Premier épisode
Chapitre 2
Le réveil de Martin fut difficile, mais surtout étrange. Il sentit qu’il était sur un lit mais il ne parvenait pas à voir quoi que ce soit.
Avec horreur, il comprit qu’il portait sur la tête la cagoule en latex que ces gens de l’entreprise qu’ils avaient attaquée lui avaient forcé de porter.
Il tenta aussi rapidement qu’il pouvait de la retirer, et prit une grande inspiration quand il en fut libéré. L’air lui fit du bien, mais il sentit quand même (et s’en voulu un peu pour ça) qu’enlever la cagoule lui procurait aussi un léger sentiment de déception.
Il vit avec surprise qu’il se trouvait dans son propre appartement, sur son propre lit, toujours avec les mêmes vêtements qu’il portait pendant leur action et quand… . Il regarda la cagoule dans sa main avec dégoût puis la jeta de toutes ses forces au travers de la pièce. Il se leva, se dirigea vers sa salle de bain et trempa son visage avec l’eau du robinet. Il ne se sentait pas bien. Un peu nauséeux et, étrangement, un peu excité.
Il ne comprenait rien à ce qui était arrivé. Il essaya de rassembler ses souvenirs de la nuit dernière. Tout était clair jusqu’au moment où ils lui avaient posé cette foutue cagoule sur la tête. Et encore, clair était un bien grand mot. Il se souvenait avec précision de ce qui s’était passé mais de là à dire qu’il comprenait quoi que ce soit…
Les gens de cette entreprise portaient tous des combinaisons en latex noire comme la cagoule. On ne voyait rien de leur corps, de leur chair et de tout ce qui permettait de les différencier. C’était une vision terrifiante. Pourtant une petite partie de lui même trouvait cela excitant. Non c’était terrifiant ! Pourquoi diable portaient-ils cette combinaison ? Pourquoi agissaient-ils comme des soldats ? Et qu’est-ce qu’ils lui avaient fait la nuit dernière ?
Il se souvint qu’ils lui avaient donc fait porter une cagoule en latex noir – celle qui était sur le sol de sa chambre – et que tout s’était embrouillé après. Il s’était bizarrement senti bien avec. Mais ils lui avaient retiré pour faire quelque chose. Quelque chose avec son pénis.
Il eut un brusque retour de mémoire sur ce qu’ils avaient fait à son pénis. Mais c’était impossible ! À en croire ses souvenirs, ils lui auraient injecté un liquide qui serait ressorti et aurait presque pris vie pour venir recouvrir tout son membre reproducteur, contre toute logique de gravité. Était-ce vrai ? Était-ce même possible ? Martin détesta constater qu’il lui suffirait de regarder dans son caleçon pour avoir la réponse. Il décida de prendre une douche et retira un à un ses vêtements. Lorsque arriva le moment de sortir à l’air libre sa bite, il hésita, respira fort. Mais il devait savoir. Il devait être certain que ce scénario impossible soit bel et bien un rêve. En fermant les yeux, il retira son vêtement et le laissa tomber au sol. Doucement, il rouvrit les yeux et fixa son membre. Sa vision commença à tourner et son esprit à s’embrouiller quand il n’eut plus d’autre choix que d’admettre la vérité : son pénis était noir, lisse et brillant, comme recouvert d’un latex. Ou plutôt comme s’il était fait en latex. Il s’assit un instant sur ses WC, incapable de rester debout, contemplant son membre avec incrédulité. Des questions tournaient en boucle dans sa tête en se cognant les unes les autres. Il ne comprenait rien, il ne savait pas s’il voulait comprendre, mais surtout il ne savait pas pourquoi il ressentait toujours cette pointe d’excitation sexuelle dans son ventre. Il n’était habituellement pas spécialement obsédé, et il pensait qu’en pareille circonstance, il n’avait aucune raison d’être excité. Et pourtant.
Il réussit à se convaincre de se lever et de prendre sa douche, ignorant du mieux qu’il pouvait la couleur impressionnante de son pénis. Se laver lui fit du bien, il n'était plus nauséeux. Par contre, il était toujours excité !
Une fois sec, il s’assit sur son lit, essayant de comprendre l’état de son pénis, qui en plus avait commencé à durcir. Doucement, il en approcha sa main et du bout des doigts, effleura la « peau » de son membre. Le contact lui procura une légère et agréable décharge de plaisir qui parcourut son échine. Sa bite se durcit soudainement tout à fait. Sans trop y penser, guidé par un instinct primaire, il prit à pleine paume son pénis solide et commença à faire de légers mouvements de va et vient.
