Premier épisode
Chapitre-4
L’eau était tiède, parfumée d’essences exotiques, et pourtant Caelum avait l’impression de se noyer.
Debout dans l’immense bassin de pierre creusé au centre du harem, il était seul… et pourtant entouré.
Les autres hommes regardaient.
Certains feignaient l’indifférence, accoudés aux rebords ou étendus sur des coussins, comme s’ils avaient oublié depuis longtemps ce que signifiait avoir honte. Mais d’autres… étaient attentifs.
Ils attendaient.
Deux serviteurs, des hommes maigres et silencieux vêtus de simples pagnes, s’affairaient autour de lui. Ils lavaient son corps sans pudeur, leurs mains glissant sur sa peau sans lui laisser l’opportunité de protester.
Caelum aurait préféré mourir que d’admettre qu’il frissonnait.
Non pas de plaisir. De rage contenue.
L’eau glissait sur lui en rivières brûlantes, accentuant chaque ligne de ses muscles, chaque cicatrice gravée dans sa chair. Il détestait se sentir exposé ainsi. Détestait encore plus être observé.
— Tu devrais t’habituer.
La voix était douce, presque lasse. Caelum tourna légèrement la tête.
L’homme qui lui avait murmuré ces mots était jeune, le corps finement sculpté, les cheveux sombres noués en une tresse négligée. Ses poignets portaient encore la marque des entraves passées.
— Au début, on lutte. Puis on comprend qu’il est préférable de céder.
Caelum planta son regard dans le sien.
— Je ne suis pas comme vous.
L’homme esquissa un sourire triste.
— Nous l’avons tous dit, un jour.
Caelum sentit ses doigts se crisper sous l’eau. Il ne répondit pas. Il ne voulait pas donner à ces hommes l’impression qu’ils avaient raison.
Mais une certitude s’imposait à lui : ils n’étaient pas ici par choix.
Ganondorf les avait brisés.
Et il comptait bien faire de même avec lui.
Après le bain, on lui tendit des vêtements qu’il méprisa aussitôt.
Un pantalon de lin transparent, dont la coupe ample caressait ses jambes à chaque mouvement, et une fine tunique si légère qu’elle semblait être un souffle de vent plutôt qu’un vêtement.
Aucune armure. Aucune ceinture. Rien pour se défendre.
Il hésita un instant, son regard glissant vers les serviteurs qui attendaient patiemment qu’il obéisse.
Le choix était une illusion.
Caelum enfila les vêtements sans un mot.
Lorsqu’il se redressa, il put voir le regard d’un autre homme glisser sur son corps.
Non pas avec désir… mais avec un étrange mélange de curiosité et d’envie.
Ils attendaient tous de voir comment il réagirait à ce qui allait suivre.
Et ce qui allait suivre…
Ce fut lui.
Les portes du harem s’ouvrirent dans un silence lourd.
Ganondorf entra.
Et tout le monde se prosterna.
Les hommes du harem s’agenouillèrent sans hésiter, baissant la tête dans un respect absolu.
Caelum, lui, ne bougea pas.
Pas tout de suite.
Il sentit le regard du roi sur lui, ce poids insupportable qui exigeait soumission immédiate.
Il aurait pu résister. Il avait envie de résister.
Mais il savait.
Il savait que Ganondorf s’amusait déjà.
Qu’il attendait ce genre de défiance… et qu’il adorait la briser.
Alors, lentement, Caelum s’agenouilla.
Pas en premier.
Pas le dernier non plus.
Juste assez tard pour prouver qu’il ne le faisait pas de son plein gré.
Ganondorf sourit.
Il s’avança dans la pièce avec une lenteur calculée, sa cape effleurant les tapis brodés. Il était colossal, son corps massif encadré par des bijoux d’or, sa tunique fendue laissant voir la peau sombre et sculptée de son torse.
Il s’arrêta devant Caelum.
— Tu apprends vite.
Sa voix était un murmure de braise.
Caelum releva légèrement les yeux.
— Je ne suis pas stupide.
Un silence tendu.
Puis, un léger rire, profond, vibrant.
Ganondorf se détourna.
— Alors regarde et comprends, Sheikah.
Et Caelum regarda.
L’air du harem était chaud, chargé d’encens et de sueur.
Caelum ne pouvait pas détourner les yeux.
Il refusait de baisser la tête comme les autres. Il refusait d’être comme eux.
Mais Ganondorf avait décidé autrement.
Il était installé sur une banquette de velours noir, son torse puissant exposé, son regard braqué sur Caelum. Un sourire paresseux flottait sur ses lèvres, comme s’il savourait chaque seconde de ce jeu.
