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Les correspondances de Marc & Cyril
30 juin 2019, La Bastide.
Marc,
L'aube surement, ce sont quelques minutes de fraicheur, j'en déduis cela.
Il fait si noir...
Je me suis vite désolé hier. Cette réunion de journaliste, de RP et notables m'a semblée tellement insensée.
Ma célébrité de blogueur du cul n'avait pas besoin d'un coup de pouce, ou de reconnaissance.
Comment as-tu pu penser que cela allait me flatter ?
Tu voulais du Cyrillo, je t'en ai donné, j'en ai donné à ces gens, sans passion, c'est ce que tu décris.
Me faire l'amour ? Mais à qui finalement, et que fais-tu maintenant ?
J'avais beau me caresser le cou, je n'ai même pas eu de clin d'oeil. Le signe qui voulait dire "prends-moi"... et tu m'as laissé aux mains baladeuses, aux bouches pompeuses. Tu n'as rien pris.
Une fois de plus, je m'ennuyais, me sentais seul dans ce groupe et ce qui devait arriver arriva.
J'ai balayé du bras les têtes penchées, les corps agenouillés. Le champ libre, de retour au buffet, j'ai hurlé :
" à boire ou j'encule le chien ! ".
Là, j'ai vu le regard de Yann très amusé, il m'a même semblé l'entendre aboyer !!!
Je me suis dit, il est quand même splendide ce mec ! Son corps d'homme musclé et ce visage d'ange.
Il a tout de Marc, son air sauvage, sa virilité pénétrante, cette force qui te frappe au ventre, mais une jeunesse rayonnante, une fraicheur intense dans le regard, et ce mélange est renversant.
Je l'ai pris dans mes bras et très sérieusement, yeux dans les yeux, je lui ai dit :
Épouse-moi, on tue ton oncle étalon, on hérite, on est splendide !
Il a ouvert ses grands yeux, s'est éclaffé, et très spontanément il s'est agenouillé pour m'offrir le seul bijou qu'il portait, un bracelet d'acier et bois précieux, pour signer nos fiançailles.
Je lui ai dit " quel magnifique cockring ", mais il me l'a glissé au poignet en riant.
Nous avons tellement ri, tant trinqué. Les bulles par millier nous donnaient autant d'idées pour t'exécuter.
Bien entendu nous ne voulions pas être ordinaires ni plagier dans notre bonne culture cinématographique.
Dehors la noyade en piscine, exit la chute vertigineuse dans le grand escalier, trop ennuyeux de rompre les freins de ton roadster.
La joie éclatante de nos projets amoureux et criminels nous rendait créatifs et ingénieux.
Nous oubliions l'assemblé pourtant notre bonheur devait l'éclabousser.
Éclabousser, comme Yan et moi le serons, par le sang qui jaillira de ton sexe tranché, notre plus beau cadeau de mariage !
Nous avions conclu notre pacte et nous embrassions sauvagement en dansant.
C'est là que je me suis senti violemment tirer par le bras, volteface et j'étais plaqué contre toi.
Comme un sac de patates sur ton épaule, tu m'as fait voyager jusqu'à la maison sous le regard horrifié des convives.Tu disais " il a trop bu ".
Tu m'as jeté au sol, dans cette pièce sombre que je ne reconnais pas, tu as craché par terre en jurant que tu ne m'épargnerais pas. La porte a claqué derrière ton départ, deux coups de clé, plus rien.
Je suis là dans un silence inquiétant, je suis brièvement soulagé en sentant mon téléphone dans une poche.
Je t'appelle, mais c'est sans réponse, de toi, de Yann, j'écris des textos, pas de réponse...
Viens, je t'en supplie.
Cyril
Cyrillo
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