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Pour ceux qui suivent mes histoires, je tiens encore à vous remercier pour vos messages qui sont toujours aussi plaisants à lire (les rageux mis à part bien sûr ^^).
La suite a mis un peu de temps à venir, j'ai été pas mal occupé ces derniers temps. La voilà néanmoins... Bonne lecture
Depuis que je suis avec M, S ne supporte plus mon indifférence. Il sait que j'ai quelqu'un et n'apprécie pas que je ne lui coure plus après. Il multiplie les petits mots contenant autant de miel que de fiel pour qui sait les lire. Ce mec est un nuisible...
Au détour d'une conversation, M a appris la situation que je vivais avec lui, et dans mon dos, mais pour mon bien et avec les meilleures intentions du monde, il a contacté S pour lui dire de se calmer...
Tous mes efforts pour préserver ma relation ont été anéantis ce jour-là. J'avais érigé un mur entre eux deux pour qu'ils ne se trouvent pas mutuellement (et surtout pour que S ne trouve pas mon mec), mais il y avait une faille...
Comprenez-moi bien, j'aime M, il est tout sauf idiot, mais il est impulsif et loin d'être assez retord pour rivaliser avec S. Je savais qu'il allait se faire avoir, mais je l'ai su trop tard...
Avant que je ne réalise ce qui s'était passé, ils avaient parlé, s'étaient copieusement insultés, S avait joué à l'intellectuel hautain et supérieur, mais c'était finalement rabaissé à traiter mon mec de pute et autres joyeusetés bref... Mais au cours de l'échange, il avait placé ses pions, et mon pauvre M n'y a vu que du feu. C'est à partir de là que tout à commencer à merder...
Je me réveillais en pleine nuit dans la chambre d'hôtel. Ce weekend, M était venu à Lyon comme nous ne pouvons pas encore aller chez moi (Je suis encore coincé chez mes parents : P) donc nous avons pris un hôtel vers la Part-Dieu pour pouvoir nous balader en ville en journée.
Dans l'obscurité de la chambre, je sentis immédiatement qu'il n'était plus à mes côtés. Il a pu aller aux w.c. me direz vous, mais je ne voyais pas non plus la lumière sous la porte, et j'avais un mauvais pressentiment. Je ne bougeais pas d'un pouce, les sens aux aguets.
Il était là, tout près du lit, je l'entendais bouger et respirer en faisant le moins de bruit possible. La chambre n'étant pas immense, je me faisais une idée assez précise de l'endroit où il était juste avant d'entendre le bruit de froissement d'un sac à dos. Toujours sans bruits, il se déplaça légèrement, cette fois, il devait être près du bureau. J'entendis un bruit que je n'identifiais pas immédiatement, mais il avait trouvé ce qu'il cherchait, car il se dirigea rapidement vers les toilettes et s'y enferma. Je me redressais aussitôt et, comme je l'avais deviné, constatais que mon téléphone n'était plus au bout du chargeur.
Au même moment, une lumière bleutée passa sous la porte. Lassé, mais serein, je me recouchais sans un bruit. Une fois installé, je lui dis d'une voix volontairement forte et intelligible :
- Tu ne me le bloques pas s'il te plait. Merci.
J'éteins mon portable quand je dors, et il n'avait pas le code, je ne voulais pas qu'il me le bloque après trois essais ratés.
Ceci fait, je me suis tranquillement rendormi. Avant, je l'ai entendu sortir des toilettes, sans se soucier d'être discret cette fois, et se recoucher à côté de moi. Il ne s'est pas couché contre moi, nous dormions certes dans le même lit, mais nous ne dormions plus ensemble cette nuit-là...
Au matin, je vis clairement qu'il était contrarié d'avoir été pris en flagrant délit. Je ne lui en voulais pas plus que ça, je savais pourquoi il l'avait fait... Nous avons eu une longue discussion, au terme de laquelle il m'a assuré qu'il me ferait désormais confiance.
