Saison 1
Premier épisode
Saison 2 | Le restaurant
Chapitre 2
Comme dit plus haut, nous fûmes installés au calme, dans une sorte de box fermé sur 3 côtés et ceinturé d’une confortable banquette entourant une table ronde. Quoique l’ambiance me parut assez décontractée, il émanait de ce lieu quelque chose de serein et de « très classe ». Ici, nul besoin de se cacher, chacun, par l’aveu de sa présence, savait qu’il appartenait à la grande confrérie de la jaquette, et de fait, l’attirance physique pour les personnes du même sexe était acceptée, voire encouragée. Du reste, certains couples s’enlaçaient tendrement, s’embrassaient au vu et au su de tout le monde voire se caressaient avec insistance et audace sans qu’aucune personne présente ne s’en offusquât. En outre, les lumières tamisées procuraient à l’ensemble une atmosphère feutrée, propice aux déclarations sentimentales et enflammées. Tout cela mit le feu à mon imagination aux aguets qui envisagea tous les scénarios possibles.
Qu’allait-il se passer ? Je sentais que Maître Thibaud m’avait conduit ici avec une idée en tête. Malgré le côté apparemment classieux de cet établissement, je ne pus m’empêcher de penser, une fraction de seconde, que j’étais peut-être dans l’un des tripots les plus mal famés du pays de Montaigne et de Montesquieu, et un instant, envisageant le pire, je fus saisi de terreur à l’idée de me retrouver enchainé dans une quelconque backroom, entièrement livré à la merci de mâles en rut et déchainés, et éventuellement sados-masos. Certes, j’aime le sexe, et une séance d’abattage n’était pas pour me déplaire, l’ayant déjà vécue, mais l’idée de la souffrance me répugnait. Après tout, je savais peu de choses de lui et peut-être était-il le pire des pervers ? Je me raisonnai en me disant que mon imagination m’égarait dans des méandres d’élucubration sans fondement. Ce restaurant, d’apparence assez select, ne devait pas posséder de telles salles et disposait certainement au mieux de quelques chambres réservées à des couples recherchant le calme ou un nid d’amour pour cacher leurs ébats adultérins.
Après avoir échangé quelques paroles avec le maître d’hôtel qu’il semblait parfaitement connaître, Maître Thibaud s’installa près de moi et me fixant droit dans les yeux me demanda :
– Alors, ma petite chérie, comment trouves-tu cet endroit ?
– Plutôt agréable Maître, mais je dois vous avouer que je ne m’attendais pas à me retrouver dans pareille ambiance, lui répondis-je sur un ton quelque peu perplexe
– Serais-tu choqué ? me rétorqua-t-il d’un air interrogateur dans lequel perçait un zeste de reproche
– Non, bien sûr que non Maître. Bien au contraire, cet…
– Ah !! je suis heureux de l’entendre et ce « bien au contraire » est plutôt prometteur, me dit-il en m’interrompant au milieu de ma phrase.
Qu’entendait-il par « prometteur » ? Ne luis avais-je pas déjà donné toutes les preuves de ma soumission ?
– J’aime beaucoup cet endroit et surtout le fait que l’on se retrouve entre compagnon d’armes, si je peux parler ainsi. Beaucoup des personnes présentes sont de mes clients, certains très fortunés. Je connais parfaitement leurs goûts en matière de sexe. Je sais qui est actif, passif, versatile. Jusque dans les moindres détails, je connais leurs fantasmes et je les aide à les assouvir. Il y a aussi des amateurs de fisting, de sadisme, de masochisme, d’uro etc… Tout cela crée des liens indéfectibles et mes affaires en profitent. Donc, arriver ici avec un trophée comme toi me donne encore plus de crédit et assois ma position. Cela peut te paraître bizarre mais comme pour les hétéros, être joliment accompagné est un atout maître et de toute évidence, tu as été remarqué. Tu as gagné une autre épreuve.
C’était donc cela son idée : me montrer pour en tirer un bénéfice, s’afficher avec moi pour prouver qu’il était un mâle dominant et par conséquent, en capacité de défendre ses clients avec pugnacité et autorité.
