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Conseils de lecture

Dès l’ouverture, les clients affluent dans la librairie Sardanapale. Ses vieilles boiseries en pin, ses grandes étagères, ses murs recouverts par des centaines de livres, anciens comme modernes, évoquent le rêve, l’évasion, le besoin d’un ailleurs et l’envie d’un chez-soi. Les couleurs des tranches illuminent le regard où qu’on le porte, de grandes échelles permettent d’atteindre les sommets de la littérature, et de nombreux recoins sombres donnent l’impression d’une perpétuelle chasse au trésor – ou bien accordent à ceux qui le souhaitent une niche discrète, un isoloir propice à la dégustation d’un ouvrage fraîchement dépoussiéré. La lumière matinale passe par de larges fenêtres, étirées sur la façade de la boutique ; à l’ouverture, une fois les rideaux pourpre repoussés, le soleil apporte vie et chaleur à ce lieu idéal, chéri des habitants.

Depuis quelque temps, l’on vient à la librairie Sardanapale autant pour son décor et ses multiples références que pour admirer sa dernière merveille : le jeune apprenti du bibliothécaire, dont la peau lisse et la carrure athlétique suffisent à faire chavirer les cœurs. Une poupée de porcelaine n’aurait pas mieux séduit les amateurs de belle physionomie. Son visage doux comme un nuage de lait inspire la confiance ; un sourire perpétuel éclairait des traits adultes, un peu froids peut-être, sans doute à cause du teint marmoréen.

Quiconque entre dans la boutique pense avoir affaires à une statue aux yeux d’améthyste. Ce regard vous surprend, vous suspend dans l’espace, vous scrute ; vous plongez dans ses tréfonds d’un violet intense, inhumain par certains aspects. N’ayant jamais eu vent de la genèse d’Alexandria – ce syndrome si particulier, qui affecte la pigmentation des yeux, empêche le développement d’une pilosité corporelle et accorde une longévité quasi-mythique – le client s’interroge alors, mal à l’aise. Mais l’air affable du jeune homme rétablit la confiance que ses yeux atypiques entament d’office, avant même que la moindre parole ne soit échangée.

La peau claire, les cheveux d’un noir si profond que les corbeaux semblent pâles en comparaison, tout cela contribue à la beauté d’Ethel Price. Mais ses yeux, peu de gens parviennent à en supporter l’anomalie chromatique ; un sourcillement, un frémissement, un malaise s’installe toujours et l’on danse vite d’un pied à l’autre en espérant qu’il ne nous fixera pas très longtemps. Comment ignorer cet iris vif, aussi flamboyant que des violettes au milieu d’un champ de pâquerette ? En dépit de sa carrure athlétique, de sa vingtaine d’années dynamique et de son air apollinien, l’apprenti du libraire inspire de prime abord une sempiternelle méfiance, et de nombreux client s’échangent des messes basses en passant près de lui.

Ethel classe les livres avec patience. Méticuleux, il y pose les étiquettes, puis s’assure que les signets de soie sont correctement placés dans les ouvrages et qu’aucune page n’a été écornée par un curieux maladroit. Quand un moment de répit se présente, il s’assoit sur son tabouret, derrière le comptoir, et apprécie la compagnie de George Sand, Carson McCullers, Marguerite Duras, Thomas Hardy, Harper Lee, Charles Dickens, et d’autres encore qui composent l’histoire de la littérature ; ils reposent tous dans ce panthéon de papier, dans les grandes étagères, sur les murs de la Sardanapale.

Parfois, une mèche noire se défait de la coiffure impeccable d’Ethel. Elle tombe sur son front. Elle y ondule et le chatouille. Il la manipule alors, la tortille et joue avec, machinalement, sans s’apercevoir que ce simple geste attire les regards et lui accorde un pouvoir de séduction dont il se fiche éperdument.

La réputation de la Sardanapale perdure depuis des siècles, certes grâce aux milliers de références qu’elle abrite, mais également parce que ses tenanciers ont toujours été capables de dispenser les meilleurs conseils possibles aux lecteurs qui franchissaient les anciennes portes en bois sculpté.

