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J'ai eu droit à 3 heures de tests, examens, questions en tout genre. Le prof semble plutôt satisfait, même si les jours à venir seront capitaux et les semaines prochaines nous dirons si l'opération est une totale réussite ou si d'autres seront nécessaires.
Je retrouve les miens dans la chambre. Tout le monde est soulagé. Je ne vais pas mourir. Pas maintenant du reste.
Ma famille repart peu avant 21h. Seul Kader reste.
- J'ai parlé avec ma mère. Elle m'a dit tout ce que tu as fait, passer toutes tes nuits ici, garder les enfants quand mes soeurs avaient besoin, me laver...
- Qu'est ce que j'aurais pu faire d'autre...
- Ne pas venir... tu ne me devais rien...
- Tu m'as pris pour qui là ?
Je lui prends la main. Mes 2 bras, bien qu'ankylosés, me répondent tous deux.
- Je veux dire... merci... tu es quelqu'un de bien...
- Tu me connais pas.
- Je le sais c'est tout...
Il reste impassible.
- Et maintenant qu'est ce que tu vas faire ?
- Quoi qu'est ce que je vais faire ?
- Bah maintenant que je suis réveillé... tu n'auras plus de raison de me veiller, je vais bien...
Il semble aux prises avec une profonde réflexion.
- C'est vrai, tu vas bien... je n'ai plus rien à foutre ici..
Il se lève, visiblement vexé et carrément énervé.
- Kader je voulais pas dire ça... Tu peux rester si tu veux...
Il ouvre la porte et se retourne.
- Nan c'est bon ! T'as raison, t'as pas besoin d'moi !
Et la porte claque.
Cela va bientôt faire 2 semaines que le prof et son équipe m'ont retiré la tumeur. Je sors de ce maudit hôpital cet après midi, après quelques complications. Je vais devoir continuer la rééducation, je suis malgré mon orgueil et ma fierté encore diminué physiquement, je dois l'avouer.
Mes parents me ramènent à mon appart. Ils ne sont pas très chauds pour que je passe ma première nuit "dehors" seul, mais je me sens bien, et j'ai grand besoin de retrouver ma vie, mon travail, et me retrouver moi...
Je n'ai en fait pas vraiment le temps de retrouver quoi que ce soit d'autre que mon lit, je suis tombé comme une masse. Quel joie de retrouver ma douche, la liberté de choisir une tenue, boire un vrai thé... mais il me manque l'essentiel...
- Allo ?
- Oui maman c'est moi. Ca va ?
- Oui et toi ?? Tout va bien Cédric ??
- Oui très bien, j'ai bien dormi, je me sens vraiment bien... Dis moi est ce que tu sais où travaille Kader ?
- J'ai son numéro si tu préfères...?
- En fait j'aime mieux aller le voir...
Le renseignement en poche je me prépare à sortir. Madame Adamski, la concierge, me retient un bon quart d'heure pour prendre de mes nouvelles, s'inquiétant qu'un " maghrébin intimidant " fasse des allées et venues chez moi...
Une fois dans le métro, je me demande comment il réagira quand il me verra... Il n'a plus pris de mes nouvelles depuis mon second réveil comateux.
J'arrive à l'adresse. Les locaux sont neufs, bien placés. Je pousse la porte d'entrée, et mon coeur se met à battre la chamade. Devant le manque évident de gratitude dont j'ai fait preuve il serait tout à fait en droit de me jeter. J'espère au moins qu'il me laissera le remercier.
- Bonjour Monsieur. Que puis-je pour vous ?
La secrétaire est juste magnifique. À peine la trentaine, le regard vif et intelligent, il a fait un très bon choix. Elle est parfaite pour donner une image positive de l'entreprise, dès l'arrivée des visiteurs.
- Bonjour je viens voir Monsieur....
Euh merde je ne connais même pas son nom de famille.
- Kader. Je voudrais voir Kader.
- Il vous attend ?
- Pas vraiment... c'est une... surprise... en quelque sorte...
Mon look business doit jouer je pense, car elle m'indique sans m'accompagner son bureau.
La porte est grande ouverte. Il est dos à moi, accroupi devant une armoire bien remplie de dossiers plus ou moins épais.
- Bonjour...
- Entrez je suis à vous dans un instant.
Je prends la liberté de fermer la porte derrière moi.
- Asseyez vous...
Je ne bouge pas.
Il se retourne.
- Alors qu'est ce que je peux faire pou... Cédric ?!
- Salut.
- Qu'est ce que tu fais là ?
Il ne se montre pas agressif. Il ne semble pas pour autant ravi de me voir, juste totalement surpris de ma présence dans son bureau.
- Je suis sorti hier. Et je voulais m'excuser... m'excuser et te remercier...
