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Chapitre -03 : Antoine
" Oh ne t'inquiète pas, ça m'est déjà arrivé aussi. Préviens-moi la prochaine fois, je viendrai peut être t'aider qui sait. "
Ces mots restaient dans ma tête depuis qu'il m'avait laissé là, devant le miroir des toilettes du premier étage. J'étais resté un peu con quand il m'a sorti ça, est-ce une blague ou alors était-il sérieux... je pouvais lui demander par message, mais ça ne sonnait pas trop bien dans ma tête... " Salut, au fait, tu étais sérieux quand tu me disais que si j'avais besoin tu viendrais m'aider à me branler ? " Ouais non, je risquais de passer d'une pour un mort de faim et de deux pour un con.
Ce mec me rendait vraiment dingue, il n'arrêtait pas de souffler le chaud et le froid avec moi et j'en étais d'autant plus excité par lui au fil du temps. J'en venais à me branler chaque jour en pensant à lui. Nous imaginant à une soirée ensemble, dansant ensemble et se rapprochant petit à petit pour s'enlacer, s'embrasser... S'éclipsant main dans la main vers un coin plus discret pour ôter nos vêtements un par un, se dévorant la bouche en même temps.
Puis s'allongeant l'un à côté de l'autre, se caressant doucement, moi déposant des baisers le long de son cou, de son torse, lui mordillant les tétons, puis embrassant son ventre, son nombril pour ensuite descendre sur l'aine, m'enivrant du parfum de son sexe dressé, n'attendant que ma bouche pour le sublimer, étant encouragé par ses soupirs. Puis je commence doucement à déposer mes lèvres sur sa verge, m'amusant à caresser avec ma langue les veines qui parcourent son membre, puis engloutissant sa queue au fond de ma gorge.
Lui me prenant la tête, me caressant les cheveux doucement, sans violence, sans bestialité, juste quelque chose de beau à partager. Puis l'on se met en 69, il commence à me faire une fellation pendant que ma bouche et ma langue partent découvrir ses belles fesses rondes. Je lui insère ma langue aussi loin que je peux, j'entends ses gémissements de plaisir. Je m'amuse à mordiller ses fesses tout en le préparant avec mes doigts.
Je le sens vibrer, haleter de désir, d'envie de me sentir en lui. Au bout d'un moment, je l'allonge doucement sur le dos, place ses jambes sur mes épaules et commence à m'avancer vers lui, me présentant pour m'insérer en lui. Ouf, j'ai du mal à m'imaginer la suite, car rien que ça me fait déjà juter. Il m'en faut peu peut-être, mais comme je l'ai dit, ce mec me rend vraiment dingue. Et la réalité me revient assez rapidement en tête.
À côté de ça, je n'arrive plus à le regarder dans les yeux quand je le croise à présent dans les couloirs, j'essaye même d'éviter de le croiser et c'est pas les petits clins d'oeil de Cyril qui vont m'aider à ça. D'ailleurs, un matin, Cyril me coince dans un coin pour me parler :
- Dis moi petite salope, tu n'aimerais pas qu'on refasse ça tous les deux, j'aimerai bien m'occuper d'autre chose que de ta bouche de suceuse...
- Mon cul n'attend que ça de vous professeur...
- Hum je vois que tu en demandes plus, je te contacterai quand ma queue voudra ton cul comme fourreau
Il me laisse seul, bien excité après ce qu'il vient de me dire quand une voix derrière moi me fait rapidement descendre de mon nuage.
- Tu baises avec ce mec ?
- Antoine... non je...
- Cherche pas d'excuse et réponds-moi...
- Ça m'est arrivé une fois oui et je n'ai fait que...
- Je ne veux pas savoir, t'es marié putain qu'est ce qui te prend...
- Qu'est-ce qui me prend ? T'es sérieux de me dire ça ? Le fait est que oui je suis marié, mais le mariage n'est pas une prison, mon mec est allé voir ailleurs et je ne vois pas pourquoi je ne ferais pas de même. Qu'est-ce que tu as contre ça ?
- Je pensais que tu étais différent.
- Différent de quoi putain ? Tu joues avec moi depuis le début et tu me dis ça ? Tu sais très bien ce que je ressens et tu préfères jouer ? Je... C'est bon je me casse, bonne journée.
La fuite, j'ai préféré ça que confronter ce regard me jugeant. Purée, mais j'ai le droit de me faire plaisir quand même... c'était quoi ça, une crise de jalousie ? J'avais les larmes aux yeux et je me sentais tellement sale... Cette façon qu'il avait de me regarder, c'est bien un regard d'hétéro ça à juger les sexualités différentes des siennes. Je me suis isolé dans une salle vide et me suis laissé tomber contre le mur pour me calmer.
