J'étais au chômage depuis un moment. J'avais répondu à plusieurs offres, mais sans succès jusque là, pour diverses raisons, pas toujours compréhensibles. Je n'avais pas de réelle spécialité, mais je ne suis pas stupide, suis ouvert à beaucoup, flexible. J'étais encore jeune. J'étais confiant. Je savais que je finirais par trouver.
Je fus une nouvelle fois convoqué pour un entretien. À force de répondre à de nombreuses annonces, au moment de l'invitation, je ne savais plus très bien pour quel job c'était. Mais j'acceptais toujours et m'y rendais. Cette fois, au dernier moment, je recherchai l'annonce pour savoir quand même plus ou moins sur quel pied danser. L'annonce était cependant assez vague. L'intitulé était " Accompagnateur ". L'annonce parlait du milieu des affaires. Il fallait un permis de conduire. De la flexibilité dans les horaires. Accepter de travailler en soirée, la nuit, le weekend. Avoir une bonne présentation.
Je me rendis à l'adresse indiquée. Le quartier m'étonna un peu. Pas un quartier d'affaires. L'immeuble me surprit aussi. Une maison de maître, cossue, mais sans enseigne ou indication d'appartenance à une société. On m'avait précisé de sonner à la sonnette numéro un. Ce que je fis. Un signal sonore retentit et la porte s'ouvrit mécaniquement. J'entrai dans le hall, long, froid. Deux marches de marbre vers le niveau des portes et de l'imposant escalier de bois. Je n'eus que le temps de fermer la porte derrière moi et jeter un rapide coup d'oeil à l'environnement. C'était le genre de maison spacieuse avec un rez-de-chaussée composé d'un long hall et de trois grandes pièces en enfilades, souvent avec un petit office au fond du hall et parfois une véranda derrière la troisième pièce.
La première porte de droite s'ouvrit immédiatement, un homme y poussa sa tête, me disant : " Par ici, je vous en prie ". Je montai les deux marches de marbre et passai la porte qu'il me tenait ouverte. Il la referma immédiatement derrière moi et me tendit la main. Je lui donnai la mienne pour le saluer. Un homme plus âgé que moi, la chevelure encore abondante, mais grise, les traits marqués par l'âge, mais encore agréables. Pantalon gris, veston marine, chemise bleue d'un imprimé fleuri très discret. Sourire poli. " Enchanté ", me dit-il. " Asseyez-vous ", ajouta-t-il en me montrant une chaise. Elle faisait face à un vaste bureau ancien en bois. Il le contourna et s'assit à son tour dans son fauteuil tournant de cuir noir. Sur le bureau, un pc portable, un stylo, un bloc. Rien d'autre. La pièce est d'ailleurs très vide. Rien que le bureau, le fauteuil et deux chaises. Un lampadaire dans un coin. C'est tout. Ni garnitures, ni meubles, ni objets pratiques. Des murs blanc cassé. Du parquet. Ambiance sobre, mais pas trop froide grâce aux boiseries, et à la sympathie contenue qui émane malgré tout de l'homme qui me reçoit.
Il consulte son PC, confirme mes coordonnées, puis reprend point par point les quelques détails de l'annonce pour confirmer que je suis bien disposé à accepter les caractéristiques du job.
Il m'expliqua ensuite que le but était d'être au service d'hommes d'affaires, souvent étrangers, souvent en déplacement dans le monde entier et de passage dans notre ville pour une ou plusieurs réunions. Il fallait les accueillir à la gare ou à l'aéroport, les véhiculer dans la limousine mise à leur disposition, les accompagner à leurs lieux de réunion, leur hôtel, éventuellement partager leur repas, peut-être leur conseiller un restaurant, ou les suivre ou les accompagner dans une ou l'autre activité qu'il souhaiterait. Eventuellement leur proposer des distractions en dehors de leurs réunions de travail. Il s'agissait d'être toujours impeccable et correct, discret, mais efficace, avoir le sens de l'initiative, de l'ouverture, de la flexibilité etc. etc.
Je n'avais jamais entendu parler d'un job pareil. Mais a priori, cela semblait intéressant. La flexibilité horaire semblait effectivement importante, mais j'étais célibataire. Je m'en accommoderais. Après tout, souvent, je m'ennuyais le soir chez moi. La rémunération de départ était correcte. Comme toujours, on laissait vaguement entrevoir la possibilité d'une augmentation par la suite, mais sans se mouiller. De toute façon, ce serait mieux que le chômage. Je n'avais rien à perdre. Tout à gagner. Je devrais juste peut-être me racheter un ou deux costumes.
