Épisode précédent
Mille Joules 3
Après cette folle nuit d'amour, je n'avais plus aucune certitude sur ce que j'étais.
Kevin dormait sur le dos, le drap ne le recouvrant qu'en-dessous du nombril. Je le contempla ainsi pendant quelques minutes, puis n'y tenant plus, commença à très légèrement caresser ce torse imberbe très doux. Rapidemment mon érection matinale se confirma et la toile du chapiteau se forma au niveau de la moitié de mon corps. Le regard fixé sur ce nombril, et l'index roulant sur cette fine peau, mes pensées divaguant au gré de mes souvenirs de la soirée passée, tout ceci fit que je ne l'entendis presque pas me susurrer :
- Hey ... Bonjour toi. ...
- désolé, je ne voulais pas te réveiller ...
Toujours allongé sur le dos, il se cambra pour s'étirer et garda ses bras tendus puis croisés derrière la tête... Le mouvement de son bassin transforma l'effleurement d'il y a peu en contact intime de la paume de ma main sur son ventre. Je commença à faire de petits mouvements verticaux sur son ventre en passant un doigt sur les parois de son nombril quelques instants. Puis un court silence, puis un petit bâillement souriant de sa part. Il me lança, toujours à moitié réveillé :
- Ouais bah des réveils comme celui-là ... C'est où que je dois signer ? Il explosa de rire et moi-aussi sur le moment
- Tu sais, j'suis désolé pour ce que je t'ai dit hier... je ... C'était déplacé ...
- Hey, hey, hey ... Jamais tu ne t'arrête de t'excuser toi... C'est dingue quand même, me jeta-t-il l'air faussement sévère, et pas très crédible pour un mec à poil dans le lit d'un autre mec...
- C'est pas ça... Mais ...
- Bon écoutes-moi maintenant : Ce que tu m'as dis hier... Ce n'était pas ridicule du tout, c'était même super mignon. On ne se connait que depuis quelques heures et toi... Comment dire ... Toi, tu découvres que tu kiffes aussi les mecs. Alors je comprends que tu sois un peu ... Décontenancé ...
Un cours silence, angoissant pour moi, s'en suivit, mais il poursuiva :
- Maintenant ... Enfin ... Simple question : Tu m'aimes vraiment ?
Je fus foudroyé à la seconde où il me décocha ces quelques derniers mots. Je retira ma main de son ventre et la porta à son visage et m'approcha pour l'embrasser :
- Évidemment que oui, je me suis pissé dessus quand je t'ai envoyé le sms hier, mais comme j'ai bien fait ...
Nous nous embrassames ainsi quelques instants, puis sa langue dans ma bouche et ses lèvres sur les miennes se firent de plus en plus insistantes. Sa main attrapa la mienne et lui fis repasser sur son petit ventre, puis ma main n'eut plus trop besoin d'avoir un guide. Kev se raidit et remis son bras derrière sa tête en souriant.
Aussi ma main de descendre en glissant et saisir sa queue. Celle-ci ne tarda guère à se vasculariser car ma main commença à le branler sous les draps sans jamais le quitter des yeux.
- Tu veux quoi, là tout de suite ? Me surprenais-je à lui demander tout en lui embrassant les épaules et le cou... Il réajusta ses bras derrière la tête :
- Là maintenant, je comprends mieux ... ahhh... Tu y prends complètement goût, aucun doute, me lança-t-il triomphant et espiègle à la fois. Ahh... arrête deux secondes s'il te plait.
Il retira d'un coup sec le drap qui lui dissimulait jusqu'alors le bas-ventre. Sa queue, humide et en pleine érection se dressa d'un coup, la pression de ma main se maintenant dessus. Je recommença mes vas-et-vients manuels quand rapidement mon mec m'interpella :
- h putain Jordan, arrête ...
Je stoppa immédiatement mon geste et recommença à balader mes mains partout sur ce corps magnifique. Je commençais seulement, enfin depuis quelques heures en fait déjà, à comprendre comment faire durer le plaisir d'un mec, alors je sus d'autant mieux m'arrêter. Kevin me lâcha :
- Voilà mollo mon grand. Si tu me baises trop vite, et vu comment tu es bandant, je risque de partir aussi très vite... mais... Merde c'est trop bon ...
