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Premier épisode | Épisode précédent

Maître-nageur en eaux troubles

9 | Le lieutenant Stephan

- Je te crève, tu entends?

- UURRGGHHH !!!

Il finit par desserrer son étreinte. Je portais une main sur ma gorge endolorie. Son regard haineux ne l'avait pas quitté. Je le voyais dans la pénombre trembler de rage.

- Il faut qu'on parle. Demain, sur ton parking, après ton service.

- Je ne peux pas. Ma femme vient me récupérer.

- Rien à foutre, tu te démerdes. Demain,19 heures... Et t'as intérêt d'être à l'heure.

Je n'osais plus émettre la moindre protestation. Je me retrouvais au pied du mur, face à une fin de non recevoir, et le mec ne plaisantait pas. Il prit mon silence pour argent comptant.

- Faut que je file, je dois rejoindre mes hommes.

Une fois de plus je dus inventer une excuse bidon afin de récupérer la voiture familiale. Je me doutais que Marion finirait par se poser des questions, mais pour l'heure, j'avais d'autres chats à fouetter. Il me fallait régler ce problème de toute urgence. Les menaces de ce mec m'affolaient et si j'ignorais pour quelles raisons il se trouvait dans cette cave de HLM, je ne voulais plus avoir affaire à Mohamed et son neveu.

C'est la boule au ventre que je le rejoignis à l'heure dite, le lendemain soir. Dès qu'il m'aperçut, il sortit de sa Clio-Renault et me fit signe d'approcher.

- Suis-moi, je connais un endroit tranquille.

Nous atterrîmes dans un bar lugubre, à la sortie de la ville. Peu de monde se bousculait au comptoir, mais sans doute par prudence, il choisit une table libre tout au fond de la pièce. Il m'invita à m'asseoir et commanda deux bières.

Tout avait été si rapide que je n'avais pas eu le temps de détailler mon beau militaire. Maintenant, assis face à face, je ne pouvais m'empêcher d'être fasciné par l'aura qu'il dégageait. Il était vêtu d'un simple jeans et d'un T-shirt blanc qui lui moulait les pectoraux à la perfection. Deux petites tétines pointaient à travers le lycra.

L'ensemble le rendait irrésistible. Il n'avait sans doute pas conscience de l'attrait qui émanait de lui. Il était dans la force de l'âge, autour de 35 ans, tout comme moi, et si je savais que j'étais beau gosse, lui me battait haut la main. Une pointe de jalousie envahit mon cœur.

- Je tenais à m'excuser pour hier, je n'aurais pas dû me comporter de la sorte.

Devant mon silence, il poursuivit, de plus en plus nerveux.

- J'ai paniqué, j'ai cru que vous alliez me dénoncer. Mais bon sang, qu'est-ce que vous foutiez dans cette cave?

J'aurais pu lui retourner la question. Je n'en fis rien. Je me contentai de mentionner les menaces de Mohamed à mon encontre. J'évoquais l'épisode de la cabine et de la douche sans entrer dans les détails. Je n'étais pas fier de moi à ce moment là et la honte se lisait sur mon visage. Lui, ne tenait plus en place et s'agitait fébrilement sur sa chaise.

- Alors vous aussi on vous fait chanter? conclut-il, une fois que j'eus terminé. C'est le Gang des Maliens qui vous tient, c'est ça?!

Je fis non de la tête, il parut surpris.

- Alors vous êtes dans les mains d'une autre bande?

Je secouais la tête négativement avant de me résoudre à tout déballer. Enfin, tout ce dont il avait besoin de savoir. J'occultai l'aventure à l'infirmerie avec un jeune lycéen, ma première expérience de fist, et mes quelques rencontres dans les toilettes hommes pendant mon service. Je me contentai d'évoquer Mohamed et mon refus d'intégrer sa fille dans les cours de natation ainsi que son neveu qui me faisait du chantage à la vidéo.

Je le sentis soudain plus détendu. À mesure que j'avançais dans mon histoire, ses traits se détendaient et ses beaux yeux verts devenaient plus expressifs. Il reprenait des couleurs. Son assurance retrouvée le rendait encore plus beau.

Ce soir là, je n'en sus guère davantage à son sujet. J'avais la vague impression qu'il vivait la même galère que moi. Il ne se dévoila pas et se contenta de me fixer un autre rendez-vous trois jours plus tard.