– Tu ne dis rien ?
– Non Maître. Je suis tout à vous, à vos désirs et à vos affaires. Si je peux vous aider en ce sens, je serai comblé.
– Humm ! Que c’est bon à entendre. J’ai vraiment tiré le bon numéro. Justement puisque tu en parles et si ton chéri est d’accord, j’aimerais faire profiter certains de mes clients et amis de tes talents. Surtout les plus actifs d’entre eux. Les dominants qui adorent soumettre un mec. Ça leur procure un sentiment redoublé de puissance.
– Pas de problème Maître. Par contre si je peux me permettre une réflexion : je n’aime pas trop la violence et la souffrance.
– Ne t’inquiète pas pour cela. Je fais toujours des choix judicieux et je sais qui mettre avec qui ou plutôt qui va mettre qui, répondit-il en éclatant de rire.
– Bien Maître.
– De toute façon, tu n’as pas à donner ton opinion. Tu dois me faire une confiance aveugle. Mais je peux t’assurer que jamais rien ne t’arrivera de la sorte. Je t’en donne ma parole. Es-tu prêt à me faire confiance et à te donner corps et âme à moi ?
– Si vous me le promettez, je ne peux qu’accepter.
Ce que je ne savais pas encore, c’est que l’après-midi même, il testerait ma confiance. Maître Thibaud avait pour habitude de traiter toutes ses affaires rapidement et ne voulait pas perdre son temps avec des pleutres, des indécis, des velléitaires. Il aimait les choses claires et nettes. J’allais bientôt le rassurer sur ce point et à mon tour, lui démontrer ma totale soumission à ses désirs. J’étais trop salope dans l’âme pour refuser son offre. Satisfait par ma réponse précédente, il poursuivit ainsi :
– Tout est parfait. Rapproche-toi de moi et caresse moi la bite pour mieux sentir mon assentiment à tes propos.
La nappe était assez longue et la table assez éloignée des autres pour que je m’exécute. Lentement, je lui malaxai la queue qui me sembla énorme.
– Tu sens comme je suis content de toi. Elle est presque aussi grosse que le plug qui te bourre la chatte. Je suppose que tu le sens bien dans ton petit cul de fiotte lubrique.
– Oui Maître, assurément.
Le langage était cru mais j’aimais cela aussi. Cette utilisation renforçait mon sentiment de soumission et me faisait mouiller encore plus. Pour le vérifier par lui-même, il me demanda de défaire ma ceinture et introduisit sa main dans mon dos. Ses doigts vinrent enfoncer le plug à fond ce qui me fit réagir par un léger mouvement du corps vers le haut. J’évitais de couiner mais l’envie était là. Pour constater mon état d’excitation, il posa son autre main sur ma queue et vit que là aussi, j’étais au top.
– Je vois que tout cela te fait bander. C’est donc que tu y trouves ton compte.
– Oui Maître.
– Parfait. De mieux en mieux. Je n’en attendais pas moins de toi.
