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Après avoir longuement profité de l’air marin, des promenades de la ville, des parcours sur les chemins de douaniers, des bâtiments illustres et, bien sûr, de la plage de sable fin, nos vacances balnéaires touchaient à leur fin. Même si il pesait dans l’air un certain sentiment de nostalgie déjà fort présent, c’est encore de la joie qu’on pouvait y déceler, et qu’on y décelait le plus.
Quentin se tourna soudainement vers moi, sa pipe à la main, et me dit :
[Q] « Valou, si tu m’avais taillé une pipe, tu t’y serais pris comment ?
[B] – Mec, ahah, t’as toujours des questions aussi surprenantes !
[V] – Beh, comment veux-tu qu’on s’y prenne ? Y a qu’une façon de faire, non ?
[Q] – Eh bien, explique la moi, alors…
[V] – Mec, c’est gênant… Je sais pas… Je me mets à genoux, je libère la bête, et c’est parti… Nan ? …
[Q] – Ouais, en gros, c’est ça… Mais t’aurais fait ça avec tout le monde ?
[V] – Bah, oui, j’crois bien, oui… (Benoît regardais Quentin sans comprendre où il voulait en venir, moi aussi…)
[Q] – Et tu demanderais pas si j’ai eu des rapports avant ou pas ?
[V] – Mais qu’est-ce que tu nous fait, Quintus ? On sait que t’es vierge…
[Q] – Ouais, peut-être… C’est ce que je vous ai dit ou laisser croire, mais comment tu sais que c’est vrai ?
[V] – Bah, t’es mon pote, gros, t’es pas l’genre à mentir, si ?
[Q] – Nan, c’est vrai… Mais les autres alors ?
[V] – Les autres ?
[Q] – Oui, si t’avais voulu sucer quelqu’un d’autre que moi ?
[V] - …
[Q] – T’aurais demandé ?
[V] – En vrai, je sais pas… J’pense que oui…
[Q] – Et t’aurais fait quoi après ?
[V] – Bah, j’l’aurai fait si c’est sûr…
[Q] – Mais comment tu sais si c’est sûr ? Tu le connais pas l’autre, il peut mentir, ou ne pas tout dire, tu crois pas ?
[V] – Bah, si, oui…
[Q] – Mais t’aurais quand même sucé ?
[V] – Bah, je pense… oui…
[Q] – Ah… Comme ça, sans rien ?
[V] – Bah, oui… Suffit de pas prendre le sperme en bouche, nan ? …
[Q] – Pfff, si seulement c’était si simple… T’aurais fait comment Benoît, toi ?
[B] – Moi, je sais pas, en vrai… Je pense que j’aurais fait comme Valou, si j’étais gay ou curieux…
[Q] – T’y serait aller sans rien ?
[B] – Ouais, en gros, ouais…
[Q] – Eh, les gars, vous vous êtes jamais renseigné sur le truc alors ? Bah heureusement qu’on en parle… En fait, toute les sécrétions sexuelles peuvent contenir des virus ou maladies sexuellement transmissibles… Vous saviez pas, ça ? Donc que ce soit une fille ou un mec, la ‘mouille’ comme on dit, donc les lubrifiants naturels, ils peuvent être contaminants… Chez nous, c’est c’qu’on appelle le liquide pré-séminal, c’est ce que certains appellent ‘precum’… C’est ce qui sort avant le sperme… Donc si tu suces quelqu’un, en vrai, et qui que ce soit, prend pas de risque ! Y a des capotes parfumées maintenant, en plus, donc tu peux choisir ce qui te plaît le plus, y en a pour tous les goûts !
[V] – T’es calé sur le sujet, dis donc… Bah, c’est noté, merci mec… Du coup, pour acheter des capotes ? Pharmacie ?
[B] – Gros, tu donnes l’impression d’atterrir… T’es paumé un peu, nan ?
[V] – Bah…
[Q] – Pharmacie, ouais, sinon, y en a en magasin, genre supermarché et tout… Après faut voir comment tu te sens d’aller les acheter… Après, t’as aussi les distributeurs extérieurs… Y en a un peu partout ça… Dans certains restaurants à côté des toilettes, ou dans la rue près des pharmacies, ou dans les stations services autoroute, fin, voilà… Y a du choix… »
C’est ça qu’est bien avec des potes, c’est qu’on peut parler sérieusement d’un sujet dont la plupart ne font que rire… On descendit donc tous les trois dans les pharmacies de la ville… pour un marathon : trouver LA pharmacie qui sera tenue par un jeune homme… Complexe… Mais on a fini par trouver le lieu, et on a tous acheté une petite boîte de capote… citron, fraise, cerise, myrtille, banane, coca cola, orange, chocolat, tutti frutti… trois boîtes chacun, qu’on a partagé entre nous pour avoir tous les goûts possible… Au moins, comme ça, plus de soucis !
On profita de ce passage en ville pour acheter quelques souvenirs à croquer : spécialités locales, biscuits, chocolats… Tout ce qu’il faut pour pouvoir se rappeler les vacances pendant quelques semaines encore après leur fin ! Mais cela dit, les vacances n’étaient pas encore arrivées à leur terme… Il restait encore un mois à tenir avant la rentrée, mais il fallait tout de même songer à préparer un peu celle-ci…
Pour joindre l’utile à l’agréable, on regarda en ligne, des campings en Allemagne : les Allemands parlent anglais, nous aussi, et de toute façon, nous étudions aussi l’allemand, donc cela ne pourrait être que bénéfique… Et puis, un lac permettait de faire une bonne transition entre l’air marin et le climat continental…
Le lieu choisi, la maison rangée, on prit un billet de train dernière minute à moindre coût, et on se dirigea vers la gare de B., ville proche de laquelle se trouvait notre lac.