Cette fois, c'est le cœur battant la chamade que je me pointais dix minutes en avance dans ce bar hideux. Il était là, assis à la même place, parcourant le journal local. À ma vue, il se leva et vint me serrer la main. Il portait une chemise beige cintrée et un bermuda serré qui mettait bien en valeur ses puissantes cuisses musclées et ses fesses bien rebondies. Malheureusement, les pans de sa chemises m'empêchaient d'admirer le contenu de sa braguette.

- Vous êtes en avance, je vous attendais plus tard.

Je commandai les boissons. Il me parla de sa vie,... sa femme, son beau-fils qui lui donnait du fil à retordre... De son métier aussi. Il était lieutenant à la caserne Filley de Nice et commandait depuis peu une compagnie de CRS. Vu de l'extérieur, il semblait dur et autoritaire avec ses hommes. Je le lui en fis la remarque. Il m'expliqua la discipline du soldat, l'obéissance aux ordres et le respect de la hiérarchie. Mis en confiance, notre discussion dévia sur Driss, un jeune des cités qui le faisait chanter depuis un an. Il baissa les yeux avant de m'expliquer comment, lui l'hétéro pure souche, s'était trouvé subjugué par la beauté d'un jeune punk de 18 ans, un soir de quatorze juillet. Comment il s'était fait peloter les fesses alors qu'il assurait le service d'ordre avec ses hommes. Ses souvenirs remontaient à la surface, je le voyais pâlir à mesure qu'il se confiait. Ses mains s'agitaient nerveusement sans qu'il puisse les contrôler... Son discours devenait soudain incohérent,... erratique. Il parlait de Driss, de son beau-fils, puis revenait en arrière pour évoquer un collègue qui le troublait. De sa femme aussi... Il ressortait tout en vrac, au fur et à mesure que les images surgissaient de sa mémoire. Je le sentais à la fois heureux et soulagé de pouvoir se confier sans crainte d'être jugé. Après tout, je connaissais la même galère.

Avant de se séparer il me demanda mon numéro de portable. Je le lui donnais. Il prit soin de ne pas échanger le siens. Je m'en foutais car cette simple demande signifiait qu'on allait se revoir.

Effectivement, quelques jours après, je reçus un appel d'un numéro masqué. Je décrochai et tombai sur la voix grave et envoûtante de mon beau lieutenant qui me proposait un rendez-vous sur la corniche.

Nous restâmes dans sa voiture, aux abords d'une pinède. Il me tutoya d'entrée. J'en fus très touché, cela signifiait que je prenais de l'importance à ses yeux. Il me considérait presque comme un ami. Il parla encore de ce qu'il vivait. Cette spirale qu'il n'arrivait pas en enrayer, de la peur qui le tenaillait chaque fois qu'il devait se rendre dans cette cave... Et de ce qu'on lui faisait subir.

- Mais bon sang, tu es flic!!! En plus, avec ton physique de déménageur, tu ne peux pas remettre ce petit con à sa place?

Il m'expliqua qu'il avait essayé au tout début mais que Driss avait balancé la vidéo de ses exploits de suceur à sa femme. Heureusement qu'elle dormait, cela lui avait permis d'effacer l'historique. Il menaçait également de la divulguer sur les réseaux sociaux ainsi qu'a tous ses collègues de travail.

J'étais aussi révolté que lui. Bordel, comment un jeune tout juste majeur pouvait-il se comporter de la sorte? Je revis la scène où il se faisait prendre par trois caïds de banlieues, sa passivité à se faire remplir le cul, à ses plaintes aussi qui n'étaient pas toutes des cris de douleur. Je me demandais si j'avais en face de moi le même homme, celui qui avalait des queues en gorge profonde, qui ondulait du bassin, son pantalon d'uniforme sur les genoux... Je me rendis compte que je bandais.

Au fil de nos rencontres je découvrais une nouvelle facette de mon lieutenant. Il se dévoilait progressivement, baissant sa garde, même s'il refusait obstinément de me communiquer son numéro de téléphone. J'appris qu'il se nommait Stephen Minelli, que ses parents étaient originaire de Sicile, qu'il était marié à Babeth depuis onze ans mais qu'ils n'avaient pas d'enfant.

