Le jeune homme qui marchait seul sur le chemin s’appelait Osias. C’était un Inclassé, c’est à dire qu’il n’avait encore prêté allégeance à aucun dieu ou aucune déesse et, de ce fait, n’avait pas encore reçu les dons et caractéristiques physiques propres aux disciples de chaque dieu. Comme tous les Inclassés, Osias avait la peau pâle, presque blanche, les cheveux blancs, les yeux bleus très clairs. Il était imberbe et sa corpulence était tout à fait banale, ni maigrelette ni vraiment musclée.
Osias était encore jeune, mais relativement âgé pour un Inclassé. La plupart des gens prêtaient allégeance au dieu d’un de leurs parents très tôt et ainsi il était peu commun de rencontrer des Inclassés ayant déjà entré l’âge adulte. Néanmoins, cela était pour beaucoup le signe d’une ouverture d’esprit et d’une certaine forme de sagesse puisque cela voulait dire que les parents des Inclassés laissaient la liberté à leurs enfants de choisir eux même leur dieu et donc leurs dons. Mais passé un certain âge, il commençait à être mal vu de ne pas avoir de dieu protecteur et la pression sociale imposait que l’on choisisse rapidement quelqu’un à qui faire allégeance.
Osias lui s’était juré de ne pas devenir disciple d’un des dieux les plus importants, cette dizaine de divinités qui avaient déjà des millions de fidèles et qui étaient les protecteurs de la faune, de la flore, de la santé, de la guerre ou de toute autre banalité. Osias souhaitait honorer un dieu ou une déesse plus modeste, moins connue du Panthéon. Le problème étant que, par conséquent, lui non plus ne les connaissait pas forcément et devait d’abord faire des longues recherches qui repoussaient toujours à plus tard son entrée dans une classe.
Il se dirigeait présentement vers la petite chapelle d’une déesse qu’il ne connaissait pas mais dont il avait appris l’existence au détour d’une conversation, dans un village plus loin sur la route. Il espérait bien trouver en cette chapelle toutes les informations sur cette divinité et, peut-être, enfin prêter allégeance. La chapelle n’était pas au bord de la route et il lui avait donc fallu emprunter le chemin solitaire dans la claire forêt sur lequel il marchait actuellement.
Ce que Osias ne savait pas, c’est qu’il n’était pas seul dans cette petite forêt. Il était observé par un homme qui venait de l’apercevoir sur le chemin alors qu’il était allongé entre des buissons, s’adonnant à un plaisir solitaire régulier. L’homme commença donc à le suivre discrètement, curieux d’une part de voir quelqu’un en ces lieux solitaires, et d’autre part de rencontrer un Inclassé de cet âge. Il s’appelait Aktov. Il était grand, massif, à la musculature imposante, la barbe courte, ses habits cachant un torse poilu et de nombreux tatouages sans signification particulière qui recouvraient presque tout son corps. Il portait une lourde veste en cuir noire dont le parfum embaumait sa présence.
Osias, inconsciemment suivi d’Aktov, finit par arriver devant la chapelle, au centre d’une clairière. C’était une bâtisse très modeste et ouverte, délimitée par des murs formant une sorte de V et recouverte d’un toit en chaume pointant vers le ciel. Il n’y avait pas grand-chose à l’intérieur : une statue blanche représentant une belle femme au visage triste et au sol quelques babioles servant à faire une offrande.
Osias pénétra dans la chapelle, observa la statue et en fit le tour, à la recherche d’inscriptions indiquant de quelle divinité il pouvait s’agir. Malheureusement, il n’y en avait aucune. En désespoir de cause, Osias décida tout de même de tenter une prière. Il alluma de l’encens, s’agenouilla devant la statue, joignit les mains et se mit à prier.
– Ô noble déesse. Je me présente devant vous en toute humilité, après de longues années en quête d’une divinité, dans l’espoir de trouver noble cause à laquelle prêter allégeance et en devenir ainsi un disciple pour le restant de mes jours. Je ne connais ni votre nom ni vos dons mais en votre bonté je vous prie de me les enseigner afin que je puisse en toute conscience les choisir ou non.
Aktov s’était approché et se tenait désormais derrière Osias. Il était amusé par la naïveté et la maladresse du jeune homme devant lui qui osait demander des dons à une déesse qu’il ne connaissait pas. Il comprit que le jeune Inclassé était à la recherche d’un dieu et sentit soudain en lui le désir de lui offrir le sien.
