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Éveilleur

Chapitre -06

Mon boxer orange était trempé de tous les côtés. Extérieurement, la langue de Dimitri ne cessait son ballet sur la hampe de ma verge, séparée de son visage par ce fin tissu. Intérieurement, du liquide pré-séminal perlait de mon gland gonflé au maximum, me pressant de le libérer. Le garçon avait faim. Il était écrasé contre mon entre-jambe, dans un état second, la joue contre le tissu. Ses cheveux roux étaient collés à son front humide de sueur. Ses yeux bleus, vides. Il ne voyait plus que cette queue. Cette queue qu’il désirait engloutir. De côté, il avait la bouche entre-ouverte, la langue sortie dont le bout hasardait sur la protubérance, s’efforçait de la lécher autant qu’il pouvait.

Ma main, derrière son crâne, l’appuya de plus belle. Je voulais qu’il inspire mon odeur, qu’il ne sente plus qu’elle. Et qu’est-ce qu’il appréciait cela. Il ne cessait d’en redemander. À un moment, je n’en pus plus. Ma tête était renversée en arrière. Je profitais, profitais, mais… Je voulais plus. Je voulais tellement plus. Une main le plaqua en arrière, sur le lit. Il en fut étonné. J’haletais. Mes doigts franchirent l’élastique de mon boxer et, d’un coup, je fis jaillir le monstre. Ma queue était libre. Délivrée ! Il ne me laissa pas le temps de profiter. À nouveau elle fut enfermée. Cette fois dans sa grotte chaude. Il l’avait engloutie d’une traite. Mes yeux se révulsèrent. Ooh… Eh… Calme-toi, dis-je d’un souffle.

À nouveau, je le repoussai. Mon gland était rougi, humide. Une goutte pâle perlait de mon urètre. Ma verge pulsait, gonflée comme jamais. Je me calmai progressivement, me délectant de cette impatience qui le caractérisait. Ma main se plaça le long de ma queue. Je l’agitai. Dessous, mes lourdes boules pendaient. Elles dansaient au gré de mes mouvements. Dimitri bavait. Il gardait la bouche ouverte. Prêt à l’engloutir. Il la voulait, s’humidifiant les lèvres à chaque fois qu’elle approchait. Tu la veux ? demandai-je. Vas-y… S’il te plait. Son souhait fut exaucé, sans sommation. Mon gland se faufila entre ses lèvres pulpeuses avant même qu’il termine sa phrase. Ses yeux se fermèrent alors qu’il soupirait d’extase. Je n’eus même pas à m’enfoncer, il aspira ma queue et l’enfonça dans sa bouche. Et pourtant, elle n’y était pas entièrement. Je sentis que je franchis quelque chose et, à nouveau, je pus m’enfoncer et cette fois, j’allai au fond. Sa grotte bouillait. Sa langue s’activa. Ses muscles firent pression. Ainsi je me laissai emporter par la sensation. Soudain, un haut-le-cœur le prit et il se dégagea brutalement. Il toussa, un long filet de bave le reliant encore à mon gland. Je l’aurais bien laissé reprendre son souffle, mais il revint de lui-même à l’assaut de ma queue. Il alterna entre dégustation passionnées et gorges profondes, se terminant presque à chaque fois par une étouffée comme s’il les appréciait. Il y prenait forcément goût. Des larmes coulaient de ses yeux bleus. Ce n’était pas de la tristesse, ça c’était certain. Il s’en dégagea une dernière fois, haleta un moment. Qu’elle est bonne… soupira-t-il.

Jusque là je me trouvai sur lui. Je me levai de lui, du lit et vint me tenir droit, la queue en angle droit. Son propre pantalon était toujours déformé. Sa chemise, entrouverte, laissant ses tétons boursoufflés à l’air libre. D’un regard, il comprit ce que je voulais. Telle une poupée de chiffon, il se laissa glisser sur la moquette du sol. Il s’assit et ouvrit la bouche, sagement. Je souriais. Je m’amusais d’une telle situation. Qui eût cru que j’avais face à moi ce charmant collègue de boulot. Si calme. Si gentil. Visiblement, tout le monde était capable d’avoir des faces cachées. Dimitri, employé honorable le jour, avaleur de pénis le soir venu. Benjamin, parfait compagnon la journée, en proie au doute la nuit. Et moi. Nous étions tous pareils. Ma main se posa sur sa tête et je l’avançai sur ma queue. Il reprit du service. Goulument, il l’engloutit. D’une unique traite, m’arrachant un cri de volupté. Sa langue tournoyait frénétiquement autour de la verge détrempée. Ses parois buccales se distordaient, raclaient contre ma queue. Il avait mes quelques poils pubiens dans le nez. Et d’un coup il se retira, dans un particulier, mais si délectable bruit de ventouse. De la salive maculait les commissures de ses lèvres, son menton. Au moins autant que sur ma queue. Il était trop beau. Je voulais le faire mien.