- Je t'aime ! Ces quelques sortirent spontanément de ma bouche, comme une évidence que dans cette intimité, des mots que ne pouvais de toutes façons davantage contenir.
- Beau gosse... Moi aussi
Ma joie fut immense, indescriptible. Cette déclaration, la mienne et la sienne qui gravaient définitivement la fusion absolue de nos deux êtres, acheva de renverser toutes mes frontières. Oui, il etait possible d'aimer au-delà de toutes conventions, de tous schémas pré-établis.
Je recommença à le branler doucement et il me caressa également la queue. Puis je ne pus reprouver une envie de glisser ma tête au niveau de sa queue. Il m'aida à basculer une de mes jambe par-dessus lui et me mettre en position : J'avais déjà fait un 69, mais jamais avec un mec... Cette position, très intime m'excita dés les premières secondes et je dus freiner mon amant qui me suçait avec autant d'application que je pouvais en mettre moi-même sur sa queue. Nous étions en train de faire l'amour pour la 4ieme ou 5ieme fois en l'espace de quelques heures seulement, et l'excitation restait toujours aussi intense entre nous aussi. Quelques profonds et humides allers-retours sur nos sexes respectifs plus tard, Kevin me fit pivoter et m'allongea à côté de lui. Nous continuâmes à nous branler mutuellement et nous embrasser nous transmettant ainsi nos gémissements respectifs au plus prêt l'un de l'autre.
Nos souffles devinrent haletants, le plaisir montait en nous irrémédiablement. Cette douce folie continua quelques minutes ainsi. Nous ne pouvions plus nous quitter des yeux, une fois de plus... Enfin il finit par pousser un long râle, plus féminin que viril, et éjacula en plusieurs petits jets. J'acheva manuellement de le faire jouir, ce qui contribua largement à me faire moi-même éjaculer quelques dizaines de secondes après lui. Un premier jet jaillis en l'air et vint se poser sur la rambarde haute de mon lit. Kevin ria tandis que le reste du peu de sperme que j'expulsa se retrouva sur mon bas-ventre et sur sa main qui m'avait une fois de plus emmené vers un nouveau paradis.
Kev prit un mouchoir et essuya en riant la semence qui commençait à menacer de couler depuis, et de part et d'autre du haut de la rambarde. Il utilisa sa langue pour nettoyer mon ventre. Ce fut un moment d'une rare intensité érotique. Il essuya son sexe avec un autre mouchoir.
- Putain, c'était bon, tu baises vraiment bien pour un bleu
- Je suis à bonne école, rétorquais-je
Notre extase fut interrompue par l'arrivée d'un sms qui débarqua outrageusement sur son mobile à ce moment qui méritait le fragile silence du bonheur. Il le lût, et pris un air renfrogné.
- Quoi ? le questiona-je immédiatement
- Rien ... Enfin c'est le taf ... Je repars sur Panam, j'ai un shooting à 9h demain ...
Je fus très attristé sur le moment, mais en même temps, j'intégra paradoxalement assez vite cette annonce. Une sorte d'éruption de "réalisme" dans mon monde, traditionnellement plus "utopiste". La magie des rêves est précisément leur volatilité.
- Bon, on va rester en contact alors, finis-je par espérer à voix haute
- T'es con ou quoi ? Évidemment qu'on reste en contact.
A ces mots, une de ses main glissa sur mes lèvres, l'autre sur mon nombril. Évidemment, poursuivit-il, que tu viendras chez moi dans le 15ième. J'ai un appart à moi. Écoutes, je vis avec toi un truc de malade depuis hier soir ... Et ça continu ce matin ... Je sais ce qu'il se passe mec... Bon... Pour te rassurer et faire du tres court-terme : là, ce que l'on va faire c'est se laver, et aller prendre le petit dèj en bas. Et si tes parents sont là, on s'en tient à la version "j'ai dormis chez toi car j'étais en galère de transport pour rentrer chez mon amie hier, etc, ..." t'inquiètes je suis très convaicant avec les belles-mère. Pour la suite, on avise ensemble cet aprèm. Ça te va ?
- Tu calcules tout toi ! Bon viens, il n'est que 8 heures, on a le temps de se laver, de prendre notre douche tranquillement..
