Premier épisode | Épisode précédent
Je découvrais ce que c'était d'avoir un temps plein à l'hôtel. Mais après un calcul simple, niveau salaire, ça allait être carrément intéressant, et c'était motivant.
Avec Thibaut, en revanche, les choses prenaient une tournure assez inédite pour moi. Rassurez-vous, je suis très heureux et épanouit ! Certains soirs, je n'avais qu'une seule envie, un seul désir, c'était de rester sans les bras de Thibaut. Me poser, me caller contre lui, avoir sa main dans la mienne, et rester comme ça des heures durant, à mater un film ou une série, sentir l'osmose grandir entre nous, sans forcément rechercher à faire l'amour, mais juste profiter de sa présence.
Malheureusement, les projets de Thibaut pour l'inauguration de la salle l'occupaient beaucoup. J'essayais de l'aider autant que possible, mais je n'y mis pas une énergie folle, chacun sa passion, et je m'occupais de l'appartement pour que Thibaut n'ait pas à s'en charger pour le moment.
Dimanche matin, il passa tout son temps sur son projet, je préparais seul le repas, avec la radio, parce que le silence me pesait, j'avais un peu l'impression d'être devenu une boniche, au service de monsieur. Je savais la situation provisoire, mais je ne pouvais m'empêcher d'y penser.
On mangea et l'ambiance était presque lourde. Je fis aussi la vaisselle, alors que Thibaut repartait inexorablement vers son bureau. Il n'en aurait pas fallu beaucoup plus pour que je verse une larme. Je rinçais la vaisselle avant de l'essuyer puis la ranger quand Thibaut arriva silencieusement derrière moi et m'enlaça tendrement.
- Laisse s'égoutter la vaisselle toute seule, on finira plus tard, viens avec moi.
Et sans que je ne puisse résister, il m'entraina dans la chambre où il avait rangé le bureau et où il avait installé des bougies, sorti une huile de massage de je ne sais où (enfin, de son boulot surement), lança le cd et me déshabilla totalement.
- Ce que tu es beau Séb...
Il m'installa sur le lit, et me fit un massage des plus agréable. Je n'avais encore jamais profité de son talent, mais je dois reconnaitre qu'il fait ça très bien. Le CD m'aide aussi à me délasser si bien que je n'avais plus notion du temps. Je ne saurais dire combien de temps à durer ce massage. Bien détendu, il me mit sous la douche afin de nettoyer l'huile que j'avais sur le corps, et je le laissai faire. Séché puis vêtu d'un simple peignoir, il prit aussi une douche, et s'installa à côté de moi dans le canapé, avec, apparemment, la ferme envie de passer son après-midi avec moi.
- Je te sens détendu Séb, je me trompe ?
- Tu as parfaitement raison. Ton massage a été très très agréable, merci sincèrement.
- Merci à toi surtout de t'occuper de tout ici, alors que je ne pense qu'à cette inauguration.
- Je te propose qu'on ne parle pas de boulot, pas jusqu'à demain ?
- Promis !
- Cool. Tu mets un DVD, j'aimerai bien un dessin animé, ou quelque chose du genre, pas de guerre, pas de morts.
- Alors, j'ai exactement ce qu'il faut... des Disney !
- Oh oui, ça me rappellera mon enfance.
- Bouge pas, je reviens.
Il partit chercher plusieurs DVD, lança le premier et me prit dans ses bras.
- Tu sais Séb, de t'occuper de tout, ça me laisse vraiment du temps pour, tu sais. Aussi, j'ai bien senti ce matin qu'en mettant la radio, tu avais besoin que je sois présent, et je me demande si tu n'as pas pleuré en commençant la vaisselle, parce qu'il m'a semblé que tu as reniflé, alors que tu n'es pas malade...
- Thibaut, je sais que ce projet compte pour toi, et je suis heureux que tu le fasses à fond. C'est vrai que quand je t'ai vu repartir au bureau à peine le repas terminé, j'ai eu un pincement au coeur. Cela fait plusieurs semaines que tu travailles dessus, beaucoup, mais j'ai l'impression par moment de n'être que la bonne dans cet appartement.
- La bonne ? Sérieusement ?
- Oui mon coeur, à quand remonte le dernier moment où l'on a profité en étant que tout les deux ?