Alors je plaçai ma main droite sur ma verge et, grâce à la quantité impressionnante de bave, je m’astiquai. Il me regarda, respirant avec difficulté, presque hagard. Puis, lorsqu’il comprit, il appuya ses deux mains sur le sol et ouvrit de plus belle la bouche, la langue tirée. Il le voulait. Je ne me fis pas prier, excité comme j’étais. En trois allers-retours, je me sentis décoller. Atteindre les étoiles. Alors, une dernière fois, je glissai ma queue pulsante dans cette grotte et m’y enfonçai. Là, j’y refis la peinture en grognant telle une bête féroce. Lui, hoquetait en gémissant. J’y restai quelques secondes, encore secoué par ce violent orgasme. Et en sorti. Un filet de sperme resta au bout de mon gland, glissa sur ses lèvres jusqu’à se rompre au menton. Il avala le tout d’une traite, le sourire aux lèvres, les larmes aux yeux. Il était si beau. Contre mon ma volonté, je m’agenouillai à ses côtés et, mes mains sur ses joues, je joins mes lèvres aux siennes. Quelle délicieuse expression d’étonnement vis-je chez lui. Sa bouche avait ce caractéristique goût salé. Je pris soin de nettoyer son menton d’une lapée et de joindre nos langues. De les faire danser. Lorsque je rompis cet instant, il était rouge pivoine. C’était super… soupira-t-il.

Tu crois vraiment que je vais m’arrêter là ? ironisai-je. J’espère bien que non… J’aurais été frustré ! Nous nous relevâmes. Son pantalon était toujours déformé. Ma main le frôla. Il était honorablement membré. Mes caresses s’intensifièrent. Je me délectais de découvrir ses formes précises. Je pus sentir son gland, gonflée à bloc, sa verge pulsante ainsi que ses boules. Bien fournies. J’avais hâte. Ce touché le fit frissonner. Je vais me laver la bouche dans la salle de bain… Suis-moi… gémit-il. Il prit la main apposée sur sa queue et la réchauffa de la sienne. Puis il me guida, avant même que je remonte mon pantalon. Ma verge reposait, à demi-molle, entre ma braguette, sur l’élastique de mon boxer orange. Une ultime goutte de sperme tomba sur le tapis. Mon humeur dominante m’était passée avec l’éjaculation. Toutefois, je ne pus m’empêcher de penser à Benjamin. Je venais de marquer mon territoire. D’éjaculer dans la bouche de celui qu’il convoitait. Il n’était plus possible de faire machine arrière désormais. Et je ne le souhaitais pas. Dimitri était un grand garçon. Et il m’avait choisi. Nous empruntâmes son couloir et dépassâmes une chambre aux allures d’un autre siècle. La salle de bain était du même temps. Deux grandes vasques d’un marron dépassé. Une douche cloisonnée dans un coin. Une baignoire à pattes sous deux robinets argentés, rouillés par endroit. Ne fais pas attention à la déco. Cela n’a jamais changé, dit Dimitri, gêné. Il se pressa face à une vasque et s’humidifia ainsi les lèvres à un des robinets, penché. J’eus alors une magnifique vue sur son postérieur bien fourni. Je ne pus résister à tâter. D’un pas, je m’approchai, la queue pendante, et mes mains vinrent s’y écraser. Ses fesses étaient si moelleuses et galbées. Il devait être un bon sportif.