Mon interlocuteur était très professionnel, mais par moments bizarre.... Il lui arrivait de stopper la conversation, de me regarder fixement. De bas en haut. Il quitta un moment son siège, tourna autour de moi, me regardant encore. Un moment, debout devant moi toujours assis, il me dit " regardez-moi dans les yeux ", puis " souriez ". C'était étrange, mais je m'exécutai.
En m'interrogeant, au fur et à mesure, il avait pris des notes sur son PC. Après un moment, il referma l'écran et me dit " Nous allons passer à côté, pour vérifier les aspects physiques ". J'étais un peu interloqué. " Je ne suis pas très sportif " lui répondis-je bêtement. " C'est pas le problème " répondit-il, très souriant " Enfin, pas tout à fait ". Il m'ouvrit la double porte qui donnait dans la deuxième pièce de l'enfilade. " Venez ", dit-il. Je passai la porte qu'il referma derrière moi. La pièce était très similaire à la précédente. Pas de fenêtre. Une porte de vitrage opaque dans le fond, vers une troisième pièce. Deux chaises contre le mur près de la porte. Contre le mur de droite un petit meuble. Contre le mur de gauche, entre les deux portes percées dans chaque coin, un grand écran gris clair suspendu, trainant sur le sol. Comme dans certains studios photo.
" Cela ne vous dérange pas que nous prenions quelques photos ? " demanda-t-il. " Les hommes d'affaires pour qui nous travaillons sont riches, donc capricieux. Certains veulent voir auparavant qui va les accueillir à l'arrivée, etc. Vous comprenez ".
" Oui, oui, pas de souci " répondis-je. Je ne m'attendais pas à cela et je ne comprenais pas vraiment. Mais je me dis que si on passait déjà à cette étape, c'est que j'avais des chances de décrocher le job. Et de toute façon, j'étais prêt à beaucoup pour enfin pouvoir retravailler.
" Placez-vous au milieu " dit-il. Il avait pris un appareil photo dans le petit meuble et commençait à viser. Une espèce de shooting commença. Il me disait que faire, comment me positionner, de tourner, sourire, etc.... J'avais cru au départ qu'il ne prendrait qu'un ou deux clichés très neutres. Je m'étonnais donc de tant de recherches. Mais c'était amusant. Il faisait cela de manière rapide et sympathique. Je me sentais mis en valeur. Je m'amusais.
Il me demanda d'ôter cravate et veston. Je les déposai sur une chaise et le shooting continua.
" Vous pouvez enlever les chaussures " dit-il ensuite ? " ça donne parfois une meilleure silhouette ". Je chassai mes mocassins sous la chaise.
Puis il déposa un instant l'appareil, s'approcha de moi, très près, me prit le menton, me dévisagea. " Regardez-moi droit dans les yeux " dit-il. " Ne bougez plus. Plus du tout ". Il reprit son appareil et prit des gros plans de mon visage. D'un geste de la main, il rectifia encore la position de mon visage. " Ouvrez-un peu la bouche... Ok... ". Il passa une main dans mes cheveux, comme pour me décoiffer un peu, me photographia encore de près. " Sortez un peu la langue ". Je m'exécutais sans discuter. Tout allait vite. Pas le temps de réagir. Mais c'était bizarre tout de même. Il déposa encore son appareil et revint à moi. D'un geste rapide que je ne vis pas venir, il tira ma chemise de mon pantalon puis en détacha trois boutons et l'ouvrit sur mon torse, que j'ai lisse, pas du tout poilu, mais légèrement bronzé en l'occurrence. Le chômage laisse le temps de profiter de tous les moments de soleil.
" Je vais vous demander quelque chose " dit-il. " A vous de voir, si le job vous intéresse... ". Certains hommes d'affaires vont assez loin dans leurs caprices. On ne comprend pas toujours pourquoi. Mais il faut être flexible et ne pas poser trop de questions si on veut de la clientèle. Pouvez-vous retirer vos chaussettes... et le pantalon ?". Je restai interloqué. " Vous pouvez refuser, bien sûr, auquel cas, nous en resterons là ". Je compris que cela signifiait " ... auquel cas, pas de job ". J'eus une dernière hésitation, puis sans répondre, je retirai mes chaussettes que je mis doucement dans mes chaussures. Face aux chaises, je détachai ma ceinture, ôtai mon pantalon, et le remis dans ses plis pour le déposer sur la chaise. Je revins au centre, mes jambes légèrement velues nues, la chemise entrouverte et pendouillant par-dessus mon boxer. Je n'avais évidemment pas prêté attention au choix de celui-ci. Il était bien sûr propre du matin. Assez classique, gris bordé de noir, souligné en son centre par deux coutures verticales qui soutiennent bien le sexe et le gardent plus ou moins dressé vers le haut.
