Premier épisode
Chapitre 3 : Juste un dîner
Le soir, je me préparais pour un dîner chic. Je voulais l'impressionner, sans doute pour lui faire comprendre que j'étais hors de sa portée. Chemise cintrée, pantalon moulant, parfum chic. Il était presque l'heure lorsque l'interphone retentit. "Je descends" fut la seule chose dite et une fois en bas, nous montâmes dans sa superbe voiture de luxe avec chauffeur, la grande classe. Le trajet sembla durer une éternité, dans un silence malaisant.
Le dîner se déroula relativement bien, ponctué par des banalités échangées sur nos vies. Je faisais particulièrement attention à ne pas trop en dire, pour ne pas souffrir de mon passé. Il voulait me mettre à l'aise, mais l'ambiance guindée n'était pas mon style, tant j'y avais eu droit avec mes parents en faisant figure de fils parfait devant leurs amis. Une fois que nous eûmes terminé le repas, il me proposa de me raccompagner, ce que j'acceptai en pensant que cela ne m'engageait à rien. Je me trompais.
Oh oui je me trompais. Car une fois devant mon immeuble, il me plaqua contre le mur et m'embrassa avec brutalité. Je le repoussai aussitôt.
"-Tu crois faire quoi là ?
-Je crois que je te prouve combien je t'aime, tu ne veux pas que nous prolongions la soirée ? dit-il avec un regard de charmeur
-Mais arrête, non ! On se connaît depuis quoi ? Cinq minutes ! Je couche pas le premier soir, si c'est ce que tu penses ! (FAUX, mais il n'avait pas à le savoir, je n'en avais juste pas envie tant son attitude recommençait à m'énerver)
-Allez, tu m'as vu ? Tu vas pas laisser un beau mec à la porte ?
-Je ne vois aucun beau mec ici, juste un connard arrogant.
-Ne sois pas comme à notre rencontre... allez quoi... Il m'attrapa le bras avec lequel je le repoussais pour revenir vers mes lèvres. Sans réfléchir, une baffe partit toute seule.
-Ça c'est pour me traiter comme un chien à ta disposition.
-Désolé, je ne sais pas contrôler mes émotions... je ne sais pas ce qui m'a pris...
-Ah ! Ça te sert souvent cette phrase on dirait. Tu me fais pitié, ce soir c'était la dernière fois qu'on se parle tu as compris ? Je veux plus te voir. Tu ne vaux pas mieux que lui !" Et m*****, sans m'en rendre compte, je venais de rouvrir une vieille plaie.
Flash-back : 7 ans plus tôt, centre de Sacramento
Ce qui s'était passé ce jour là m'avait coupé l'envie de relation pour toujours.
"-Damien, hey Dam' t'es là ? Je suis rentré, hého ?"
En avançant dans notre appartement co-loué je 'étais dirigé vers ma chambre pour ranger mes affaires. Et c'est là que tout bascula.
Je découvris Damien, sur mon lit, maculé de sang au niveau de sa tête. Un flingue dans sa main gauche, et un mot dans la droite.
"Kyle, si tu lis ça, alors tu m'as trouvé mort. Notre relation m'étouffait, tu m'étouffais. Alors, je t'ai trompé. Cela fait six mois que ça dure, et je me sens coupable, mais tu m'aurais tué si je ne l'avais pas fait moi-même. Tu m'as toujours fait peur par ton manque d'émotions, mais moi je t'aimais et je ne pouvais pas te faire face après ça. Tu te dis sûrement qu'on aurait pu en parler, mais je ne le crois pas. Je n'ai jamais su contrôler mes émotions. Je suis mort et ma culpabilité aussi. Pardonne-moi et passe à autre chose. Dam.
Ce fut l'un des seuls moments de ma vie ou j'ai pleuré. Je ne l'ai plus fait depuis, car je ne voulais pas montrer ma vulnérabilité. Bien sûr, ce mot semblait bizarre, trop bref, mais je n'y accordais pas plus d'importance que ça.
Cette phrase que James avait prononcé me rappelait ce souvenir douloureux d'un passé que je m'évertuais à enterrer. Il me rappelait Damien, et je ne voulais pas qu'il lui arrive la même chose.
Fin du flash-back
*FLASH*FLASH*FLASH*
Une nuée de paparazzis nous entouraient ce qui ne fit qu'empirer mon état, mais me ramena à la réalité.
-Sérieux les gars vous n'avez rien de mieux à faire ?!
-Ecoute Kyle, tu es troublé, je comprends. Je te laisse mais appelle moi ok ?
-Non, je ne peux pas désolé ! et je partis au bord des larmes, suivi par les emmerdeurs autours de moi.
Ils se mirent à me bombarder de questions en plus des flashes, et je me dépêchai de rentrer en verrouillant ma porte. Super ! Non seulement, j'avais passé une soirée de merde, mais en plus ça allait se retrouver sur les unes de tout le pays dès le lendemain. J'allai me coucher sans même mon plaisir solitaire du soir. Mais avec des larmes, sans doute trop perturbé par ce flash-back qui me glaçait toujours autant le sang, même 7 ans plus tard.
