Maître-nageur

Maître-nageur en eaux troubles

8 | Le caporal-chef

Cinq jours déjà depuis l'épisode de la cave. Ni Mohamed ni son neveu ne se sont manifestés. Visiblement ils ont supprimé toutes les vidéos et semblent tenir leur parole. À bien y regarder, je m'en tire plutôt bien. Avec le recul, je me rends compte que j'aurais pu avoir de gros problèmes, tant professionnels que familiaux. Ça m'apprendra à faire n'importe quoi sur mon lieu de travail.

Il est 7 heures, j'entends les hommes de la compagnie de CRS arriver. Ils viennent s'entraîner tous les mercredis matins. Je range le local technique avant de les rejoindre. Ils sont une dizaine dans la piscine en train d'enchaîner les longueurs. Je vais saluer le lieutenant qui les commande. À mesure que j'avance dans sa direction, je le sens devenir fébrile. Il me serre rapidement la main, tout en évitant soigneusement mon regard. Je mets ça sur le compte d'une mauvaise nuit ou sur des problèmes d'ordre professionnels. Déjà, il se tourne vers ses hommes et recadre ceux qui ne respectent pas les consignes. Il me tourne le dos. Je ne peux m'empêcher de le détailler, pourtant je le vois toutes les semaines. Il a un dos finement musclé terminé en forme de V, son maillot de bain bleu marine laisse ressortir une paire de fesses fermes et bien bombées. Ses jambes puissantes et velues sont comme deux poteaux fermement arrimés au sol. Bordel, ce mec est d'une beauté incroyable. Et je suis sûr qu'il ne se rends même pas compte de l'aura qu'il dégage.

Je secoue la tête pour me sortir son image et retourne à mon local.

Un de ses hommes me rejoint peu après pour récupérer le mannequin. Le lieutenant veut faire des exercices de sauvetage/réanimation. Je l'aide à apporter le matériel nécessaire. Notre beau lieutenant positionne le mannequin sur le dos, puis s'agenouille à ses côtés. Il est à quatre pattes, le cul un peu relevé et son maillot de bain, étiré au maximum, descend un peu au dessous des fesses. Je peux voir la naissance de sa raie. Putain, mais c'est un vrai appel au viol, ça! Lui, très professionnel, pince le nez et commence un bouche à bouche qui me fait immédiatement gonfler la teub.

Bordel, que j'aimerais être à la place du mannequin...

Bon, faut que je me calme, là. Je dois arrêter de m'exciter sur ce fantasme ambulant. De toute manière, il est hétéro vu l'alliance qu'il porte au doigt... comme moi, d'ailleurs. Qu'est-ce qui me prends depuis quelques temps à m'intéresser aux mecs, c'est quoi mon problème?! J'ai toujours été attiré par les femmes et je suis toujours amoureux de Muriel. Bon, c'est vrai, ces derniers temps je suis moins concerné lorsque nous faisons l'amour, je me surprends à m'imaginer baiser un beau mâle ténébreux. Mais ça fait pas de moi un pédé, merde. J'aime les femmes, leurs seins, leur chatte, leur croupe... Je suis pas comme ces pédales efféminées... Non, je suis comme le lieutenant, un beau mâle rempli de testostérones qui fait tourner la tête aux nanas.

L'exercice suivant consiste à remonter le mannequin lesté au fond de l'eau. Ce sont tous des sportifs accomplis et aucun n'échoue. Je les vois sortir à tour de rôle du bassin, le torse ruisselant et la bite collée au maillot de bain gorgé d'eau. Certains sont très poilus et les gouttes glissent sur leur toison abondante. D'autres ont un engin impressionnant entre les jambes. Ils déforment le fin tissu en lycra. Je n'ose imaginer les proportions lorsqu'ils besognent leur femme...

- … Vous m'écoutez?!

Je reviens à la réalité. C'est le lieutenant qui me parle. Il a repris sa maîtrise de lui et me regarde bizarrement.

- Comme vous êtes en short, je me demandais s'il vous était possible d'aller chercher notre conducteur de bus, le caporal-chef Lastier.

- Je... Oui, bien sûr.

Ce n'est pas dans mes attributions, mais j'ai trop envie de faire plaisir à mon beau militaire. Je me dirige donc vers le parking et je repère le véhicule couleur moutarde, garé à l'emplacement des cars scolaires. Ma surprise est totale lorsque je constate le bus vide. Pas de caporal Lastier!

Je m'apprête à rebrousser chemin, lorsque j'entends un léger gémissement en provenance du petit bois. Je tends l'oreille... un nouveau cri plus aiguë cette fois, retentit. Je m'approche prudemment et m'enfonce dans le bosquet en prenant soin de ne pas marcher sur une brindille de bois.

Après quelques mètres, je stoppe net devant le spectacle qui s'offre à moi. À quelques pas, je découvre un homme d'une cinquantaine d'années, grand, musclé, bien charpenté avec le pantalon kaki sur les chevilles en train de machiner une jeune crevette accrochée désespérément au tronc d'un arbre.