Tu t’amuses bien ? J’adore ton cul, soupirai-je. Je m’étendis un peu sur lui et plongea mon nez dans sa nuque offerte. Il tressaillit. L’eau fut coupée. Il profite un moment de ces petits bisous dans le cou, de ces amicales morsures tandis que mes mains pétrissaient son séant. J’aimerai autre chose, d’abord, articula-t-il. Il se retourna et me fit face. Sa bouche appela la mienne. Nous nous embrassâmes fougueusement. Mes mains ne quittaient pas ses fesses. Je les désirai. Contre mon bas ventre totalement nu, je sentis sa bosse. Il l’appuyait volontairement. Lorsque je me dégageai, je réalisai qu’il avait un sourire aux coins des lèvres. Il faisait très allumeur avec sa chemise entrouverte sur sa poitrine imberbe, avec ses tétons provocateurs et sa bosse dans le boxer. J’appréciais ce que je voyais. Il se mordit la lèvre en expirant. Mes mains cessèrent de malaxer. Elles glissèrent le long de ses hanches et vinrent se placer au niveau de sa ceinture. Je la retirai alors non sans mal, bien bouclée. Nous reprîmes alors nos baisers. Sa langue tournoyait autour de la mienne et, malgré son nettoyage, il y avait encore le goût de mon sperme. Cela ne me gênait pas. Je trouvais cela très excitant. Peut-être même commençai-je à rebander. La ceinture vola. Le bouton aussi. Et, d’un mouvement, je descendis sa braguette. Son caleçon était d’un bleu azur, rayé par des bandes noires, très foncé au niveau de la pointe formée par son gland. Il avait dû pas mal le souiller, étant donné qu’il était dur depuis le début de nos ébats. Sa verge emprisonnée s’engouffra dans la brèche. Je me léchai les lèvres. Je savais ce qu’il attendait de moi. Pour une fois, je me moquais de ce qu’il pouvait penser. Je voulais égoïstement satisfaire mon envie. Et, à cet instant, j’avais une furieuse envie de bite. Toutefois, je n’étais pas impatient, moi. Je déposai un baiser dans le creux de son cou. Il soupira. Je descendis. Je léchai un pectoral, puis l’autre, lapai un téton au passage, la couronne de poils roux. Je défis promptement les deux boutons qu’il lui restait et continua à le couvrir de bisous. Il n’avait pas de tablettes, mais son ventre était relativement plat. Je m’attardai sur son nombril, étonnement profond et bien proportionné. J’en léchai les contours, circulairement, avant d’y pénétrer ma langue. Une de ses mains vint se glisser dans ma tignasse châtaine. D’abord ses doigts s’entremêlèrent simplement. Puis il planta ses griffes dans mon crâne, pile quand j’atteignis la frontière entre l’élastique de son caleçon et son ventre. Mes jambes se fléchirent. Mes genoux vinrent se poser sur le sol frais. Heureusement portai-je encore mon pantalon. Je m’agenouillai progressivement sans me défaire de sa peau nue. Mes mains se placèrent sur les côtés de son pantalon et, d’un coup sec, je le mis à ses chevilles. Il leva les jambes, le fit glisser, et l’écarta dans un coin. Son caleçon rayé descendait jusqu’à la moitié de ses cuisses. Il était tendu par ce qu’il dissimulait. Cette chose pointait dans ma direction. Je souriais. Il respirait bruyamment. Ma langue sortit de sa grotte. Du bout, je vins titiller cette appétissante protubérance. Il tressaillit, étouffant un gémissement de sa main droite. Dire que je n’en léchais que le gland, emprisonné. Quelle serait sa réaction lorsque son caleçon volerait ? Je voulais le savoir.

De mes dents je saisis l’élastique. Mon menton buta contre sa bosse. J’avais hâte. Je la voulais. Au moins autant que lui. Je sentais ses doigts s’enfoncer dans mon cuir chevelu. Je galérai un instant, gardant ma respiration. Je dépassai sa verge qui, d’un coup, se redressa et plaça l’élastique juste sous ses testicules. Lorsque j’inspirai de nouveau, de délicieuses effluves de mâle me prirent les narines. Le caleçon glissa jusque ses pieds. Il ne l’écarta pas, contrairement à son pantalon, préférant sans doute se concentrer sur ses sensations futures. Son membre était supplanté par une petite toison broussailleuse, d’un blond foncé tirant sur le roux. Dessous, sa peau était pâle, très pâle. Sa queue était longue et fine. Probablement seize centimètres, à moitié recouverte la fine peau du prépuce. Dessous, deux courtes boules pendaient, recouvertes par un duvet clair. Sa verge pointait sous mon nez. Elle sentait le liquide pré-séminal. La transpiration. Le mâle. Il voulait que je le suce. Je voulais le sucer. Et pourtant. Je baissai la tête, et m’attaqua directement à sa paire de testicules. Je suçotai d’abord celle de droite. Il frissonna. Je l’aspirai dans ma grotte humide, sentis son duvet frotter contre mes parois buccales. Puis je passai la suivante. Elle subit le même traitement de faveur.

