Nico et Matteo

Nico et Matteo, par delà les épreuves

Chapitre 15

Comme la fois précédente, Nicolas rentre tôt le matin de son séjour en mer, un samedi, très fatigué. Il passe donc la matinée à dormir

Quand il descend à l’heure du déjeuner, Matteo et Monsieur André sont en train de préparer à manger. Nicolas ressent la douceur d’un foyer. Le fait d’être attendu, comme par une famille, lui donne chaud au cœur.

Il aimerait embrasser Matteo sur la bouche pour lui dire bonjour, mais il se sent gêné devant Monsieur André. Un sourire radieux, mutuel, fait tout aussi bien l’affaire.

Le temps est magnifique aujourd’hui. Comment nos deux amis vont-ils occuper le week-end maintenant qu’ils n’ont plus de secret l’un pour l’autre ?

Alors qu’ils quittent la maison légèrement vêtus, Nicolas se demande quelle partie de la ville Matteo va lui faire découvrir cette fois ?

- Tu m’emmènes où ?

- Au paradis…

Après un parcours un peu long qui les éloigne de la ville, puis une marche sur un chemin escarpé, Nicolas devine la destination de la journée : la mer, ou plus précisément les calanques.

Ils ont rejoint une crique relativement isolée. Gêné, Nicolas constate que quelques baigneurs, de tous âges, sont nus. D’autres sont habillés. Sans que cela ne gêne ni les uns ni les autres.

Matteo commence à se déshabiller lentement, et retire son boxer, sous le regard toujours gêné de Nicolas.

- T’es pas obligé de mettre un maillot. J’en mets jamais quand je viens ici

Nicolas rougit. Il reste en caleçon un moment, assis sur sa serviette. Au bout de quelques minutes, il finit par faire glisser doucement ce qui lui reste. Il est maintenant nu au soleil. Il jette des regards un peu gênés à Matteo, tout en admirant son bronzage parfait, sans marque.

Matteo passe de la crème solaire sur la peau blanche et fragile de blond de Nicolas. Allonges côte à côte, les yeux fermés, ils laissent tous les deux le soleil les caresser. Peu à peu, Nicolas fait abstraction de ce qui l’entoure, de sa pudeur. Il se sent bien. Les deux amis se retournent et se mettent sur le ventre. Les deux corps côte à côte, les deux petites paires de fesses proches l’une de l’autre. Nicolas finit par glisser à Matteo :

- C’est agréable, je me sens bien

- Tu veux explorer un peu ?

Matteo se lève et tend la main à Nicolas pour le relever. Nus tous les deux, ils explorent la calanque. L’occasion de redécouvrir le corps nu de l’autre. C’est la première fois depuis la fois où le père de Matteo les a surpris.

Nicolas constate que Matteo a pris un peu d’épaule et d’abdominaux, même si son corps reste mince et son visage adolescent. Sa peau est plus brune qu’avant, baignée de soleil. Matteo remarque aussi que Nicolas s’est musclé légèrement, le travail de pêche étant physique. Mais il reste petit et mince.

Quand ils escaladent les rochers, ils observent plus en détail les courbes, les muscles qui se tendent un peu sous la peau, les lignes des fesses, le sexe et les testicules qui bougent librement à l’air. Ils se tendent la main pour s’aider à grimper.

Perchés sur un rocher, ils observent l’horizon. Matteo a posé son bras sur l’épaule de Nicolas. De la main il lui montre les bateaux et les autres calanques au loin. Deux corps nus et innocents perdus dans une nature généreuse et amicale. C’est comme si tout ce qui leur avait été interdit dans un autre endroit, dans un autre temps, leur était ici et maintenant devenu permis, possible. Entourés par la chaleur du soleil, et la beauté de la nature, ce qui était impossible devient même encouragé.

Soudain Matteo plonge la tête la première. Nicolas observe le corps mince, beau, son sexe et ses fesses flotter dans l’air, avant de disparaitre dans l’eau. Un visage tout souriant, des dents blanches éclatantes sur des joues bronzées, les cheveux trempés, Matteo émerge.

