Les syndicats américains organisent une grève générale en 1886 afin de revendiquer un travail journalier limité à 8 heures. Le 1er mai est choisi comme date symbolique.
Louis est arrivé il y a quelques mois à Chicago pour rejoindre le mouvement anarchiste, il a 23 ans, des traits fins, des cheveux foncés et un bouc taillé. Il est menuisier de formation et dispose de quelques aptitudes manuelles. Débarqué d'Europe depuis peu, Louis rejoint un de ses compatriotes, un certain Fischer qui vit aux États-Unis depuis plus de 20 ans.
Louis a une forte personnalité toutefois il est assez timide. Perdu dans cette grande ville, il est accueilli dans le petit appartement de Fischer au troisième étage d'un immeuble vétuste. L'atmosphère est lourde, le soleil tape fort à travers les vitres. Fischer invite Louis à faire comme chez lui. Ils s'installent à la petite table de la cuisine et se désaltèrent.
Les discussions débutent au sujet des conditions de travail imposées aux ouvriers. Fischer expose les idées anarchistes à Louis qui est emporté. Pendant des heures, Fischer et Louis partagent leur vision du monde. Ils ne voient pas le temps passer pourtant la nuit tombe sur le Midwest.
Enivré, c'est dans une certaine euphorie que Louis se prépare à passer sa première nuit à Chicago. Il fait un brin de toilette au lavabo et s'apprête à aller dormir dans le lit de Fisher que ce dernier a volontiers accepté de partager.
Louis se dirige en slip blanc vers le lit, Fisher est déjà sous les draps. Il se prépare un verre d'eau sur sa table de chevet. Lorsque Louis tire le drap pour se glisser en dessous, il aperçoit que Fisher est nu, sa grosse saucisse repose sur son bas-ventre. Fischer capte son regard et lui dit :
- J'ai pris l'habitude de dormir nu à l'armée. Cela ne te dérange pas ?
- Non, pas du tout et puis c'est vrai qu'il fait une chaleur intenable dans cette ville.
Louis se glisse sous les draps, attrape son slip et le fait glisser le long de ses jambes.
- C'est mieux ainsi.
Fischer rigole et se retourne pour éteindre la lampe de chevet. Lorsqu'ils se retrouvent dans le noir, Fischer se met directement à ronfler. Une vingtaine de minutes plus tard, les deux hommes sont réveillés par des cris.
Dans l'appartement mitoyen, un couple fait l'amour bruyamment. Impossible de dormir entre les gémissements de la voisine, les grognements du voisin et le bruit du sommier qui prend cher. Dans la pénombre, Fisher se retourne vers Louis qui lui sourit.
- En voilà un qui a bien de la chance, dit Fisher.
- Ne sois pas jaloux, répond Louis en mettant sa tête sous le drap.
Fischer entend Louis se mouvoir dans le lit puis soudain, il sent une main lui saisir le sexe et des doigts glisser plus bas. Il expire longuement et se laisse faire. Louis passe ses doigts partout sur le manche de Fisher, tous les centimètres carrés y passent.
Suite à quelques pressions exercées par le pouce, Fischer sent une quantité phénoménale de sang irriguer son membre. Il n'a jamais bandé comme cela. Sa queue est tellement gonflée qu'il ne la reconnait pas.
Louis est profondément concentré, il caresse de nombreuses fois le sexe dressé aux mêmes endroits, suit des parcours imaginaires dessinés sur la queue prête à exploser de Fischer.
Louis est précis et délicat. Fischer sent quelque chose monter en lui, il est emporté par une vague de plaisir qui le fait gémir.
Louis poursuit son travail. Une deuxième vague monte du corps de Fischer, lui traverse le cerveau, le coeur et la bite. Il ne comprend pas ce qui lui arrive, comment est-ce possible de ressentir tant de sensations sans même éjaculer? Un cri accompagne cette sensation. Fischer pense à ses voisins qui l'ont forcément entendu.
Louis poursuit ses étranges manipulations à la base du gland de Fisher. Avec la pulpe de ses doigts, il trouve des nœuds sur lesquels il exerce une pression pour libérer toujours plus de décharges de plaisir dans le corps de Fisher dont le coeur bat plus vite que jamais. Les sensations sont dix fois plus fortes que tout ce qu'il ressent lorsqu'il fait l'amour. Il ne s'explique pas ce qui est en train de se passer.
Les mains de Louis pressent ses couilles en différents endroits sur la longueur, sur la largeur selon un rythme précis qui envoie Fischer au septième ciel.
Il ne retient plus rien, il hurle son plaisir. Ses cris sont totalement décomplexés, il ne pourrait rien faire pour les retenir. Quand un cri s'arrête d'autres reprennent encore plus forts.
Louis sourit à Fisher et lui dit :
- Accroche-toi bien, les choses sérieuses vont commencer.
Fisher n'en peut déjà plus. Il ferme les yeux, sent les dix doigts de Louis se positionner à divers endroits sur sa grosse queue et autour. Puis, avec de petits mouvements circulaires réguliers, il déclenche... le Big Bang.
Tendu au maximum, Fischer sent venir en lui une chaleur inimaginable, de la lave en fusion se répand dans toutes les cellules de son corps, il est traversé par une onde de désir si puissante que son corps ne répond plus, il perd connaissance, se réveille, tremble comme une feuille, perd à nouveau connaissance face au trop-plein de jouissance bombardant son cerveau.
Puis... la calme absolu, les doigts de Louis s'enfoncent profondément. Fischer sent monter en lui une éruption. La foudre le frappe, son corps a juste à se laisser transpercer par cette sensation divine.
Sa queue est le centre du monde, elle tressaute, ce qui arrive est gigantesque. Le geyser fuse, les coulées de jus sont sans fin, tout est recouvert, béni, souillé.
Le miracle s'est produit. Pourtant, ils vont prochainement être privés de liberté, de vie, de temps.
Se souvient-on d'eux aujourd'hui ? En tout cas, on les fête ce premier mai.
Camozzzor
camozzzor@gmail.com
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