J'arrivais au nouveau pénitencier central. Après toutes les formalités administratives liées à mon embauche, après quelques rendez-vous avec des responsables et ma hiérarchie, j'ai été présenté à Jonathan, un collègue expérimenté que je suivrai en permanence les premiers jours.
Cet établissement carcéral est le plus sécurisé du pays. Il regroupe une bonne partie des détenus particulièrement surveillés. On y transfert aussi tous les prisonniers à problèmes, les fortes têtes, ceux qui ont besoin d’être soumis à une discipline de fer pour être matés.
Concernant le bâtiment, il est ultra moderne. Son architecture a été pensée avec une logique toute sécuritaire. L'aspect général dégage une froideur et une austérité frappante. Tous les murs sont peints de façon très simple avec un gris monotone pour les quartiers communs et les cellules et avec une couleur fade pour les couloirs de chaque section.
Le mur d'enceinte est ici particulièrement haut. Il y a des filets anti-hélitreuillage, un système de radar anti-drône et surtout, ce qui frappe tout de suite quand on approche du pénitencier, c'est le nombre important de miradors. Complétés par une pléthore de caméras de surveillance qui fait que chaque mètre carré est couvert par une à deux cameras minimum. La plupart d'entre elles sont équipées de zoom puissants et orientables depuis l'un des postes de contrôle. Il y a deux caméras dans chaque cellule afin de ne pas avoir d'angle mort. Même les toilettes, les douches et l’infirmerie sont couverts. Les miradors sont équipés de jumelles qui permettent de voir par les fenêtres. Ainsi, dans chaque cellule, les prisonniers savent qu'ils peuvent être vus à n'importe quel moment par le mirador à travers la fenêtre, par les deux caméras et, bien sûr, par l'œilleton de la porte. Ceci ne laisse aucun endroit pour se cacher. Impossible de se dissimuler pour faire quoi que ce soit d’interdit. Il n'y a non plus aucune intimité.
Dans cet établissement, la politique de réinsertion est basée sur la discipline très rigoureuse. Ce choix est défendu par le directeur et ses adjoints. Un détenu retrouvera le droit chemin s'il est sanctionné quand il s'en écarte. On ne laisse rien passer. Tout début de refus d'obéir ou manque de respect est puni. La formation ou le travail sont restreints. Les distractions et loisirs sont tout de même présents avec un accès à des équipements sportifs et à une bibliothèque. Mais la priorité est la sécurité. La discussion entre les gardiens et les prisonniers n'est pas favorisée. Les détenus doivent obéissance totale aux gardiens.
Ces individus n'ont souvent plus rien à perdre. Certains se sont déjà évadés ou ont fait des tentatives dans d'autres prisons. Il n'y a pas de quartier féminin. Ici, les détenus et même le personnel est exclusivement masculin.
Pour ce premier jour, Jonathan et moi avons été affecté au service des admissions. Nous attendons une arrivée de six hommes. Fait rare pour notre établissement : pour cinq d’entre eux c'est la première incarcération. Car même si nous sommes classés très haute sécurité, il nous arrive parfois aussi de recevoir des prisonniers du petit tribunal de secteur car il n’y avait plus de place dans la maison d’arrêt du coin. Pas de chance pour ceux-là. Nous n’avons pas de procédure particulière pour l’accueil des détenus classiques. La première mise à l'écrou est toujours un moment particulièrement marquant. La politique de l'établissement est de casser toute de suite toute forte tête et de marquer les esprits. Les arrivants doivent comprendre qu'ils sont là pour subir une peine en répression de ce qu'ils ont fait.
Le fourgon arrive et franchi les portes imposantes du sas d'entrée. Des vérifications administratives y sont effectuées. Systématiquement, comme pour tout véhicule entrant, le fourgon est fouillé. On regarde dessous avec un miroir. Le compartiment moteur est ouvert et le nombre de personnes entrantes est compté. Des chiens détecteurs de drogues et d’explosifs participent également au contrôle. Le fourgon arrive dans la petite cour et se gare juste devant la porte d'entrée du service des admissions.