Dix minutes plus tard, m'étant légèrement assoupi, j'ai senti une présence me prenant dans ses bras, me caressant les cheveux.
- Je ne te juge pas, je suis désolé, j'ai pas réfléchi... Je ne joue pas avec toi, je ne sais juste pas comment réagir avec tes avances, je ne sais juste pas ce que je veux, j'ai juste peur... je me sens bien avec toi, tu es quelqu'un qui rend heureux les gens et je ne veux pas que tu sois triste à cause de moi... Mais je ne pourrai pas répondre a tes attentes, je ne partage pas la même vision que toi du mariage et même si tu as vécu quelque chose de difficile en apprenant l'infidélité de celui que tu aimes, je ne pourrai qu'essayer de te réconforter et c'est tout.
Je me suis laissé bercer par sa voix, laissant couler mes larmes de fatigue. Je respire son odeur, j'entends son coeur battre, je sens ses bras m'entourer... J'ai tellement envie de l'embrasser, de le sentir près de moi. J'ai tellement peur de laisser aller trop loin mes sentiments pour lui...
- Arrête Antoine...
- Tu veux que j'arrête quoi ?
- Arrête d'être si adorable avec moi...
- Ça je ne peux pas, j'aime quand tu souris, quand tu fais rire les gens. J'aime ta personnalité rayonnante.
- Si tu restes trop près de moi, je vais me consumer et je ne sais pas si je m'en remettrai...
Il pose son regard sur moi, m'attrape la tête et me dépose un bisou sur le front.
- SI c'est ce dont tu as besoin, d'accord.
Je le vois se lever, avancer vers la porte puis s'arrêter avant de passer le seuil. Il se retourne vers moi, je sens qu'il veut me dire quelque chose, mais il se ravise au dernier moment et me laisse seul dans cette pièce. Et seul, c'est aussi comme ça que je me sens à l'intérieur.
Je me relève comme je peux, engourdi pour avoir été par terre si longtemps, le crâne douloureux d'avoir pleuré. Le laisser partir avait été le meilleur choix possible, je ne pouvais pas rester amis avec lui sous peine de créer des sentiments trop fort. Et puis, il ne restait que deux mois avant la fin de cette scolarité et ensuite on débuterait notre stage de quatre mois. Je pourrai enfin me changer les idées en retournant travailler un peu. Il fallait juste que je garde mes distances avec lui maintenant.
Enfin, c'est ce que je pensais, cette résolution n'a tenu qu'une semaine. Le vendredi d'après, nous avons reçu nos affectations de stage, j'allais passer quatre mois entiers dans le même bâtiment que lui... Pourquoi le sort s'acharne ? En voyant ça, mon portable vibre pour m'indiquer un message d'Antoine : " Salut, désolé de t'envoyer ce message, mais apparemment on va être au même endroit pour le stage. Je sais que c'est égoïste de ma part de te dire ça, mais je suis content, on va pouvoir se voir encore et manger ensemble les midis si ça te tente... "
Évidement que j'en ai envie, évidemment que je suis heureux d'apprendre ça... Putain je vais pas m'en sortir moi. Je m'empresse de lui répondre : " Hey ! Oui j'ai vu. C'est cool. Ne soit pas désolé, ça va mieux. Oublie ce que j'ai dit la semaine dernière, j'étais juste trop fatigué... J'ai hâte d'être en stage maintenant ! J'en peux plus des cours ! "
" Ouais, je le dis souvent à ma collègue aussi ! Vivement la fin. "
" J'espère qu'elle te fait un gros câlin pour te réconforter quand tu lui dis ça ! Au pire des cas, je t'en ferai un ! "
J'ai pas eu de réponse de suite, je crois que j'étais allé un peu loin en disant ça. Mais qu'est ce qui m'a pris d'être encore entreprenant alors que j'avais dit que ça irait bien... Je ne sais pas me retenir ou quoi ? Je profite de mon après-midi de libre pour me reposer chez moi. Dormir, ça me permet au moins d'être au calme pendant quelque temps, de ne pas réfléchir... ça fait du bien.
Au réveil, un message étrange m'attendait :
" Ouais non, il ne vaut mieux pas ou j'en connais une qui ne serait pas trop d'accord. Mdr, elle n'aime pas qu'on m'approche, homme ou femme. "
Homme ou femme ? Euh, attend ça veux dire quoi ça ? Une femme jalouse des hommes et des femmes ? Ça veut dire qu'une chose ça ou je me fais des idées ? Ça me rester en tête en tout cas !
À suivre...
Matiti Yah
yah.matiti@gmail.com
Autres histoires de l'auteur : Ma (Dé) Formation