- Viens, rejoins-moi

Plus craintif, Nicolas saute, mais pas la tête la première. Quand il émerge, il regarde le corps de Matteo faire corps avec la roche pour escalader l’escalader. Nu, il épouse la nature qui s’offre à lui.

Innocents, les deux Adam continuent à explorer et à faire corps avec la nature tout l’après-midi. Ils nagent, bronzent, explorent. Le soleil les caresse, le vent les rafraichit, la végétation, rare, mais parfumée les embaume.

Quand ils quittent la calanque en fin d’après-midi, ils sont lavés des douleurs, des peurs et des impuretés du passé.

Une fois rentrés à la maison, quand ils se retrouvent dans la chambre de Matteo, les corps, qui se sont habitués de nouveau l’un à l’autre, et qui se sont reconnus, veulent naturellement se retrouver. Mais doucement, lentement. Car s’ils se sentent à nouveau attirés l’un par l’autre, les gestes manquent de confiance… comme deux jeunes puceaux qui avaient décidé de repartir à zéro.

Et ce n’est donc pas un hasard s’ils se retrouvent sur le lit, nus, assis cote a cote, exactement dans la même position que lors de leur première fois, avortée.

Les mains saisissent les épaules et les cotes, avant que les bouches ne se trouvent. Ils s’embrassent. Seules les lèvres ont assez de courage à ce moment. Les lèvres s’aiment, les langues pénètrent dans les bouches. Les mains caressent un peu, mais il s’agit surtout de très longs baisers sensuels. Les deux sexes se redressent à la verticale, naturellement.

Matteo se détache, et penche doucement la tête pour prendre Nicolas en bouche. Mais soudain il entend un bruit à la porte. Une sorte de craquement puis des grattements. Il est aussitôt pris de peur et retire la bite de Nicolas de sa bouche. L’histoire va-t-elle se répéter ? Quelqu’un va-t-il surgir et le rouer de coups ?

Matteo se lève, et se dirige vers la porte, le sexe déjà en train de débander. Nicolas, pas aussi inquiet, observe le corps nu de son amoureux avancer prudemment et entrouvrir la porte… pour laisser apparaitre Barnabé, tout excité. C’était donc lui le fauteur de troubles. Matteo le chasse gentiment et rejoint Nicolas sur le lit.

Amuse, il ne faut pas beaucoup de temps aux deux amants pour bander de nouveau. Matteo suce maintenant Nicolas doucement, presqu’en tremblant, tant cela lui parait irréel. Nicolas caresse doucement les cheveux de Matteo. C’est irréel pour lui aussi. Il ferme les yeux sous l’effet du plaisir, mais quand il les rouvre, il a du mal à croire que c’est bien Matteo qui le suce, en vrai et non en rêve.

Les peaux chaudes et parfumées ajoutent au plaisir mécanique de la succion. Ultrasensible, le sexe de Nicolas n’a pas été sucé depuis longtemps, mais il ne parvient pas à se retenir. Au bout de quelques minutes seulement, il jouit abondamment dans la bouche de Matteo, qui suce et serre encore plus la queue quand il sent le sperme couler.

- Excuse-moi, lance Nicolas, ça fait tellement longtemps

- Pas grave… c’était bien

Les deux garçons s’embrassent sur les lèvres. Nicolas, de lui-même, vient se mettre à genoux, entre les jambes de Matteo, toujours assis sur le lit. Doux, lent, Nicolas se contente de prendre Matteo en bouche et de le sucer simplement. Il y a beaucoup de retenue, pas de frénésie, comme pour reproduire ce qui aurait dû être leur première fois. Matteo se repose sur ses coudes. Les yeux mi-clos, le plaisir à fleur de peau, en frissonnant légèrement, il regarde la chevelure blonde bouger doucement sur sa bite. Pour lui aussi, il ne faut que quelques minutes pour éjaculer dans la bouche de son partenaire, qui avale directement toutes les semences.

Cette nuit-là, ils vont la passer ensemble, chastes, dans les bras l’un de l’autre, les deux corps enfin rapprochés, réunis, tel que cela aurait dû être le cas il y a plus de deux ans. C’est la première fois qu’il partage un lit ensemble pour une nuit complète.