Quatre policiers accompagnent les détenus. Quinze gardiens sont présents. Là encore, un ratio de quinze gardiens pour six arrivants est caractéristique d'un établissement de haute sécurité. On doit pouvoir faire face à tout problème. L'objectif est aussi de dissuader toute idée de rébellion de la part des prisonniers. Pour cette mission, comme nous sommes en contact avec des personnes venant de l'extérieur, nous nous équipons de gilets par balle.
La première chose à faire est la fouille à corps des arrivants. Ces derniers viennent de différents horizons. Les conditions de sécurité du transport n'étaient pas spécialement élevées et la fouille des détenus juste avant ce transport a pu être faite à la va-vite. Il n'est pas question que de la drogue, des lames ou des armes puissent pénétrer dans l'établissement. Même si les policiers nous disent que tous les arrivants ont été fouillés au départ, il en va de la responsabilité des gardiens de revérifier. Sécurité oblige !
Les six hommes sont descendus du fourgon. Ils portent des tenues civiles et sont simplement menottés individuellement, mains devant. Ils sont âgés de 20 à 30 ans environ. Je remarque leur corpulence plutôt sportive.
Nous les amenons dans la salle d'arrivée. Dans cette grande pièce, comme dans
la plupart de la prison, les murs sont gris et le sol recouvert d'un carrelage gris lui aussi. Sur le sol sont matérialisés le long des murs des cercles jaunes. Devant six d’entre eux, nous avons disposé des caisses avec quelques sacs plastiques vides.
Chaque nouveau taulard est pris en charge par un gardien. Les autres collègues se placent autour pour prêter main forte. Les policiers restent encore. Contrairement à nous, ils sont armés. Pour cette raison, ils restent présents en cas de problème mais un peu en retrait pour éviter qu’un des détenus ne s’empare subitement d’un revolver.
Je prends en charge un homme de 30 ans environ, cheveux assez courts, corpulence moyenne. Il semble ne pas vouloir montrer qu’il est intimidé par la situation. Je le regarde droit dans les yeux. Il ne les baisse pas et j’ai le temps de les trouver assez séduisants. Je me dis qu’il va être un prisonnier dont je vais bien occuper…
Jonathan, lui, prend en charge un homme un peu plus jeune qui semble aussi être une forte tête.
Nous conduisons les arrivants chacun devant une caisse, dans un cercle et leur indiquons qu’ils ne doivent pas en sortir sans qu’on les y ait autorisés. Nous le faisons sur un ton que nous gardons devant tous les détenus : un ton strict et qui ne laisse pas de place à discussion…
Les policiers nous donnent les clés pour enlever les menottes. Je connais les procédures de fouilles et les spécificités de ce pénitencier m’ont été communiquées mais je reste quand même de toute façon près de Jonathan pour voir comment il s'y prend.
Nous ordonnons donc aux arrivants, qui ne sont maintenant plus menottés, de nous donner leur manteau. Pour chaque vêtement nous fouillons rapidement les poches et les coutures. En effet il ne faudrait pas que des objets rentrent dans la prison via les vêtements. Les coutures peuvent contenir de petits sachets de drogue ou des fils métalliques. Toutefois, étant donné que ces vêtements ne seront plus en contact avec les détenus nous ne les inspectons que sommairement, puis les déposons dans la caisse.
"Les chaussures" dis-je ensuite à mon détenu. Il les enlève.
"Vide tes poches". Tout est mis en vrac dans la caisse.
Vient ensuite le pull. Je lui fais alors enlever son pantalon et remarque déjà la puissance de ses mollets et de ses cuisses. Pour les chaussettes nous demandons aux détenus de les retourner en les enlevants pour vérifier qu'elles ne contiennent rien. Alors que mon détenu est déjà en slip, je me rends compte que celui de Jonathan n'en est pas au même point. Voulant se faire remarquer et sans doute plus habitué aux fouilles individuelles des commissariats, il commence à protester. Il ne voudrait pas être mis à poil devant tout le monde. C'est typiquement là que nous ne devons rien laisser passer. Nous ne sommes pas là pour tergiverser avec les détenus et encore moins pour leur confort ou leurs désirs. Ici, la procédure fait que les détenus peuvent être entièrement déshabillé même devant d’autres détenus et même devant de nombreux gardien ou personnel extérieur. On se moque de leur pudeur. C’est comme ça pour tous les incarcérés et on ne va pas se compliquer les choses pour satisfaire leur désir. Ils doivent obéir. Il faut tout de suite marquer le coup.
