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Le récit de Julien, agriculteur
Chapitre-7 | Un mystère.
En cette belle journée d’août, J’ai quitté les Chênaies pour venir m’encanailler dans cette forêt littorale qui borde une plage naturiste. Dans la dune grise, j’ai croisé Bojan qui est, pour moi, le fantasme absolu du costaud velu. Il m’a entraîné jusque dans les lointains de la pinède pour me dévoiler les profondeurs de sa croupe poilue et rebondie qui ont fait mes délices. C’est alors qu’un autre balèze nous rejoint, David, qui s’avère être son mec, avec qui nous engageons un trio entièrement consacré à combler les appétits du premier.
Lequel, justement, s’offre à moi. Tête relevée au ciel, paupières plissées, je me concentre sur ce lent forage retenu, en savourant chaque millimètre retrouvé, me laissant aspirer par la gourmandise de ce poilu dont les entrailles dévorent ma queue, l’enveloppent de mille frissons qui vibrent et me soulèvent.
Mais, encore une fois, Bojan pirouette et m’échappe, me laissant inutilement campé, les mains désertées et ma lance gainée de latex stupidement pointée dans le vide. A quatre pattes, il recule vers David qui lui flatte le cul d’une pogne débonnaire tout comme je tapote l’encolure de mon cheval pour le féliciter d’avoir exactement répondu à mes aides. De l’autre main, il pointe son dard sur lequel, dans sa reculade, le barbu s’embroche sans coup férir, relevant vers moi un visage incrédule aux yeux ronds et à la bouche de poisson qui, presqu’aussitôt, reprend les stigmates de l’illumination extatique avec le cou tendu, les paupières baissées sous le front lisse et la bouche entrouverte. David entame de le ramoner énergiquement avec un rire de gorge, dans un débordement de luxure dont je me vois soudain exclus.
Les coquins ! Me convoqueraient-ils uniquement pour me donner à contempler leur indéniable appétit pour le stupre et l’entrain joyeux avec lequel ils s’y emploient ou … suis-je autorisé à en pimenter l’exercice ?
C’est la mine finaude de David qui m’instruit. Il besogne avec une vigueur de bûcheron le costaud qui n’en peut mais et ouvre sur moi des yeux suppliants. Sa bouche laisse échapper un geignement à chaque coup de boutoir et, misérable, semble réclamer le retour de la douceur des attentions dont je le régalais il y a peu. Je m’en amuse : il paraît ne chercher à faire monter son excitation avec mes caresses électriques que pour mieux se lancer dans un coït effréné avec son mec et, pourtant, ne céder à celui-ci qu’avec le regret des frissons que je faisais courir sur lui.
A moins qu’il ne se délecte de ces contrastes, d’alterner le chaud et le froid ...
Je m'approche et, désinvolte, je laisse ma main divaguer sur Bojan, sur ses muscles qui roulent, sur sa peau inondée de sueur, dans ses toisons, venant me placer aux côtés de David tout à son ramonage puissant.
Ma seconde main glisse subrepticement dans ses reins. Sa peau glabre est douce, lisse et étonnamment rafraîchie par la sueur qui perle en fines gouttelettes. Je balaie son dos puissant et c'est lui qui, sans modifier le moins du monde son balancement énergique, tourne brusquement la tête vers moi quêtant un baiser que je m'efforce de rendre outrancieusement charcutier.
Dans le même temps, ma main cascade sur son cul qui se contracte rythmiquement. Profitant de la détente musculaire au recul, mon majeur lance un assaut éclair, s'insinue dans sa raie et sa pulpe épouse exactement en la pressant la rosette de son anus alors que le retour de contraction des fessiers l'écrase entre leurs masses dures.
Dans un même mouvement, David a décollé nos lèvres et pivoté, chassant du même coup mon doigt importun, il me sourit largement. Grand seigneur, il propose :
- "Nique-le, c'est ton tour!"
Il veille, il guide mon rostre qui est resté obstinément bandé depuis qu'il a été chassé du paradis pour qu'il retrouve bien sa place et sa fluide mobilité dans les abîmes somptueux qui lui sont offerts puis, aussitôt qu'il me voit limer comme une belle mécanique parfaitement huilée, il me galoche en vorace avec un ronflement de sanglier et, à nouveau, c'est jour de ripailles. Je besogne avec délectation ce cul velu que je pétris à deux mains pendant que ma langue ferraille avec celle de David qui me pelote le torse de ses grandes pognes chaudes.
Puis il s'écarte pour aller embrasser Bojan, toujours à quatre pattes. Il se penche sur lui, ses larges battoirs encadrent délicatement son cou, sa tête, la relèvent et il le galoche. Longuement.
Puis, toujours en soutenant le chef du barbu, il lui offre sa queue à déguster, le transformant en navette de tisserand coulissant sur l'axe reliant nos deux mandrins tendus pour lui, entre nous, les engloutissant en alternance avec un entrain qui nous réjouit en complices.