Ethel n’échappe pas à la règle ; sa culture, comme sa tenue, est irréprochable en tout point. D’un ton calme, il résume les ouvrages, les analyse, propose aussi bien de grands classiques que les dernières nouveautés, paraît tout connaître, avoir tout lu – sauf peut-être les ouvrages en grec, car en dépit des efforts de son maître, la graphie antique lui pose encore quelques problèmes qu’il peine à résoudre. Il éblouit autant par sa culture que par le sourire étincelant qui accompagne le flamboiement de ses prunelles pourpres. D’un bout à l’autre des lieux, il évolue déjà avec aisance et connaît par cœur l’emplacement des ouvrages, de sorte qu’un client patiente rarement plus de deux ou trois minutes avant que le gaillard ne se présente devant lui, le volume demandé à la main.

Ce matin, comme tous les autres, le jeune homme classifie, inventorie et renseigne au comptoir lorsqu’un message sur son téléphone l’interpelle. Jeremy, son petit ami, l’invite à se rendre dans l’un des rayons de la librairie afin d’y trouver une surprise. Intrigué, Ethel quitte son poste. La clientèle de la Sardanapale étant assez âgée, il dissimule son homosexualité au quotidien, histoire de ne pas choquer des mœurs d’un autre temps – ses yeux à l’éclat si particulier perturbent déjà suffisamment.

L’apprenti tente d’esquiver de son mieux les clients pour rejoindre au plus vite son copain, lorsqu’une forme surgit soudain devant lui et le percute de plein fouet. Un jeune homme d’à peu près son âge tombe à la renverse. Ethel l’aide à se relever. Un « merci » est bredouillé : le libraire en herbe reconnaît Archie, un habitué des lieux – un papivore de vingt ans, moins grand qu’Ethel, un peu enrobé, qui bafouille sans arrêt et rajuste constamment ses lunettes sur son nez, avec une nervosité qui témoigne d’un profond manque de confiance en soi. Plus à l’aise avec les livres qu’en compagnie des humains, il se réfugie souvent à la Sardanapale pour oublier les critiques que la société adresse à son physique. Là, le vieux libraire se montre attentionné envers le malheureux, et son apprenti, toujours souriant, lui conseille les meilleurs ouvrages qu’il ait en rayon.

Archie rajuste son t-shirt. Pendant ce temps, Ethel ramasse le livre qu’il a lâché et le lui tend. Le malheureux secoue frénétiquement la tête et marmonne :

– Pour toi… Je devais le rendre… Prêté il y a une semaine… Très intéressant, tu devrais le lire…

Les doigts potelés refusent le gros volume manuscrit et Archie s’enfuit ensuite, autant perturbé par le regard améthyste de son interlocuteur que par son physique de divinité grecque. Lorsque le timide lecteur est entré en collision avec le torse d’Ethel, il a eu le loisir de constater à quel point la musculature de ce dernier est développée – sans même mentionner le fait que son visage de porcelaine n’a pas bronché, ni qu’aucun de ses cheveux sombres n’a rompu les rangs de son impeccable coiffure. Ces ondulations noires, Archie en rêve parfois, de même que ce corps.

Si Ethel n’était pas aussi obsédé par l’idée de retrouver au plus vite son petit ami, peut-être se serait-il aperçu que l’ouvrage qu’on vient de lui rendre n’appartient pas à la librairie Sardanapale. Mais à l’heure actuelle, il ne pense qu’à Jeremy.

Le petit ami en question attend dans un coin isolé – un renfoncement assez profond, derrière des étagères surchargées, comme il en y a des dizaines dans ce vaste sanctuaire des lettres. La lumière d’un téléphone éclaire le visage plat de Jeremy et donne à ses cheveux rouges une brillance inhabituelle. Ses sourcils noirs se froncent, puis se soulèvent lorsqu’il entend les pas d’Ethel qui approche. Il s’empresse alors de ranger son portable dans la poche de son jean – un pantalon si près du corps qu’il moule à la perfection deux petites fesses rondes, fermes et pommelées par la gym tonique.

Jeremy est à la fois plus petit et plus svelte qu’Ethel ; son corps filiforme, gracieux par certains aspects, possède une sorte de délicatesse féminine, ainsi qu’une allure féline qui se marient à la perfection avec une tête naturellement condescendante. Après leur première rencontre – un plan cul expéditif – Ethel a d’ailleurs éprouvé quelques difficultés à savoir si ce gars le prenait constamment de haut ou s’il s’agissait d’un air naturel. Ses lèvres pâles, épaisses, si agréable durant la fellation, donnent un relief particulier à sa figure, par rapport à son nez plat. Des yeux légèrement rapprochés et des paupières tombantes renforcent cette impression de nonchalance en attribuant au jeune homme une expression de mépris – parfois à tort, même si Jeremy reste prompt au jugement à l’emporte-pièce et lance les sentences comme autant de couperets aigus.