L'homme me conseilla encore quelques positions et prit ses clichés. Puis il vint encore à moi, souleva mes pans de chemise, regardant mon caleçon, devant, derrière. Je me sentais gêné, n'osait rien dire et commençait quand même à me demander où j'étais vraiment. Il acheva de déboutonner la chemise, dénudant tout mon torse, écartant le haut (pour regarder mes tétons ?) et continua le shooting. " Tombez la chemise " m'ordonna-t-il sans cesser de photographier. Sans réfléchir, j'obéis. Il photographiait toujours, tournait autour de moi, zoomait sur tous les niveaux de mon corps. Je n'en revenais pas de ce que j'étais en train de faire. Mais en même temps, cela m'excitait. Cela avait déjà fait partie de mes fantasmes d'être l'objet d'un shooting, plus ou moins dénudé....
" Asseyez-vous un instant sur le sol " dit-il. Je le fis et il vint s'asseoir à mes côtés, déposant un moment son appareil.
" Vous savez... " dit-il, " ... de nos jours, avant tout entretien d'embauche, on fait un petit tour sur les réseaux sociaux pour mieux cerner les profils convoqués. En l'occurrence, pour tout vous dire, pour satisfaire ou attirer un certain type de clientèle, nous recherchions un profil laissant penser que la personne était susceptible, dans sa vie privée, d'avoir des relations intimes avec des hommes. Nous ne nous sommes pas trompés ? ". " Non ", dis-je, montant d'un cran dans l'étonnement " effectivement, je suis gay ". " C'est bien " répondit-il en se relevant. " Pour certains clients, c'est une exigence ". " Ah... " rétorquai-je, toujours naïf.
" Debout " dit-il. " Aussi, comprendrez-vous qu'ils veulent tout voir ". Il ajouta cela très rapidement, passant derrière moi, me descendant mon boxer jusqu'aux genoux puis me faisant tourner sur moi-même pour fixer mon sexe ! Là, j'étais scié ! Mais tout avait été si vite !
Et tout à coup, en quelques secondes, je compris pour quel genre de job j'étais en train de postuler. Accompagnateur... accompagner... escorter. J'étais en train de passer un entretien pour devenir une espèce d'escort boy de luxe au service d'hommes d'affaires fortunés. Un très bref instant, je fus pris de panique. Je pensai à m'enfuir, tout laisser tomber. Mais je n'eus pas le temps de réfléchir davantage, car mon interlocuteur, non content de reluquer mon anatomie, se permit tout aussitôt de me toucher. Sans aucune gêne, il soupesa mes bourses et fit un peu balancer mon sexe en s'exprimant. " Pas mal ", dit-il. J'étais plutôt content du compliment, mais je me demandais quand même comment tout cela allait évoluer. Il tourna encore autour de moi, touchant mes fesses. " Pas mal, pas mal ", dit-il encore. " Je pense déjà à plusieurs clients qui vont aimer ". " Retirez le caleçon complètement ". Contre toute attente, je m'exécutai sans discuter, au lieu de me rhabiller et de m'encourir, comme la raison l'aurait conseillé. Mais je ne raisonnais plus. J'étais pris par la surprise. Mais aussi par l'excitation. Je sentais bien que dans toute cette histoire, quelque chose me plaisait, m'attirait. J'avais souvent fantasmé sur des hommes plus âgés, bien sapés, qui m'auraient gentiment dominé...
A peine eus je déposé le caleçon sur la chaise que l'homme recommença à me mitrailler avec son appareil photo, ne se privant pas de gros plans sur toutes les parties de mon corps. Je laissais faire. " Une belle petite érection, peut-être ? " demanda-t-il. Sans me faire prier davantage, je me mis à m'astiquer l'engin pour lui faire prendre du volume, ce qui ne tarda guère. Je continuais à lui obéir, prenant toutes les poses qu'il me demandait, lesquelles devenaient de plus en plus provocatrices. Il me demandait de brandir mon sexe, de cambrer les fesses, de les écarter, de me toucher les tétons, sortir la langue, me masturber, décalotter etc.