Jonathan ne répètera pas son ordre. Aussitôt, lui et un collègue saisissent chacun un bras du détenu et donnent un petit coup de pied dans le creux du genou. Deux autres collègues arrivent. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, notre forte tête se retrouve face au sol avec un gardien qui s’occupe d’immobiliser chacun de ses membres. Un autre gardien plaque ses genoux contre le dos et le cou. « Mettez-lui les couilles à l’air ! » ordonne un gradé. Je m’approche alors et tire sur la ceinture du jogging. Ca ne vient pas. Les collègues basculent légèrement le prisonnier sur le côté pour que je puisse avoir accès au nœud de son cordon de taille de jogging. Je le dénoue alors et peu lui retirer son pantalon. Dans la lancée, je lui retire aussi ses chaussettes. Le taulard a voulu se débattre un peu mais s’est vite résigné, sentant toute la force de mes collègues pour le maîtriser. Un autre gardien se charge de lui enlever son pull et son t-shirt. Le détenu est alors mis à genoux et, sans le moindre ménagement, je lui retire son slip. Deux collègues lui mettent alors des menottes et des entraves aux pieds. D’habitude, les menottes à cette étape sont réservées aux détenus particulièrement surveillés. Mais il faut marquer le coup. Lui qui voulait garder un peu d’intimité, se retrouve non seulement la bite exposée mais avec en plus tous les regards dirigés sur lui.
Je reviens devant mon arrivant. Comme tous les autres, il a assisté à la scène. C’est une bonne chose : ça donne le ton ! Je sens bien qu’il veut rester comme insensible. Je croise encore son regard qu’il veut maintenir digne. Mais ça ne me ralentira pas dans ma mission. Où en étais-je avec lui, déjà ? Il me suffit de parcourir son corps du regard pour le savoir… Il n’a déjà plus de vêtement sur son torse. Ca me laisse apprécier ses abdominaux bien dessinés. En bas ? Il n'a déjà plus de fute. Très bien ! Il porte un slip gris qui me permet de deviner, dans son paquet proéminent, une bite d’un bon volume, rangée vers le bas, un peu sur le côté gauche.
« Aller ! T’enlève ton slip maintenant ! » lui dis-je pendant que j’enfile des gants en latex.
Je dois maintenant inspecter ce corps minutieusement
« Tu gardes bien les mains sur la tête, les jambes écartées et tu te laisses faire. Ouvre la bouche ! »
Je regarde dans sa bouche et je lui demande de lever la langue puis de la tirer. Je passe alors mon doigt contre ses gencives. Je passe ensuite mes mains énergiquement dans ses cheveux châtains et soyeux. Je n’ai aucun scrupule à lui défaire sa coupe qui était pourtant bien nette. Je lui tourne la tête et regarde dans chaque oreille. Je lui bascule la tête en arrière et j’inspecte brièvement ses narines. Ensuite, je lui demande de me montrer ses mains. Je lui fais ensuite garder les bras sur la tête et les jambes écartées et je regarde ses aisselles, son cou, son torse. Je regarde son nombril puis y introduit mon doigt. C'est là encore un endroit où quelques dixièmes de gramme de drogue peuvent être dissimulés.
Sans lui laisser le temps de s’en douter, je saisi sa bite et la lui soulève. Son prépuce recouvre tout son gland. Je décide de ne pas le faire décalotter mais je palpe son gland pour sentir une éventuelle anomalie. Je lui soulève les bourses et, avec un miroir je regarde son périnée. Je le fais ensuite se tourner. Je regarde son dos et sa nuque. Je lui ordonne de se pencher en avant. Je lui écarte alors les fesses pour voir son anus et lui demande de tousser. Je lui dis de se redresser et de me montrer ses plantes de pieds tout en remuant les orteils. Les chiens passent rapidement à la recherche de produits interdits. J’ai alors terminé la fouille. Mon détenu n’avait rien. Les autres collègues en sont au même point. Il n'y a rien eu à signaler hormis un piercing sur le téton d’un autre détenu. On lui a fait enlever.