Nous prîmes l'habitude de nous voir une fois par semaine, souvent après sa visite dans la cité Ariane. Il n'allait pas bien. Driss prenait un malin plaisir à l'humilier toujours davantage. Il lui avait intimé l'ordre de se raser, même la barbe. ''Une pute n'a pas de poils'' disait-il. Il le partageait aussi avec quelques potes du quartier et il l'obligeait à porter des dessous féminin à chaque fois qu'il venait le voir. Il l'avait même baisé un jour dans le lit conjugal, chez lui, pendant que sa femme et son beau-fils étaient en bas dans le salon. Il finissait toujours par pleurer à chaudes larmes, lui si fort en apparence. Dans ces moments-là, il posait sa tête contre mon épaule. Je pouvais sentir son souffle chaud dans mon cou. Ce simple contact m'électrisait et faisait dresser ma queue. J'aurais aimé pouvoir le prendre dans mes bras, le réconforter et poser mes lèvres sur les siennes. Mais je n'osais rien entreprendre de peur de rompre la magie de l'instant. Je savais qu'un seul geste déplacé signifierait la fin de notre complicité. Il n'était pas gay, il ne cessait de me le répéter, tout ce qu'il faisait avec ces mecs était forcé. Moi je savais bien qu'au fond de lui, il tentait de refouler ses pulsions homosexuelles. Parfois, dans ses pires moments de déprime, après s'être épanché sur mon épaule, il frottait sa joue lisse contre la mienne, puis approchait sa bouche jusqu'à frôler la commissure de mes lèvres. Je n'aurais eu qu'un mouvement à faire pour que nos bouches se soudent en un baiser passionné.

Et puis, un samedi, il m'appela tard dans la nuit. Je m'appétais à rejoindre Marion dans la chambre lorsque mon téléphone se mit à vibrer. Au son de sa voix, je sus que c'était grave. Je tentais de le calmer et lui promis de le rejoindre le lendemain à notre lieu habituel de rencontre. Et tant pis pour le repas chez mes beaux-parents.

Lorsqu'il me rejoignit, je le vis décomposé. Je sus que Driss avait encore fait des siennes. En effet, il venait de participer à un nouveau gang-bang. Une dizaine de jeunes de la cité l'avaient baisé pendant plus d'une heure mais Driss avait exigé qu'ils jouissent chacun dans une capote. À chaque fois, ils déversaient leur contenu dans une gamelle en fer blanc. Une fois pleine, ils l'avaient forcé à marcher à quatre pattes dans la cave, tel un chien et lui avaient intimé l'ordre de laper le sperme comme l'aurait fait un chaton devant un bol de lait. Il avait bien tenté de se rebeller mais toute la scène avait été filmée si bien qu'il n'avait eu d'autre choix que d'obéir. Il avait du faire abstraction de son dégoût et avec la langue, avait aspiré toute cette semence tiède et visqueuse. Bien sûr, les rires et les moqueries de ses tortionnaires avaient fusé de toute part. On le traitait de sale chienne, de flic à rebeus, de bouffeuse de sperme,...

Il finit par craquer et une crise de larmes s'en suivi. Il ne supportait plus cette situation, se demandant s'il était encore un homme et s'il aimait toujours les femmes. Il commençait à s'interroger sur ce qui avait changé en lui. À force de sucer et de se faire prendre, était-il devenu pédé???

Il m'avoua à demi-mots que pendant plus d'un heure, il n'avait cessé de bander. Il s'était même surpris à comparer les bites qui se succédaient dans sa bouche et dans son cul et l'excitation extrême qui l'avait gagné en se faisant pilonner par un manche d'au moins vingt-huit centimètres. À ce souvenir, un torrent de larmes déferla sur ses joues. Il se dégoûtait. Cette fois, c'est moi qui posai ma tête sur son épaule tout en rêvant secrètement qu'il me prenne dans ses bras et qu'il me fasse l'amour, là, dans sa voiture.

Pour le rassurer je lui proposai de se rendre sur les collines de la ville, dans un bois connu pour ses prostituées et autres travelos. Il allait se faire une pute et se prouver qu'il était bien l'hétéro de ses débuts. Je n'osais me l'avouer, mais le voir nu avec le sexe bandé restait ma première motivation. J'allais enfin pouvoir assouvir mon fantasme. J'avais conscience que je ne valais guère mieux que Driss, mais je crois qu'au fond de moi je devenais secrètement amoureux de mon beau policier.

Une demi-heure plus tard, nous nous retrouvions garés parmi une dizaine de voitures. Une certaine Malika nous aborda, noire de peau, fine robe de soie et perchée sur des talons vertigineux.

- Vous cherchez quoi, mes tourtereaux?