Puis tout à coup, il s'arrêta, rangea son appareil photo dans l'armoire. Il ouvrit une des portes latérales qui s'avéra être un placard et y prit une sortie de bains, qu'il me tendit. " Tenez, passez ceci en attendant ". En attendant quoi, je l'ignorais. " Asseyez-vous. " Je passai le peignoir et m'assis sur la deuxième chaise, tétanisé, mais excité. Il repartit dans son bureau, fermant la porte. Je l'entendis parler au téléphone, mais sans distinguer le contenu de la conversation.
Il revint et me demanda " Vous avez du temps devant vous aujourd'hui ? ". " Euh... oui ", répondis-je timidement, ne sachant pas de combien de temps il s'agissait. Mais effectivement, je n'avais rien de prévu. " C'est bien, comme ça on peut continuer les tests. Jusqu'à présent, c'est très bien. Mais il faut aller jusqu'au bout ". Ce langage peut clair m'inquiétait un peu, mais cette inquiétude ajoutait à mon excitation. " En attendant, ce serait bien que vous preniez une douche pour être parfaitement clean ". Clean pour quoi faire, je l'ignorais. " Venez me dit-il ". Il ouvrit la seconde porte latérale. Je le suivis. Nous passâmes dans le fond du hall puis dans la petite pièce du fond qui s'avérait être une salle de bains. " Commencez " dit-il, je reviens. Et il sortit. Comment ça, je reviens ? Il va m'assister dans ma douche ? Ou encore me photographier ? Pourtant, il a parlé d'être clean, pas de faire de nouveaux clichés. Je restai obéissant néanmoins.
Au point où j'avais laissé aller les choses, je n'avais plus trop le choix, me semblait-il. Je retirai la sortie de bain, entrai dans la baignoire, fermai la demi porte vitrée, ouvris les robinets de la douche et commençai à me laver. Mon érection qui était un peu retombée reprit de plus belle une fois que je fus nu sous l'eau chaude. Je n'arrivais pas à raisonner sur ce qu'il se passait. Quelque chose me disait que je faisais une connerie, mais une force plus puissante me contraignait à rester, à obéir. Il revint, entrant sans s'annoncer, avec un objet oblong à la main. " Mmm... " fit-il en admirant mon érection. Il déposa d'objet, ressortit, revint avec son appareil photo et prit encore quelques clichés, surtout des gros plans de mon érection sous le flux d'eau. On m'aurait dit une heure auparavant ce qui allait se passer, jamais je ne serais venu. Mais là, pris par surprise dans l'action, je laissais faire et, pire, je sentais que j'aimais cela. Et il ressortit encore et revint sans son appareil, reprit l'objet et dit " Bon... l'heure tourne... voyons la suite ". Il enleva son veston, retroussa ses manches, coupa les robinets, dévissa le pommeau de la douche et le remplaça par l'objet qu'il avait en main et qu'alors je ne connaissais pas du tout. Il rouvrit les robinets. L'objet long était percé, laissait passer l'eau. Il contrôla la température, ajusta les robinets puis me dit " Tournez-vous. Les mains sur le bord, la ". Comme je ne comprenais pas de suite, il me fit comprendre d'un geste que je devais m'appuyer contre le bord latéral de la baignoire, les pieds au milieu de celle-ci, ce qui signifiait que je présentais mon postérieur. Le temps que je comprenne, il avait déjà enduit son objet de savon. Il mit une main sur ma fesse droite, tirant un peu pour entrouvrir la raie, de l'autre il introduisit l'objet doucement dans mon anus. Je lâchai un souffle proche du gémissement. Rapidement, je sentis mon ventre se remplir d'eau tiède. " Retenez-vous un instant " dit-il. Puis il me montra le wc et dit " ici ". Je m'assis sur le pot, le sexe toujours tendu, honteux et gêné, mais tout allait si vite. Et mon coeur battait, rythmé par mon excitation. " Quand vous n'en pouvez plus, vous lâchez ". Quelques secondes encore et je me vidai l'intestin dans un bruit de douche explosif. Devant cet inconnu qui me regardait, impassible, professionnel. " Ok, debout " dit-il. Avec une lingette humide, il m'essuya rapidement le cul. " Reprenez la pose dans la baignoire " me dit-il. Je me repenchai sur le bord. Par trois fois, il me remplit d'eau puis me dit de me vider, sur place, dans la baignoire qu'il rinçait aussitôt. Ce type me regardait donc le cul en l'air, le couilles pendantes, en train de gicler du cul de l'eau de plus en plus propre. C'était humiliant. Je ne bandais plus. Mais cette humiliation m'excitait néanmoins. Mon esprit était embrouillé. Je n'arrivais même plus à me demander pourquoi on me faisait subir cela et pourquoi je laissais faire. En même temps, ces allées et venues de la canule dans mon rectum et la sensation de l'eau tiède qui s'en échappait me faisait pousser de très légers gémissements. Je m'étonnais moi-même de réagir ainsi à un tel traitement. J'avais honte. Mais avec le recul, je dois bien admettre que quelque part, j'aimais cela.