Il s’agenouilla juste derrière Osias puis lui prit les mains pour les baisser.
– Tu n’as pas à prier cette déesse. Dit-il de sa voix chaude et grave.
Osias sursauta fort et se dégagea brusquement.
– Qui êtes-vous ?
– Tu n’as pas à prier cette déesse. Répéta Aktov ; d’ailleurs tu n’en as pas envie. Sais-tu qui elle est ?
Osias rougit, sans prêter attention au fait qu’Aktov n’avait pas répondu à sa question, un peu honteux que quelqu’un lui fasse remarquer qu’il ne connaissait pas la déesse.
– Euh… non…
– Il s’agit de la déesse de la mort infantile ! Joyeux n’est-ce pas ? Elle a très peu de disciples car personne ne veux accomplir ses tâches. Elle te confère le don d’apporter de la chaleur aux enfants sur le point de mourir et de les accompagner vers la mort. Aucun parent ne souhaite voir un de ses disciples apparaître sur le pas de sa porte. D’autant plus qu’ils ne sont pas particulièrement plaisants à voir. Tu es vraiment sûr que tu veux prêter allégeance à une telle divinité ?
– Euh… Je ne sais pas, ça peut être une bonne cause ! Mais…
– Mais tu mérites mieux que ça ! Un joli minois comme le tien se doit d’être accompagné par un dieu qui le mettra en valeur ! Quel est ton nom ?
– Je m’appelle Osias, répondit le jeune Inclassé en rougissant.
– Et bien Osias, répondit Aktov en s’approchant de lui, si tu le veux je peux te présenter mon dieu.
Osias se sentit frêle et en perte de moyens face à la carrure de l’homme qui se tenait à quelques centimètres de lui. Sans qu’il ne puisse l’admettre lui-même, il commençait à être charmé par Aktov.
– Qui est-il, ton dieu ?
– Il s’agit de Awnog , le dieu du plaisir masculin. Il est beaucoup plus puissant qu’on ne le pense, même chez ceux qui ne sont pas ses disciples. Il confère des dons variés, très différents de ce que les autres dieux donnent. Lui donne du charme, du plaisir, beaucoup de plaisir.
Aktov se tenait désormais très près d’Osias qui était momentanément figé par la prestance de son interlocuteur. Il avait entendu parler de ce dieu. Ses disciples n’apportaient aucune bonté à la communauté, ils étaient des brutes épaisses qui corrompaient les jeunes esprits et s’adonnaient entre eux à des pratiques sexuelles des plus fantaisistes. Osias se voulait pur et bon, il était absolument hors de question qu’il ait quoi que ce soit à voir avec une telle divinité, il préférait encore se donner à cette déesse de la mort infantile dont il ne connaissait toujours pas le nom.
– Je ne pense pas que…
– Laisse-moi te montrer ! Dit Aktov qui chuchotait presque désormais, en attrapant les mains du jeune homme.
D’une de ses mains il lui caressa la paume, de l’autre il lui saisit le menton puis, sans qu’Osias ait pu manifester la moindre protestation, il colla ses lèvres aux siennes. Osias sentit ses forces le quitter alors que toute volonté de résister s’éloignait de plus en plus. Il ferma les yeux sans s’en rendre compte. La langue d’Aktov sortit de sa bouche et commença à forcer l’entrée de celle d’Osias qu’elle finit par pénétrer en y apportant la chaleur masculine. Osias sentit une vague de plaisir le submerger un léger gémissement sortir de lui. Il laissa Aktov mener la danse dans sa bouche et se surprit à poser ses mains sur les hanches de l’autre alors que celui-ci mit une main derrière sa tête et une sur son épaule.
Au bout d’un moment ils s’arrêtèrent de s’embrasser, Aktov retira sa langue de la bouche du jeune imberbe. Ils se regardèrent, les yeux bleus de l’un trahissant la surprise, l’appréhension et la volonté d’en découvrir plus ; les yeux noirs de l’autre irradiant de désir sexuel et de satisfaction à entacher un peu, et de plus en plus, la pureté du jeune homme se tenant devant lui.
– Tu veux en connaître davantage sur mon dieu ? Demanda de sa voix grave Aktov en caressant la joue d’Osias.
– Oui… lui répondit-il d’une voix faible.