Sa queue pulsait. Elle me suppliait d’être victime du même supplice. Sa main m’intima de le faire, aussi. Il tirait lentement sur mes cheveux, souhaitant que je remonte. Je soufflai d’abord sur cette verge dressée. Il frissonna. Et appuya sur l’arrière de ma tête. Mes lèvres engloutirent ce gland offert. De ma langue je repoussai le prépuce qui le recouvrait. Je m’arrêtai à la couronne. Cela suffisait à le rendre fou. Je tournoyai alors autour de cette chair gorgée de sang. Je me faufilai à l’entrée de son urètre, jouai avec son frein. Puis je l’engloutis.

Lentement, pour lui faire ressentir chaque centimètre dans ma bouche, je fis glisser sa verge. Elle buta au fond. J’avais le nez dans sa toison. Je prenais mon pied. Lui aussi. Il hoquetait. Sa main maintenait ma tête avec sa queue enfoncée dans ma cavité. Je me sentis déglutir. Je dus me retirer, à contrecœur pour respirer. Sa queue dégoulinait de salive. Il me regardait, de toute sa hauteur. Il pensait me dominer. Or, je me laissais dominer. La nuance était mince, mais vitale pour moi. J’inspirai à nouveau et repris mes assauts. Je l’enfonçai à moitié. Je jouai avec mes muscles, pressant sa verge contre mes parois. D’un coup, alors que je le suçais, je sortis ma langue et titilla la base de sa queue. Sa main m’appuya fortement sur la nuque et je la pris entièrement, jusqu’à l’entrée de la gorge. Je-Je… Je vais…

Je pris les devants. Le bout de ma langue appuya sur l’entrée de son urètre. Il était hors de question qu’il jouisse maintenant. J’avais encore faim. Il haleta. Ses doigts s’enfoncèrent dans mon cuir chevelu. Pitié… Non, baragouinai-je. Et je repris. Je la sortis de la bouche et l’enfonçai avec rapidité. La première fois, sa tête partit en arrière avec un hoquet d’étonnement. La deuxième fois, il joignit sa main gauche à sa droite sur ma tête. Il était plus puissant que jamais. Mon mouvement de recul fut insignifiant. Je fus obligé de lui mordiller la queue pour qu’il desserre son emprise. Pitié… me supplia-t-il. Je fus obligé de cesser mon petit jeu. Vas-y. Nourris-moi, susurrai-je avec mon plus beau ton de soumis. Il n’eut pas besoin de s’astiquer. Me voir ainsi, à genoux, la langue tirée, offert, suffit à l’achever. Dans un gémissement, de gros jets bien gras s’écrasèrent sur mon palais, sur mes parois buccales. Il recula avant d’avoir terminé. Et un me partit sur la pommette. Je fermai instinctivement mes yeux. Je l’entendis alors respirer avec difficulté, mais aussi se moquer. Sa main vint se coller à ma joue et, comme moi précédemment, il s’agenouilla. Il eut moins de facilités que moi à m’embrasser. Je l’y forçai même un peu, encore en proie à mes envies. Je pris soin de tout avaler avant de jouer avec sa langue. Il avait un bon goût. À la fois fin et délicat. Il ne fit pas tarder le baiser, probablement gêné par son propre sperme. Sous ses yeux, je récupérai le fin filet sur les hauteurs de ma joue et le porta à mes lèvres.