Mais tout du moins lui ne souffre-t-il pas d’un syndrome qui, pour une raison mystérieuse, transforme un simple en regard en moment de gêne. Ethel s’estime donc heureux d’avoir su retenir cet homme et de pouvoir partager des moments avec lui – surtout des moments intimes. Beaucoup de moments intimes.

La libido de Jeremy atteint des sommets et il semble en manque dès que le corps de son homme ne se trouve plus contre le sien. Dès qu’Ethel s’approche, il lui rappelle d’ailleurs ce besoin dévorant en le saisissant par le col de sa chemise. Le bibliothécaire en herbe penche la nuque et, en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, il se retrouve collé contre une étagère, où il doit déposer en urgence le livre qu’il vient de récupérer, afin de résister un minium à l’assaut de son petit ami. Les lèvres de ce dernier happent les siennes et déjà une langue entre dans sa bouche, où elle entame une valse torride.

– Je… Je suppose que ma surprise c’est… bredouille l’apprenti entre deux pelles.

– C’est ce que je vais te faire là, ouais, lui répond la voix excitée de son copain. J’ai envie de mon mec maintenant, alors prépare ta grosse bite, elle risque d’avoir du boulot !

Comment résister à un minet aussi entreprenant ? La boule d’hormone d’une vingtaine d’années promène ses mains sur le corps du bel Ethel et déboutonne sa chemise en un clin d’œil. Une fois les pans de tissu écartés, Jeremy contemple un instant le torse d’athlète de son partenaire ; deux pectoraux symétriques, comme conçus dans un moule parfait ; dessous, un ventre en V qui descend jusqu’à la ceinture du pantalon, sur lequel se dessine une tablette aux carrés savoureux. Jeremy se jette sur ce corps de rêve, lisse, doux, et prend en bouche les tétons roses ; la stimulation des pointes dures et des larges aréoles offre un avant-goût du plaisir à leur propriétaire, qui pose ses mains sur les cheveux écarlates de son copain.

A présent qu’il retire son haut pour que Jeremy y promène sa langue, Ethel semble davantage disposé à une gâterie sur son lieu de travail – en témoigne la bosse qui tend son entrecuisse. Son mec la palpe d’ailleurs et la serre entre ses doigts, pour en tester la dureté ; il déplace ses lèvres en direction de cette zone. Il s’agenouille une fois ses lèvres rendues au niveau du nombril.

Le minet svelte cambre ses reins en arrière et, depuis sa posture debout, Ethel voit son jean qui descend lentement sur son postérieur, dévoilant sa raie et le début de ses fesses : visiblement, Jeremy est si chaud qu’il n’a pas pris la peine d’enfiler un caleçon ce matin. Cette vision suffit à pousser à son paroxysme l’érection du jeune libraire. Il déboucle sa ceinture et laisse à son copain la charge du reste, en expert de la manœuvre.

En un rien de temps, le beau brun aux yeux d’améthyste se retrouve avec le pantalon sur les chevilles. A travers son caleçon blanc, on devine sans peine la forme de son chibre. Jeremy pose sa bouche dessus ; à l’aide de ses mains, il en suit le tracé par-dessus le tissu. Au niveau du gland, le renflement forme une auréole humide sur le sous-vêtement. Ethel mouille, mais sûrement pas autant que son petit ami, qui déballe son propre pénis en ouvrant sa braguette, et commence à s’astiquer. La queue du minet n’a que peu d’intérêt pour les deux hommes : un sexe court, veineux, avec un gland rouge, mais rien qui ne soit apte à donner autant de plaisir que le membre d’Ethel.

C’est surtout cette bite dont Jeremy est tombé amoureux, lorsqu’il en a reçu la photo sur une application de rencontre, après un échange cordial – « salut, ça va » « j’ai envie de baiser », etc. Un pénis impressionnant, qui s’accorde à merveille avec un corps de demi-dieux – si ce n’eut été les yeux, Ethel aurait été parfait. Mais on ne refuse pas une marchandise de premier choix lorsqu’on en voit une, quand bien même elle possède un petit défaut. Des abdos splendides, des pecs sur lesquels n’importe quel mec veut prendre appui pendant qu’un braquemart lui rentre dans le cul : Jeremy a tiré le gros lot. Depuis, il lui vide soigneusement ses grelots dès que possible pour ne pas le perdre.