Cela ne fait pas dix minutes que les arrivants sont descendus du fourgon qu'ils sont déjà à poil et qu’ils ont compris comment ça se passait ici. La zone est donc sécurisée. L’objectif est aussi de casser mentalement les prisonniers.
Nous jetons alors un coup d’œil aux ongles des détenus. Cette fois, ils avaient tous les ongles courts. Si l’un d’entre eux avait eu les ongles un peu longs, nous les lui aurions fait couper immédiatement.
Je cherche alors dans la caisse les documents d'identité du détenu. Les gardiens en charge des ouvertures d'écrou vérifient les identités, les documents judiciaires et la légalité de la procédure.
Nous accompagnons alors nos six nouveaux dans la salle des toilettes, toute proche, qui jouxte la salle de douche. Cette salle comporte un mur urinoir et quatre toilettes. La décoration est en harmonie avec la salle d'arrivée...
En tant que gardien j’apprécie là ce qui paraît être un détail architectural : la proximité entre les salles d'arrivée, de douche, les toilettes. Dans l’autre prison que j'ai connue, l’architecture n’était pas conçue pour être fonctionnelle et moderne, il était difficile de faire prendre des douches aux arrivants. De plus, il y avait des cloisons entre chaque toilettes. Ici, il n’y aucune séparation ce qui permet de surveiller en permanence et d'éviter des bagarres ou du trafic.
Les détenus qui avaient envie se sont donc soulagé.
Pendant que les policiers s’en vont, nous entrons ensuite dans la salle des douches. Il s'agit d'une très grande salle faisant office aussi de vestiaire. Un grand banc et des porte-manteaux sont dans un coin. De l’autre côté, séparé par une grille avec une porte, vingt pommes de douches et dix distributeurs de savon sont au mur ainsi que deux tuyaux ressemblants a des tuyaux d'arrosage. Le détenu de Jonathan est attaché par ses chaînes de pieds à un anneaux situé au sol juste sous une douche. Une fois tous les prisonniers installés sous des douches, nous fermons la grille du milieu de la pièce, nous nous plaçons du côté vestiaire et nous ouvrons le robinet d'eau. Les détenus peuvent alors actionner leur robinet. La température ne peut être réglée que par le robinet des gardiens. Après une quinzaine de secondes, nous arrêtons l’eau et ordonnons aux prisonniers de se savonner intégralement. Nous observons attentivement le savonnage. En effet, afin de prévenir la prolifération de la galle, des poux, des morpions ou autres parasites, le savonnage doit être complet et particulièrement bien fait notamment au niveau de toute les parties poilues (aisselles, pubis...).
Nous donnons alors deux petites minutes d'eau aux détenus pour le rinçage. Là encore nous ouvrons l'oeil car il est possible de dissimuler des lames, des fils d'acier ou de la drogue collés à la peau sous une couche de pâte de maquillage spéciale. La douche permet généralement de déceler cela.
Jonathan m’explique qu’il y a eu récemment beaucoup de problème de poux et de morpions. Pour éviter ça, les nouveaux arrivants doivent systématiquement être traités. D’autres collègues commencent à distribuer un shampooing spécial quand il prend un gros flacon pulvérisateur.
-Pour que ça fasse bien effet, il faut leur appliquer directement sur la peau et les poils autour de la bite. Concrètement, tu donnes cinq grandes pulvérisations pour chaque taulard : une au-dessus de la bite, une de chaque côté, une entre la bite et les couilles en ordonnant au détenu de lever sa bite avec sa main, et enfin une bien sous les couilles et entre les jambes en lui faisant soulever ses couilles. C’est important pour être certain que le traitement soit bien complet. Viens avec moi, je vais te montrer.