Et devant lui, deux hommes attendaient.
Ils étaient beaux. Hyliens, jeunes, entraînés à plaire.
Ils connaissaient leurs rôles, et ils les acceptaient.
L’un d’eux, un Hylien à la peau diaphane et aux cheveux blonds, effleura la jambe du roi du bout des doigts. Son regard brillait d’adoration pure, comme si ce simple contact était un privilège inestimable.
Ganondorf ne détourna pas les yeux de Caelum.
Pas une seule seconde.
Puis, il choisit.
Il tendit une main massive et saisit la nuque de l’Hylien, l’attirant contre lui. Un geste possessif, sans hésitation, sans doute.
Un frisson secoua l’homme choisi. Un mélange de peur et d’excitation absolue.
— Maître… souffla-t-il, son corps tremblant déjà de soumission.
Ganondorf sourit.
Son autre main descendit lentement sur le dos du jeune homme, traçant un sillon brûlant contre sa peau nue. Il le guida contre lui, l’installant sur ses cuisses puissantes.
Caelum se sentit piégé.
Il voulait détourner les yeux. Il ne le fit pas.
Ganondorf ne lui en laissait pas l’occasion.
Tout était fait pour lui.
Le roi écarta lentement les fesses de l’Hylien, sa paume large les couvrent presque entièrement alors qu’il le plaçait exactement comme il le voulait.
Le blond haleta, le souffle court, les mains crispées sur les épaules du roi.
— Regarde-moi.
L’ordre claqua comme un fouet.
Caelum ne savait plus à qui il s’adressait.
L’Hylien releva immédiatement la tête, son regard voilé de dévotion pure.
Ganondorf le contempla un instant, savourant son abandon total.
Puis, il plongea en lui. Son énorme verge en érection le transperça.
L’Hylien cria, une note brute, entre douleur et extase.
Caelum sentit son estomac se nouer.
Les doigts du jeune homme se crispèrent contre les épaules du roi, ses hanches tressaillant sous l’impact, son corps frissonnant de soumission totale.
Et tout cela…
Sous les yeux de Caelum.
Ganondorf n’avait pas bronché.
Son regard brûlant restait fixé sur lui.
Il le possédait.
Sans un mot.
Il entrait dans cet homme lentement, profondément, le sculptant à son rythme, dominant chaque souffle, chaque spasme.
L’Hylien haletait déjà, son dos se cambrant d’extase, son corps ondulant au gré des mouvements du roi.
— Maître… supplia-t-il, les larmes aux yeux, consumé.
Ganondorf effleura sa joue du pouce.
— Chut.
Il accéléra.
Le son des corps qui se heurtent, le gémissement étouffé du Hylien, le parfum de l’encens et du sexe…
Tout devenait plus intense.
Trop intense.
Caelum sentait la chaleur monter, non pas de désir, mais de rage.
Il n’était pas une bête.
Pas une possession.
Pas un corps à prendre.
Ganondorf ne l’aurait pas.
Le roi sourit, comme s’il pouvait lire en lui.
Et alors que l’Hylien se brisait en un cri de plaisir, tremblant dans les bras de son maître, Ganondorf n’avait toujours pas détourné les yeux.
— Tu comprends, maintenant ?
Sa voix était un grondement bas, satisfait.
Caelum serra les poings.
Il comprenait.
Ganondorf ne voulait pas seulement le posséder.
Il voulait le voir se briser.
Lentement.
À son propre rythme.
Le roi s’enfonça une dernière fois en son amant, le tenant fermement alors que le corps tremblant du Hylien succombait sous lui.
Puis, il relâcha lentement sa prise sur sa gorge.
Le blond s’effondra contre son torse, haletant, le souffle erratique, satisfait et dompté.
Ganondorf s’étira paresseusement, caressant distraitement les hanches encore frissonnantes de son amant épuisé.
Puis, seulement alors, il détourna enfin les yeux de Caelum.
— Vous pouvez disposer.
Le Hylien s’exécuta immédiatement. Il recula, les jambes tremblantes, et s’éloigna sans un mot, sans même un regard vers Caelum.
Pour lui, tout était normal.
Tout était comme il devait être.
Ganondorf se redressa lentement, son corps massif encore luisant de sueur et de plaisir. Sa verge pendait le long de sa cuisse.
Il était satisfait.
Caelum, lui, ne bougea pas.
Il n’avait pas perdu.
Mais il n’avait pas gagné non plus.