Nous partâmmes donc nous nettoyer les dents, un petit coup de rasoir pour tous les deux bien que nous n'avions pas grand chose à raser en réalité, puis la douche. L'eau coula pendant une dizaine de minutes, le temps de se nettoyer l'un l'autre, le temps de s'embrasser, de se serrer dans les bras et laisser nos mains profiter de leurs voyages sous cette pluie artificielle. Il coupa le robinet, puis nous nous essuyâmes. Il remit son slip et un T-shirt qu'il avait gardé dans son sac.
- Tu n'aurais pas un short à me prêter, stp, le temps de prendre le ptit'dèj...
- Si, bien sûr, je te donne ça, attends...
Je sortis de la salle de bain et rentra dans mon dressing pour me saisir d'un short blanc mi-long avec des franges. Bien porté, cela faisait très sexy, que ce soit sur une fille ou un mec d'ailleurs...
Retournant dans la salle de bain, Kevin était en train de se recoiffer, en tout cas il essayait.
- Pfff c'est une catastrophe commenta-t-il en se regardant dans le miroir.
Évidemment je ne partageai pas du tout ce point de vue. Les cheveux mouillés et plus ou moins en bataille le rendait encore plus sexy.
- Tiens, ça devrait t'aller.
Il se saisit du short et l'enfila. Effectivement, j'avais vise juste, ça lui allait à merveille. Il prit une paire d'espadrille en double que je lui désigna et les chaussa. Je fis de même, et en caleçon et t-shirt, Kev et moi descendirent les deux étages. A mi-chemin de l'escalier du haut, je me retourna. Il se baissa vers moi et un doux baiser avec la langue fut échangé
En cuisine, Martha gesticulait dans tous les sens. Tom devait encore fainéanter au lit. C'était un véritable ours le matin. L'odeur de viennoiserie et de café nous accueillit avec une volupté salvatrice. Car faire l'amour, cela creuse comme chacun sait...
Kev me précéda pour rentrer dans la cuisine et Martha se retourna à ce moment-là. Je fis les présentations :
- Euh, Kevin, un ami qui n'a pas pu rentrer hier chez lui, et donc il a dormi chez nous ... Ma mère.
Ces mots étaient sortis de ma bouche avec le naturel d'un présentateur de JT cocaïné. Martha me regarda, les yeux exprimant le doute, puis regarda Kev, et lui dis :
- Et bien tous les deux, ne restez pas debout enfin.... Je suis Martha, ravie de te rencontrer... Martela ma mère avec son éternelle jovialité.
Martha avait l'habitude de voir des demoiselles le matin, mais également des potes, donc elle avait pris, elle qui avait pourtant eue étant jeune une éducation aristocratique assez stricte, l'habitude de tutoyer toutes mes fréquentations.
- Merci Martha, souria Kev
Je m'attendais à ce qu'il dise "Madame"... mais non. Decidemment, Kevin avait une aisance avec les gens qui m'impressionnait. Je pris ma place dans la cuisine, au fond du banc et le long du mur, comme tous les matins.
- Kevin, assis-toi sur le banc aussi. Tu veux du thé ou du café ?
- Café, avec plaisir
- Je t'en fais aussi un mon chéri, me lança Martha. Kevin, tu aimes les pancake bien sûr ? Je vous en fait quelques uns...
Et Martha s'affaira quelques minutes, le temps pour Kevin de glisser sa main sous la table et de commencer à caresser mon caleçon. Il était fou ! Nous risquions de nous faire griller à tout moment. Une nappe mi-longue pendait de part et d'autres de la table mais cette opacité était frêle. Kevin se rapprocha de moi sur le banc et commença à parler de la soirée d'hier, pour meubler un silence dont il ne voulait pas. L'air de rien, il ne faisait que créer une diversion pour pouvoir plus facilement glisser sa main dans mon caleçon et astiquer librement ma queue. J'étais litterallement pétrifié. Kevin bousculait d'un geste tous mes interdits. Je mouilla un peu, mais malgré les mouvements experts de ses doigts je réussis miraculeusement à ne bander que très timidement. Difficile de se relaxer dans de telles conditions...
Kevin remis d'ailleurs sa main sur la table, non sans avoir oublié de me décocher un de ses sourires en forme de défi, tandis que Martha se retourna juste après pour déposer une appétissante et fumante assiette de pancake empilés. Il était moins une ...
