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5 | TOUT DROIT VERS LES ETOILES
Chapitre-3
Aujourd’hui est une journée particulière, les instituteurs de notre petite école, l’ont surnommé « The Father Day ».
Cette journée est réservée aux papas, qui vont participer à des activités avec leurs petits chérubins. Bien entendu, Bruce et moi sommes de la partie, accompagnés d’une douzaine d’autres papas que nous ne connaissons pas tous.
Les deux institutrices présentes, nous font d’abord partager un superbe petit déjeuner, qui nous permet de faire connaissance. Le moment est très sympa. Tristan et Léonard, sont heureux de nous présenter leurs petits copains, et c’est un Kenzo qui semble être leur meilleur pote.
Il faut dire, que nos deux petits anges, font comme le reste de la famille. Jamais ils ne se séparent et vivent leur petite existence comme deux jumeaux. Nous prenons à cœur qu’ils acceptent un intrus dans leur binôme, ce qui est rare.
Ils nous expliquent que Kenzo n’a pas de papa, et que c’est Pierre son grand frère qui s’occupe de lui.
C’est à cet instant qu’un ange tombé du ciel dans notre astronef, s’avance vers nous.
Bruce et moi sommes là complètement médusé. La sidération doit se lire sur nos visages, et plus encore quand l’ange nous tend sa petite main toute fine et délicate.
« _ Bonjour, je suis Pierre, le grand frère de Kenzo », nous dit-il.
Sa bouche est un cœur. Ses lèvres fines donnent envie d’être dévorées. Ses yeux en amandes, d’un marron très clair, lui donnent un air si doux.
Pierre atteint à peine le 1m68, ce qui le rend encore plus fragile. Ses cheveux sont châtains très clairs et mi-longs. Son corps est fin, la peau de ses bras semble soyeuse et enivrante.
Sa voix est celle que l’on attend d’un ange du ciel, qui vient annoncer l’arrivée du Messie.
Pierre, vient s’asseoir face à nous qui étions en tailleur sur la grande moquette de la salle de classe.
Son regard est profond, sérieux. Il se lance et nous dit :
« _ Vous devez être les papas des deux jumeaux ». Nous rions, certainement de soulagement, et redescendons sur terre.
L’entendre prononcer ces quelques mots est un pur bonheur. Une distribution de récompenses, un instant dans la lumière qui colle tellement bien au petit prince qu’il est.
Nous lui expliquons que Tristan et Leonard ne sont pas jumeaux, que nous sommes chacun les papas respectifs, et que leurs mamans en revanche sont de belles jumelles monozygotes.
Un doux dialogue s’instaure entre nous. Je le vois observer et apprécier notre complicité. Il est tactile et n’hésite pas à nous toucher lorsqu’il s’exprime. Tantôt une main sur le genou de Bruce, tantôt l’autre main qui s’appuie sur la mienne.
Ses regards nous ensorcèlent et nous troublent. Ses 18 ans ne semblent pas faire frontière à cette amitié qu’il semble rechercher en nous, de 10 ans ses ainés.
Il nous raconte peu à peu son pénible cheminement. Son père est décédé peu après la naissance de Kenzo. Sa maman qui travaillait dans l’entretien des bâtiments, les a élevés tous les deux seule.
Pendant qu’elle travaillait, Pierre qui n’avait que 14 ans, s’occupait de son petit frère comme il le fait encore. Lise leur maman est affectée aujourd’hui à l’entretien de l’étage du commandement. Elle est très fatiguée car sévèrement diabétique. Depuis quelques jours elle ne quitte pas sa chambre.
Pierre lui, est au service personnel de la résidence du commandant. Il nous parle de cet endroit confidentiel, sur le dernier pont, aménagé comme un palais royal.
Nous n’insistons pas, car nous voyons chez lui une certaine gêne et méfiance à cet instant. Pierre connait nos responsabilités sur le vaisseau et notre proximité du commandant John Little et de son attaché au regard pervers, Steve.
La collation terminée, nous entrainons les enfants vers une dernière activité, la salle du planétarium. Une grande bulle vitrée, ouverte sur l’infini des planètes qui nous entourent. Dans une obscurité quasi complète, la douzaine d’enfant et de papa sont appuyés à la grande vitre et observent cette infini immensité.
Bruce et moi sommes légèrement en retrait, quand soudain, le corps frêle de Pierre nous surprend en venant s’insérer entre nous deux. Pierre nous tient tous deux par la taille, ses mains semblent nous caresser et nous frôlent délicatement. Pierre est d’une douceur inattendue. Son visage et rieur, joueur, et cet instant semble donner de fortes sensations à chacun.
Nous nous regardons Bruce et moi et nous faisons signe de laisser faire. Mieux, nous participons bien inactivement certes, mais nous participons en laissant nos corps onduler sous les caresses non retenues du jeune Pierre.
Le grand adolescent qu’il est encore à nos yeux semble réjouit de notre manque de réactions. Il poursuit ses caresses, jusqu’à nos tétons bien tendus, et frotte sa tête sur nos deux torses. Victimes d’une érection non dissimulable sous notre combinaison spatiale, très près du corps, nous sommes obligés de mettre fin au toucher tentaculaire de Pierre.
Nous nous retirons légèrement du groupe toujours captivé par le spectacle des étoiles. Ma main posée sur la joue du grand frère, je m’approche de son oreille et lui murmure :
« _ Ecoute Pierre, nous sommes agréablement surpris, de ce contact établi sous le regard des étoiles. Je pense qu’on pourrait prendre plus de temps tous les trois pour mieux nous connaître, et échanger tranquillement dans un endroit plus serein. On t’invite à nous rejoindre pour un apéro vers 19h00 à mon bureau du pont inférieur, nous pourrons mieux faire connaissance ».
Pierre me regarde d’un air enchanté et fait plusieurs fois oui en hochant simplement la tête.
Nous raccompagnons les enfants à leur salle de classe et nous séparons tous. Un nouveau projet d’amitié semble se dessiner pour nous. Nous avons tous les deux étés séduits par l’aura de Pierre et sa candeur naturelle et simple.
A notre retour aux bureaux, Bruce qui n’a pas prononcé un mot en route, sors de son silence, me regarde et me dis :
« _C’est fou comme ce jeune est attachant, charmeur et charmant. J’ai l’impression qu’il a besoin de nous. C’est vrai aussi qu’il a les mains prestes et baladeuses. Vraiment craquant c’est l’évidence, mais Laissons faire les choses. On le reçoit pour un apéro avant tout, mais rien n’est interdit », finit-il ironiquement.
A 18h45, notre réunion avec l’encadrement Français est terminée. Certains s’insurgent des pratiques du commandant. Avec son aide de camp Steve il créerait des manques pour s’octroyer des privilèges. Ce sont les rumeurs et on comprend mal ses motivations.
Nous allons demander à Boris et Moussa d’enquêter sur d’éventuels agissements de ces personnages que nous avons du mal à définir. Mais si des délits étaient révélés, il nous faudra entrer dans l’action et prendre des décisions. Les Américains n’ont pas fait les bons choix.
Fabiodimelano
fabiodimelano@gmail.com
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