transformation accélérée, utilisée d'après lui par les acteurs hollywoodiens qui doivent parfois prendre 20 kilos de muscles pour un film, sans avoir le temps d'attendre 2 ou 3 ans pour voir le résultat, et qui repose sur un dosage savant entre un entraînement ultra intensif, une bonne connaissance du fonctionnement des hormones masculines, une alimentation stricte et l'usage de produits légaux (le mec insiste dessus).
En faisant des recherches complémentaires sur internet, je vois que des stages "commandos" inspirés de cette méthode sont proposés aux Etats-Unis, sur des durées de 3 à 4 mois. De nombreux témoignages d'anciens clients sont accessibles, et je tombe sur un mec d'à peu près mon âge et initialement de ma corpulence (d'après les photos "avant"), dont les pecs ne tiennent plus dans sa chemise lorsqu'ils affirme, face caméra, que son plus grand regret a été de ne pas avoir connu cette méthode plus tôt. Le corps qu'il dévoile en fin de vidéo, en déboutonnant lentement sa chemise comme pour garder un suspens que sa carrure a parfaitement éventé, me laisse sans voix.
Je veux ressembler à ça.
Le lendemain je partage le fruit de mes recherches à Nico, qui se montre moins enthousiaste.
- Tu vas pas croire toutes ces conneries, le mec là, il a 2 ans de plus que sur les photos, c'est pas possible de prendre autant de muscle en 3 mois, ou alors il s'est fait des piqûres dans tous les sens.
- Putain, mais là j'en peux plus d'aller à la salle 4 fois par semaine et rien voir évoluer.
- Je pense malheureusement que c'est génétique, y a des mecs qui sont nés pour ça, et y a nous.
Je médite ses paroles toute la journée, et me replonge le soir venu sur l'offre de stage proposée. C'est quand même une somme, mais rien que je ne puisse pas négocier avec mes parents, surtout si je leur vends que ça rentre dans ma scolarité. Je crois qu'ils sont au fond soulagés que je prenne ces études au sérieux, et ne cherchent même pas à savoir en quoi ce stage consiste.
Bref, fin avril, à la libération des cours, me voilà dans un avion direction le Nevada (pas Las Vegas, mais le nord de l'état, pas très loin du lac Tahoe), avec une petite pointe d'anxiété. Le coach avec qui j'ai échangé en visio juste avant à l'air hyper sympa, mais les règles qu'il m'a énumérées sont un peu drastiques, et je me demande si je ne vais pas tomber dans une sorte de camp militaire ou pire, dans une secte.
La bonne nouvelle, c'est que je voyage avec un autre français qui s'est inscrit sur la même session que moi, Léo, avec qui je sympathise dès l'embarquement. La petite phase initiale de gêne passée, on se rend compte qu'on a traversé le même processus de frustration face à un physique ingrat, de tentative avortée à la salle et de découverte de cette méthode qui semble trop belle pour être vraie ; mais aussi d'espoir que ce ne soit pas une arnaque.
Léo et moi sommes finalement séparés lorsque nos coachs respectifs nous prennent en main à l'aéroport de Reno, et je fais connaissance de Josh, un grand gaillard de près de 2m, tout en muscles noueux et d'une quarantaine d'années. Il fait partie des plus anciens coachs du programme et passe les 1h30 de voiture qui nous séparent de notre destination à m'expliquer en détail comment ces 4 prochains mois vont se passer.
Et je dois avouer que, rétrospectivement, je n'ai pas complètement cru en tout ce qu'il me disait, sans quoi j'aurais peut-être fait demi-tour instantanément.
Les 4 mois qui ont suivi sont une parenthèse irréelle dans ma vie, à tel point qu'il y a encore des détails dont je suis incapable de me souvenir et des périodes où la notion du temps me paraît encore floue aujourd'hui.
Ce dont je me rappelle c'est avant tout la souffrance, physique, de l’entraînement sportif poussé jusqu'à la rupture. Ce sont les levés aux aurores, avec le sentiment de s'être couché quelques minutes seulement avant. Ce sont les douches froides chronométrées. C'est l'absence de miroirs ou de surfaces réfléchissantes à aucun endroit, me plaçant dans une situation de perte de conscience de moi-même. Ce sont les repas millimétrés sans trop savoir ce qu'il y avait dans mon assiette ou dans les shakers que Josh me faisait avaler d'une traite. Et surtout ce sont les haltères, les poulies, les élastiques et autres barres de tractions soulevées, poussées, tirées de toutes les manières possibles et imaginables, rythmé par les encouragements virulents de Josh et les douleurs incessantes dans chaque partie de mon corps en m'endormant, en quelques secondes, à peine la lumière éteinte dans la chambre que nous partageons.
Passées les 4 premières semaines où je serre des dents pour ne pas abandonner et repartir direct pour Paris, la motivation s'installe et me donne la rage nécessaire pour suivre le rythme effarant de Josh, parce que je sens les effets de la méthode. Même sans miroir (c'est d'ailleurs très particulier de ne pas avoir la possibilité de se regarder pendant plus de 4 mois, mais ça fait partie intégrante du programme, ne pas voir clairement les résultats au fur et à mesure parce que c'est souvent source de démotivation au début, puis d'abandon anticipé à la fin), je vois que je m'épaissis ; à la fin du mois de juillet, je trouve même que je deviens un peu trop "gras", mais Josh m'octroie une double séance punitive le jour où j'évoque avec lui la question.