- C'est pour mon ami. Mais je pourrai assister?

- Ce sera vingt euros de plus.

Et c'est ainsi que nous nous retrouvâmes tous les trois dans un camping-car sordide, moi sur la banquette arrière et eux en train de se bécoter, allongés sur un lit de fortune. Je pus découvrir à nouveau le corps musclé de Stephen, celui qui occupait toutes mes pensées lors de la séance du mercredi matin. Mais cette fois, j'eus droit au long sexe effilé, fièrement dressé à l'entré du petit trou de notre prostituée. Pas de doutes, ce qu'il cachait sous le fin tissus du maillot de bain allait au delà de mes espérances. Je profitai de la lumière tamisée pour m'approcher du couple. Malika offrait sa croupe généreuse, à quatre pattes sur le matelas. Stephen la positionna devant lui et commença à lui claquer les fesses. Ensuite il présenta deux doigts à sa bouche qu'elle avala en les enduisant de salive. Je le vis ensuite les positionner à l'entrée de son petit trou. Bon sang, pourquoi ne s'intéressait-il pas à sa chatte? Mais lui, tout à son idée, introduisit une puis deux phalanges qui lui vrillèrent le fondement. Je la vis légèrement tortiller du cul en bonne professionnelle. Après cette entrée en matière, il colla son gland contre l'œillet offert et, d'un coup sec, s'introduisit jusqu'à la garde. Notre belle enculée ne put s'empêcher de pousser un cri de surprise. Comme j'aurais aimé être à sa place en cet instant. Mais je ne pus que me rapprocher encore un peu plus, la queue raide dans mon pantalon.

Stephen saisit ses hanches et lui asséna de grands coups de bassin ravageurs qui la propulsèrent dans tous les sens. Je n'en pouvais plus, je me masturbais à travers l'étoffe de mon froc. Bientôt une tâche brune apparut sur le devant de ma braguette mais j'étais trop excité pour m'arrêter. Je vis soudain Malika baisser sa petite culotte et empoigner un sexe de belle dimension. Putain, notre belle africaine n'était autre qu'un travelo.

Ça n'avait pas l'air de perturber Stephen. D'ailleurs, je n'étais pas certain qu'il s'en était rendu compte, tant ses coups de boutoirs l'absorbaient. Je voyais l'orgasme monter dans chaque partie de son corps et envahir son cerveau. N'y tenant plus, je me positionnai tout près de lui et commençait à lui caresser le dos d'une main tremblante. Il transpirait à grosses gouttes et devant son manque de réaction, je posait mon autre main sur sa poitrine velue. Mon dieu, qu'es-ce que j'avais pu attendre cet instant. Lui, avait fermé les yeux, tout à son plaisir. Je sentis cette vague de chaleur monter en lui et son rythme fortement accélérer.

- Oh, putain, c'est trop bon, je vais jouir...

Encore trois, quatre coups de bélier puis les premiers spasmes arrivèrent. Après une ultime pénétration au fond de ses boyaux, il cracha. Je ne voyais pas sa queue pulser, mais je savais qu'il lui déversait des litres et des litres de foutre. Il n'en finissait pas de la remplir, la bouche grande ouverte et moi tout contre lui. Et soudain, sans rien avoir prémédité, je posai mes lèvres sur les siennes. Il voulut me repousser, mais j'insistai. Son orgasme était tel qu'il manquait d'air. J'en profitai pour rentrer ma langue et buter contre la sienne. Il tenta encore de me rejeter. Je lui maintins la nuque de force et l'obligeai à m'embrasser. En fait, ce n'était rien d'autre qu'un viol. Un viol buccal. Il finit par capituler et ma bouche prit possession de la sienne. Il se laissa fouiller sans réagir pendant qu'il finissait de jouir.

Le chemin du retour fut silencieux. Il ne m'adressa pas la parole, même au moment de nous séparer. Je n'étais pas fier de moi. Je m'en voulais terriblement d'avoir trahi sa confiance. Je redoutais le prochain coup de fil.

Il n'y en eu pas. Le mercredi suivant, ses hommes étaient là, pas lui. J'appris qu'il avait postulé au stage de formation à Paris en vue de devenir capitaine.

Ma vie repris son cours, morne, sans grand éclat, jusqu'à ce que je tombe sur ce quadra qui enchaînait les bassins tout en m'allumant à chaque fois qu'il passait près de ma chaise de surveillance.

Ceven X

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