L'après-midi, nous sommes allés à Confluence pour profiter des dernières heures avant son départ. Nous avons passé un long moment assis au bord de l'eau, ma tête sur ses genoux. Le moment aurait pu être très romantique si je n'avais pas vu distinctement dans le reflet de mon écran qu'il lisait chacun des messages que j'envoyais à un ami qui traversait une mauvaise passe. Nous nous sommes séparés devant son bus après un baiser, il avait beau être méfiant, j'avais envie de croire dans sa résolution de faire des efforts en ce sens...
Je me trompais.
Sa résolution dura une poignée d'heures. Dès le lendemain, il me reprocha de mettre trop de temps à répondre à ses messages, il me questionna sur une demi-douzaine de personnes qui avait liké ou commenté mon Facebook. Je commençais à en avoir sérieusement marre et lui fit clairement comprendre. Sa réponse ?
- Si tu n'es pas content, barre-toi. C'est comme ça...
Si je n'avais pas l'intention de le quitter, je ne comptais pas non plus me laisser traiter comme ça. Je lui ai donc fait comprendre qu'il était peut-être temps de faire une pause, pas forcément très longue, mais qui permettrait à la tension de retomber. Sa réaction fut complètement disproportionnée. Il m'inonda de texto et de messages vocaux pour me demander, puis me supplier de ne pas lui faire ça, qu'il m'aimait... Je l'aimais aussi, et c'est précisément pour ça que je voulais le faire, mais j'ai cédé et nous avons repris normalement après qu'il ait renouvelé ses résolutions... Qui ont duré encore moins longtemps.
Le soir même, il recommença, puis le lendemain matin. Comme je ne répondais pas aux messages qui se voulaient provocateurs, il m'accusa de choisir mes réponses, de parler à d'autres et de ne plus avoir le temps de lui répondre.
Puis un jour, j'ai reçu un message d'un parfait inconnu sur Facebook. Un mec qui m'avait connu sur une appli, mais dont le visage ne me parlait absolument pas. Je n'ai pas assez de succès pour ne pas me rappeler des mecs avec qui j'ai une vraie discussion, je regardais vite fait son profil après qu'il m'a clairement dragué, et en regardant l'alias, je remarquais que ce mec qui s'appelait prétendument " Benjamin " avait un alias Facebook en M...
J'ai aussitôt grillé mon mec, qui n'était jamais connecté en même temps.
Un double compte, c'en était trop pour moi. J'ai appelé M et je lui ai dit que c'était fini, que je ne pouvais plus rien pour sauver notre histoire à ce stade.
Que malgré ce qu'il avait fait, je l'aimais encore, une telle chose ne disparait pas du jour au lendemain, mais que s'acharner à rester ensemble ne ferait qu'empirer les choses. Après des pleurs auxquels je suis resté insensible plus que difficilement, il a tenté un chantage au suicide. Là je n'ai pas du tout aimé et j'ai été très ferme, lui disant que c'était terminé. Nous avons raccroché et j'ai vu qu'il m'avait bloqué de partout après m'avoir envoyé une photo d'une boite de médicaments et un message en forme de lettre de suicidé.
Je n'ai pas cherché à le rappeler, mais j'ai écrit à son frère pour lui en parler, il valait mieux être prudent...
Voilà comment une histoire qui avait bien débuté a mal tournée... J'en ai été le premier déçu. M n'a rien tenté rassurez-vous, et il se porte à merveille. Nous arrivons à échanger des nouvelles en nous croisant parfois sur les applis, mais rien de plus.
En revanche, après cette fin assez brutale et désastreuse, je me suis occupé du vrai responsable, de celui qui avait une fois de plus dévié le court de ma vie, et j'ai réussi à lui porter un coup assez fort pour qu'il n'ait plus envie de remettre les pieds dans ma vie. Il aura fallu que je perdre M pour enfin me libérer de S...
Renart
renartraner@gmail.com
Autres histoires de l'auteur : M | Incipit | L'éveil du Renart | Nils | Gabriel | Tony | Détente au Sun City