Satisfait de son sort, Ethel encourage son copain à aller plus loin. Il tire sur la bande élastique de son caleçon et, d’un geste, le sous-vêtement rejoint le pantalon sur ses chevilles. Son érection se déploie, raide, longue d’une vingtaine de centimètres, lestée par une paire de couilles rondes et charnues. La peau claire et le gland rose attirent immédiatement la bouche du minet. Il prend les testicules dans sa paume et, de sa main libre, il commence à branler la hampe du chibre, sur laquelle on distingue des veines bleues gorgées de sang, qui rendent l’organe dur. La langue de Jeremy s’empresse de prélever le pré-sperme qui suinte sur le gros bourgeon rose ; ses papilles savourent ce nectar salé, son cerveau reçoit sa dose d’endorphine, il exhale un soupir de contentement par les narines.

Peu à peu, Jeremy avance sa tête pour ingurgiter davantage du sexe de son amant. Il le tient par la base, fait coulisser ses lèvres dessus, monte et descend le long du bel organe. La salive lubrifie le mouvement. Un petit bruit de bouche accompagne la fellation.

Adossé à la bibliothèque, Ethel prie pour qu’aucun client ne débarque pendant qu’il enfonce son engin dans la bouche de son mec. Sa paume se promène sur son torse. Il se pince les tétons pendant que la langue de Jeremy passe sous son frein, ou sur sa couronne. Son gland est au chaud ; il profite d’un mouvement de succion jouissif. Un soupir profond échappe au jeune homme. Il glisse ses doigts dans ses cheveux noirs, impeccablement coiffés, et bascule sa tête en arrière. Un « oh punaise, c’est trop bon ! » lui échappe, suivit d’un « vas-y suce bien à fond » murmuré en douceur, mais qui demeure impérieux.

L’apprenti de la Sardanapale saisit alors la nuque d’un Jeremy trop heureux de se soumettre, et tire dessus pour l’empaler sur son épais mandrin. La bite toute entière passe dans la gorge du minet aux cheveux rouges, qui toussote mais ne proteste pas. Le bassin d’Ethel s’active et il pistonne la bouche de son petit ami, qui gémit et récupère une partie de sa salive sur ses doigts. Il les glisse dans son pantalon, sous ses reins, et commence alors à travailler sa rondelle. Une phalange après l’autre, Jeremy se doigte pendant que son petit ami s’occupe de sa bouche à l’aide de sa grosse queue. Le corps viril du jeune homme est si bandant que la petite salope à ses pieds n’arrive pas à se retenir ; d’un côté, sa bite prend feu tant il se branle, de l’autre, son cul réclame plus que son majeur et son index, mais il s’en contente pour le moment en poussant de petits couinements.

Le nez de Jeremy percute presque à chaque fois le pubis d’Ethel. La genèse Alexandria épargnant toute pilosité corporelle au jeune homme, le nez de son copain heurte donc la peau nue lorsqu’il lui enfourne son gourdin en pleine gorge, avant de le retirer. Mais il ralentit toutefois la cadence assez régulièrement, pour permettre au passif en chaleur de reprendre son souffle. Ce dernier paraît néanmoins affamé, et réclame coup de boutoir sur coup de boutoir. Par moments, il empoigne le chibre d’Ethel pour l’astiquer frénétiquement, ou se claquer les joues avec. Parfois la bouche du minet gobe les couilles de son mec une à une, avant de remonter sur la pointe juteuse.

Jeremy se doigte si fort qu’il finit d’ailleurs par trouver sa prostate et la masser. L’effet ne se fait pas attendre. Il gémit alors que ses lèvres épaisses sont distendues par le pénis en érection d’Ethel, et il déverse trois giclées de sperme dans sa paume, pour ne pas laisser de trace sur le parquet plusieurs fois centenaire de la librairie Sardanapale. Dans le même temps, la bite du beau brun atteint l’orgasme. Il la ressort au moment fatidique et éjacule cinq ou six rasades de foutre crémeux, collant et chaud, sur la face extatique de son petit ami. Leurs regards se croisent. Jeremy ferme les yeux au moment où la jute de son mec lui éclabousse le front, les paupières, le nez et les joues.