Il n’était plus sûr de vouloir tout à fait rejeter ce dieu là. Une petite idée commença à croître en lui ; après tout, pourquoi ne pas prêter allégeance ?
Aktov, satisfait de cette réponse replaça sa langue dans la bouche d’Osias. Puis, d’un rapide mouvement, il mit à l’air son pénis. Osias fut secoué par pareille vision. D’une part il n’avait jamais vu l’intimité d’une quelconque personne avant, c’était le tout premier pénis qu’il voyait en dehors du sien. D’autre part, ce pénis là était beaucoup plus gros et plus long que le sien. Il n’imaginait pas que ce fût possible d’avoir un membre de cette taille. Aktov se releva, sa bite étant désormais à peu près à la hauteur du visage d’Osias. Ce dernier ne comprit pas vraiment ce qui était censé se passer ni ce qui lui arriva lorsqu’Aktov lui saisit l’arrière de sa tête et d’un geste autoritaire, approcha sa bouche de l’énorme pénis puis l’y lui enfonça. Osias ne parvint pas à exprimer le gémissement qui avait bien été émis de sa gorge mais était empêché de sortir, la chair du pénis prenant toute la place dans la bouche. Seule une moitié de la bite avait pénétré la cavité buccale, mais il n’y avait pas (encore) la place pour le reste. Aktov commença à opérer des mouvements de va et vient, faisant entrer et sortir une large partie de son membre couvert de la bave du jeune Osias. Alors que celui-ci commençait à s’habituer à la sensation et à y prendre du plaisir, Aktov lui lança quelques directives sur comment faire pour mieux prendre en charge le gland.
Le grand homme laissa échapper un gémissement rauque en faisant basculer sa tête en arrière, prenant visiblement du plaisir à souiller la bouche du jeune au visage blanc. Cela dura plusieurs minutes au bout desquelles Osias se dégagea et se laissa retomber à quatre pattes, essoufflé par ce qu’il venait de faire. Il n’avait jamais ressenti ça, ni même soupçonné qu’il pût. L’idée qu’il avait toujours eu de ne jamais avoir de lien avec ce genre de divinité semblait de plus en plus ridicule. Le plaisir qu’il ressentait était incomparable et maintenant qu’il avait commencé à y goûter, il ne voulait pas l’abandonner. Quelle autre divinité pourrait le combler ainsi ? Laquelle ?
Aktov contourna le corps à quatre pattes d’Osias en se masturbant doucement. Il se plaça derrière le jeune homme et commença à doucement baisser les bas qu’il portait. Son pénis commença à émettre un liquide gras qui suinta par tous les pores de sa peau tendue et finit par humidifier l’ensemble du membre. Cette caractéristique qui lubrifiait naturellement son pénis était l’un des dons qu’Aktov avait acquis lorsqu’il avait prêté allégeance à Awnog.
Une fois les fesses d’Osias à l’air libre, Aktov commença à caresser son trou et à le titiller avec ses doigts.
– Tu es prêt à découvrir la suite ? Lança-t-il
Osias avait fini par reprendre son souffle. Un sourire se dessina sur son visage.
– Oui !
Aktov saisit son épais pénis puis en pressa le gland contre l’anus du jeune. Bien lubrifié comme il était, il pénétra facilement dans le corps d’un Osias plus excité qu’il n’avait jamais été. Celui-ci sentit ses muscles se figer à mesure que l’épaisse masse s’insérait dans son anus et qu’une immense vague de plaisir se saisissait de lui.
Puis d’un coup plus sec, Aktov enfonça ce qui restait de sa longue queue dans le derrière du frêle Osias qui ne put s’empêcher de crier. Aktov, alors, allongea son imposant corps au-dessus du maigre garçon puis lui couvrit la bouche d’une de ses mains, l’autre s’accrochant à son torse.
– chuuut ! Chuchota-t-il à son oreille. Je sais à quel point tu ressens du plaisir. Tout ça t’est offert par mon dieu, Awnog. Sans lui, il n'y a pas de plaisir pour les hommes. Avant lui, j'étais un jeune garçon sans avenir qui ne savait pas à quel dieu se soumettre. Puis j’ai rencontré ses disciples. Ils m’ont fait découvrir toute la grandeur du plaisir. Ils m’ont fait découvrir un dieu qui ne demande pas de soumission mais qui donne quand même. Il m’a donné la capacité de ressentir plus de plaisir que n’importe qui, de procurer beaucoup de plaisir à qui je veux. Il m’a donné ce corps. Et toi aussi il te donnera tout ça et pour le restant de ta vie, si tu acceptes de nous rejoindre.