La réservation Internet n’avait pas coûté cher non-plus… On comprit pourquoi une fois arrivés devant la magnifique yourte en bois : elle comptait huit places en tout, mais était déjà occupée par trois jeunes Allemands, de notre âge (une chance), qui naturellement parlaient allemand, ce qui nous allait très bien : exactement le genre d’exercice dont nous avions besoin pour améliorer notre langue pour la rentrée universitaire.
Autour du lac, tout était à notre libre disposition : un ensemble de canoë, kayak, paddle, un complexe aquatique d’escalade, des bars, des restaurants, une supérette, même un gymnase et des terrains de sport en plein air… tout pour le confort le plus absolu.
Dans la yourte, l’atmosphère était bonne enfant, et les Allemands avaient même accepté de changer leurs places pour nous : ils choisirent chacun d’entre nous comme leur « correspondant », et s’efforçaient de nous faire parler le plus possible dans leur langue… Une sorte de stage linguistique intensif gratuit ! Ils étaient Alexander, Thomas et Félix.
Alexander était un petit brun, un peu comme Quentin, mais il semblait ne pas avoir de poils… Il était en outre, plus timide et moins loquace que lui. Il m’avait pris sous son aile dès notre arrivée sur les lieux… Peut-être était-ce lié au fait que j’avais pénétré le premier dans les lieux, et qu’il y était alors seul, affairé à ranger son linge…
Thomas était le plus grand d’entre eux. Filiforme, il était châtain, mais cachait ses yeux sous d’épaisses lunettes sombres. C’était, de ce que j’avais compris, un ami proche d’Alexander, qu’il connaissait de longue date…
Félix, enfin, était de taille intermédiaire, blond, un peu enveloppé, et avait été surpris de voir arriver Benoît dans la pièce, à notre retour de promenade autour du lac… Voyait-il en lui son sosie aminci ? Peut-être, même certainement oui… Toujours est-il qu’il laissât Quentin avec Thomas, et qu’il s’occupa d’aiguiller Benoît, en orientant rapidement la conversation sur le sport et l’entretien physique.
C’est dans cet ambiance hautement chaleureuse que nous terminions doucement nos vacances, entre longues discussions en allemand et activités sportives : navigation, escalade, nage, volley-ball, musculation… Non, vraiment, c’était un endroit magique qui ne laissait guère l’occasion de voir le temps passer…
Le seul hic (qui n’en est peut-être pas un, après tout…) c’est que les douches étaient communes… à tout le camping… sans paroi séparatrices…. camping dans lequel il y avait à la fois des jeunes de notre âge, et des personnes qui en avaient facilement le double ou le triple… J’y alla un jour en début d’après-midi, juste avant 16 heures, et les trouva vides (ouf…).
Je m’y déshabillais complètement, laissant l’intégralité de mes affaires sur le banc, puis entra sous le jet d’eau que je venais d’allumer.
Je restai là, à me savonner l’ensemble du corps, lorsque j’entendis un bruit de porte et des paroles prononcées en allemand… Par chance, en me tournant furtivement vers l’entrée des douches, je pus constater qu’il s’agissait d’Alexander et Thomas : ils avaient dû laisser les autres pousser au maximum leur entraînement dans la salle de musculation. Je continuais donc de me savonner.
Pendant un instant, un silence se fit entendre : ils ne parlaient plus, ils m’observaient juste, puis Thomas entra dans la douche jouxtant la mienne, avec, je le vis du coin de l’œil, son caleçon encore autour de la taille.
Au bout d’un moment, et toujours sous l’œil d’Alexander qui nous regardait depuis le début, il le retira, le fit tourner autour de sa tête et l’envoya voler en direction de son ami, qui s’empressa de reculer en riant pour ne pas être mouillé.
Que n’avais-je pas fait cela avec Benoît et Quentin lorsque nous étions ensemble dans la salle de bain…
Mais je fus rapidement sorti de mes pensées par une image marquante… l’image d’un pic qui se détachait du bas-ventre de Thomas, et qui pointait vers Alexander, lequel était face à lui… Thomas bandait comme un cheval…
Je l’entendis demander, en allemand, « souhaite-tu manger ? », à destination d’Alexander… Celui-ci réagit seulement en riant… Je frémis à l’idée de m’exclamer que je le souhaitais volontiers, mais en même temps, je me rappelai des paroles de Quentin quant à la connaissance du passé sexuel véritable des gens… Si l’envie de me mettre à genoux traversa alors ma pensée, elle ne fit que passer furtivement, sans même avoir le temps de caractériser quelconque excitation.
Reste que le fait de voir ce grand blond bander en face de ce petit brun, tous deux joyeux et aux anges, marqua durablement mon esprit.
Malheureusement, le jour de cette douche était aussi celui du départ… Et même si nous avions pris le temps d’échanger tout moyen de contact, il nous fallait, pour l’heure, rentrer chez nous et achever la préparation de la L1.
L’intégralité de cette histoire est inspirée de faits réels. Toute ressemblance avec d’autres histoires ou œuvres publiées serait fortuite & involontaire.
Sentez-vous libres de me contacter, je vous lirai avec plaisir.
Walou
val.mec@gmx.fr
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