Ganondorf avait gagné du terrain.
Et il le savait.
Il adorait ça.
Chapitre-5
Ganondorf se leva lentement, ses muscles encore tendus de plaisir. Il ajusta sa tunique, ignorant totalement Caelum, comme s’il n’était qu’un détail dans la pièce.
Mais au moment où il atteignit l’encadrement de la porte, il s’arrêta.
— Ne lui donnez plus rien à porter.
Sa voix était calme, presque détachée.
— Jusqu’à nouvel ordre.
Puis, il disparut dans l’obscurité du couloir.
Le silence fut total.
Caelum sentit une vague de tension traverser le harem.
Les autres hommes baissèrent immédiatement les yeux, comme s’ils craignaient d’être associés à lui.
L’ordre avait été donné.
Et ici, nul n’osait contester un ordre du Roi
Caelum ne bougea pas lorsque les serviteurs s’approchèrent de lui.
Ils étaient trois, silencieux, les yeux fuyants, habitués à cette tâche.
Ils ne le frappèrent pas.
Ils ne l’insultèrent pas.
Ils firent simplement ce qu’on leur avait ordonné.
L’un d’eux se plaça derrière lui et glissa ses doigts fins sous la tunique. Un autre tira doucement sur le pantalon de soie, détachant les liens fragiles qui le retenaient à ses hanches.
Le tissu glissa lentement contre sa peau.
Et soudain, il était nu.
Exposé.
Mais il ne broncha pas.
Il se redressa légèrement, offrant son corps au regard du harem sans une once de honte.
Ils voulaient qu’il se sente brisé.
Ils voulaient qu’il lutte, qu’il se débatte comme une bête acculée.
Mais il était un Sheikah.
Son corps n’appartenait pas à Ganondorf.
Il ne serait jamais un trophée.
Le serviteur qui tenait sa tunique hésita un instant, attendant une réaction.
Caelum le fixa froidement.
L’homme détourna le regard et recula avec les vêtements.
L’ordre avait été exécuté.
Désormais, il dormirait nu.
Comme une invitation muette.
Comme une proie laissée à la merci du prédateur.
Mais il n’avait pas peur.
Du moins, c’est ce qu’il se répétait.
Les lumières du harem s’éteignirent une à une.
Le parfum d’encens s’atténua, remplacé par la simple chaleur des corps allongés.
Autour de lui, les hommes se couchèrent en silence.
Caelum resta assit quelques instants, ses yeux balayant la pièce.
Il devait trouver une issue.
L’endroit était vaste mais parfaitement clos.
Les rideaux, placés aux bonnes positions, masquaient les murs, créant l’illusion d’un espace infini… mais Caelum savait qu’il y avait des limites.
La seule sortie était celle par laquelle Ganondorf était parti.
Trop risqué.
Et les serviteurs qui allumaient les encensoirs… D’où venaient-ils ? Ils ne sortaient jamais par la porte principale.
Il y avait une autre issue.
Quelque part.
Il s’allongea sur le matelas moelleux, fixant le plafond sculpté.
Il n’était pas fatigué.
Trop d’adrénaline. Trop de rage.
Trop d’images qui lui revenaient en mémoire.
Les images étaient nettes.
Le dos cambré du Hylien sur les cuisses du roi.
Le halètement fébrile.
La main de Ganondorf serrée sur sa nuque.
Le son des corps se heurtant dans une cadence inébranlable.
Et surtout le sexe viril et imposant du roi.
Et puis ce regard.
Rouge, brûlant, fixé sur lui.
Caelum serra les dents.
Mais son corps, lui, réagit autrement.
Il sentit la chaleur monter lentement, ramper sous sa peau comme un poison.
Il déglutit, se tournant légèrement sur le côté.
Son sexe se tendit contre sa cuisse, pulsant à un rythme qu’il ne contrôlait pas.
Il inspira profondément.
Il était excité.
Un frisson glacial parcourut son échine.
Non.
Non, c’était impossible.
Il n’était pas comme ces hommes.
Il n’était pas fait pour être possédé.
Mais son corps… avait enregistré autre chose.
Les sons.
La chaleur.
Le pouvoir.
Et l’idée—l’ombre fugace d’un instant—que ce pouvoir aurait pu être dirigé contre lui.
Sa respiration se fit plus lourde.
Il refusa de bouger.
Refusa de se toucher.
Refusa de laisser cette sensation grandir.
Mais il ne pouvait pas l’éteindre.
Il grimaça, furieux contre lui-même.
Ganondorf n’avait même pas eu besoin de le toucher.