" Ok, c'est bon " conclut-il après le quatrième rinçage. " Tenez ", ajouta-t-il en me donnant une serviette, m'invitant ainsi à sortir de la baignoire et à me sécher. Il restait planté devant moi, me regardant m'essuyer les bourses et l'arrière-train. Puis il me rendit la sortie de bain que j'enfilai pendant qu'il faisait retomber les manches de sa chemise et remettait son veston. " Venez " dit-il, me réemmenant dans la pièce d'où n'ou venions. " Encore un instant " ajouta-t-il en me montrant la chaise. Je me rassis. Il se dirigea vers son bureau, mais à ce moment la sonnette de la porte d'entrée retentit. " Oh, déjà, il a été rapide " dit-il en interrompant son mouvement. " Venez " fit-il en se dirigeant vers la porte vitrée du fond, vers la troisième pièce. Je le suivis. Cette pièce était à nouveau peu meublée. Une chaise contre un mur et au milieu, un grand lit, rien qu'un sommier et quatre pieds, sans montant, recouvert seulement d'un drap blanc, immaculé, bien tendu, c'est tout. Il ferma les stores de la fenêtre qui donnait sur un petit jardin mal entretenu. " Donnez... " dit-il, en me faisant comprendre que je devais ôter le peignoir, qu'il emporta. " Couchez-vous sur le dos et faites de votre mieux " conclut-il en souriant. Je me couchai pendant qu'il ressortait. Je n'avais pas encore bien compris. Instinctivement, je m'astiquai un peu la queue, sans trop savoir pourquoi. J'entendis qu'il allait ouvrir la porte d'entrée, disait bonjour à quelqu'un. Très peu de temps après, la porte s'ouvrit. Je ne vis que le bras de mon interlocuteur qui ouvrit puis referma la porte après y avoir laissé entrer un homme.
L'homme pouvait effectivement faire partie du milieu des affaires. Il portait un complet trois-pièces gris, avec cravate et chaussures vernies. Dans son costume, vu du lit ou j'étais couché, il avait l'air grand et musclé, un peu ventru tout de même. La cinquantaine, grand maximum, une chevelure encore drue, coupée courte, coiffée vers l'arrière. Seules les tempes étaient grisonnantes. Je m'apprêtais à dire bonjour, mais, comme il ne disait rien, je me tus aussi. Il me regarda, sans réaction, sans un sourire. Je me doutais vaguement de ce qui allait pouvoir se passer à présent. Mais à cet instant précis, j'étais plutôt encore dans la honte d'être ainsi exposé, nu, face à un inconnu. J'avais laissé retomber mes mains le long de mon corps. Je n'avais qu'une demi-érection. L'homme resta un instant debout à me regarder. Mais sans croiser mon regard. Ses yeux semblaient rivés à mon sexe. Il s'agenouilla sur le lit, posa une main sur ma cuisse droite, remonta doucement, me caressa les bourses, puis empoigna mon pénis, qui recommença dès lors à durcir. Il fit quelque va et vient qui confirmèrent mon érection. Il se releva, ôta son veston qu'il posa sur la chaise, chassa ses chaussures sous la chaise, puis vint se recoucher à moitié à mes côtés, appuyé sur un coude. De sa main libre, il me caressait tout le corps, revenant régulièrement à mon sexe. Puis se pencha, sortit la langue et me lécha doucement les bourses et le pénis. Il ne montait pas jusqu'au gland, qui commençait à mouiller, ne suçait pas non plus, comme si cela lui faisait peur. Il ne regardait jamais mon visage. Il me lécha un peu les tétons, puis encore le sexe, me caressa encore, puis se dressa sur les genoux. Il était encore bel homme pour son âge. Pas un modèle de magazine, mais assez bien conservé. Les traits un peu usés, mais les traces d'un homme, sexy, quand il était jeune. Et costaud. Il me plaisait assez.