Le plaisir, il le sentait, commençait à croître en lui. La chaleur à emplir son membre et à se propager doucement. Depuis qu’il était éveillé tout avait été confus et pénible. Maintenant il sentait qu’il était mieux, plus calme, plus reposé. Il était bien. La sensation qu’il avait de toucher le latex de son pénis était surprenant, bon. C’était la première fois qu’il touchait du latex véritablement. Hier, il s’en souvenait, les étranges employés en portaient aussi et l'avaient saisi avec leur main. Il se remémorait cette sensation bizarre d’avoir été touché par une main en latex. Ça avait été agréable, de même que c’était agréable de se masturber avec du latex.
Il sentait quand même au fond de lui que quelque chose n’allait pas. Que tout cela n’était pas normal et qu’il ne devrait pas chercher à prendre du plaisir sexuel en une période si bizarre et si confuse. Mais il décida de ne pas écouter cette voix pour l’instant. Pour la première fois depuis plusieurs heures, il se sentait pleinement en confiance, pleinement paisible. Il découvrait avec surprise et amusement qu’il aimait bien cette sensation que procurait le latex. Mais d’ailleurs, il y avait encore autre chose en latex ici. Il jeta un œil au fond de la pièce où traînait la cagoule qu’il avait jeté avec effrois tout à l’heure. Il se disait maintenant qu’il avait sans doute un peu exagéré sa réaction. Ce n’était qu’une cagoule après tout. Une cagoule en latex d’autant plus, un matériau qui semblait lui procurer du plaisir !
Il se leva et alla chercher la cagoule puis retourna s’asseoir sur le lit en recommençant à se branler doucement. Il regarda le vêtement avec curiosité. C’était une jolie matière, noire, brillante, lisse, fine. C’était très agréable au toucher !
Il eut soudain l’envie de la remettre sur sa tête. Il avait conscience que précédemment on l’avait forcé à la mettre, que des choses étranges y étaient liées, mais quand même, il en avait envie. Juste pour voir, juste pour savoir si la sensation était aussi agréable. Des deux mains il écarta l’ouverture, puis passa la cagoule sur sa tête pour la fixer sur le haut de son crâne et la faire doucement, précautionneusement descendre sur son visage. Ce fut facilement chose faite. On aurait dit que le latex glissait sur sa peau pour venir épouser sa forme.
La sensation était exquise. La cagoule compressait légèrement sa tête, le latex était appuyé contre sa peau. Il se sentait plus léger, plus excité. Il recommença à se masturber avec entrain. Comment avait-il pu passer outre cette merveille ! La matière était délicieuse, et être dans le noir sans voir, sans bien entendre, laissait à ses autres sens tout le soin de le régaler.
Il se branla avec plaisir, avec vigueur. Il laissait échapper quelques gémissements incontrôlés : c’était si bon. Son esprit commença à imaginer des choses. Des choses à base de latex, à base de beaucoup de latex et de beaucoup de personnes en latex. Il commença à souhaiter plus de cette matière. Pas seulement une cagoule mais aussi des gants, des vêtements… Il réalisa avec plaisir qu’il en portait en lui. Que sa bite qu’il secouait en ce moment même en était recouverte, qu’elle en était faite ! Il commença à souhaiter que d’autres parties de son corps le soient également…
Son téléphone se mit à sonner.
C’était une sonnerie assez brutale qui bouscula Martin dans la transe dans laquelle il était tombé. Il s’arrêta net dans son élan, cessa son mouvement. Il reprit un peu de ses esprits alors que la sonnerie continuait de faire du bruit.
Il retira sa cagoule et alla prendre son téléphone. C’était un de ses amis proches, un de ceux avec qui il avait agi hier dans le champ. Au téléphone il lui demanda comment il allait, s’il était réveillé, s’il voulait passer chez lui. Martin ne raconta en rien ce qui lui était vraiment arrivé mais accepta de se rendre chez lui. Dommage, il était sur le point de juter ! Il se retrouva frustré et toujours excité à devoir aller chez son ami. Vraiment dommage qu’il n’ait pas pu se laisser aller…
Chez son ami, Antoine, il trouva que le temps passait lentement. Il était excité, frustré de sa session manquée pleine de découverte ; et pendant ce temps ils parlaient de leur action de la veille alors qu’ils en avaient déjà parlé au téléphone. Finalement, Antoine proposa qu’ils jouent à sa console, une activité plus agréable pensa Martin.
Le jeu avait beau le distraire, il n’arrivait cependant pas à effacer son excitation. Il sentait sa bite noire serrée dans son caleçon. Il voulait pouvoir prendre du plaisir, ressentir ce que ça faisait avec ce nouveau pénis qui semblait si bon. Il jetait de temps à autres des coups d’œil à Antoine son ami, bizarrement il avait de plus en plus une envie de le faire jouer avec sa bite, qu’il la découvre un peu.
