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Premier épisode | Épisode précédent

L'éveil du Renart -06

Non ça n'allait pas...

Furieux, je m'isolais et appelais S. direct. Il ne décrocha pas tout de suite, mais j'insistais jusqu'à entendre sa voix.
- Renart écoute...
- Non toi écoute ! Tu joues à quoi à changer d'avis comme ça ? Tu crois quoi ? Que je suis un jouet ? Que tu peux m'avoir uniquement quand ça te chante ? Alors ouvre grand tes oreilles mon grand : ce qu'a donné ta prise de tête personnelle de cette nuit, je m'en balance, tu oublies. Tu vas arrêter de faire ta victime et te prendre un peu en main. OK t'as fait une connerie, t'es humain, ça arrive, mais assume et enchaine bordel ! Tu peux pas condamner une relation à distance avant même d'avoir essayé. Si tu fais ça tu te diras quoi quand tu penseras à moi plus tard " Oh lui et moi ça n'a pas duré parce que... j'ai eu peur " ? T'auras que des regrets avec un raisonnement comme ça. Alors tu prends un peu des risques, comme moi, et on verra bien, mais si on se plante au moins on aura pas de regret. Maintenant je te laisse, je dois y aller. Bye.
Et j'ai raccroché.

J'ai tout de même posté le colis que j'avais prévu pour son anniversaire, j'avais envie de lui faire plaisir malgré tout.

Sur la route du gîte où je devais passer le weekend, j'ai reçu un message.
- Tu surement raison, mais j'ai besoin de temps pour réfléchir. Il me faut du temps Renart, laisse m'en un peu.
- OK je t'en laisse, mais ne crois pas que tu vas pouvoir me faire attendre des mois, je ne le ferais pas.
- Jusqu'au mariage de ma cousine, le 13 juillet. Tu auras ta réponse avant promis.
- OK.

Intérieurement, je savais que, le connaissant, il me donnerait sa réponse le 12 ou le 13 au matin. On ne prend pas presque un mois entier pour réfléchir. Mais j'ai laissé couler.
Le weekend en famille en a été un peu terni, je n'arrivais pas à profiter de ma famille en sachant que S. était en train de saboter notre couple en se créant des problèmes mélodramatiques.

Le lundi soir, j'étais à Lyon en train de préparer mes cartons et j'ai attendu minuit. Lorsque l'heure est arrivée, je lui ai envoyé.
- Joyeux Anniversaire. Je t'aime.
Il a répondu direct.
- Merci ! Tu es le premier à me le souhaiter ! Mais dis-moi... je vais quand même l'avoir ton colis ?
- Bah oui pourquoi ?
- Bah tu sais... que je l'ai avant que mon père le voie...
Et voilà il venait encore de tout gâcher... Je n'ai rien ajouté et je suis allé me coucher.
Le lendemain, je n'ai eu aucun message de la journée, jusqu'au soir où il m'a remercié pour cette attention. Il m'a aussi dit qu'il avait fêté son anniversaire avec ses amis le samedi soir, et qu'il y avait ce gros con de M. à la soirée... J'étais hors de moi. Pendant que je me rongeais les sangs à le laisser " réfléchir " monsieur faisait la fête avec son ex.

Je ne suis pas parfait, mais j'étais sûr d'une chose : je ne méritais pas ça.

Les jours passaient, et je devenais de plus en plus résigné. J'avais presque envie de débouler à Nice et de lui parler de vive voix, lui montrer que la distance, tous ces kilomètres n'étaient que des foutus chiffres ! Mais une autre part de moi, celle qui gagnait chaque jour en force, me disait de me fixer une limite, une date quelques jours avant l'échéance, et de le quitter si je n'avais pas de nouvelle à ce moment-là. Que je me faisais souffrir plus qu'autre chose en attendant comme ça, et qu'il me tenait trop pour acquis, ne se posant même pas la question de savoir si je serais là à son retour.

