Au moment où cette histoire se déroule, le mouvement des gilets jaunes existe depuis seulement deux ou trois samedis. Nous sommes en décembre et, dans ma région, la grogne sociale s'est installée autour d'un rondpoint qui permet en temps normal d'accéder à une zone commerciale très fréquentée surtout le weekend, quand les gens comme vous et moi ont besoin de faire leurs courses. Seulement, depuis trois semaines, à chaque samedi, un groupe de 20 ou 30 personnes prennent possession du rondpoint et, sans empêcher totalement les gens d'accéder à la grande surface, " filtrent " les passants et les voitures, créant un bouchon monstre. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de Martial. J'étais dans ma voiture, une belle Audi que j'aime beaucoup, et j'avais besoin de faire quelques courses pour ma soirée prévue avec quelques amis. Ce devait être rapide : quelques brochettes, de la sauce, des chips... L'affaire d'un quart d'heure. C'était sans compter sur ce blocage !
J'ai mis vingt minutes à accéder jusqu'au rondpoint. La file de voitures remontait jusqu'à la rocade. Impossible de faire demi-tour et impensable de se garer pour finir à pied : pas d'autres choix que prendre son mal en patience. C'est quand j'arrive enfin au rondpoint que je suis apostrophé par ce mec, la quarantaine. Ni beau ni moche, les cheveux courts, une barbe de deux jours, un peu de ventre. Gilet jaune sur t-shirt noir, jean, baskets qui ont vécu. Il se met à râler :
Vous n'avez pas de gilet jaune sur le parebrise ?
J'enrage aussitôt, la situation est ridicule. Je lui réponds :
Vu le bordel que vous causez, certainement pas !
Très bien ! Si tu le prends comme ça, tu vas rester là connard !
D'un geste, les amis de ce mec referment une barrière de chantier et m'empêchent d'accéder aux allées du parking du supermarché.
Vous n'avez pas le droit de faire ça !
Et toi, tu n'as pas le droit de te comporter comme un connard, mets un gilet jaune sur ton tableau de bord, soyez un peu solidaire avec nous !
D'un bond, je sors de ma voiture, je suis prêt à frapper ce sale type. Ses amis sont occupés à emmerder un autre automobiliste qui essaie de forcer leur minable barrage. Il approche de moi :
On ne va pas se battre, fais demi-tour connard, sale bourgeois
Hors de question, on est en démocratie, je fais ce que je veux, tu ne vas pas m'empêcher de circuler avec ton gilet de merde
Parce que tu penses qu'on est encore en démocratie !?
En riant, il se retourne comme pour s'en aller, pensant mettre fin à notre échange. Je l'attrape par le bras :
Hé ! J'ai juste besoin de faire quelques courses, soyez cool, je ne vous empêche pas de manifester donc arrêter d'emmerder les gens, je bosse, comme vous ! Pas besoin de s'emmerder les uns les autres !
En lui disant cela, je sens comme un peu d'électricité dans l'air. Ce mec en gilet jaune semble un peu perturbé par mon approche. Je pense que ma formule a fait mouche, car il indique à ses compagnons de me laisser passer.
Quand je repars avec mes courses, le même mec, toujours au rondpoint, me fait signe : " Tiens, lis ça, tu seras un peu moins bête ", me dit-il en me tendant un tract salement photocopié où figurait un montage assez mal fichu de la tête de Macron, d'une station d'essence, et des slogans sur le pouvoir d'achat, les élites, le gouvernement... J'allais froisser le prospectus quand je m'aperçus qu'on y avait griffonné quelque chose au dos. " Appelle-moi, sois discret ", et un numéro de téléphone. Je fis comme si de rien n'était et poursuivis mon chemin.
Le soir, après mon barbecue qui eut bien lieu malgré toutes ces péripéties, je me décidais à envoyer un SMS au numéro de téléphone laissé sur le tract. Mon message disait simplement : " Salut ".
Aussitôt, mon téléphone sonna : c'était ce mec. Martial. Il m'expliquait qu'il parlerait à voix basse, car sa femme et ses gosses dormaient, qu'il était chez lui, qu'il regardait les chaines info. " Qu'est-ce que tu me veux ? ", lui demandais-je. " Bah je ne sais pas, j'ai cru qu'on s'était compris tout à l'heure ", répondit-il, toujours en chuchotant. Il avait envie qu'on puisse voir, seul, " chez moi ", " enfin tu m'as compris ".
On convint d'un rendez-vous le lendemain matin.
Il a prétexté auprès de sa femme se rendre sur le rondpoint, en vérité à dix heures il frappait à ma porte. Il portait son gilet jaune. " Chouette bagnole ", me lança-t-il, un regard en direction de mon Audi garée en bas, à côté de sa Clio. Je n'eus pas le temps de lever un sourcil qu'il me lança : " Je vais te baiser ! "
Je l'ai aussitôt fait rentrer. La porte à peine fermée, il m'attrapa par le col : " Tu vas bien t'occuper de ma queue, salope ". En me mettant à genoux, j'attrapais son gilet jaune comme pour l'enlever, ce qu'il empêcha : " Non non, je garde ça. Ça t'apprendra ".
Il sortit de son pantalon une queue très épaisse, qu'il me fourra dans la bouche. Ma gueule était remplie, ce qu'il semblait apprécier.
Tout en me tenant la tête devant sa queue, il nous dirigeait vers le canapé. Confortablement installé, il a continué à mener la danse, en maintenant ma bouche sur son chibre : " Voilà, suce bien, sale pute. Bourgeoise va ", me lança-t-il sans que je relève le ridicule de l'injure.
Ensuite il me fit lever et me jeta comme un sac contre le canapé : " Sur le ventre, sale chienne ". Sans ménagement, il présenta sa queue sur mon trou. " Ne t'inquiète pas, je suis marié ", soupira-t-il à mon oreille avant de s'enfoncer en moi. Couché sur moi, il pesait de tout son poids, et avait gardé son gilet fluorescent ainsi que son alliance. " Tu te fais baiser par les gilets jaunes ", grogna-t-il en m'enculant. " On baise bien les salopes comme toi ", me lança-t-il entre deux soupirs. Ces références sociales ne m'excitaient pas particulièrement, mais je jouais son jeu : il baisait bien, comme un bourrin, mes gémissements de passif soumis lui suffirent.
Après dix minutes de va-et-vient, il remplit mon cul avec son jus et me fit nettoyer sa queue, non sans rappeler une nouvelle fois cette histoire de gilet jaune et de " putain de bourgeois " que j'étais censé être.
Il est parti comme il était venu, discrètement. En se rhabillant, il me dit : " On se reverra ? " Je lui dis oui, mais si possible sans cet accoutrement jaune. " On verra ", me glissa-t-il avec un clin d'oeil.
Lucas
lucaszedel@gmail.com
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