Le lendemain, le temps s’est gâté. Matteo décide de continuer quelques travaux dans la maison. Il s’est attaqué à la rénovation d’une autre chambre, patiemment. Nicolas l’observe, s’intéresse. Il essaie de visualiser à quoi pourrait ressembler la chambre, une fois terminée. Il imagine aussi comment elle pourrait être meublée. Il aime cette idée. L’idée d’un projet avec Matteo… de construire quelque chose avec lui, à l’image de leur relation.

Nicolas passe aussi du temps à aider Monsieur André dans quelques taches ménagères. Le vieil homme a bien accepté la présence de Nicolas, bon locataire les week-ends.

En fin de journée, Nicolas rejoint Matteo dans sa chambre. Ce dernier a pris une douche, et se repose en caleçons sur son lit, sur le ventre

- Ça va ?

- Mon dos me fait mal, je crois que j’ai un peu force en bricolant

- Oh… tu veux un massage… ?

- Hmm… ça serait bien

Nicolas se met en boxer et vient se placer à califourchon sur Matteo. Il masse doucement les épaules.

- Hmmm… c’est bon, continue

Nicolas commence doucement à bander. Coquin, il retire son boxer. Les yeux fermés, Matteo sent la bite de Nicolas glisser contre son caleçon. Il finit par se retourner :

- Je veux que tu me fasses l’amour…j’ai envie que tu sois en moi

Nicolas tremble, sa gorge est serrée. Il a rêvé de ce moment depuis longtemps. Il y a des années, et récemment aussi. Il retire doucement le caleçon de Matteo et commence à embrasser les fesses. Il observe et caresse le corps sans marque de Matteo, ce corps rêvé, désiré depuis des années. Ses lèvres viennent se poser contre la raie, la langue lèche. Matteo gémit et relève légèrement les fesses. Nicolas s’est placé derrière et commence doucement à lécher Matteo. La raie puis l’anus. Nicolas tremble tant il a du mal à réaliser ce qui lui arrive. Ces petites fesses qu’il observait sous la douche au lycée, et qu’il rêvait de toucher, d’embrasser. Elles sont pour lui maintenant.

Le rimming continue pendant longtemps, doucement. Les deux amants sont enfin prêts

- Tu as du gel ?

Toujours allongé sur le ventre, Matteo tire le tiroir de la table de nuit et sort du gel

- C’est Monsieur André… il acheté ça pour moi la semaine dernière, lance Matteo en riant un peu

Monsieur André a aussi acheté des préservatifs… mais les deux n’en veulent pas.

Nicolas glisse son pénis bien lubrifié entre les fesses légèrement relevées de Matteo. Ça rentre doucement. C’est chaud et serré. Les deux bras tendus de part et d’autre du corps de Matteo, Nicolas commence à pénétrer en douceur.

Pour Matteo, la première sensation est étrange. Un retour en arrière. La sodomie est associée à tellement de souvenirs. Quand il ouvre les yeux, il aperçoit Steve en train de filmer, la caméra tout prêt… puis il voit aussi Adrien et Nathan, nus en train de le regarder se faire prendre par Nicolas. Il ferme les yeux. Il n’arrive pas à oublier sa vie précédente…

Nicolas continue ses lents va-et-vient mais remarque la passivité de son amant.

- Ça va ?

- J’aimerais te regarder, c’est mieux

Ils changent de position, en missionnaire. Matteo est rassuré de voir son amant. D’observer son visage. Il caresse doucement les fesses pour accompagner la pénétration. Nicolas embrasse son amant sur la bouche. Progressivement, l’esprit de Matteo se libère. Il regarde le sexe de Nicolas glisser en lui. Celui qu’il aime depuis des années est en train de lui faire l’amour. Il n’est pas en train de rêver. La douceur de la peau sous ses mains est réelle. Il se met à bander et à mouiller. Il est maintenant libre. Il fait l’amour avec l’homme qu’il aime. Il peut jouir quand il veut, comme il veut. Il n’a plus besoin de poser, d’attendre, de faire comme la caméra le lui ordonne.