- Allez, servez-vous, ordonna Martha d'un ton protecteur.
- Merci, ça a l'air délicieux, répondit Kevin en se servant.
Pendant quelques minutes le silence se fit, ponctué par le bruit décidé des couverts sur nos assiettes. Martha but son café, probablement pas le premier, et nous regarda manger.
Une fois que nous finîmes de nous rassasier, elle ouvra la fenêtre et alluma sa cigarette. Elle fuma un peu et me tendis sa cigarette comme nous le faisions souvent ensemble. Martha savait que je fumais après les repas, et plutôt que je le fasse seul dans ma chambre, elle préférait de loin partager une cigarette avec moi. Notre complicité datait et nos liens étaient éternels... Je me saisis de la cigarette et la donna à Kev qui me regarda en essayant maladroitement de réprimer un sourire.
Martha soupira, et se leva peu après. Kev me passa la cigarette qu'il avait bien entamé et que je termina. Martha interrompis le silence :
- Qu'est que tu fais ?
- Pardon ? Fis Kev qui pour la preiere fois semblait surpris.
- Dans la vie, qu'est que tu fais ? Précisa Martha
- Ah, euh ... Des études de droit, à Paris
- Ah... tu veux devenir avocat ?
- ... Je ne suis pas sûr encore, mais oui, c'est une option...
- Tu vois Jordy ! L'ambition n'est pas un vilain mot
- J'ai jamais dit que c'était le cas non plus, rétorquais-je plus par réflexe
- Calmos, tu n'es accusé de rien ...
Martha m'avait mis à l'amende, une fois de plus... Honteux, je balbutia :
- Non je sais ...
- Hey, J'ai faim, j'ai faim ! Il reste des pancake ? hurla Charlene qui fit son entrée de manière fracassante
Ma petite soeur de 8 ans avait une pêche incroyable le matin. Cette petite boule d'énergie que nous adorions par-dessus tout avait aussi le don d'attirer l'attention sur elle. Elle n'y dérogea pas non plus ce matin en nous faisant son show pendant un bon quart d'heure.
Martha, une fois l'ouragan ayant commencé à se remplir le ventre bruyamment de céréales croustillantes, et donc à se taire, reprit la conversation que ma petite soeur semblait désormais écouter avec intérêt :
- Bon alors, qu'est qu'on disait déjà ? Ah oui, futur-avocat alors ... Reprit Martha
- Heu ... Oui, enfin j'espère, ce n'est pas pour tout de suite non plus, lança presque laconiquement Kevin.
Je rompis le bref silence en l'interrogeant :
- Tu as fini ? On bouge ?
- Heu... Oui... Et, il faut que je contacte mon directeur artistique pour new RV de la semaine prochaine...
- Ok, tu l'appelles de là-haut. Je me permis de lancer cette affirmation avec un ton déterminé pour éviter toute tergiversation.
- Ok, d'autant qu'il me faut mon calepin pour annoter mes RV, on y va ? Merci Martha, le ptit dèj, chez vous c'est une institution !
- Directeur artistique ? Fit Martha un peu étonnée...
- Oui, en attendant je fais du mannequinat, cela me paye l'appartement à Paris...
- Ah, intéressant murmura Martha. Et Jordan alors, il ne pourrait pas en faire lui-aussi, lança-t-elle contre toute attente ?
Kevin me reluqua avec son oeil supposé expert.
- Je peux vous laisser papoter entre vous si vous le voulez, fis-je agacé ?
Charlene explosa de rire, cette petite peste ne ratait pas une miette de ma contrariété et s'en amusait allègrement.
- Oui, poursuiva Kevin sans vraiment se préoccuper de ma remarque. Il est plutôt ... bien fait, photogénique, un visage fin... Je ne suis pas expert mais ça pourrait le faire ...
- Tu dis ça pour me faire plaisir ... lança hilare Martha
- Non, non, sérieusement : bien sûr je ne suis pas un pro, mais ... Il y a vraiment quelque chose d'exploitable. Je peux toujours demander à un photographe que je connais son avis...
- Euh... Minute là ! J'ai le droit d'avoir une opinion aussi ou quoi ?
- Oui bien sûr, me répondit Kevin en riant. On t'écoute ...