Début juillet, j'ai vu une de ses publi Facebook disant qu'il avait eu son concours. J'ai été le premier à lui mettre un like et un commentaire (et fuck pour son père !) puis je l'ai appelé pour le féliciter de vive voix. Là encore, j'étais le premier. J'ai essayé de lui tirer des réponses, mais il m'a juste dit que je devais être patient... Comme si je ne l'avais pas assez été.

11 juillet. Je m'étais dit que si ce soir je n'avais rien, je le quittais. Il m'a écrit en début d'aprèm ", comme quoi il a dû le sentir. Il me dit qu'il reste avec moi et qu'il viendra me voir comme prévu fin juillet. Je suis content, mais en même temps, je n'arrive pas à y croire vu sa tendance à changer d'avis sans raison.

24 juillet : il arrive à Lyon. Je vais le chercher, il ne m'embrasse pas (jamais en public) et me touche à peine. Je le ramène chez moi et ce n'est qu'une fois seuls dans ma chambre que nous nous embrassons. Ses lèvres m'avaient furieusement manqué !
Le soir venu, et comme je ne l'ai pas vu depuis un bon moment, je suis assez chaud, mais visiblement pas lui. On ne fera donc pas l'amour tout de suite...
Le lendemain rebelote, et idem le vendredi... Toutes les excuses y passent, mais le fait récurent est qu'il se sent noué et nauséeux. Samedi j'arrive à l'exciter suffisamment pour lui donner envie.
Je commence par un massage, puis je lui demande de se retourner et masse son torse en passant subtilement près de sa queue qui prend lentement du volume. Lorsque je le sens mûr, je la prends en bouche et je commence une pipe baveuse et langoureuse qui lui arrache des gémissements de plaisir.
Il serre sa main dans mes cheveux quand arrive l'orgasme, mais je ne lui permets pas de jouir et m'amuse ainsi à l'amener au bord une bonne dizaine de fois. À la fin, je vois dans ses yeux qu'il veut plus que ma bouche.
Je me relève pendant qu'il se retourne et me voilà à l'entrée de son cul. J'entre assez facilement et lui arrache ce cri mi-douleur mi-plaisir en me plantant tout au fond.
Je commence alors à le baiser plus qu'à lui faire l'amour, je le tiens par les hanches et le pilonne. C'est rapide, sauvage, j'adore. Il finit par insister pour se mettre sur moi et reprendre un peu le contrôle, mais être en dessous de m'empêche pas de lui envoyer de bons coups de reins, l'obligeant à s'appuyer au mur pour rester en équilibre. Il essaie de m'inciter à faire de petits mouvements comme il l'aime, mais avec ce qu'il m'a fait subir, j'ai envie de le baiser comme JE veux, et je continue d'enchainer les longs mouvements amples. Il finit par jouir juste avant moi dans un gémissement étouffé et s'affale à mes côtés.
Après cela l'ambiance est plus détendue et j'ai l'impression de retrouver le S. que je connais.

Le lendemain nous passons la journée dehors et je le sens à nouveau distant, mal à l'aise.
Le soir venu, alors que nous matons un film dans ma chambre, il arrête tout et me regarde très sérieusement. Trop sérieusement.
- Renart il faut que je te dise... C'est fini nous deux.