Nous nous approchons la file de taulard, toute propre et dégoulinante, et qui attend sagement les ordres. Sans rien dire, Jonathan balance les trois premières pulvérisations sur le sexe du premier de la file. Le détenu s’étonne « Hé, qu’est-ce que vous faites ? C’est quoi ce truc ? ». Jonathan réplique aussitôt : « C’est un truc qui fait taire ceux qui posent trop de questions ! Lève ta bite !». Le détenu comprend qu’il ne faut rien répondre. Il prend sa bite entre deux doigts et la soulève. Quatrième pulvérisation. « Maintenant tu lèves tes couilles et écarte bien les jambes ». Jonathan appliquera la cinquième pulvérisation en visant bien sous l’entre-jambe. « Bon, celui-là il n’a quasiment pas de poils mais on ne s’embête pas, on applique le traitement à tout le monde. Je te laisse t’occuper seul des autres » me dit-il en me donnant le flacon. C’est ainsi que je suis aux premières loges pour observer de près tous les engins des nouvelles recrues. Il y a en a pour tous les goûts : du gros, du petit, du poilu, de l’épilé, du circoncis ou pas…
Un autre collègue passera pour se charger des aisselles. Deux minutes de rinçage supplémentaires seront données aux détenus. Le temps pour moi de continuer à admirer tous ces corps, jeunes, sportifs et bien propres en plus. Je me dis aussi que si, dans l’établissement où je travaillais avant, on avait mater comme ça les taulards dès leur arrivée, s’il y avait eu une telle discipline, il y aurait eu moins de problème.
Les conditions de travails ici contrastent largement avec certains établissements où il n'y a qu'un seul gardien pour doucher cinq détenus et où les douches sont cloisonnées ! On s'étonne ensuite de retrouver des lames de rasoir dans les cellules... Ici, chaque prisonnier est surveillé par un gardien dédié pendant la douche. J’observe d'ailleurs un énorme grain de beauté suspect au niveau du haut de la cuisse de mon détenu.
Après que nous avons donné au prisonnier des serviettes propres en leur recommandant de s'essuyer méticuleusement, j’ordonne à mon détenu de rester debout immobile jambes écartées. Je frotte alors légèrement le naevus suspect et me rend compte qu’il s'agit d’un vrai grain de beauté et pas d’un subterfuge pour introduire un peu de drogue.
Nous retournons tous alors dans la salle d’arrivée. Les détenus reprennent leur place dans cercles jaunes. Avant de leur donner des vêtements et de les faire passer à l’anthropométrie, nous devons les munir d’un bracelet incassable. Il faut que le service des écrous programme les puces des bracelets. Elles contiennent des informations sur l’identité du détenu et sur son parcours dans la prison. Celle-ci est truffée de petites antennes spéciales. Chaque passage, chaque couloir est équipé pour détecter ces puces. Ainsi, à chaque instant, on peut savoir si tel prisonnier est au parloir, à la douche, en promenade ou au quartier disciplinaire par exemple. On peut retracer le parcours d’un détenu. On peut aussi savoir qui est passé, où et quand. Le contrôle est total.
Cette étape de programmation prend un peu de temps. Dans d’autres prison, les taulards auraient commencé à discuter entre eux et à aller et venir dans la salle. Pas ici. Nous restons devant cet alignement de six hommes, fraîchement douchés, toujours entièrement nus, jambes écartés, mains sur la tête et bien silencieux. Ça leur apprendra à être dociles… Ça me permet de remarquer quelques tablettes de chocolat bien dessinées…
Je vois que des collègues ne restent pas à attendre que le service des écrous finisse son travail. Ils s’affairent et je les vois apporter des appareils photos et autres instruments.
Jonathan et moi restons à surveiller la bande de petits caïds les couilles à l’air. Il m’explique qu’on va leur faire subir des relevés anthropométriques pour garantir leur identité durant toute la durée de leur détention. Mais avant ça, les bracelets sont prêts. On ne leur met pas au poignet mais à la cheville. On me montre le dispositif de fermeture et je suis chargé de les poser sur les détenus. En me baissant pour atteindre leur cheville, je n’ai pas d’autre choix que d’avoir mon visage près de leurs attributs masculins ; ça ne me laisse pas insensible et j’en profite pour repérer encore le détail de leur anatomie intime.