Aktov commença alors de lents mouvements de va et vient à l’intérieur du cul d’Osias qui provoquaient chez le garçon des gémissements de plaisirs incontrôlés. Il se mit à aller de plus en plus vite, plaçant ses mains de part et d’autre des hanches de son passif et se délectant de chaque gémissement qui faisait écho aux coups de rein qu’il donnait. Ceux que poussait Aktov étaient de plus en plus forts, tels un animal en rut. Il accéléra la cadence tout en attrapant les bras d’Osias et en les maintenant en arrière. Le jeune était si léger par rapport à son dominant qu’il ne tomba pas en avant.
Les gémissements aigus du jeune se mêlaient à ceux rauques du grand et résonnaient dans la forêt. Le visage triste de la statue ne pouvait qu’assister impuissant à la vision du frêle Inclassé au petit corps maigre et blanc se faisant sauvagement baiser par l’épais corps musclé et poilu de l’actif dans sa veste de cuir.
– Osias ! Finit par crier ce dernier. Rejoins-nous ! Sois un des nôtres ! Deviens un disciple de Awnog !
– Ouiii ! Cria Osias au bord de l’extase.
– Veux-tu rencontrer mon dieu ? Veux-tu lui prêter allégeance et lui appartenir pour toujours ?
– Oui s’il vous plaît !
Alors dans un long gémissement, Aktov se mit à jouir, d’importantes quantité de son sperme se répandant dans le cul d’Osias. Lui, dans un gémissement traduisant un dernier pic d’énergie, se mit également à jouir puis il tomba dans les pommes.
Il se sentit être aspiré de manière incontrôlable vers le haut. Soudainement il arriva devant une figure masculine d’une grande beauté. Sans avoir besoin d’y réfléchir, Osias eut la ferme volonté d’appartenir à ce mâle et de le servir. Celui qu’il avait deviné être Awnog lui-même s’approcha de lui. De sa main il s’empara du pénis d’Osias et d’une autre lui caressa le visage. Le jeune homme sentit quelque chose lui pénétrer l’anus sans qu’il puisse voir de quoi il s’agissait et quelque chose d’autre semblable à de la lumière liquide se glisser dans sa bouche.
– Es-tu prêt à devenir mon disciple Osias ? Dit Awnog dans une voix qui charma instantanément le jeune.
Il était incapable de répondre à voix haute, sa bouche étant remplie, mais Awnog sembla entendre lorsqu’il lui répondit « faites de moi votre serviteur ».
Dans une explosion de plaisir qui transperça tout son corps, Osias se sentit chuter à grande vitesse, puis il s’évanouit complètement.
La première chose qu’Osias ressentit en revenant à lui était la force. Il se sentait beaucoup plus fort que jamais auparavant. Il ouvrit les yeux et comprit qu’il était allongé sur le sol de la chapelle. Il vit que ses mains étaient plus grosses, que son corps était devenu beaucoup plus musclé et poilu et que la couleur de sa peau était beaucoup plus sombre. Ses vêtements gisaient sur le sol, déchirés. Il vit sur son corps de nombreux tatouages qui semblaient recouvrir une grande partie de sa peau et l’assombrir d’autant plus. Il constata avec grand plaisir que son pénis était devenu long et épais.
Il se releva et vit que celui qui l’avait baisé et converti, et dont il ignorait toujours le nom attendait patiemment, de dos, regardant la forêt. Il le héla, ce qui lui permit d’entendre que sa voix était devenue grave.
Aktov se retourna et contempla avec délectation le nouveau corps de celui qui, il y a peu de temps encore était un pur et innocent Inclassé et qui désormais était un disciple du dieu du plaisir masculin. Il s’approcha de lui.
– Tu es devenu magnifique ! Il va te falloir de nouveaux habits.
Les deux tas de muscles se prirent le bras en se collant l’un à l’autre.
– Bienvenue parmi nous Osias.
Ils firent se rencontrer leurs lèvres et leurs langues. Se roulant de bruyantes pelles. La conversion avait comblé Osias de plaisir. Il était devenu ce qu’il devait devenir. Les deux disciples se firent tomber l’un sur l’autre, prêt à découvrir de nouvelles facettes du plaisir entre hommes.
Nabe
nabe.divers@gmail.com
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