Décidément… Tu es intrigant, s’étonna-t-il. Ah oui ? Je ne t’imaginais pas sucer. Je fus étonné. J’aimais dominer, mais comment résister à une queue ? Qui le pouvait ? J’avais directement sucé Benjamin aussi. Et il m’avait également éjaculé dans la bouche, bien qu’avec lui cela avait été plus rapide. Et pourtant, j’aime ça, déclarai-je, simplement. Par… derrière, aussi ? Là, je me froissai un peu. J’y prenais du plaisir, mais c’était quelque chose que je réservais à des personnes en qui j’avais entièrement confiance. Il avait suffi d’une mauvaise rencontre pour me laisser des traces indélébiles et une éternelle méfiance. Moins. Cela ne m’arrive que très rarement. Il comprit la gêne. Dimitri voulut changer de sujet. Aussi, lorsque nous nous redressâmes, il fit glisser sa chemise le long de ses bras, sensuellement. Il m’attira à lui, m’invita à me séparer de mon bas froissé et me montra du doigt le coin douche. Tu viens ? me dit-il. Avec plaisir ! Il alluma l’eau. Elle coula le long d’une pomme située au plafond. Je pouvais sentir qu’elle était délicieusement chaude, comme nos corps. Telle la scène d’un film, il recula, toujours face à moi et se laissa submerger par le liquide ruisselant. Ses cheveux roux se plaquèrent contre son visage. Sa peau s’humidifia. Sa verge ramollie pendait entre ses jambes, dégoulinante d’eau. Je m’approchai, joignis mes mains aux siennes et me laissai bercer par le bruit reposant. Il prit la bouteille de savon, posée en hauteur, sans se retourner. Dommage, j’aurais bien apprécié de le voir se baisser. Odeur noisette. Il s’en mit dans les mains et m’en proposa. Je refusai poliment. Il reposa le contenant et s’en badigeonna son corps nu. Il était magnifique. Il insista, de manière ostentatoire, dans sa raie, comme un message subliminal. Il me souriait, également, quel coquin. Alors ? Benjamin ? me fouetta-t-il sans prévenir. Je ne bougeai pas. Paralysé. Donne-moi le flacon, s’il te plait, articulai-je, sèchement. Tu évites le sujet. Que se passe-t-il ? Tu n’as peut-être pas ce sixième sens, mais moi, oui. Je sens le doute chez lui. Il visait juste. Cependant, je refusais de parler de mon activité. Comment a-t-il deviné que tu étais bisexuel ? Cela n’a pas d’importance. Il l’a découvert, c’est tout. Et a été curieux. Soudain, je vis une illumination dans ses yeux bleus. Ne me dit pas que… Il est absent depuis… Oh ! s’étonna-t-il, en avalant et crachant de l’eau. Je me savonnai paisiblement, la tête baissée. Je l’ai juste sucé, me justifiai-je. Oh. Il y avait une forme de déception.

Je me sentais tellement fragilisé. En posture de faiblesse. Comme si je n’assumais pas mon geste. J’assumais la fellation. J’assumais moins mes sentiments envers Benjamin. J’avais l’impression de m’être mis à découvert et ce que je m’apprêtais à faire défiait toutes les règles que je m’étais imposé dans le cadre de mon activité d’éveilleur. Incarner quelqu’un d’autre. Ne pas juger. Ne pas imposer. Ne pas aimer. Ne pas dévoiler ce que l’on me disait dans ce huis clos. La discrétion était ma règle fondamentale. Et pourtant. Tu l’as fait douter. Il pense être amoureux de toi, lançai-je alors. Dimitri se frottait à cet instant les cheveux avec du shampoing à l’abricot. Le même que Benjamin. Quelle coïncidence. Il cessa tout mouvement circulaire et eut une étrange réaction. Cela, je le sais, aussi. Et il se nettoya avec l’eau qui ruisselait encore. Si tu le sais, pourquoi le laisser se torturer ? Il est en plein doute. La moindre des choses serait de le rassurer, m’agaçai-je devant cette nonchalance. Je n’ai pas pour habitude de faire le premier pas. D’autant qu’il se dit hétéro, ça lui passera. Je ne suis pas Mère Thérésa. Il me dépassa pour sortir. Il mit une serviette sur le côté à mon attention. Je la saisis et commença à moi-même me sécher. Ce n’est pas une question d’être Mère Thérésa. C’est une question de sympathie, de bon sens. Il ignore tout de ton orientation sexuelle, il ignore tout de la sienne et… Et tu crois qu’uniquement parce que je suis gay, je vais accepter qu’il teste s’il aime la bite ou non ? Il a l’air de t’avoir, toi. J’encaissai en silence. Je gardai mon calme. Ce n’est pas ce que je tente de dire. Tu ne comprends pas ce qu’implique ton homosexualité… Tu ne comprends pas le doute qu’il y a chez lui ! Il ne comprenait pas ce que c’était de penser tomber amoureux d’une personne hétérosexuelle. Il ne pensait pas aux troubles qui se créaient en nous. Il ne comprenait pas que cela nous déchirait de l’intérieur jusqu’à ce que les mots sortent. Et les conséquences avec. Je soupirai longuement. Je tentai de baisser d’un ton pour ne pas créer de colère chez lui. Il m’a dit que tu lui parlais de femmes.