Chapitre 4 : Des lendemains difficiles
Pour ne rien arranger, à mon étalement médiatique, il fallait que je sorte pour aller travailler le lundi. Je ne pouvais décemment pas être absent dès le premier jour. Je me devais d'être fort, et de ne rien laisser paraître de ma faiblesse.
Comme prévu, les photographes étaient là, et ils me suivirent tout le long de mon trajet à pied. Je comprenais enfin ce que la starlette de l'autre jour ressentait. Un de mes premiers achats après ma paye serait sans aucun doute une voiture.
*Los Angeles News (LAN), 14h45*
En arrivant aux studios, je fus soulagé de constater qu'ils ne pouvaient pas entrer, stoppés par la sécurité. Cela me valut d'être regardé par tout le monde dans le hall.
"-Bonjour mademoiselle, je dois voir le chef de production, je suis le nouvel assistant "People".
-Je vous en prie, vous avez rdv avec M. Dwight, prenez à droite, troisième bureau sur la gauche.
-Merci beaucoup"
Les gens continuèrent à me scruter jusqu'à ce que je trouve le bon couloir.
Une fois devant la porte je frappais et entrais comme on dit de le faire.
"-Ah ! La nouvelle recrue, bonjour !
-Bonj...
Je fus instantanément frappé par son élégance naturelle, grand brun baraqué, presque plus beau que le crétin. De magnifiques yeux bleus venaient compléter un visage radieux et un corps habilement mis en valeur par ses vêtements. Un peau paquet moulé sans outrance pour valoriser le tout faisait de lui un homme viril, ce qui ne me laissa pas en reste. Il se leva pour me serrer la main.
"-Heu... je me repris. Bonjour monsieur.
-Ah non, moi c'est Aldo, on bosse ensemble alors autant se tutoyer et s'appeler par nos prénoms, non?
-Sympa, pas de problème. (Tu parles ! J'en avais un de problème, c'était de ne pas regarder en bas...) Moi c'est Kyle.*
-Je sais, j'ai vu tes exploits, on ne parle que de ça dans la chronique "People". Mais ne t'en fais pas, on ne dit pas de négatif à LAN, contrairement à d'autres chaînes.
-Ok... donc on se met au boulot ? proposai-je pour me détourner de ma séance de matage intensif.
-Travailleur ? J'adore, allez au boulot, on à une chronique à faire.
*5h plus tard*
Pfiou, je ne pensais pas que ce serait autant de boulot ! Mais je suis fier, c'est ma première chronique en tant qu'employé et tout s'est bien passé. Bon, tout le monde me regardait quand ça parlait du crétin, mais à part ça, rien de méchant. J'avais même eu une idée pour me débarasser de tout ça et je me dirigeai vers le bureau de mon recruteur.
"-Monsieur Kyle ! Quelle surprise, que puis-je pour vous ?
-Eh bien, vous pouvez m'aider à sortir du buzz dans lequel je suis.
-Je vous écoute...
-Si je vous obtenais une interview exclusive avec James Drew, vous seriez content non ?
-Je serais aux anges ! Continuez...
-Je veux juste qu'il dise qu'il a quelqu'un d'autre que moi, après vous pouvez lui demander ce que vous voulez, sans rapport avec moi. Alors ?
-Obtenez cette interview, et vous serez un héros ! On a jamais réussi à l'avoir. Mais comment vous allez vous y prendre ?
-J'ai mes méthodes. J'ai votre accord ?
-Oui, bien entendu. A vous de l'obtenir maintenant. L'idéal serait jeudi, on a un trou d'audience sur ce jour-là.
-Ce sera fait. Merci monsieur.
Je me réfugiai donc aux WC pour composer le fameux numéro.
"-Allô Kyle ? Oh je suis tellement content que tu me rappelles !
-Ouais, écoute, tu ferais n'importe quoi pour moi pas vrai ?
-Bien sûr qu'est-ce que tu veux ?
-Une interview exclusive pour LAN, dans laquelle tu dis qu'il n'y a rien entre toi et moi.
-Quoi ?! Mais c'est pas vrai !
-Si tu le fais j'accepte de prendre un verre avec toi après l'interview. (Mytho !)
-Dans ce cas pas de problème. S'il faut du mensonge pour que je t'aie, je le ferai.
-Ouais ouais, on fera ça jeudi alors. Arrange-toi avec ton agent pour être là à 18h au maquillage. L'interview est à 19h. Bye !"
Ok, si lui me croit quand je dis que je vais prendre un verre avec lui, alors c'est moi qui devrait être acteur. Si tout se passe comme prévu, alors je devrais avoir la paix mardi.
Comment réagira James en apprenant que Kyle se sert de lui ? Y aura t-il quelque chose avec Aldo ? Et le passé de Kyle continuera t-il de le torturer ?
Les réponses dans la suite !
Hey ! Merci d'avoir lu cette deuxième partie ! Désolé si ça semble trop rapide, ou trop lent, j'ai du mal à trouver un équilibre. Continuez à me faire savoir ce que vous pensez de "L.A. Lovers" par mail (que ce soit positif ou négatif, je lis tout). A bientôt pour la suite !
XCat
Autres histoires de l'auteur : L.A. Lovers | Cassim