Le minet en a jusque sur le menton et ne se fait pas prier pour avaler la liqueur de son mâle. Il s’empare de la queue encore raide d’Ethel et la nettoie à grands coups de langue, avant de laisser ce dernier lui ramener le sperme qu’il a sur le visage dans la bouche, à l’aide de sa grosse bite.

Le temps de la gâterie, le bibliothécaire a occulté l’existence des clients, surtout à une heure aussi creuse. Mais le brouhaha ambiant reprend vite le dessus et il s’empresse de remontrer caleçon et pantalon. Jeremy, de son côté, lèche son propre sperme, dans sa paume, puis s’assure qu’il ne reste aucune trace de leur activité en regardant son reflet sur son écran de téléphone. Il caresse le torse d’Ethel, qui reboutonne sa chemise, et lui murmure :

– Dommage, j’aurais voulu ton morceau dans mon petit fion ! Tu sais que j’aime comment tu me prends, quand tu me dis que je suis ta petite chienne. J’adore quand ton gros zob me démolit l’intérieur façon bourrin… On les aurait secouées, tes étagères pleines de vieux bouquins, mon beau.

Ethel hausse les épaules. Son côté professionnel reprend le dessus. Il esquive un baiser pour ne pas avoir à dire à son copain que « bourriner » un cul n’est pas son activité favorite, et qu’il le fait exclusivement par amour – ou simplement parce qu’un homme a enfin voulu de lui tel qu’il est. Peut-être est-ce seulement par crainte de ne pas trouver une autre personne qu’il persiste à s’enfoncer dans cette relation très physique avec son petit ami ? Il préfère ne pas y songer et récupérer le livre qu’on lui a confié un instant avant sa surprise, mais Jeremy le ramène à la froide réalité. Une remarque suffit :

– Par contre Ethel, on s’est déjà mis d’accord là-dessus : me regarde pas quand je te suce. Tes yeux, c’est flippant… J’ai l’impression de tailler une pipe à un monstre. Déjà que t’as pas un poil sur les jambes, et je parle pas de tes cheveux hyper noirs… Quand les potes me demande si t’es un mâle ou une princesse, je leur réponds que tu fais de la natation, que c’est pour ça que tu t’épiles, mais ils y croient moyen… Le prochain coup, mets tes lunettes de soleils quand on baise pas dans le noir, d’accord, parce que sinon…

Un claquement sourd interrompt la petite tirade efféminée du minet. Il sursaute. Son copain vient de claquer la tranche d’un livre contre l’étagère pour retenir sa colère. Ses yeux pourpres tremblotent et s’humidifient. Il grogne :

– De nous deux, la petite princesse c’est pas moi, ok ! J’y peux rien si je suis comme ça ! Normalement ça affecte les femmes, pas les hommes, j’ai juste pas de chance. C’est dégueulasse de me le reprocher, alors si t’es pas content, t’as qu’à aller faire ta pute ailleurs ! Des mecs avec un gros chibre, t’en trouveras d’autres, et eux ils pourront te regarder autant qu’ils veulent pendant que tu t’enfonces une main dans le cul et que tu leur suces le dard !

Ethel tourne les talons pour ne pas en dire davantage et s’enfuit dans la réserve. Pour une fois, les rares clients qui le croisent ne le trouvent pas si souriant.

Il se réfugie parmi les plus anciens ouvrages que possède la Sardanapale et s’y love comme dans un cocon protecteur. Il préfère ne pas penser à la peine qu’il a pu causer à Jeremy. Il l’a planté là, alors qu’ils venaient de partager un moment intense. Depuis longtemps, le jeune libraire ne cesse de se répéter que les demandes de son mec sont légitimes. Qui voudrait d’un petit ami dont le regard ressemble à celui d’un monstre sorti tout droit d’un jeu vidéo ? Même en se forgeant un corps de mannequin, et en possédant un organe génital plus que satisfaisant, Ethel Price se retrouve inéluctablement face à la honte de sa vie – l’insupportable genèse Alexandria.

Le voyant mal en point, le vieux libraire de la Sardanapale le laisse en paix durant le reste de la journée. Le jeune homme classe et inventorie les ouvrages dans son petit bureau, prenant parfois sa tête entre ses mains pour retenir une envie de fondre en larmes.