Arriva enfin le serveur pour prendre notre commande. A mon grand étonnement, Maître Thibaud m’obligea, alors que j’esquissais un geste de repli, à continuer à lui malaxer la queue sur son pantalon et lui-même ne retira pas sa main de mon cul. Au contraire, il accentua sa pression, histoire de me mettre mal à l’aise et contre toute attente, alors que je m’étais contrôlé jusqu’alors, j’émis un petit gémissement de plaisir ce qui n’échappa pas au serveur qui me jeta un regard que j’analysais comme de l’envie voire de la jalousie. Mon imagination, toujours fertile, en conclut que notre bel avocat devait avoir une belle réputation de séducteur ou de baiseur pour attiser chez les autres de tels sentiments. À mon tour, je le dévisageai et constatai qu’il était plutôt beau garçon : cheveux courts en brosse, yeux bleus d’une langoureuse lubricité, corps assez bien fait et cul joliment rebondi. Quant à l’entrejambe, je n’en vis rien, le bas de sa veste cachant cette partie stratégique de son anatomie, mais je l’imaginais douce au toucher et d’une raideur à faire rougir de honte tous les tubes d’acier du monde. J’aurais volontiers passé une nuit torride avec ce beau serveur et je remarquai, par la même occasion, que les autres étaient bâtis sur le même modèle. Le propriétaire des lieux semblait avoir un faible pour les jeunes minets imberbes et je subodorais qu’il devait certainement en abuser. Je m’amusais à imaginer les parties de jambes en l’air dans les cuisines ou peut-être même sur la table sur laquelle j’étais en train de manger. Mon beau serveur jaloux s’était peut-être déjà fait enculer en levrette par son patron à l’endroit où j’étais assis et son jus imprégnait éventuellement encore le tissu du coussin sur lequel mon propre cul reposait. Cette scène, née dans mon imaginaire fertile, eut pour effet de raidir le tissu de mon propre pantalon et de peur que mes pensées lubriques ne soient physiquement visibles, je m’avançais légèrement sous la table pour les masquer au regard de mon beau serveur qui n’avait pas manqué de s’attarder quelques secondes sur les rondeurs que dessinaient ma bite et mes couilles sous ma braguette.
Pendant ce laps de temps, Maître Thibaud avait passé commande sans me demander mon avis. Cette attitude était significative de sa volonté de me dominer. En effet, alors qu’il se commandait une entrée, un plat et un dessert, il se contenta en ce qui me concerne d’une simple salade. J’aurais pu ressentir cela comme une offense et de la pingrerie de sa part, mais je compris instantanément que cela faisait partie intégrante de sa stratégie. Ma nourriture dépendrait de la qualité de ma soumission. Pourtant, jusqu’à présent, je m’étais montré docile et prêt à assouvir ses désirs. En vérité, il voulait créer un vrai lien de dépendance totale et absolue et décider de tout en ce qui me concernait.
Enfin, la prise de commande s’acheva et en proie à mes rêves pervers, je suivis du regard le serveur en m’attardant quelques secondes sur son cul. Maître Thibaud le remarqua et de but en blanc me demanda :
- Tu aimerais te le faire ?
La question me décontenança et je bafouillai une réponse inaudible. Il reprit avec insistance :
- Tu aimerais te le faire parce que si tu veux, je peux t’arranger le coup. Son cul est d’une tendresse absolue et en plus, il est monté comme un taureau. Je pense que tu y trouverais ton compte.
Dans cette remarque perçait de la vexation. Maître Thibaud n’avait pas supporté de ne plus être pendant une poignée de secondes le centre de mon attention et je le compris illico presto ou bien était-ce encore un test ? Je lui répondis que non et que je préférais les hommes plus mûrs. C’était bien sûr totalement faux, mais je me devais de trouver une raison qui me fasse retrouver sa confiance. Il sembla en être satisfait.
- Alors comme ça, tu préfères les hommes mûrs ?
- Oui, lui répondis-je en le gratifiant de mon plus beau sourire.
- Est-ce que 35 ans te semblent correspondre à celui d’un homme mûr ?
- Sexuellement oui, d’autant plus que je n’en ai que 20. 15 ans, c’est presque une génération.
- Dis tout de suite que je suis trop vieux.
- Non Maître . Ne vous méprenez pas. Disons que 15 ans de différence vous a permis d’acquérir une expérience très supérieure à la mienne et que j’en profiterai avec plaisir.
- Mais ton chéri est de ton âge et ça te plait ?
- Oui Maître mais je le trouve très mur pour son âge, même s’il n’a que 1 an de plus que moi.
- Très bien, j’en jugerai par moi-même ce soir. Tu n’as que 20 ans certes, mais au vu de nos dernières rencontres, je pense que tu n’es pas à ton coup d’essai. Tu m’as dit, si je me souviens bien, que tu avais déjà expérimenté plein de choses.
- Disons un certain nombre Maître.
- Hummm ! intéressant, vas-y raconte. Ça m’excite.
Luc
luctulede@gmail.com