- Est-ce que ça te dirait de… tu sais, de… qu’on se mate une vidéo et qu’on se branle ?
Il avait timidement posé la question, tentant d’apporter l’opportunité de sortir son engin. À vrai dire Antoine et lui s’étaient déjà branlés en face de l’autre. Pendant l’adolescence, c’était une activité marrante. Néanmoins, cela faisait un moment qu’ils ne l’avaient pas fait. Antoine resta un moment bouche bée, à moitié amusé, à moitié gêné. Mais il accepta finalement non sans timidité également. Il admit qu’il était un peu excité lui aussi, bourré d’hormones. Martin réduisit la lumière ambiante et laissa Antoine chercher une vidéo. Il trouva un porno classique avec une femme gracieusement gâtée. Les deux amis, assis l’un à côté de l’autre sur le lit, séparés par une grosse dizaine de centimètres, commencèrent à se frotter le paquet à travers la toile de leur pantalon. Martin fut surpris de réaliser que la vidéo ne lui procurait pas de plaisir, pas d’intérêt. Voir cette femme nue subir du plaisir ne lui faisait rien. Au contraire, il se surprit à regarder le bel étalon qui jouait avec elle et puis aussi son ami Antoine, et surtout sa bite qu’il avait fini par sortir. Elle était dure, raide ; il faisait des légers mouvements de va et vient en se mordillant la lèvre, les yeux fixés sur la vidéo. Une flamme s’alluma dans les yeux de Martin, un désir sauvage de pénétrer cette bouche mais également, en parallèle, le souhait pervers de voir ce visage recouvert de latex noir, lisse et brillant.
Il sortit son pénis des tissus de son pantalon et sous-vêtement et commença un mouvement de va et vient. Le plaisir qu’il avait ressenti chez lui recommença doucement. Il fallut un moment à Antoine pour jeter un œil à son ami. Un long moment pendant lequel Martin fit augmenter son désir, s’éloignant de plus en plus de l’état d’esprit dans lequel il se trouvait seulement quelques heures auparavant. Lorsqu’ Antoine aperçut le pénis de Martin, il lui fallut quelques secondes pour remarquer que quelque chose n’allait pas.
– Qu’est ce qu’elle a ta bite ?
– Comment ça ?
– Elle est noire ! Il y a quoi dessus ?
Martin eut un sourire pervers, les yeux pleins de cette lueur désireuse.
– Oh ça c’est… Du latex. Tu veux toucher ?
Jamais les amis n’avaient touché les parties intimes de l’autre. Antoine eut un instant d’hésitation, il n’avait pas spécialement envie de toucher le pénis de son ami mais… La curiosité était forte. Pourquoi avait-il mis du Latex sur son membre, mais surtout à quoi ressemblait cette matière dont il avait déjà entendu parlé mais jamais vu ni touché en vrai. Il ne put résister à la tentation de tendre son bras pour permettre à sa main de toucher la matière.
Martin savait que le contact de la peau nue avec le latex n’était pas sans conséquence. Il ne savait pas comment il savait ça mais il le savait. Il savait aussi qu' une fois qu’Antoine aurait touché le Latex, il serait beaucoup plus facile de le guider, qu’il se laisse faire. Mais il savait aussi que pour le conquérir, il fallait qu’il goûte le latex, qu’il le touche de sa langue. Il fallait que le Latex le pénètre pour pouvoir s’emparer de lui. Martin ne savait pas vraiment ce que cela voulait dire, ni ce qui lui faisait penser ça. En revanche, il savait qu’il voulait que cela se produise. Il voulait qu’Antoine goûte au Latex et puis qu’advienne la suite. Il ne savait pas ce qu’était la suite, ce que voulait dire « la suite ». Mais il le voulait.
Antoine toucha la bite en Latex. Sa main se posa sur la matière et, contrairement à ce qu’il voulait faire initialement, il ne la retira pas immédiatement. Il caressa le membre sur sa longueur, curieux de cette sensation qu’il sentait au bout des doigts. Une sensation charmeuse et plutôt agréable. Son esprit commença à se troubler.
– Approche, ordonna Martin d’une voix douce mais autoritaire. Viens regarder de plus prêt.
Antoine le fit. Non sans se demander pourquoi il faisait ça ou pourquoi son ami paraissait différent. Il ne put s’empêcher de se pencher et de rapprocher sa tête de cette bite que sa main continuait de caresser. Il se retrouva à genoux devant Martin, son visage entre ses jambes, ses yeux plongés dans la contemplation de ce pénis, de ce latex.
– Embrasse là. Déposes-y tes lèvres et ta langue.
