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Je suivais Ruben dans cette galerie commerciale, regardait vite fait les diverses boutiques dans lesquelles je n'allais jamais, je dois être allergique à cette zone commerciale. Des déchets devant beaucoup de boutiques, des commerçants peu accueillants, et une musique d'ambiance on ne peut plus ringarde, j'ai déjà hâte de partir de cet endroit ! Il me dit
- Ça va, fait pas la tête, c'est une zone sympa ici.
- Sympa !!! Tu te fous de moi là ! C'est glauque, crasseux, et les gens sont aimables comme des portes de prison, c'est affreux.
- T'exagère Justin, moi j'la trouve bon enfant.
- Pas moi !
Il m'embrassa sur la joue pour me donner un peu de baume au coeur, et on continua à déambuler d'allée en allée, à la recherche de je ne sais quoi.
- Ah voilà la boutique que je cherchais, me dit Ruben. Suis-moi.
- Pas de souci.
On entra dans une boutique foutoir, y'avait de tout là-dedans ! Des vêtements, des outils de jardinage, des bougies, des livres, et une odeur infecte d'un sac de détritus qui auraient dû être jetés à la poubelle il y a des semaines manifestement. Beurk ; je ne pouvais exprimer que du dégout dans cet horrible endroit. Ruben le lut sur mon visage, fit encore quelques pas, et vint me prendre dans ses bras, tout en m'embrassant. J'étais gêné mais il continuait, il insistait, il ne voulait plus bouger, et enfin, au bout de 20 bonnes minutes, il me dit " viens, on sort, il a compris ". De qui parlait-il ? Compris quoi, qui, où ? Je préférai ne pas poser de question maintenant, attendant un moment plus intime pour en savoir plus. Il me lança alors un :
- Tu fais où tes courses toi d'habitude ?
- Comme tu as pu le voir, pas ici ! Je préfère l'autre zone commerciale, j'y ai mes habitudes, et aussi plusieurs amis qui y travaillent. Je profite de mes connaissances pour avoir des prix sur certains produits, vêtements, et autre.
- Ok, moi aussi je vais là-bas, ici, c'est pour les cassoss'.
- ... on y va ?
- C'est parti.
Et Ruben me prit la main pour sortir de cette galerie commerciale, jusqu'à la voiture. En route pour l'autre zone, il me dit " Merci, je t'expliquerai ce soir ". Un verre dans un bar, les courses faites, il m'offre un petit porte clé sur lequel est gravé mon prénom, et nous rentrons enfin ! 3 heures pour faire tout ça, il n'avait pas menti.
Arrivés chez lui, il me dit :
- Tiens, c'est pour toi, ça devait aller avec ce que je viens de t'offrir, mais je l'ai oublié en partant.
- C'est quoi encore Ruben ?
- Ouvre et ne pose pas de question !
J'ouvre le cadeau, bien emballé, je pense que moitié du rouleau d'adhésif a dû y passer... une couche... 2, 3, 4 couches de papier, ah ça ne pouvait pas s'échapper. Je rigole en me battant contre ces couches successives, ce qui le fait rire aussi. Enfin, une petite boite en carton, fermée, que je m'empresse d'ouvrir. Je regarde l'intérieur, je regarde mon Ruben, je regarde à nouveau l'intérieur, puis Ruben, et je me sens presque m'évanouir. Il me fait me coucher sur le lit, et m'apporte un verre d'eau. Je regarde à nouveau le contenu de la boite... je lui dis :
- Ruben, viens là...
- Ça ne te plait pas ?
- Tu es un rapide...
- J'avais envie de te faire ce cadeau, la clé de chez moi, tu as le porte clé pour ne pas la perdre, je souhaiterai qu'il n'y ait plus de semaine comme celle qu'on vient de vivre.
- Mais, ...
- Pas de mais ! Quand tu te sentiras prêt, tu utiliseras cette clé, et je comprendrai qu'une nouvelle étape est franchie entre nous.
Ayant repris mes esprits, je l'attirais contre moi, et un grand moment silencieux débuta, mes mains caressant son torse, ses mains posées sur les miennes, je sentais un immense bonheur naître entre nous. Il me prouvait qu'il avait confiance en moi, la clé pour preuve.
C'est alors que la sonnette retenti. Il me dit :
- Ah c'est vrai, ma soeur m'apporte le repas de ce soir, j'ai oublié de la prévenir que l'on a fait les courses cet après-midi.
- Oui, je confirme.
Il se lève, ouvre à sa soeur, et la remercie, presqu'en la mettant à la porte et d'ajouter de ne pas venir demain, il a fait les courses, et qu'il ne voulait pas être déranger.
Je l'observe par la porte restée ouverte, il retire son haut, laissant apparaitre son anatomie musclée, poilue comme je l'avais deviné, et m'envoie un sourire charmeur qui me fait fondre. Puis, en me fixant, je le vois commencer une série d'abdos, de pompes, d'exercices de musculation, si bien qu'en quelques minutes, Ruben est dégoulinant de sueur, et ses muscles saillants me font un effet indescriptible. Jamais je n'aurai pensé réalisable de le rencontrer quand j'y pense, alors qu'il est là, à m'ouvrir sa vie, à me couvrir de son attention, de son affection, et la clé de chez lui est là, dans ma main... Que de changements rapides, il ne faudrait pas brûler trop d'étapes. C'est alors que mon regard est attiré pour un bout de papier brillant, un coin de photo peut-être, un transparent, il faut que je voie ce que c'est.
- Ruben, j'peux te demander quelque chose ?
- Oui, quoi donc ?
- C'est quoi ce truc brillant qui dépasse du livre la ?
- Euh rien, touche pas s'il te plait...
- Pourquoi ?
- Tu vas mal le prendre Justin...