- A plusieurs semaines, c'est vrai. C'est pour cela que cet après-midi, je voulais le passer avec toi, te retrouver un peu, te montrer que même si je ne peux pas t'offrir toute l'attention que tu voudrais, je ne suis pas aveugle, et je vois bien tout ce que tu fais pour que je puisse avoir le maximum de temps disponible. J'ai rangé mon bureau pour te faire ce massage, pour que tu saches que tu es plus important à mes yeux que mon projet, même si pour le moment, je ne te l'ai pas montré.
- Lance le DVD s'il te plait.
- Avant, je voulais savoir une chose... il reste deux semaines avant l'inauguration, tu y viendras ?
- Vu tous mes efforts pour toi, c'est certains que je viendrai. Je suis là pour te soutenir, parce que je t'aime et que même si je passe un peu au second plan en ce moment, je sais que ce n'est que provisoire et que bientôt, je te retrouverai tous les jours, comme avant.
- Mieux qu'avant.
- Mieux ?
- Oui mieux, avec la subvention que l'inauguration a permis d'obtenir, j'ai pu engager un responsable de salle, je rentrerai donc plus tôt tous les soirs, puisque c'est Sandrine qui fera la fermeture.
- Une fille, cool. Au moins, je ne risque pas d'être jaloux !
- C'est la copine de Pierre, tu sais, le frère de Julie.
- Ah cool, cette nouvelle me fait chaud au coeur, parce qu'en ce moment, j'ai tout le temps envie d'être dans tes bras... si j'pouvais me glisser entre toi et ton t-shirt, et passer ma journée comme ça, je le ferais. Je ne sais pas ce qui m'arrive en ce moment, mais être loin de toi, je ne le supporte pas.
- Bein tu es amoureux de moi, je ne vois pas d'autre explication possible.
- Ça doit être ça.
- Alors viens là, non attend, j'ai...
Il partit dans la chambre, et chercha dans son armoire quelque chose... il revint et me dit :
- Aller, mets ce boxer.
- Mais...
- Mets ce boxer.
- Voilà.
- Merci.
Il mit un t-shirt que je n'avais jamais vu sur lui... il lui était beaucoup trop grand.
- Bon, maintenant, tu viens contre moi, et tu te laisses faire.
Il avait remonté son t-shirt, et je me mis contre lui. Il baissa alors le t-shirt et lança enfin ce DVD. Je me retrouvais donc dans son t-shirt, collé à lui, ne pouvant donc bouger, ses mains dans les miennes, posées sur mon ventre, j'étais aux anges.
La soirée d'inauguration de la salle de Thibaut était enfin arrivée. Antoine avait réussi à faire venir quelques spécialistes de culturisme, et faute de moyens, on devait en héberger un ce soir, mais ça, Thibaut n'en savait rien. L'ayant un petit peu questionné à propos de certains sportifs, c'est d'Alexandre Piel dont il était fan, et justement, il avait répondu favorablement à l'invitation et acceptait d'être le parrain de la salle, ce que Thibaut ignorait aussi.
Avec Antoine, nous étions devant la salle, en attendant les invités, et alors que la plupart étaient arrivés, Thibaut courrait partout. Voyant son stress, Antoine me lassa seul dehors, et c'est alors qu'Alexandre P. arriva. Le saluant, je l'invitais à venir poser son sac à l'appartement, pour l'avertir que Thibaut ignorait sa venue, son parrainage et qu'il allait pouvoir profiter de son idole toute la soirée.
Le responsable de la commission prit la parole :
- Chers sportifs et sportives, Thibaut, votre salle a été choisie par le comité que je représente, vu les résultats et l'implication de ses membres, nous sommes heureux de récompenser " Maxiform' " en faisant de cette salle, un fleuron national du culturisme. A cette occasion, merci à Alexandre P. de sa présence parmi nous, et d'avoir accepté de parrainer cette salle.
S'en suivit des applaudissements alors que je voyais dans les yeux de Thibaut une sorte d'incrédulité.
Alexandre P. fit un petit discours aussi, et s'adressant à Thibaut, il lui dit :
- Thibaut, viens ici.
Et Thibaut vint vers lui.
- Thibaut, tes efforts pour faire de cette salle une référence sont réels, tout comme ma présence ici ce soir. Tu remercieras un certain Antoine, et surtout un Sébastien qui se sont démenés et ont organisé cette inauguration dans ton dos si j'ai tout compris.
- C'est bien ça, les enfoirés...