Une fois équipé de leur dispositif de traçage, c’est maintenant le moment des relevés anthropométriques
Deux gars ont des tatouages. Le premier a une écriture japonaise sur le bras. Le second a une sorte de petit lézard au-dessus de la hanche. Les deux ont été photographiés et consignés. J’ai même remarqué que le collègue ne s’est pas embarrassé pour le cadrage : la bite du second détenu a aussi eu droit à être dans le cadre de la photo !
Les visages sont aussi photographiés, de face et de profil. Les empreintes digitales sont relevées électroniquement. Les détenus passent aussi à la toise et à la balance. Nous mesurons aussi leur tour de taille.
Jonathan et moi ne faisons que surveiller.
« Bon, là, c’est bien, il y assez de collègues pour tout faire. Comme ça tu peux juste regarder et voir toute la procédure. On leur prend leurs mensurations pour pouvoir leur filer des tenues à peu près à la bonne taille. D’ailleurs les collègues qui sont responsables des uniformes sont tous absents. C’est pas grave, on leur filera des fringues demain. On a quand même quelques slips pour ne pas les laisser complètement à poil. » me dit-il
Alors que nos six nouvelles recrues sont en train de s’emballer les couilles dans les slips de l’administration pénitentiaire, des slips très simples, en coton, taille basse, blancs, unis, Un collègue lance :
« Bon, vous vous tournez vers la gauche et vous restez bien en rang les uns derrières les autres. »
Je remarque alors le détenu qui l’avait ramené tout à l’heure et à qui on a mis des menottes. Il galère pour enfiler son slip mais réussi quand même. Mais je me rends compte justement que ses mains sont entravées devant lui. C’était nécessaire pour qu’il puisse se savonner, revêtir son slip etc., mais la procédure veut que les détenus soient menottés dans le dos. Je m’approche alors de lui. Je le saisi par le bras en lui disant de se tourner face à moi. Je prends mon trousseau de clés. En insérant et en tournant la clé dans la serrure des menottes, sans que je fasse gaffe, des clés tapotent le paquet du mec, qui est aussi bien rempli que mon trousseau…
« Eh ! » murmure-t-il en essayant de lever légèrement les mains que je lui maintiens vers le bas. Je comprends qu’il n’apprécie pas le contact métallique sur ses parties génitales, même à travers le tissu de son slip.
« C’est bon » lui répondis-je immédiatement en le regardant droit dans les yeux « Fais pas ta chochotte. Tu vas en voir d’autres… Je peux être encore plus casse-couille si tu ne te laisses pas faire »
Je continue le déverrouillage sans éviter de nouveaux contacts entre les clés et le paquet du mec. A peine démenotté, je le retourne d’un mouvement en le saisissant par le poignet. Une fois qu’il me tourne le dos, je saisis ses deux mains, les rapproche et lui renfile les menottes. Je le fais sans éviter que mes doigts ne frottent un peu le tissu de l’arrière de son slip et en remarquant ainsi la fermeté des fesses.
« Remets-toi dans le sens de la marche !»
C’est ainsi que nous emmenons cette file de jeunes gars à travers les couloirs du pénitencier.
« On va en section E, 5e étage, division 3 », me dis Jonathan.
- On passe par le sous-sol ?» demande le collègue qui ouvre la marche au gradé
« Oh… Non, c’est trop long. On va pas s’emmerder… C’est vrai qu’ils ne sont qu’en slip mais il ne fait pas encore si froid, on peut les faire passer par la cour. Ils vont supporter. »
Le bâtiment où nous allons est à l’autre extrémité du site. Il nous faudra près de dix minutes pour le rallier. Je surveille attentivement nos nouveaux détenus. C’est amusant de voir leurs différentes réactions lorsque qu’on a croisé tout un groupe d’autres prisonniers. Certains, tête basse, ont semblé assez humiliés. Ce n’est pas si courant de se faire balader presque à poil dans plusieurs bâtiments. En moins d’une demi-heure, ils ont en effet été exhibés, intégralement nus ou en slip à plusieurs dizaines d’autres hommes, gardiens, policiers ou détenus. D’autres nouveaux ont gardé une allure fière. Sans doute un masque, me dis-je. Peut-être étaient-ils aussi plus habitués aux ambiances viriles. C’est probable qu’il y en ait plusieurs dans cette situation car ils ont tous de beaux corps, jeunes et athlétiques, typiques de gars dont la pudeur a presque disparu en fréquentant les stades ou les casernes, et leurs vestiaires, donc.