Malgré sa morosité, Ethel remarque tout de même une incohérence qui aurait dû lui sauter aux yeux beaucoup plus tôt, s’il n’avait pas été distrait par les sinuosités de sa vie sentimentale. Le livre qu’Archie – le papivore potelé – lui a rendu en prétextant un emprunt n’appartient pas à la Sardanapale. Il n’apparaît dans aucun catalogue, n’a jamais été classé et ne porte aucun titre sur sa large couverture en cuir. Il s’agit d’un gros volume dont les feuilles ont déjà vécus, à en juger par leur état. A l’intérieur, les pages sont couvertes d’une écriture fine, faite de pleins et de déliées. L’encre ne semble toutefois pas si vieille, comme si l’histoire avait été écrite récemment. Intrigué, Ethel met le livre dans son sac en se promettant d’y jeter un œil plus tard.

Absorbé dans ses réflexions, le jeune Price ne quitte la libraire Sardanapale qu’une fois la nuit tombée. Il s’empresse d’acheter un bouquet au dernier fleuriste encore ouvert et, résolu à présenter ses excuses au seul homme qui l’accepte à peu près comme il est, il se rend chez Jeremy.

Son cœur s’accélère lorsqu’il aperçoit la porte entrouverte de sa maison – celle de ses parents, absents ce soir, puisqu’aucune voiture ne dort sur le perron. Il la pousse et appelle d’une petite voix. Aucune réponse. Ethel gonfle le poitrail et se prépare déjà à défendre les lieux contre d’éventuels cambrioleurs, lorsqu’un cri résonne sous ses pieds.

Le libraire en herbe se précipite en direction de la cave. La lumière est allumée dans l’escalier. Ethel progresse à pas de loups pour ne pas faire grincer le bois des marches. Les cris s’accentuent et se rapprochent. Le jeune homme lève son bouquet pour s’en servir comme d’une arme, et se sent soudain idiot de vouloir agresser des intrus à coup de pivoines.

Un nouveau gémissement. Le bras d’Ethel retombe contre son corps lorsqu’il commence à entrevoir la situation. Il s’arrête sur le dernier volet de marches, où l’on pourrait difficilement le repérer si on se souciait de sa présence – ce qui n’est absolument pas le cas, de toute manière. La scène qui se déroule sous ses yeux l’assomme si violemment qu’un bourdonnement prend naissance contre ses tympans et lui provoque des vertiges.

Son teint marmoréen devient aussi pâle que la mort lorsqu’il distingue avec plus de clarté la dizaine de silhouettes que se meut dans l’ombre. Des hommes, certains grands, d’autres petits, athlétiques ou gras, imberbes ou poilus. Par touches, des carrées de peaux apparaissent quand la faible lumière les effleure. Ils sont nus, tiennent leur pénis dur entre leurs doigts et observent tous la même scène, qui se déroule contre le mur du fond.

Ça les excite, de le voir à quatre pattes, sans un vêtement pour cacher son corps svelte.

La tête tournée vers le mur, Jeremy offre à ses spectateurs une vision parfaite de son petit cul rond. Ses cuisses sont légèrement écartées sur le sol, suffisamment pour que ses fesses s’ouvrent et que l’on distingue son trou, au milieu de sa raie lisse. Il s’est préparé à ce qui va suivre, cela ne fait aucun doute ; son anus en palpite d’avance, excité, humide, lubrifié. Dessous, deux couilles rondes et glabres se balancent ; l’on distingue derrière elles la queue, courte, fine, aux veines gorgées. Le petit salaud bande. Savoir que des hommes se branlent depuis un moment autour de lui, alors qu’il se doigte et dilate son cul pour les accueillir, c’est déjà excitant en soi. Il humecte ses lèvres épaisses, en prévision des queues qu’il sucera bientôt. Son visage sérieux, toujours imbus et condescendant, trahit tout de même ses envies – les envies d’une salope en rut qui a convoqué les mecs les mieux membrés de la ville pour connaître une satisfaction entière, dépravée, noyée sous une marée de foutre frais.