Le dernier mois du programme est d'une intensité telle que je le vis en quasi inconscience, si bien que, même si je sens certains de mes muscles se dessiner enfin, j'en viens à douter de mes perceptions.
Deux jours avant mon vol retour, Josh m'annonce que le stage est terminé et que le programme est, de son point de vue, une réussite absolue. Le lendemain, une suite de luxe est réservée dans un grand hôtel de Reno où nous arrivons en fin de journée. A peine posé sur le lit (le premier lit moelleux depuis 4 mois, et surtout la première nuit seul dans une chambre), je sombre instantanément dans un sommeil sans rêve.
Sans Josh pour me lever à l'aube, je dors jusqu'en fin de matinée (14 heures d'affilée, je n'avais jamais fait ça de ma vie) et je me réveille un peu perdu dans cette chambre inhabituelle.
Je prends soudain conscience que c'est fini et que je n'ai pas encore pu constater si ces 4 mois d'efforts titanesques ont valu le coup.
Je me lève lentement et me dirige, un peu tendu, vers la salle de bain qui est gigantesque. La première chose qui me frappe lorsque je me regarde dans le miroir de plain-pied, c'est ma barbe hirsute (et sans grande harmonie) qui couvre mon visage, et qui me donne l'impression d'être face à un étranger.
Puis, je me rends compte que ce n'est pas tant la barbe qui me donne ce sentiment, que l'apparence générale de l'homme que j'ai face à moi, un gaillard aux épaules larges et à la posture conquérante.
Je porte un T-shirt ample que Josh m'a fourni, ainsi qu'un pantalon de jogging, qui couvre parfaitement tout mon corps, sauf mes avants-bras que j'observe avec des battements de cœur qui s'accélèrent. Je n'ai jamais eu autant de veines à cet endroit, ni certaines des bosses qui roulent quand je bouge mon poignet.
Je n'y tiens plus, j’attrape le bas du T-shirt et je le soulève délicatement. Ma respiration s'interrompt. Six abdos rebondis, séparés verticalement par un sillon profond, apparaissent. Je les contracte et les détends alternativement pour les faire jouer sur le miroir, le spectacle est magnifique, et je ne parviens pas encore à réaliser qu'il s'agit de moi.
D'un mouvement je retire le T-shirt et le jette par terre. Les pecs sont à la hauteur des abdos, parfaitement ronds, avec une nette délimitation entre les deux, alignée sur la fente des abdos, et merveilleusement bombés au niveau des tétons. J'ai posé ma main droite justement à cet endroit, et je sens la masse du muscle sous mes doigts à l'endroit où le pec s'arrondit et surplombe les abdos.
Je remonte plus haut, toujours subjugué par ce que je vois. Mes épaules sont elles-aussi bien rondes et fermes, ma carrure semble avoir pris 10 cm de chaque côté, et dessine un V parfait en direction de mon bassin. Une veine les traverse depuis la base de mon cou, comme sur les photos des mecs que j'admire sur instagram et sur lesquels je me branle habituellement.
J'ai gardé le meilleur pour la fin ; une fois ma main droite sur mon épaule, je soulève le coude et sers mon poignet, révélant mon biceps dans toute sa splendeur. Une boule énorme qui semble vouloir s'échapper de mon bras et qui répond en tous points identiques à celle du bras gauche que je contracte au même moment. Je m'amuse à gonfler et dégonfler alternativement cette boule d'une dureté absolue, admirant au passage également le gonflement extraordinaire de mon triceps. Mes bras ont quadruplé de volume par rapport à mon souvenir.
Ce n'est qu'à ce moment là que je sens des fourmillement dans mon ventre et qu'en abaissant le regard jusqu'au jogging, je me rend compte d'une déformation expressive du tissu.
Je glisse ma main droite le long des pecs puis des abdos, appréciant de nouveau leur dureté et la netteté de la séparation entre chacun des six proéminences, et passe sous l’élastique du survet.
Ma queue est raide comme elle l'a rarement été, et je commence à la malaxer en continuant à admirer le reflet dans le miroir.
Je me dit que c'est un peu bizarre de se branler devant sa propre image, mais peu de gens ont sans doute eu l'occasion de se découvrir ainsi, brutalement, changé à ce point, et je m'abandonne au plaisir.
En me débarrassant du pantalon, j'en profite pour mieux observer mes cuisses et mes mollets qui ont triplé de volume par rapport à avant, mais reviens rapidement sur une caresse de la main gauche de mes pecs, de mes abdos, de mes triceps et de mes biceps que je contracte alternativement.
Je suis en transe. Dans le miroir, un mec que je ne connais pas et qui incarne mes fantasmes les plus torrides, se livre à une danse des plus érotiques, obéissant au moindre de mes désirs et offrant sa musculature parfaite à mon adoration la plus totale. Ma main droite se déchaîne, la sensation qui envahit tout mon être est divine.
Soudain, je me mets à trembler et dans un cri bestial je crache un nombre incalculable de jets qui vont s'écraser sur la meilleure version de moi même qui est en train de jouir dans le miroir en me fixant d'un regard où se lit l'expression d'un plaisir absolu.
A suivre...
Merci pour vos messages d'encouragements, je vais essayer de continuer ce journal intime (avec quelques mois de décalage), même si ce n'est pas l'exercice le plus facile dans lequel je me suis lancé. N’hésitez à m’envoyer des commentaires, je suis preneur de vos remarques pour m'améliorer.
Yohann
yohann.gln75@gmail.com