J'étais encore un peu inhibé par le côté spécial de la situation, mais ce qu'il me faisait ne me déplaisait pas. Lui-même ne me déplaisait pas, au contraire. J'aurais voulu voir son corps, mais ne je savais pas si je devais juste me laisser faire ou si je pouvais prendre des initiatives. On ne m'avait rien expliqué. Je ne connaissais pas les habitudes. J'ignorais ses intentions, ses désirs. Il était muet comme une tombe et ne laissait rien paraitre de ses émotions. Après un moment, il détacha sa ceinture, descendit un peu son pantalon, découvrant un slip bleu marine, pas très moderne, mais marqué d'une bosse qui laissait supposer une belle érection. Il détacha le petit gilet de son trois pièces et remonta sa chemise, découvrant un ventre un peu gras, un nombril entouré de poils bruns, drus, mais doux en apparence. Tenant sa chemise soulevée d'une main, il prit ma main de son autre main et la porta à son ventre. Je le caressai. Je regardais son visage, mais ses yeux restaient rivés sur ma main qui caressait son ventre. Instinctivement alors, je laissais descendre ma main et touchai son sexe par-dessus son slip. Le slip était en coton doux. Le sexe était bien dur. Il ouvrit enfin la bouche pour dire " Yeah... ". C'était déjà ça. Il approcha son corps de mon visage. Je me dis alors que je devais sans doute agir. Je pris mes deux mains et fit descendre son slip doucement, aussi bas que je pouvais, ce qui n'était pas simple dans sa position. Il restait à genoux, les mains tenant sa chemise vers le haut. Je vis surgir un sexe épais, décalotté par l'érection, un gland bien rond, violet, une touffe pubienne abondante qui se mêlait à la toison de son bas ventre. Il lâcha un souffle. Je relevai la tête, sortis la langue. Il ne me regardait toujours pas. Ses yeux ne quittaient pas son bas-ventre. Je m'approchai, léchai le bas de sa tige. Son sexe sentait bon le propre, la fraicheur d'un lavage tout récent. Puis d'un seul coup, sans plus réfléchir, j'engloutis les trois quarts de son sexe d'une seule fois dans ma bouche. " Ooouhhh " lacha-t-il.
Et je suçai, suçai, suçai, tant que je pus. Il respirait fort, mais ne s'exprimait plus davantage. Quand je m'arrêtai un instant, pensant reprendre après avoir repris ma respiration, il me surprit en changeant brutalement de position. D'un mouvement rapide, fort et décidé, il me retourna puis releva aussitôt ma croupe pour me mettre en levrette. J'en fus très surpris, presqu'effrayé. Mais déjà je sentis sa main sur ma rosette, caressante. Je sentis ensuite sa respiration tout près de mon anus, je sentis son souffle, mais sans contact. Il fit alors un mouvement que je ne compris pas tout de suite, puis je me rendis compte qu'il s'était penché pour saisir un préservatif et un tube de gel qui étaient au pied du lit, du côté qui était derrière ma tête, de sorte que je ne les avais pas vus. Je l'entendis mettre la capote, s'enduire de gel. Puis il m'en enduit l'anus, abondamment, brutalement. Il avait les mains fortes, les doigts épais, qui me firent déjà des sensations quand ils pénétrèrent mon anus pour y faire entrer le gel. Je savais ce qui m'attendait. J'avais un peu peur de sa brutalité, vu de plus l'épaisseur de son sexe. Je pensais à me concentrer pour m'ouvrir au mieux quand il me surprit à nouveau. Avec sa force, il me retourna de nouveau d'un geste rapide, me remit sur le dos, m'écarta les jambes, fixant mon sexe tendu, mon anus ouvert et brillant de gel. Il avait un côté ridicule avec sa cravate, son gilet ouvert, sa chemise relevée qui retombait de moitié, son slip et son pantalon sur les genoux. Mais la splendeur de son sexe tendu, au milieu de ce tableau bizarre, excusait tout. Il lâcha un " Mmmmhhh " venu du fond de sa gorge. Il tira sur mes jambes pour me rapprocher, les poser sur ses épaules et me relever la croupe. Cela tombait bien. J'adorais cette position. Il laissa une main sur mon mollet droit, de l'autre, il saisit sa queue, pour la porter à mon anus. Contrairement à mes craintes, il ne se fit pas brutal. Il poussa doucement, doucement son gland. De mon côté, je poussai également pour me dilater le sphincter et le rejoindre. Il m'arracha malgré tout une petite grimace de douleur au moment de passer l'endroit le plus étroit, mais elle fut aussitôt suivie d'un long gémissement quand je sentis son sexe me pénétrer tout au fond. Ce gémissement eut tout de même l'heur de provoquer chez lui un petit sourire et de lui faire dire un petit " Aahh... ", à peine audible.