Bien sûr, tu crois que je vais lui dire que j’aime me prendre des bites dans le cul ? s’agaça-t-il à son tour, malgré ma tentative d’apaisement. Je m’approchai, tentai de le calmer. Mes mains prirent les siennes. Non. Mais parle-le lui. S’il te plait. Il est en proie au doute. Mets les choses au clair. Sois le plus mature. Si tu savais comme j’aurais aimé que mon hétéro soit mature… Il se dégagea, attristé. Qu’est-ce qu’il y a entre vous ? Que ressens-tu pour lui ? Est-ce que tout ce cinéma est juste un moyen de passer outre ton obsession pour lui ? Il me fit me remettre en question. Il me fit douter de ma présence ici. Voulais-je uniquement posséder ce que Benjamin désirait ? Ou avais-je besoin de réconfort ? L’utilisai-je ? Un immense mal de crâne me prit. Je… Je vais… partir, dis-je, fébrile. Contre toute attente, Dimitri me prit fermement la main. Non. Tu ne pars pas comme ça. Il ne faut pas être seul dans ces moments. Il est tard. Reste. Il réfléchissait, tout autant que moi. Je me laissai alors tenter. Nous remîmes nos sous-vêtements respectifs et nous dirigeâmes vers sa chambre où, il n’y avait même pas une demi-heure, nous nous étions amusés. Cette fois, nous parlâmes. Longuement. Il s’ouvrit à moi, me confia les difficultés de son coming-out. Il avait été rejeté par ses parents, d’où sa vie chez sa grand-mère, veuve depuis des années. Cela semblait concordait avec ses dires d’un peu plus tôt dans la soirée. Puis ses problèmes de toxicité de ses petits amis, l’extrême violence de l’un d’eux à me donner des haut-le-cœur. Depuis, il ne vivait plus que de plans épars. D’épisodes d’une nuit, plutôt d’une vie. Il n’y croyait plus. Il prit ensuite soin de répondre à la question que je lui avais posée. « Que cherches-tu Dimitri ? L’amour ou le sexe ? ». Peut-être s’était-il fait sa réponse, à présent. Avec toi, là, seulement du sexe. Passionné, certes, mais du sexe. Cela me rassurait au plus haut point. Je n’y avais pas réfléchi, mais cela aurait été compliqué que nous tombions amoureux l’un de l’autre. Sa réponse clarifiait les choses. Puis, après s’être autant dévoilé, il attendit de moi que j’en fasse autant. Je détestais cette pseudo-obligation de me livrer, mais face à son regard, je fondis. Nous étions étendus sur le lit, à moitié nus. Lui sur le ventre, face à moi, les pieds en croix au-dessus de lui. Moi, sur le dos, les bras derrière ma tête, mettant ainsi en valeur ma musculature. Il m’inspirait confiance. J’inspirai alors longuement avec l’idée de rester vague. À peine eus-je commencé, que je ne m’arrêtais plus. Une vraie pipelette. À la fin de mon récit, de la découverte de mon penchant pour les hommes à l’acception de ma bisexualité, en passant par mon nombre raisonnable de rencontres d’un soir, de tous les sexes, je me tus. Étonné par ce vide en moi. Épuisé. Sans carapace. Nu.

Sa réaction se lut dans ses yeux. Il me comprenait. Il m’embrassa doucement. Avec passion. Ses doigts caressèrent ma joue. Il y mit la langue. Une langue attentionnée. Bienfaitrice. Je sentis alors son caleçon se tendre. Le mien aussi. Nous nous sourîmes, coquins. Et nous fîmes l’amour toute la nuit, comme si c’était notre dernière. Cela n’allait pas être le cas, mais à cet instant, qui aurait pu prédire une telle suite ? Un tel dénouement ?

Pour tout renseignement, contact privé, remarques, avis ou autre, je vous invite à m’écrire. N’hésitez pas, j’apprécie tous messages. J’espère sincèrement que vous prendrez plaisir à suivre cette histoire que j’en ai à l’écrire ! À bientôt.

Alex

eveilleur1999@laposte.net

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