Les consignes sont claires. Elles sont écrites au feutre rouge sur les murs. « Baise-moi FORT », « Tellement chaud », « Besoin de bite », « Veut se faire baiser », « chienne en chaleur ». Jeremy manipule encore le crayon. Peut-être l’a-t-on aidé pour la dernière inscription, puisque deux mots ont été tracés à l’encre écarlate sur ses fesses, de part et d’autre de son anus ouvert. « Jouis ici. »

Le message est clair pour les hommes qui lui tournent autour. Ils se branlent tous dans l’ombre. La cave répercute le bruit de leur main qui coulisse sur leur pine lubrifiée. Certains se touchent les boules, d’autres les tétons, d’autres encore commencent à caresser un voisin pour se chauffer davantage, mais Jeremy demeure l’objectif principal – le mec à enculer ce soir, celui qui les a invité pour se faire prendre. Le regard clair du minet les appelle, mais aucun n’ose s’avancer.

Un étalon cède enfin à la tentation, au moment où le copain d’Ethel se touche la rondelle, histoire de montrer à quelle point elle est souple. Le gaillard s’approche, son chibre en main. Il le capote et, d’une traite, insère plus d’une vingtaine de centimètres dans le cul offert de la salope. Le signal est donné, la fête commence. Les hommes s’avancent tous. Certains se précipitent sur la bouche de Jeremy pour lui offrir leur chibre à sucer. Le jeune homme se retrouve vite avec deux ou trois glands sous le nez, tandis que dans son dos, chacun est impatient de pouvoir glisser son gourdin dans ce fessier rond et ferme. Le claquement des couilles retentit dans la pièce, les mâles tringlent et secouent le minet, qui gémit, couine, soupire et gueule des « oh oui, c’est bon, encore », si excitants que, parfois, ses partenaires se glissent à deux dans son rectum pour le satisfaire.

Les bites entourent Jeremy. Il ignore qu’Ethel l’épie depuis l’entrée. Il ne voit que ces chibres autour de son visage. Ils le biflent pour avoir son attention, lui éjaculent en pleine figure, lui remplissent les trous. Les mâles jouissent en lui. Il les a choisis membrés pour plus de plaisir ; il n’est pas déçu. Et lorsque toutes les paires de couilles n’en peuvent plus, qu’il ne reste plus une goutte de jus dans ses partenaires, Jeremy s’affale sur le sol, le cul trempé, la face repeinte à la jute, le torse en sueur, ses tétons ronds martyrisés par des doigts étrangers. Autour de lui, les hommes se rhabillent et l’abandonnent.

Ethel est parti depuis longtemps. Il n’a pas supporté le spectacle, ni la trahison. Il a quitté la demeure, en larmes. Deux rigoles amères coulaient en cascades sur ses joues, et ses prunelles améthyste hurlaient de douleur. Les fleurs ont été écrasées sur l’autoroute qui passe non loin.

Chez lui, allongé sur son lit, il pleure dans son oreiller, jusqu’à ce que sa gorge endolorie réclame un instant de répit. Il trouve alors refuge dans la seule échappatoire qu’il ait jamais connue depuis sa plus tendre enfance : la lecture.

Le libraire en herbe sort l’ouvrage qu’Archie, l’habitué de la Sardanapale, lui a volontairement remis en sachant qu’il n’appartient pas à la boutique.

Aucun titre, seulement une longue histoire au sujet d’un jeune homme magnifique, qui considère ses qualités comme des défauts. Vu de l’extérieur, ce personnage apparaît comme le prince charmant, même si une particularité physique en fait un objet de curiosité.

A mesure qu’il progresse dans sa lecture, Ethel réalise que la présence d’Archie dans la Sardanapale s’est accentuée depuis qu’il y travaille. Comment d’ailleurs, ne pas reconnaître son écriture – ces lettres qu’il trace avec tant de soin sur les bons de commandes, quand il demande un livre au comptoir.

Ethel se sent soudain bête de ne pas avoir remarqué plus tôt ce jeune homme, dont le talent en tant qu’auteur saute clairement aux yeux lorsqu’on découvre son travail. Une nuit suffit à l’apprenti bibliothécaire pour terminer l’histoire du prince aux yeux pourpres ; grâce à ce récit, il commence petit à petit à considérer la genèse Alexandria et ses conséquences comme une force, et non plus comme une tare.

Lorsqu’il referme la quatrième de couverture, Ethel songe à Archie. Demain, il lui rendra son livre, le sourire aux lèvres, et le remerciera d’avoir fait de lui le héros d’une si belle histoire.

Matt

matthieuGat@gmail.com

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