Je bug. Putain, je sais pas pourquoi, mais je le sentais venir...
- Pardon ? Qu'est-ce que tu fous là alors ?
- Je voulais qu'on passe un dernier bon moment avant de se dire adieu, et je voulais te le dire en face... Au moins on aura de bons souvenirs.
- De bons souvenirs ? La seule chose que je vois, c'est que ça fait cinq jours que tu es chez moi, avec ma famille, et que tu te fous de ma gueule. Que tu hoches la tête quand je parle de projet, que tu dis qu'on s'organisera pour que je vienne te voir. Ce qui va rester de ce moment, c'est que tu es un sacré faux-cul et un manipulateur S !
- Mais non ! Je voulais attendre demain matin avant de partir avant de te le dire...
- Encore mieux ! Tu comptais me balancer ça quand ? Sur le quai de la gare ? Courage fuyons ! Tu n'es qu'un lâche...
Il se penche vers moi et essaie de m'embrasser, je le repousse.
- Quand je pense que je t'ai cru. Je t'ai fait confiance... Espèce de connard...
- Renart... ce n'est pas facile pour moi non plus, tu sais... Tu le sais que je t'aime ?
- Alors pourquoi tu veux te tirer ?
- C'est compliqué... j'ai besoin d'être seul, mon ex est encore trop présent dans ma vie et dans ma tête...
- Il fallait y penser avant de te mettre avec moi ça. Ne me touche pas, ajoutai-je alors qu'il essayait encore de m'embrasser.
J'éteignais et me couchais dos à lui, contenant mes larmes tant bien que mal. Malgré tous mes efforts, un sanglot m'échappa.
S se redressa et se pencha vers moi pour m'embrasser sur la joue.
- Je suis désolé Renart...
Je ne répondais pas...

Le lendemain, il fut sur moi dès que je bougeais, visiblement il n'avait pas beaucoup dormi et attendait mon réveil. Une fois en place, il baissa mon boxer et s'empala sur ma queue en me disant :
- Fais-moi l'amour une dernière fois... S'il te plait...
C'était uniquement pour essayer de rattraper sa trahison, il n'était jamais du matin, et savait très bien que moi oui en revanche.
Je ne me posais pas de question et décidais que j'allais bien le baiser, dans tous les sens du terme. Je le bourrinais par en dessous, ne tenant nullement compte de ses expressions ou de ses gémissements. Je m'en servais comme d'un trou pour me faire jouir.
Je fus presque déçu en sentant qu'il jouissait en même temps que moi. S'il avait tardé un peu, je me serais retiré et je l'aurais laissé en plan.

Je me levais aussitôt après et m'habillais.
- Tu m'en veux ? Dit-il.
- Tu sembles croire que la discussion est close, mais je t'assure qu'elle ne l'est pas.
- Elle l'est, Renart. J'ai pris ma décision.
- Sauf que tu n'es pas seul, S. Et si tu crois qu'éviter un problème fait qu'il se règle, tu te trompe lourdement.
Je quittais la chambre sans rien ajouter et descendais rejoindre mes parents. Mon père capta aussitôt que quelque chose n'allait pas, mais il ne fit aucun commentaire.

Au moment de partir, ma mère dit :
- Eh bien bon retour, et à la prochaine... enfin s'il y a une prochaine fois...
Tout était dit.

Je ramenais S à Lyon et le suivais jusqu'au quai, puis je passais à l'attaque.
- Écoute-moi bien toi. Depuis qu'on est ensemble, je ne t'ai rien demandé. Rien. J'ai toujours tout fait sans que tu ai même à penser demander. J'ai accepté de moins te voir pour te laisser bosser ton concours. J'ai accepté de venir à pas d'heure et repartir super tot pour que tu ai les plus grandes journées possible, même quand j'avais cours. Je t'ai ouvert ma famille à deux reprises. Tu as tout pris sans broncher. Alors maintenant tu vas faire " l'effort " de rester avec moi et de nous donner une chance à distance. Tu aimes avoir du temps pour réfléchir ? Tu vas en avoir, mais j'espère pour toi que tu feras le bon choix, sinon c'est que tu es encore plus lâche et méprisable que ce que je pensais, et ça n'est pas la peine de me recontacter. Ton train est là. Salut.
Je l'embrassais. Pas par passion, mais plutôt pour le faire chier en lui montrant que public ou pas je n'avais pas peur de ce que je ressentais.
Il monta dans le train, mais quand il se tourna vers le quai pour me faire signe, je n'étais déjà plus là.

Renart

renartraner@gmail.com

Suite de l'histoire

Autres histoires de l'auteur : M | Incipit | L'éveil du Renart | Nils | Gabriel | Tony | Détente au Sun City

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