- Oh je t’aime mon amour, je t’aime

- Moi aussi je t’aime, embrasse-moi

Matteo réalise soudain la réalité de son bonheur, de son rêve. C’est plus dans son cerveau que le plaisir se déclenche, même si le frottement contre sa prostate aide aussi. Soudain, des frissons le prennent, un spasme le secoue et il jouit sans se toucher. De longs jets blancs se répandent spontanément sur son torse. Et il sent le sperme de Nicolas se déverser en lui presqu’au même moment.

Nicolas se penche et les langues se caressent doucement alors que le sperme continue à s’étaler librement, et les sexes se détendent doucement.

Ils ne veulent pas gâcher leur bonheur par des phrases inutiles, même si Nicolas finit par dire :

- J’ai rêvé de ce moment-là tellement de fois… qu’on soit l’un dans l’autre

- Moi aussi

La main de Matteo passe dans la crinière blonde de Nicolas.

Après un petit repos, les hormones et le désir de réciprocité prennent le dessus

- On inverse les rôles ?

Un peu effrayé d’avoir mal, car il n’a pas eu de rapport anal depuis des mois, mais aussi excité d’être pénétré par celui qu’il aime et qu’il attend depuis si longtemps, Nicolas lève et écarte les jambes tandis que Matteo lui glisse un oreiller sous les fesses.

Ce dernier s’allonge confortablement sur le ventre, le visage contre le petit cul accueillant. Il observe cette rosette imberbe pour la première fois. Il dépose un baiser puis un premier coup de langue. Ultrasensible à cet endroit-là, Nicolas tressaille et gémit aussitôt. Ravi, Matteo continue. Puis caresse doucement du doigt, avant de reprendre le rimming. Lentement, avec application. Nicolas pousse des petits gémissements et des râles avant de laisser échapper un « hmmm c’est bon, je t’aime, continue ».

Mais Matteo bande et l’envie de pénétrer est trop forte. Même s’il sait que Nicolas n’est pas vierge, Matteo a peur de lui faire mal. C’est tout doucement qu’il pousse son gland bien lubrifié contre l’anus de Nicolas. Douleur seulement passagère, car l’envie est trop forte. Soupir de soulagement et sourire mutuel quand Matteo est maintenant parfaitement emboité. Nicolas bande déjà. Un deuxième rêve se réalise : le complément du premier, dans des rôles différents, mais tout aussi désiré et voulu par les deux amoureux. Matteo commence à bouger, les jambes de Nicolas calées contre ses épaules. Les deux s’observent tout en s’aimant. Nicolas est chaud et serré. La queue est bonne et glisse doucement. Les « je t’aime, oh je t’aime » viennent ajouter au plaisir.

Les deux amants veulent se toucher et se caresser davantage : Matteo demande à Nicolas de venir s’assoir sur lui. Ce dernier caresse le torse de son amant et l’embrasse sur la bouche, avant de s’introduire de lui-même le sexe de Matteo en lui. Quand Matteo sent le sphincter s’ouvrir il lâche « oh mon amour » et ses mains viennent aussitôt caresser le corps de son amant. La sodomie continue avec des légers mouvements de bassin de l’un comme de l’autre. Dans cette position, leurs mains sont libres de caresser pleinement le corps de l’autre. Les peaux douces, lisses et nues, et le petits seins durcis de plaisirs et ultra sensibles.

Matteo se redresse, Nicolas enroule ses jambes autour de lui. Les deux amants se font face et s’embrassent. Les bassins continuent à bouger doucement. Les bras serrent les corps. Les bouches se sont maintenant décollées, mais les fronts sont colles l’un à l’autre et les yeux se noient dans le regard de l’autre. Le plaisir est trop fort, la fusion trop grande et un coup de gland sur la prostate de Nicolas finit par le faire jouir. Surpris, jouissant sans se toucher pour la première fois de sa vie, un souffle de plaisir sort de sa bouche. Sentant le corps de son amant frissonner de plaisir, Matteo ne peut plus se contrôler et éjacule au fond du rectum de Nicolas. Les deux amants se serrent aussitôt dans les bras et restent emboités aussi longtemps que possible.

Le lendemain matin la séparation est difficile. Les corps se sont pleinement retrouvés ce week-end. La passion est née de nouveau.