- Me remercier de quoi ?
Là son sourcil se fronce, il est manifestement animé par une profonde rancoeur.
- Tu le sais très bien... de tout ce que tu as fait pour moi, tu n'étais p'
- pas obligé je sais ! Tu m'as très bien fait comprendre que j'étais pas indispensable !
- Laisse moi finir s'il te plaît. Ta présence m'a toujours rassuré, elle a été importante pour moi... Alors merci pour tout...
Il me fait face, il n'est de toute évidence pas disposé à lâcher du terrain.
Son attention est pourtant attirée par la cicatrice encore épaisse et pas très jolie qui court en travers de mon crâne.
- Comment ça va ?
- Mieux merci... L'opération a plutôt pas mal fonctionné. Je n'ai pas besoin de rayons ou de chimio. Alors ça va... Et toi ?
- Bah ça va ! Tout va bien pour moi !
Il a dit ça très vite, comme pour se rassurer lui même.
- J'aimerais t'inviter à dîner, ou boire un verre si tu préfères, pour te remercier.
Il se laisse tomber dans son fauteuil direction, un léger sourire en coin, gonflé d'assurance.
- Alors c'est pour ça que t'es là ?
- Comment ça ?
- Pour que je te baise. Pourtant maintenant que tu vas mieux t'as plus besoin de ma teub pour te calmer la tronche !
Ses mots me font l'effet d'une douche froide...
- T'es sérieux là ?!
Son sourire disparaît. Il me fixe avec une rare intensité mais ne dit rien.
- T'es vraiment trop con...
Je n'ai pas posé la main sur la poignée pour sortir qu'il se lève et m'interpelle :
- Cédric attends ! Attends.. excuse moi... Je sais pas pourquoi j'ai dit ça... je m'attendais pas à te voir débarquer ici...
Je me retourne, mon visage exprimant certainement l'attitude hautaine qu'il revêt si souvent.
- Et c'est une raison pour me parler comme à une pute ?
Il s'approche.
- Non... je suis désolé... Tu sais très bien que c'est pas ce que je pense de toi...
Je me détends. Il sait jouer avec les limites, et j'apprécie tout particulièrement ce trait d'intelligence.
Je sors de ma besace une carte pro, et la lui tends.
- Appelle moi quand tu seras dispo.
- Bah attends on peut peut être en parler maintenant...
- Je voudrais pas empiéter sur ton emploi du temps de chef d'entreprise...
Il relève la note d'humour d'un sourire de gosse, dévoilant sa dentition éclatante.
- Justement, c'est moi le boss, je fais ce que je veux !
- J'ai pas encore repris le boulot, donc tu verras en fonction de tes disponibilités.
Il se rapproche indécemment, son nez frôlant presque le mien, je sens son haleine chaude, son souffle.
- ce soir...
Je me rapproche un peu plus, mon torse contre le sien, nos joues se frôlant délicieusement. Je sens son parfum, et décèle derrière l'odeur de sa peau, et nos nuits passées ensemble me reviennent en mémoire. Mon pantalon doit légèrement se déformer au niveau de la braguette.
- Tu termines à quelle heure ?
- Si j'écoute mon entrejambe je te répondrais "tout de suite"...
- Et si tu écoutes ta conscience professionnelle ?
- Pffff pas avant 19h...
Je me recule juste pour pouvoir le regarder dans les yeux.
- Je veux qu'on prenne notre temps...
Il se recule, il ne comprend pas et se positionne automatiquement sur la défensive, c'est évident..
- Je ne veux plus de mensonges, de faux-semblants Kad...
- J'ai jamais triché !
Putain ce qu'il est beau...
- Je sais... je veux dire... je ne me contenterai pas d'un plan cul...
- Parce que tu crois que j'ai passé des semaines à l'hosto pour un plan ???!!
- Je tiens juste à ce que les choses soient claires..
Je souris. Il m'imite.
- Tu m'kiff la vérité...?
Je croise les bras, gonflé d'une fausse suffisance.
- A peu près autant que toi tu m'kiff...
On frappe à la porte. La bombe de secrétaire entre.
- Monsieur B., votre rendez-vous de 17h30 est là, je le fais patienter ?
D'un signe de tête je lui signifie que je vais y aller.
- Dites lui que j'arrive.
La porte refermée, il s'approche, m'embrasse du bout des lèvres, juste "comme ça", et je retrouve l'ivresse que seul ce mec est capable de me donner.
Il sonne peu après 20h. Occupé à la cuisine, je laisse la porte entrouverte et je retourne à mes fourneaux. Il arrive rapidement. Le voir là, dans ma cuisine, son petit sac de voyage à la main. Il est magnifique. Ce mec est magnifique... et dire que j'ai failli passer à côté du bonheur d'être avec lui...