Bordel, c'est quoi ce délire?! Serait-ce le caporal-chef Lastier qui, las d'attendre, aurait trouvé un passe-temps agréable pour sa queue? En tous les cas, le jeune se fait ramoner sans ménagement. Il a une tenue de joggeur. Son short n'est même pas baissé. Le caporal l'a écarté d'une main et sa queue s'est frayée un chemin jusqu'à sa rondelle. Je me souviens soudain qu'il y a un parcours de santé non loin d'ici. Sans doute un coureur qui se sera égaré. Pour sûr, une bite est en train de le remettre sur le droit chemin.

Notre militaire ne ménage pas sa peine, ni sa monture. Il faut dire qu'il n'a pas toute la journée. Ses collègues vont bientôt rappliquer. Aussi, il se donne sans compter. Et l'autre pétasse, tout juste vingt ans, se laisse déboîter le cul sans rechigner. Il en redemande comme une grosse salope qu'il est.

Les mains puissantes du caporal ont empoigné les jambes de son enculé pour les maintenir bien écartées. Comme il est costaud, il peut aussi soulever le bassin de sa pétasse pour faciliter ou varier sa baise. Je vois le jogger s'accrocher à l'arbre tant le rythme que son partenaire lui impose est violent. Il le ballotte dans tous les sens. À chaque coup de queue, il ne peut retenir un cri de plaisir qui semble intense et que l'autre tente d'étouffer en lui bâillonnant la bouche avec ses gros doigts.

Sentant la fin proche, le militaire accélère encore la cadence, entraînant de nouveaux cris de délire de la part de la crevette. Il a même de la peine à garder sa queue dans la main pour se branler tant il est secoué. J'entends le claquement sec des couilles du caporal tapant contre les fesses de son soumis. Il est obligé de le ramener systématiquement vers lui tant il lui démonte le cul sans ménagement.

Il me semble que cette sodomie de dingue dure depuis des heures alors que cela fait seulement dix minutes que je les observe en me massant la queue à travers l'étoffe du short.

Soudain, le caporal-chef se raidit, immobilise sa proie et envoie une première giclée de foutre chaud qui vient tapisser les boyaux de sa crevette couineuse.

- Putain, prends ça, bâtard. Urrgghhh, je jouiiiiis !!!

Il reprend son pilonnage de plus belle. Je vois la tête du jeune partir en arrière. Il a fermé les yeux et de sa bouche ouverte, sort un cri muet. Il n'est plus qu'une poubelle à sperme, un vide couilles pour hétéros en manque. Je devine le chauffeur en train de le féconder comme une chienne, bien planté au fond de son cul.

La crevette a empoigné sa queue avec vigueur et branle sa tige comme si elle était prise de frénésie. Il accélère la cadence mais n'a pas à forcer beaucoup tant il est chaud. Il se mord les lèvres jusqu'au sang avant de décharger à son tour toute sa semence contre l'arbre.

Le caporal-chef retourne son joggeur, l'oblige à s'accroupir et lui présente sa queue à nettoyer. C'est à ce moment là, qu'en voulant rebrousser chemin, je marche sur une brindille qui alerte nos deux acolytes. Le militaire se retourne dans ma direction et me reconnaît aussitôt.

Je m'extirpe des fourrés et retourne en courant vers la piscine.

J'informe le lieutenant que je n'ai pas réussi à joindre le caporal-chef Lastier. Il lâche un juron et retourne voir ses hommes. C'est bientôt la fin de la séance d'entraînement, les classes de terminales ne vont pas tarder à arriver. Je retourne une dernière fois dans le local technique afin de préparer mes lignes d'eau. L'endroit est exiguë, mal éclairé et les objets sont rangés n'importe comment. C'est encore Jérémie, notre nouveau stagiaire qui a foutu le bordel. Ah, ces jeunes...

Je viens juste de retrouver les ballons de water-polo lorsque je me retrouve violemment projeté contre l'un des murs, une main puissante autour de ma gorge. Je tente de me débattre mais la prise est ferme et je sens les doigts se refermer sur ma pomme d'Adam. Je suffoque, je manque d'air... Le peu de lumière m'empêche d'identifier mon agresseur.

- Si tu parles, si tu racontes quoi que ce soit à mes collègue ou à ma famille je te crève!... Tu entends?

Je tente de répondre, mais le type est bien plus fort que moi. Il finit par relâcher son étreinte. Je me penche en avant la main sur ma gorge et tousse pour reprendre de l'oxygène.

Lorsque je relève la tête je suis en présence du beau lieutenant, le chef de la compagnie de CRS. Il me serre de près. Je peux même sentir le souffle chaud de son haleine contre ma joue. Son regard est chargé de haine. J'ai l'impression qu'il serait prêt à me tuer.

- … Je te crève, t'as compris! Et j'hésiterai pas une minute. Tu crois que je t'ai pas reconnu dans la cave?

La cave, la cave... Soudain, tout s'éclaire. Il fait allusion à ce qui s'est passé vendredi soir dans la cité. La cave avec le neveu, ses potes et... le flic.

Bordel, le mec en uniforme qui se faisait baiser par une bande de rebeus...

C'ÉTAIT LUI !!!