Soudain, David fait volte face.
D'une main agrippée dans la tignasse bouclée, il guide le barbu et rugit d'une voix sourde.
- "Bouffe-moi le cul, Bébé!"
Chacun de mes coups de reins envoie le visage du poilu s'encastrer plus étroitement dans la crevasse que le costaud qui se contorsionne aplanit du mieux qu'il peut de sa main libre, aux articulations blanchies par la tension.
- "Ton doigt, Bébé!"
Sans renoncer à sa régalade, le bébé ajoute son index avec précaution et délicatesse et David me jette un regard trouble par dessus son épaule. Ce n'est pas un signe de provocation, plutôt la révélation d'un probable chavirement que je n'aurai pas soupçonné, d'un vertige dont j'aurai laissé échapper l'opportunité, pour ne pas avoir su abandonner la posture obstinée du bouc et m'ouvrir à d'autres propositions, l'esprit obscurci d'hormones, obsédé que j'étais par le désir impérieux de fourrer ma trique brûlante dans le délicieux cul du barbu dont les étourdissantes soieries hérissent mon échine comme rarement.
Ce n'est rien, juste un éclair de lucidité sur ces pulsions insignifiantes qui nous aveuglent mais qui, pourtant, déterminent nos actes ; une note de regret aussi, aussitôt effacée, annulée par mon balancement qui, s'il s'est ralenti, reprend de plus belle devant ce spectacle.
Car après s'être étourdi de quelques va-et-vient accompagnés d'autant de coups de langue, David s'arrache à la caresse et se retourne dans un rugissement, ventre en avant, pressant ses couilles, brandissant comme une corne magnifique, un rostre, un sceptre au gland rubicond qu'il astique d'un coup de poignet sec et décidé.
Mes deux mains ont instinctivement agrippé et ramené à moi le merveilleux cul poilu où ma bite se terre, se carre au plus profond, dont rien ne pourrait la déloger, ce cul qui, lui aussi, me presse, me retient tandis que Bojan, en alerte, guette l'explosion d'un David qui poursuit son énergique branlette en ronflant sourdement.
A la première gerbe qui le secoue, Bojan se précipite et engloutit le mandrin avant qu'il ne déverse toute sa sève mais, tandis qu'il aspire goulûment un David qui achève de se disloquer, il repousse vers moi sa croupe carnassière dans un frémissement qui me rend au désir, à la frénésie. Je cingle son éblouissant postérieur redevenu accueillant, épanoui, de quelques coups de reins aussi irrépressibles que ravageurs et je le sens soudain soulevé par des soubresauts juste avant que la jouissance ne me fauche à mon tour, éclair de lumière blanche puis fondu au noir.
Nous avons passé le reste de l'après-midi à nous reposer, allongés sur cette toile, bras et jambes emmêlés, à bavarder, nous racontant des bribes de nos vies, comme des hommes repus et sereins. Bah ! Qu'aurions-nous encore cherché à masquer, à soustraire aux regards après nous être mutuellement exposés de la sorte dans nos extravagantes galipettes?
Durant tout ce temps, mes doigts se sont irrésistiblement égaillés dans les diverses toisons, sur les divers anneaux d'un Bojan se prêtant avec complaisance à mes caresses d'admirateur ébloui, le faisant parfois glousser mais le plus souvent sourire béatement. Je ne me lassais pas du mystère de ses lourds ornements de métal à propos desquels je m'abstiens de l'interroger, renonçant à des explications dérisoires et prosaïques, lui abandonnant le secret intime de ses motivations. Je me régale de son poil à la fois souple et frisé où mes doigts s'attardent, se perdent, s'y remémorant la trace ancienne d'une douceur infinie, d'un velouté, celui que je retrouve sur le glabre d'un naseau, une palpitation, toute la tendresse ... d'un berceau peut-être.
Une fois !
Une main qui s'aventure prudemment, un doigt qui s'égare et toque discrètement à la porte, un soupir mélancolique comme un renoncement, un vague regret, des yeux qui se croisent avec malice, un échange de sourires entendus, une part de mystère non dissipé, quelque chose que nous ne saurons pas et qui, par là même, ajoute à notre vie.
Nous nous sommes rhabillés pour aller ensemble déguster une casserole de moules sur le port puis j'ai repris la route du retour, repu et content, réjoui par cette belle rencontre sans lendemain.
"Si vous voulez que je chante / faites-moi tenir du vin / le vin bannit le chagrin / rend la voix plus éclatante"
Un choeur d'une dizaine d'hommes en vêtements de travail dont beaucoup sont barbus, chantent en polyphonie, accompagnés par des percussions à base d'outils pour célèbrer le vin.
FIN.
Amical72
amical072@gmail.com
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