Et le va-et-vient commença, puissant, profond, intense. Ses estocades étaient irrégulières. Je passais du gémissement au silence, du râle au couinement, de la respiration haletante au cri perçant. Je jouissais déjà. Pas encore d'orgasme. Pas d'éjaculation imminente. Mais la jouissance de l'intérieure, profonde, un peu femelle. De son côté il ne semblait pas s'intéresser à moi. Il regardait toujours son sexe aller et venir. Sa respiration était forte, bruyante, mais assez régulière. Cela dura longtemps. C'était bon. Epuisant mais bon. Il semblait ne jamais devoir jouir, vouloir continuer ainsi sans s'arrêter. Ses réactions ne s'intensifiaient pas. Ne faiblissaient pas. Il continuait, courageusement, patiemment, agréablement. C'était un endurant. Puis d'un seul coup, il me fit peur. Sans que rien ne l'annonce, il poussa tout à coup un cri énorme, effrayant, tirant sur mes jambes pour rester au fond de moi, il devint extrêmement pâle, claqua des dents, secoué de spasmes. Cela fut bref, mais énorme. Je n'avais jamais vu un gars jouir comme cela. Je crus un instant qu'il faisait un malaise, qu'il mourait. Mais non. La jouissance retomba aussi rapidement qu'elle avait surgi. D'un seul coup, il reprit son aspect normal. Il se relâcha, laissa retomber mes jambes sur le matelas, de sorte que, rapidement, son sexe ramolissant sortit de mon anus. Mais, contre toute attente, il n'y prêta pas attention. Il préféra s'occuper de moi. Je n'avais pas eu le temps de réfléchir, mais j'aurais plutôt cru qu'il allait me planter là une fois qu'il avait eu ce qu'il voulait. Or, il saisit mon pénis et s'appliqua à un délicieux va et vient, vigoureux, mais doux. Et efficace. La jouissance anale qui avait été brutalement interrompue remonta rapidement dans mon pénis. Elle alla crescendo grâce à son habileté. Sans précipitation, il m'amena au sommet. Je poussai un dernier cri, quelques râles, soulevai malgré moi mon torse et me vit gicler plusieurs fois sur mon ventre. Enfin, je le vis réellement sourire, content de lui. Mais ce fut très bref. Alors que j'étais encore un peu dans le gaz post-orgasmique, il avait rapidement lâché mon corps et quitté le lit tant bien que mal, avec son pantalon et son slip entre genoux et chevilles. Il retira enfin la capote gorgée de sperme qui tenait toujours à son sexe détendu et la posa sur le lit. Il se baissa pour fouiller dans la poche de son pantalon. Il avait l'air ridicule dans cette position qui relevait ses fesses un peu vers moi, des fesses que je n'avais pas encore vues, un peu hâlées, poilues comme son ventre, et bien charnues. Il prit dans sa poche une mini-pochette avec une lingette humide et se nettoya le gland. Il emballa la capote dans la lingette et déposa le tout sur le bord du lit, se recalotta puis se reculotta, rentrant bien sa chemise. En boutonnant son gilet, il remettait ses chaussures. Puis il enfila son veston. En une minute trente, il était impeccable, net, sérieux. Je me dis que c'était la première fois de ma vie que je me faisais prendre par un homme qui n'avait enlevé ni sa cravate, ni ses chaussettes. Il me fit un signe discret de la main, une ébauche de sourire et sortit. J'entendis des portes, plus aucune parole, puis mon interlocuteur initial vint pousser sa tête dans la porte vitrée et me dit " rafraichissez-vous rapidement, rhabillez-vous et venez me retrouver dans mon bureau ". Le ton faisait comprendre qu'il ne fallait pas traîner. J'allai donc rapidement à la salle de bains, emmenant la capote dans la lingette pour la poubelle, me lavai vite le ventre, l'anus, le sexe, me séchai en revenant dans la deuxième pièce, me rhabillai sans remettre la cravate, pris mon veston et revint dans le bureau. " Asseyez-vous encore un instant " me dit l'homme aux cheveux