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Les correspondances de Marc & Cyril
Le 17/07/2019, La Bastide
Cyril,
Nous nous sommes croisés. Tu étais à Cannes, c'est-à-dire à 50 km de la bastide, mais, moi, j'étais à Paris pour une signature de contrat qui s'est faite le lendemain, lundi 15 juillet. Dimanche soir, foule aux feux d'artifice du Trocadéro et embouteillages monstrueux.
J'étais tout content de rentrer chez moi, les poumons pleins d'oxydes de carbone. Une lettre de toi m'attendait. J'y réponds.
Il est vrai que les feux d'artifice de la Riviera méditerranéenne sont d'une grande beauté car leur reflet dans l'eau est magique. Cependant, se faire sucer par un slovaque n'est pas très opportun à Cannes.
Que fais-tu des produits régionaux ? Il y a pourtant sur le port une armée de suçoteuses cannoises aguerrie !
Alors, comme cela, tu me demandes de concrétiser tes fantasmes d'obsédé sexuel ?
Ai-je bien lu ? : " Tu vas mettre en scène mes fantasmes. Tu vas être mon chef d'orgasme, mon kiff-planer, l'artificier de mes feux ardents."
Ai-je bien lu aussi ? : " Je verrais venir à moi des hommes de chaque race que l'univers a créée. D'une
grande beauté typée."
Bien que le concept de "race" ne s'applique plus à l'espèce humaine de nos jours, je veux satisfaire à ta demande loufoque et pour cela, je fais référence à ce document du XXIème siècle ci-dessous.
Ne sont-ils pas mignons ? Surtout le gros barbu à l'extrême gauche... On dirait Jean Jaurès.
Si je compte bien, cela nous fait dix mecs. Est-ce une tournante que tu me demandes d'organiser ?
Je t'épargne l'Aborigène australien dont le physique un peu " cabossé " ne te conviendrait pas.
Et ben, c'est parti mon kiki ! Silence sur le plateau... on tourne !!
Te voila couché tout nu sur un lit rond et ringard des années 60, de 3,60 m de diamètre entouré de flamberges crépitantes, sur la plage du Palais des Festivals de Cannes.
Il y a une foule de badauds sur la Croisette et le service d'ordre sera bientôt débordé, mais qu'importe. Ton exhibitionnisme légendaire semble - pour une fois - être presque satisfait.
Si mon rôle de kiff-planer est de te faire planer très haut, je crois bien que je vais exaucer ton voeu car autour de toi dix étalons alpha - triés sur le volet - piaffent d'impatience. Ils sont blancs, jaunes, noirs et rouges.
La lueur mouvante des flamberges sculpte leurs prodigieuses musculatures et fait luire la fabuleuse érection de leurs sexes d'une taille inimaginable.
J'ai maintenu ces dix grands fauves dans une abstinence totale pendant un mois pour être sûr d'un minimum de résultat. Je suis un perfectionniste.
Sur les draps de lin qui bientôt seront en lambeaux, ton corps d'éphèbe musclé pantelle d'impatience.
De ta grande queue vibrante s'écoule ta liqueur de mâle, ta langue gourmande sinue sur tes lèvres sensuelles
entre ouvertes, ta rosette se mouille de désir et tes grosses couilles se gonflent douloureusement. Tu es prêt.
Liz Taylor dans le rôle de CLEOPÂTRE peut aller se rhabiller. Tu es la quintessence du Hollywood 1960. Sublime !
À mon coup de sifflet, sous les ovations de la foule, les dix mâles en rut se ruent sur ce corps que tu offres si voluptueusement. Sur l'autel de ton téméraire sacrifice, ils se repaissent, à présent, tels des lions affamés.
Sitôt, l'Africain t'encule avec son monstre, l'Océanien t'enfonce son boudin dans la bouche, le Polynésien avale ta queue, le Patagon mâchouille tes couilles, le Germain ventouse tes abdos, le Sioux dévore tes mamelons et le Mongole te chatouille la plante des pieds tandis que le Malais te suce goulûment les orteils.
Les autres attendent en hurlant comme des loups.
Tu voulais des caresses viriles ? Tu vas en avoir ton compte, mon gars ! cramponnes-toi, ça commence !
La foule est en liesse et les caméras de toutes les chaînes de télévision bourdonnent à l'unisson.
Au bout d'une heure, je ne contrôle plus rien. J'entends bien tes cris d'extase qui sont maintenant devenus des râles d'agonie mais je peux pas - malgré mes efforts modérés - faire cesser cette orgie meurtrière.
La foule des voyeurs, composée en majorité de tes lecteurs, telle celle d'une arène romaine, abaisse le pouce vers le sol pour que soit achevé le beau gladiateur du sexe. Je suis presque désespéré...
Je m'apprête à faire mon deuil de toi (ouf !) quand soudain sonnent tambours, conques et trompes.
D'un coup, cesse le gang bang infernal et les dix étalons, la queue brusquement molle, se prosternent, front dans le sable, devant l'apparition de Khâm-rôu, mon fils bien-aimé, qui n'a pas son égal de par le monde.
Il m'a fait la grande faveur de venir avec sa cour assister à la concrétisation de ton fantasme de dément.
Tel un dieu descendant de son Olympe, il descend sur la plage et s'avance d'un noble pas vers le tas de viande hoquetante que tu es devenu... les dix taureaux de tes rêves ont fait plus de dégâts qu'un train...
Empli d'une pitié miséricordieuse, il considère un instant ton infortune de détraqué forcené de la bite et du cul puis - à ma prière - ordonne à mon ami Abdmour le Vent Bleu du Désert de te donner à boire son élixir de vie.
Bien évidemment que tu ne te souviens de rien, car plein comme une outre de foutre, le cul béant, le gosier défoncé et la queue effilochée, tu avais sombré dans le coma. Un sourire béat d'extase sur les lèvres.
Sans l'intervention de ces deux nobles personnages, dont tu nies l'existence, tu serais mort aujourd'hui.
Il me faut donc te convaincre de leur réalité
C'est pourquoi je joins à cette missive, la seconde partie de MON FILS KHÂM-RÔU.
Que tu dois lire entièrement !!
Je pose un léger baiser sur tes lèvres tuméfiées et clos ici ma lettre.
Marc