Antoine ne comprit pas très bien pourquoi il faisait ça mais doucement, il approcha sa bouche. Lui qui n’avait jamais touché le pénis d’un autre garçon et n’avait jamais désiré entreprendre que des activités sexuelles avec des femmes, il se retrouva soudain sur le point de s’assujettir à la bite d’un garçon.
Dans un instant qui allait sceller son avenir à jamais, il embrassa le pénis de latex de son ami et sortit sa langue pour le lécher. Désormais, il avait goûté au Latex. Désormais il ne serait plus.
De sa propre initiative, il prit le pénis dans sa bouche et se mit à le sucer avec vigueur. Martin sentit des vagues de plaisir l’envahir à mesure que la bouche de son ami recouvrait son membre. Il sentait sa langue comme si sa peau était nue, comme si le latex qui le recouvrait était sa propre peau. Pris d’un intense plaisir sauvage, il prit de ses mains la tête de son ami et lui adjoignit des mouvements rapides. Se levant, il le laissa à ses pieds, la gorge pleine de son latex corporel, il leva la tête et ferma les yeux. C’était trop bon. Tout était démultiplié, il en perdait un peu sa propre personnalité au profit du plaisir.
Ils restèrent là quelques minutes, l’un perdu dans le plaisir qu’il recevait, l’autre perdu à jamais, obligé de donner du plaisir. Soudain, Martin sentit son pénis se gonfler et, dans une explosion d’un plaisir encore jamais ressenti, un liquide jaillir hors de son corps directement dans la bouche de celui qui était à ses pieds. Un premier jet rapidement avalé, puis un suivant, et encore un autre. À chaque fois le plaisir envahissait Martin comme un virus à la charge, lui trop pris dans cette émotion pour s’intéresser au reste, comme le fait qu’il éjaculait beaucoup plus de fois que la normale ou bien que son ami avalait tout sans s’arrêter. Néanmoins, au bout d’un certain nombre d'éjaculations, le flux se calma puis cessa tout à fait. Martin sorti son pénis noir, poussa un long râle de plaisir puis s’effondra sur le lit tout proche dans un immense soupir.
Il n’avait jamais ressenti ça. Il n’avait jamais même vécu quelque chose de proche. À mesure que les secondes s’écoulaient, les vagues de plaisir qu’il avait ressenti s’éloignèrent et il redescendit progressivement sur terre, vers son état normal.
Tâtant son pénis si lisse et le regard au plafond, il lui fallut du temps pour se souvenir de l’existence d’Antoine et de ce qu’il venait de subir. Il se redressa subitement et le regarda. Il se tenait toujours au même endroit, à genoux. Il avait le regard absolument vide mais se branlait avec vigueur. Soudainement il poussa un gémissement de plaisir, quelque chose de très humain. Il éjacula un premier jet de sperme, blanc. Puis un deuxième plus sombre, puis un autre encore plus et enfin un dernier tout à fait noir.
Martin ne put s’empêcher de rester interdit face à ce qu’il venait de voir. Comme si son propre pénis ou le fait qu’il avait baisé la bouche de son ami en gorge profonde quelques instants auparavant n’était pas aussi curieux. Le plus curieux, cependant, allait arriver rapidement.
Les résidus de sperme noir sur le pénis d’Antoine se mirent à se mouvoir. Le liquide commença à progresser en remontant le long de son membre. C’était comme si des centaines de petits tentacules partaient à l’assaut de son corps et s’enfonçaient dans sa chair pour y prendre sa place. Ainsi, le liquide s’étala, recouvrit son pénis et ses testicules, puis son bassin, son torse et ses cuisses, ses épaules, ses jambes, ses pieds… Peu à peu, tout son corps se faisait recouvrir par ses centaines de tentacules qui laissaient derrière eux une chair noire, lisse et brillante. Un latex qui devenait la peau même d’Antoine. Finalement, le liquide s’attaqua à sa tête. Il monta sur son visage, dans son coup, d’abord dans sa bouche mais finalement passa par-dessus pour connecter les lèvres, monta encore, recouvrit les yeux puis le front et enfin les cheveux, le haut du crâne.
Désormais, Antoine était complètement méconnaissable. Tout son corps était recouvert d’un latex noir et brillant qui formait une nouvelle peau autour de lui. Il se leva d’un mouvement mécanique et resta là immobile. Martin ne put réussir à bouger ou à émettre le moindre son. Il restait figé là, envahi par l’horreur de voir ce qui venait de se produire. Son ami Antoine avait été transformé en l’un de ces hommes en Latex de l’entreprise qui lui avait modifié son pénis.
Martin ne le savait pas encore mais il venait tout juste de créer le drone FR-2710-31.
Nabe
nabe.divers@gmail.com
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