- Bein dis-moi, tu me fais confiance ou pas Ruben ?
- Oui, mais bon, c'est délicat...
- Aller, qu'on en finisse !!!!
Contre sa volonté, je pris ce morceau de papier brillant et découvrit qu'il avait fait développer la photo qu'il avait prise de moi la semaine dernière pour ne pas m'oublier.
- T'avais peur de quoi Ruben ?
- Que tu le prennes mal... que ça te fasse peur... de te perdre...
- Viens ici !
Il reçut pour seule et unique réponse un " JTM R. " écrit au feutre à l'arrière de la photo. Son corps se mit à trembler, et plein de sueur, il me serra fort dans ses bras, j'en avais mal aux côtes.
- Puisque je suis dans tes bras, faut que j't'explique pour cet aprem... Mon ex me harcèle depuis que j'ai rompu avec lui, n'ayant plus la même vision de la vie que lui, mais il n'a pas accepté que je le quitte. Dans sa boutique tout à l'heure, il nous a observé pendant notre baiser. Avec lui, je n'ai jamais fait ce genre de baiser, cela restait des petits bisous, sans entrain ni envie ni désir, tout l'inverse de toi !
- Et ?
- Et je pense que cette fois-ci, je ne suis pas prêt d'avoir un jour de ses nouvelles.
Il m'en voyait ravi, il est à moi maintenant. Sa bouche vint chercher la mienne et bien qu'il soit encore mouillé de transpiration, mes mains parcouraient son corps, avec une certaine envie d'aller plus loin que le baiser. Et je sentais que lui aussi voulait aller plus loin. Je devinais son sexe à travers son jogging, l'excitation montait de minute en minute.
- J'ai envie de toi Justin.
- Moi aussi, j'ai envie de toi Ruben.
Et il m'ôta mon t-shirt, en caressant mon dos de plus en plus fortement, ça chauffait. Il transpirait déjà, son front perlait. M'approchant de son torse, je me mis à le lécher délicatement, lui faisant échapper un râle de satisfaction et d'encouragement. D'abord entre les pecs, puis un teton, puis l'autre, avant de m'attarder sur ses abdos. Nous baissions alors en même temps notre pantalon et boxer, nous retrouvant pour la première fois nus face à face. Je découvris mon Ruben sous un nouvel aspect, nu, et un sexe de belle taille. Il vit mon sourire se dessiner en voyant son sexe, il me dit :
- Tu as peur ?
- J'imaginais pas ça si...
- Si gros ?
- Faudra y aller doucement, c'est hors norme ton truc !!
- T'inquiète pas mon coeur, je prendrai mon temps.
Et c'est vrai qu'il me fit des préliminaires de fou ! Jamais un tel gourdin n'aurait pu entrer en moi auparavant, mais la douleur se fit présente malgré la douceur qui l'animait pour ne pas me blesser. Quel moment de plaisir fou ! Il voulait me sentir en lui aussi, mais ses assauts répétés ont fini par me faire jouir sans me toucher, un peu déçu, il m'avoua que j'étais le premier à qui cela arrivait.
- Je vais à la douche, après on mange ?
- Ok Ruben, bonne douche, à de suite.
J'étais pour remettre mes vêtements quand une idée folle me vint à l'esprit, je mis alors tous les vêtements qu'il a porté toute cette journée, fais sa muscu avec, et qui sentaient son odeur. Il fut surpris de me voir habillé ainsi, je nageais dans son jogging, mais je me sentais trop bien. Il m'embrassa, content de voir que j'avais de vraies envies d'être avec lui, et de l'avoir sur le dos.
- Tu pourras l'emporter pour cette semaine si tu veux.
- Tu es sérieux ?
- Oui Justin, comme moi je vais garder tes vêtements, une photo, c'est trop peu, et j'serai obligé de venir chez toi pour te les rendre.
- Humm, toi, tu as déjà prévu de passer ton week-end en centre-ville...
- Comment as-tu deviné ?
Le rendez-vous était alors fixé pour le week-end suivant, j'étais ravi. On mangea alors en toute simplicité, je retrouvai ses chaussures (des belles tn noires et bleues pour changer ce soir) sur mes cuisses, le regard complice comme jamais et peu de discussion, regardant pour une fois les informations à la télévision.
Après ce repas, posés sur le canapé, main dans la main, nous cherchions quel film regarder ce soir, quand mon téléphone sonna.
- Justin, c'est Eddie, on est tous au bar, tu nous rejoins ? J'entends que le haut-parleur est activé.
- Salut Eddie, euh, j'suis pas chez moi, et pas seul...
- Ah, bein viens nous la présenter, t'as pas le choix, tu viens.
- Non, Ruben n'est pas une fille.
Un grand silence s'installa, je dis alors :
- Voilà vous savez tous mon secret maintenant, c'est à cause de lui que j'ai touché le fond l'an passé, et puis depuis peu, je suis heureux avec lui, je n'ai pas changé pour vous, je vous aime tous, alors ne me rejetez pas.
- Viens avec " lui ", présente-le nous !!!!
- Ok, mais pas ce soir, venez samedi prochain pour l'apéro chez moi, il sera là ! Bonne soirée mes amis, et merci d'avoir été autant présent. Bisous.
- Ok bonne soirée cachotier, bisous.
Ruben qui avait tout entendu me dit :
- Ah, tes collègues ne savaient pas pour toi ?
- Non, maintenant, ils le savent et tu vas les rencontrer samedi prochain, sauf si tu ne te sens pas prêt...
- Tu seras là, et j'suis fort, je saurai ne pas me laisser marcher sur les pieds.
- Non, ça serait dommage pour tes skets !
On rit encore, et bientôt ses bras m'enlacèrent pour ne plus me quitter de la nuit.
Carolito
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