Quel enfoiré, je fulminai intérieurement , il se jouait de moi jusque dans ma cuisine et avec ma famille.
- Et bien oui, tu en penses quoi ? me questionna avec impatience Martha
- Ben, pourquoi pas dans l'absolu ... Je sais pas trop...
- Ok, bon, je t'arrange un RV avec mon ami photographe. De toute façon, ça coûte rien d'essayer, pas vrai beau gosse ? me lança-t-il avec malice; incroyable, il me draguait presque ouvertement. Décidément, il n'avait pas peur de grand chose ...
- Ouais ok, bon, on y va ? Fis-je avec impatience, bien qu'il n'y avait aucune urgence
- Oui... Encore merci pour le ptit'dèj
- Tu peux rester déjeuner ce midi avec nous si tu veux ...
- Oh oui, oh oui glapit Charlène.
- Je sais pas ce qu'on va faire aujourd'hui, répondis-je à sa place en le hâtant de sortir de la cuisine, alors je te confirmes ça dans la matinée. Ok ? Fis-je en sortant finalement de la cuisine
Des que nous fumes de retour dans ma chambre et sitôt la porte refermée derrière nous, je le retourna et fis mine de lui mettre une gifle. Je stoppa mon geste à quelques centimètres de son visage.
- Mais, t'es malade, on aurait pu se faire griller. Recommence jamais ça !
Au lieu d'éloigner son visage de ma main, il fit un petit mouvement du bassin, et son visage vint claquer très légèrement mon visage.
- Tu veux me cogner pour une branlette, ben ouais ça se tient ça ...
- Bien sûr que non ... je me rendis compte de l'absurdité de ma pseudo-colère.
- Bon alors arrête un peu de flipper. On fait rien de mal. Pour moi, se donner du plaisir c'est un art, pas une finalité mais un cheminement. Et désolé pour toi mais je sais que tu as été malgré tout excité tout à l'heure dans la cuisine et ...
- Tu sais quedalle
- Tu as mouillé Jordy
- Ne m'appelle pas comme ça ... Répondis-je du tacotac un brin énervé
- Putain c'que t'es mignon quand tu t'énerves, c'est trop ... Mais redescend mec, je fais tout pour t'énerver exprès...
- Je suis trop con surtout, finis-je par avouer... Oui, j'ai mouillé, tu as raison, mais n'empêches... Ne refais pas ça s'il te plait.
- Ok, ok, message reçu.
- ... En tout cas pas chez moi.
- Petit pd, me lança-t-il en riant.
Le reste de la journée se passa en toute complicité; et le midi même je descendis de ma chambre en le tenant par la main. Mes explications furent presque inutiles, Martha avait compris d'elle-même quand nous étions ensemble à la fin du ptit'dèj.
- Ne t'inquiète pas, ça ne me dérange pas. Tom non plus, enfin, je pense... Et puis, tu sais, même Charlene a compris ajouta-t-elle en souriant.
Je n'avais pas eu le temps de réfléchir à la réaction de mes parents adoptifs mais en nous présentant tous les deux, main dans la main, devant Martha, je savais que sa réaction ne serait de toute manière jamais sous le signe du jugement ou de l'hostilité. Et je ne me trompa pas...
A table le midi Charlene me tua littéralement par une de ses réflexions :
- Et alors Jordy, Kevin c'est ton amoureuse ?
Tout le monde ria, mais notre petite princesse avait touché.
- Oui c'est un peu ça ma puce, lui répondis-je moins gêné au fond qu'elle-même.
Elle nous bombarda de questions auxquelles Kevin répondit avec finesse et humour. Pour ne pas la perturber, par pudeur aussi, je n'eus aucun geste de tendresse envers Kev. Nous nous primes néanmoins par la main sous la table. Il me caressa lentement le dos de la main. Ce petit jeu tactile allait probablement rester comme le moment le plus érotique de mon existence, alors j'en profita au maximum. La journée s'acheva ainsi, nous sur un petit nuage contre le reste du monde.
Et la semaine qui suivit ce week-end divin allait réellement faire prendre un nouveau virage à ma vie, j'en étais comme intimement convaincu. J'allais devoir accompagner mon amour à la gare le lendemain matin, mais pour l'heure, le plaisir d'être unis surpassait tout.
(Merci pour les messages à suivre...)
Millejoule