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Les correspondances de Marc & Cyril
Le 15/07/2019, en mer
Marc,
J'ai mis ta dernière lettre dans ma valise.
Lettre à relire donc, avec un peu de recul, car à la première lecture, la seconde et jusqu'à la cinquième, j'étais dans le néant.
Et donc tu n'as même pas profité de ces deux hommes parfaits pour te permettre un plaisir charnel, jouir dans leurs mains, contre leur peau, ou dans leur corps. Encore en retrait, toi aux commandes d'une console.
J'aurais éprouvé la jalousie en lisant cela, ressenti le manque, une convoitise exacerbée, de ces sentiments encore préférables au vaccum dans mon coeur... le même vide crée pour grossir ta bite, quand le mien se vide, elle est si belle et inutile ta bite.
La valise, Tango (ton ancien hobby), sans macbook mais avec des écouteurs et des carnets de notes nous sommes partis à Cannes. Mon ami Christian m'a fait la surprise de séjourner sur son nouveau bateau.
En pleine mer j'ai pu admirer les feux d'artifice lancés des côtes, de Cannes à Nice.
Une main pour la coupe de champagne rosé, la gauche dans la chevelure raide du slovaque qui me pompait, les yeux dans le cosmos, je me suis dit " c'est comme ça que je veux voir ma vie ". Des surprises lumineuses, des étoiles qui montent et remplissent mon ciel en vibration parfois inquiétante, mais aux belles couleurs. De courts silences puis la stupéfaction à nouveau, l'éblouissement.
J'ai pensé à toi. Un rire surprenant mon blondinet quand je me suis dit que sur chaque plage, il y avait forcément un artificier aux commandes d'une console orchestrant ces détonations et projections de lumières époustouflantes dans le ciel bleu marine.
Je t'ai vu avec ton électrostimulateur.
Tu aimes ça contrôler ? Être aux commandes sans te donner personnellement, manipuler en protégeant ta distance.
Profitons-en ! Que la puissance t'appartienne... Sois mon Dieu du sexe ?
Tu vas mettre en scène mes fantasmes. Tu vas être mon chef d'orgasme, mon kiff-planer, l'artificier de mes feux ardants.
Mais selon mes désirs. Je ne veux pas être électrocuté, tabassé par ta pègre, isolé dans ton donjon.
Voici le premier, d'une belle simplicité. Je te prie pour un lit immense et ovoïde sur une plage, étendu au centre sur des draps de lin tendus, éclairé de flambeaux, je verrais venir à moi des hommes de chaque race que l'univers a créée. D'une grande beauté typée, comme des félins ils s'approcheront au rythme des percussions et s'uniront à moi.
Sous mille caresses et baisers profonds, je m'enivrerai de leurs parfums et la saveur de leur cuir, de leurs gestes précis et langoureux, je gouterai et m'abreuverai de leur salive. Tu les guideras pour qu'aucune partie de mon corps ne soit oubliée et qu'ils se jettent sur chaque membre tendu.
En lévitation dans leurs bras, la peau ruisselante de leurs extraits, offert à la lune aussi rousse que mes cheveux d'été, je veux m'évanouir au septième orgasme et me réveiller seul, entre les draps froissés et les étoiles, n'entendre que tes longues expirations quelque part dans l'espace, le bruit des vagues et mon coeur battre de plus en plus fort. Je dirais " encore "... et toi " que ta volonté soit faite ".
Cyril
Cyrillo
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