gris. " C'était très bien, bravo. Je crois qu'il était très content, et vous avez bien assuré. Un mélange de discrétion et d'initiatives. Bien. " Voyant que le restais interloqué, il ajouta " il y a des spycams dans les spots. Mais ne vous inquiétez pas. Discrétion assurée. On ne fait ça que pour les tests. Le client connaît les conditions. Il paie moins cher. En situation de croisière, on ne fait pas ça. Sauf demande expresse du client, mais alors c'est avec un gros supplément et accord préalable de l'accompagnateur ". Il n'aurait donc jamais fini de m'étonner. Il nous avait suivi à l'écran de son ordinateur... J'aurais aimé revoir cela, mais je n'osai pas demander. " Donc je pense bien que cela ira " continua-t-il. " Ce sera un contrat à l'essai au départ pour la forme, mais normalement pas pour longtemps. Vous pouvez commencer quand ? ". Je ne répondis que par un " euh... ". Je n'avais pas encore eu le temps de réfléchir si j'allais vraiment accepter ce job. C'était quand même spécial, c'est le moins qu'on puisse dire... Voyant mon hésitation, il dit " C'est un contrat à l'essai, qu'est-ce que vous risquez ? Mais à mon avis, mignon et doué au lit comme vous l'êtes, les clients vont se le dire et vous resterez ". Il réussit à me flatter. " Ok ", dis-je... " Lundi prochain " ? " Je vous inscrits sur notre site, avec photos en MP seulement pour commencer. Dès que j'ai une demande, je vous appelle ". " D'accord... " dis-je. En disant " Parfait ! ", il se leva et me tendit la main. " Excusez-moi, mais j'ai bientôt un autre rendez-vous, le temps de ranger la salle de bains, refaire le lit... ". " Oui, oui, bien sûr... ". Je lui serrai la main, renfilai mon veston, le suivit vers le hall et la sortie. " A bientôt " dit-il, " Oui, au revoir ", répondis-je en passant le seuil. La porte s'était refermée derrière moi. Je fis quelques pas puis m'arrêtai, comme pour reprendre mon souffle. C'était plutôt pour reprendre mes esprits. En enroulant ma cravate qui était restée chiffonnée dans ma poche, je fus pris de panique. Que venais-je d'accepter là ? Etais-je devenu fou ? J'avais perdu les pédales... Puis en respirant et faisant quelques pas lents, je me dis que j'avais aimé ça, que j'aimais les hommes, que j'allais être plutôt bien payé... Je repris de l'assurance et marchai, me demandant tout de même ce que j'allais raconter à mon entourage quant à mon nouveau job.
Distrait par ces pensées, je faillis bousculer un passant qui venait dans l'autre sens. " Oh, pardon " dis-je à l'homme que j'avais effleuré ". " C'est rien " dit-il. Un homme de mon âge à peu près, plus petit, plus trapu que moi, des cheveux blond foncé bien taillés, une barbe quasi tout à fait rousse aussi bien taillée, comme j'adore. Un physique plus qu'agréable qui provoqua chez moi une légère émotion. Je le regardai continuer son chemin dans l'autre sens. Il portait un blazer gris clair sur un pantalon gris foncé, une petite cravate très discrète. A la main, il avait une petite farde. Je repris mon chemin, puis eus un flash ! Ce type était peut-être bien le candidat suivant que mon interlocuteur avait évoqué ! Je me retournai, traversai la rue pour mieux le regarder. Quand il eut encore fait quelques pas, regardant les numéros des portes, je le vis sonner à la porte de la maison cossue que je venais de quitter. Je ris intérieurement, me demandant si ce gars avait la moindre idée de ce qui l'attendait. Puis je l'imaginai nu devant l'objectif, puis le cul dressé dans la baignoire, puis étendu sur le lit immaculé, puis bandant et gémissant. Ces pensées firent naître une nouvelle érection. Il était vraiment trop mignon. J'espérais bien que nous deviendrions collègues !
Martin Tche
Martin_Tche@outlook.be
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