Nous sommes presque arrivés dans le bon bâtiment. Un des détenus n’est plus tout à fait dans le rang. Je m’approche de lui.
« Eh ! Toi ! On t’a dit de marcher aligné avec les autres ! Il faut te faire un dessin ? » lui dis-je en posant mes mains sur lui : une sur l’épaule et l’autre sur la hanche. En le poussant vers le rang, je ne manque pas de poser le bout de mes doigts sur ses fesses. J’y trouve un tissu de slip étonnamment doux et un muscle fessier bien ferme. On a décidément une bien belle rentrée de taulards me dis-je intérieurement.
Nous sommes maintenant au 5e étage de la section E.
« Regarde-moi la belle bande qu’on t’amène » lance Jonathan au chef de la section et à ses deux collègues assis derrière les vitres de la salle de contrôle centrale de l’étage.
« Ils sont tout frais, ils viennent d’arriver. Tous pour toi !
-Retournez-vous face à moi ! En position d’attente, c’est-à-dire mains sur la tête et jambes écartées ! » ordonne le chef de section. Il sort de la salle et passe lentement devant chacun des prisonniers en les observants.
Je constate qu’il n’est pas du tout surpris qu’ils soient en slip et ne posent pas de question à ce sujet. Il nous dit ensuite qu’il en connaît déjà deux ou trois…
« Ils se sont comportés comment pendant leur fouille et après ? » nous demande-t-il.
Jonathan explique qu’il y en a un ou deux qui ont encore besoin d’être matés, surtout celui-là dit-il en pointant du doigt le détenu menotté.
Après avoir fait le point sur l’attribution des cellules à chacun, nous entrons dans la division et faisons placer les prisonniers chacun devant leur porte.
La forte-tête se fait encore remarquer : « Et mes menottes ?!» lance-t-il pour faire remarquer qu’il faudrait qu’on les lui enlève. J’étais juste devant lui à ce moment. Je ne dois pas laisser passer ça. Aussitôt, je plaque mes mains sur son buste. Presque pas poilu, son torse laisse voir des pectoraux bien dessinés qui sont aussi fermes que ce à quoi je m’attendais. Je le pousse violement contre la porte qui est à dix centimètres derrière lui. Je sais très bien que le contact de son dos nu sur le métal froid de la porte ne lui fera pas plaisir. Mais si j’en crois la chaleur qu’il dégage sous mes mains ainsi que la bosse encore bien grosse de son slip, il ne doit pas être très frigorifié. En le maintenant plaqué dos contre la porte, face à lui, je lui rétorque : « Et bien puisque tu réclames, on va te les laisser encore un peu... »
Je m’occupe de le faire entrer dans sa cellule. Je claque la lourde porte et la verrouille dans un bruit métallique qui, j’en suis convaincu, résonne dans la tête de ce taulard comme la marque du début d’un asservissement. Il pense qu’il gardera le dessus. Je sais qu’on le matera.
« Bien réagit ! » Me dis Jonathan. « T’as bien fait de lui montrer que c’est nous qui commandons ».
Content d’avoir montré mon tempérament à mes nouveaux collègues, je me dis aussi que je suis tombé dans un bon établissement, surtout quand, avant de partir, je regarde une dernière fois notre petit caïd à travers l’œilleton. Avec ses menottes et un simple slip pour seul vêtement, il me fait me réjouir de travailler maintenant dans un établissement où on a le droit d’infliger les sanctions adaptées pour mater les plus récalcitrants, où la discipline stricte n’est pas juste un principe, mais est aussi mise en application.
XXX-Vincent
xxxv.vincent.vxxx@gmail.com
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