- T'es en retard...
Ma fausse moue et mes sourcils froncés ne prennent pas. Il s'approche et me prend dans ses bras. Il me serre fort. Très fort même.
- Tu m'refais plus jamais ça... j'ai trop flippé la vérité...
Ses larmes coulent dans mon cou et je suis de fait assez désemparé.
- Je suis là Kad... tout va bien...
Son étreinte se resserre un peu plus.
- par contre si tu me laisses pas respirer le SAMU risque de devoir revenir...
Il me relâche aussitôt. Son visage juste en face du mien, ses yeux mouillés, son sourire de fou. Tout en évidence nous nous embrassons. La passion s'emparent de nous, et très vite elle durcit nos entrejambes.
- On mange ?
- C'est toi que j'vais bouffer...
J'éclate de rire.
- Putain tu cuisines trop bien !!
- T'as aimé ?
Il se lève, et c'est avec un sourire de gosse qu'il m'embrasse.
Il m'aide à débarrasser et charger le lave vaisselle. Je lui explique qu'avec les médocs que je prends je me couche tôt, ayant déjà pris sa douche chez lui, je le laisse dans la cuisine.
Quand je sors de la salle de bain, tout est éteint dans l'appart. J'ouvre la porte de la chambre et je le découvre sur le lit, en boxer, occupé sur son iPad, et j'ai l'impression de contempler une photo d'un magazine de charme haut de gamme.
Je m'assois de son côté, tout contre lui.
- J'en ai pas pour longtemps, faut juste que je réponde à des mails, c'est urgent.
Je l'embrasse sur la joue, il sourit sans quitter des yeux son écran.
Je m'installe de mon côté et prends le Maxime Chattam du moment, toujours aussi mal écrit mais toujours aussi trépidant.
Du coup il a terminé avant moi, enfin, je prends le temps de finir mon chapitre en espérant ne pas être trop tenté pour enchaîner le suivant.
Il se cale contre moi, sa tête contre mes cotes, sa main glissant délicieusement sur ma cuisse.
Enfin, je pose mon bouquin. On se regarde un moment, puis je me glisse contre lui, et nous restons encore un moment l'un contre l'autre. Nos sexes sont tendus depuis longtemps alors que nous commençons seulement à nous embrasser. Nous redécouvrons un peu nos bouches, tandis que nos mains réexplorent nos corps.
Puis il devient plus entreprenant, il vient sur moi, et sa bouche picore mon cou, mon torse, mes tétons, mon ventre, mes cuisses. Ses mains ne sont pas en reste. Il retire mon caleçon et me retourne sur le ventre. Il prend son temps, me fait me cambrer, écarte mes fesses. Je devine qu'il regarde mon intimité, je suis un peu gêné je dois l'avouer, mais l'excitation reprend le dessus quand il me susurre :
- Putain ton cul me fait trop envie c'est un truc de fou...
Et aussitôt il enfonce son visage entre mes fesses et sa langue me fait direct souffler comme un dingue. Il semble impatient, et tantôt sa langue me fouille divinement tantôt ce sont ses doigts qui cherchent à me préparer à son assaut à venir.
Il remonte alors le long de mon dos, qu'est ce que j'aime le sentir sur moi, son poids, sa chaleur...
Il mordille ma nuque, mon cou, mon oreille.
Sa bite bien raide glisse dans ma raie, ses vas et viens me donnent chaud, son gland tape parfois contre ma rondelle en feu.
Sans rien dire, il se cale contre mon trou, et commence à forcer. Son gland d'abord, puis le reste, et enfin ses grosses burnes qui s'écrasent contre les miennes.
- Ne bouge plus...
- J'te fais mal ?
- Non... laisse moi profiter...
Il se repositionne alors pour me la caler encore plus au fond, m'arrachant un autre soupir.
- J'te préviens je vais pas tenir longtemps, je suis trop chaud là...
Ses coups de reins commencent, langoureusement, je le sens incroyablement bien, putain ce qu'il est bon....
Et comme annoncé, quelques petites minutes plus tard la frénésie le prend, les coups se font plus secs, et c'est un flot que je devine se déverser de sa teub congestionnée.
Nous restons encore un bon moment comme ça. Sa bite qui a perdu en vigueur est ressortie mais quel bonheur de savourer d'aussi tendres retrouvailles.
Nous nous recouchons après nous être rafraîchis.
- J'ai trop envie qu'tu m'suces là...
Je suis blotti dans ses bras, la tête calée dans son cou.
- Demain Kad... je suis off là...
- Ok...
La déception ne l'empêche pas de m'embrasser sur le front et me câliner jusqu'à ce que je m'endorme paisiblement.
Cedric-T