- Enfoirés, mais c'est eux qui m'ont convaincu de ton travail et de tes qualités humaines et sportives. Longue vie à " Maxiform' "
Chacun prit un verre, découvrit les nouvelles machines dans la salle, félicitait Sandrine pour son poste, et bien sûr Thibaut pour son travail acharné.
Il restait encore du monde à la salle, mais Alexandre P. vint me trouver pour me dire qu'il souhaitait rentrer. J'avertis Sandrine pour qu'elle ferme la salle, puisque j'allais aussi dire à Thibaut de rentrer.
J'installais Alexandre à l'appart, et repartit chercher Thibaut.
- Mais Séb, je ne peux pas partir comme ça !
- Tu viens, tout est organisé, Sandrine et Antoine se chargent de fermer.
- Et la responsable du comité ?
- Voilà plus d'une heure qu'elle est partie déjà !
- Je dois rester.
- Séb, tu viens à l'appart, même ton parrain est parti, alors c'est bon, laisse Antoine et Sandrine gérer le rangement.
- Tu es sûr ?
- Oui !
Avoir dit que son parrain était parti avait provoquer une déception sur son visage.
- Oui, il est parti sans même que j'aie pû parler avec lui, j'suis un peu dégouté pour ça...
- Oui, je comprends, mais il est venu quand même.
- C'est vrai.
On monta à l'appart, et comme si de rien n'était, j'allais à la cuisine, alors qu'Alexandre était dans la chambre d'amis.
- Tu veux manger quoi ?
- Je n'ai pas très faim Séb, je suis plutôt fatigué.
- Oui, mais il faut manger quand même.
- Tu devrais écouter Sébastien cher Thibaut, dit Alexandre depuis la chambre.
Il vient dans le salon et Thibaut s'assit, je pense qu'il était vraiment sous le choc.
- Oui Thibaut, je suis là, un filleul, je ne vais pas partir sans passer du temps avec lui. Séb travaille demain, Sandrine s'occupera seule de la salle, et moi, j'ai toute la journée de demain à passer avec toi.
- Et...
- Et je sais que je suis ton idole, j'ai investi votre chambre d'amis, et nous allons passer une bonne soirée ce soir, à 3.
Thibaut n'en revenait pas, presque 24 heures avec son idole, un rêve aussi beau que la Guadeloupe.
La discussion fût principalement sportive, et Alexandre parti un instant dans sa chambre, nous laissant seuls quelques minutes.
- Alors toi, t'es un super cachotier... Merci du fond du coeur.
- Thibaut, j'espère que tu es comblé.
- Séb, c'est au-delà de ça !
- Alors, un dernier mot, profite, et Alexandre n'est pas ton parrain pour seulement ce soir.
S'en suivit un baiser, alors qu'Alexandre était de retour.
- Oh s'ils sont mignons, c'est beau l'amour !
- Vu les surprises que Séb est capable de me faire, il m'est difficile de ne pas le remercier. Je n'espérais jamais te voir, et encore moins passer une journée avec toi...
- C'est vrai qu'il fait être persuasif, et tu as de la chance d'être aimé de la sorte.
Thibaut passa la journée avec Alexandre et moi ma journée à l'hôtel.
Le dimanche suivant, Thibaut voulu qu'on mange dans un restaurant réputé, que tous les deux. Isolés dans un coin protégé du restaurant.
- Tout va bien Thibaut ? Je te sens nerveux.
- Tout va bien oui, je ne suis pas nerveux. J'ai juste très envie de toi, et tu n'imagines pas combien la journée que tu m'as organisé avec Alexandre restera à jamais gravé dans ma mémoire.
- Vous en avez profité, et c'était le but.
- Oui, vraiment profité, il est vraiment super génial.
- ...
- On a échangé nos numéros et il m'a donné plein de conseils.
- Cool, content pour toi.
Après avoir commandé le dessert, je sortis un moment, ce restaurant trop " guindé " ne me convenait pas spécialement.
De retour à la table, Thibaut me dit :
- Tu sais mon coeur, j'ai quelque chose à te demander.
- Excuse-moi, je suis sorti quelques instants.
- Tu m'as entendu ?
- Hein ?
- J'ai quelque chose à te demander Séb.
- Pose ta question, je t'écoute.
- Sébastien, est ce que je peux te demander ta main ?
- Tiens, là voici...
- Non, pas comme ça ! Sébastien, veux tu m'épouser ?
Carolito
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