Et pourtant, il s’était infiltré sous sa peau.
Caelum serra les poings, fixant l’obscurité devant lui.
Cette chaleur indésirable finirait par s’éteindre.
Elle devait s’éteindre.
Mais il le savait…
Il le savait.
Cette nuit, il dormirait avec cette honte.
Et demain…
Ganondorf serait toujours là.
À attendre.
À jouer avec lui.
Chapitre-6
Le matin vint avec une présence oppressante.
Caelum s’éveilla dans un silence pesant.
L’air était encore chargé de l’encens de la veille, et la chaleur du harem caressait sa peau nue.
Mais quelque chose n’allait pas.
Il ouvrit les yeux.
Et il le vit.
Ganondorf.
Debout au-dessus de lui.
Son ombre recouvrait tout, sa silhouette massive projetée contre la lumière dorée des torches matinales.
Il ne disait rien.
Il regardait.
Il contemplait.
Caelum ne bougea pas immédiatement. Son esprit, encore embrumé par la nuit, mit quelques secondes de trop à analyser la situation.
Puis, le choc.
Il était nu.
Exposé.
Et Ganondorf prenait son temps pour observer chaque détail.
Le roi n’avait pas besoin de mots.
Son regard était une caresse, un jugement, une possession silencieuse.
Le regard du Roi Ganondrf remonta lentement sur le corps étendu devant lui, savourant chaque courbe, chaque ligne sculptée.
Caelum était une œuvre d’art vivante.
Un poème écrit sur la peau.
Allongé dans l’éclat tamisé des torches, son dos s’étirait en une ligne parfaite, étroit au creux des reins, s’élargissant juste assez sur des hanches fermes et pleines. Une taille finesse, modelée par l’entraînement, mais qui appelait à être saisie d’une poigne ferme.
Ses longs cheveux d’un blanc éclatant s’étaient répandus comme un ruisseau de soie sur les draps sombres, contrastant cruellement avec la chaleur profonde de sa peau basanée. Les mèches les plus légères s’égaraient jusque dans le creux de ses reins, glissant sur la cambrure subtile qui soulignait la courbe indécente de son corps.
Ses cuisses, taillées pour le combat, portaient en elles une puissance contenue, mais elles restaient étrangement souples, comme si leur véritable but n’avait jamais été que de s’ouvrir à la domination.
Et plus bas…
Le galbe parfait de ses fesses.
Pleine. Ferme. Offerte sans le vouloir.
Un contraste troublant entre la dureté d’un guerrier et la sensualité innée d’un corps fait pour être possédé.
Même dans son sommeil, Caelum appelait à la tentation.
Malgré lui.
Et Ganondorf, lui… comprenait ce langage mieux que personne.
Et il le savait.
Il savait que Caelum ne pourrait jamais cacher ce qu’il était.
Un guerrier.
Un rebelle.
Un homme fait pour être conquis.
Ganondorf sourit légèrement.
Caelum inspira brusquement et se redressa sur un coude, son corps tendu par la surprise.
Trop tard.
Le Roi des Gerudos ne bougea pas.
Et Caelum comprit enfin où allait son regard.
Il sentit son propre souffle s’arrêter, son esprit lutter contre une réalité impossible à ignorer.
Ganondorf se tenait juste au-dessus de lui, et son pagne…
Ne cachait rien.
Rien d’autre que le tissu léger qui tombait entre ses cuisses, à peine une barrière entre sa nudité imposante et le regard involontaire de Caelum.
Un gouffre de chaleur brute.
La lumière des torches projetait des ombres sur la peau sombre du roi, accentuant chaque relief, chaque ligne de muscles durs et sculptés par le pouvoir.
Et en bas…
L’objet du blasphème.
Lourd. Brutal. Absolu.
Sa virilité s’imposait sans entrave, reposant sous le tissu avec une arrogance naturelle, marquant une présence impossible à ignorer.
Aucune retenue.
Aucune barrière.
Le tissu souple s’était déplacé juste assez, laissant voir la base épaisse, le début d’un monstre sculpté pour posséder.
Caelum vit.
Et Caelum se figea.
Sa gorge se serra, ses yeux refusaient d’obéir à son esprit.
Il aurait dû détourner le regard.
Il aurait dû fermer les paupières.
Mais il ne le fit pas.
Une chaleur insupportable grimpa le long de son échine, quelque chose d’indicible, une tension qu’il ne voulait pas comprendre.
Ganondorf le savait.
Il sentit le moment exact où Caelum réalisa.
Le moment où son corps tendit imperceptiblement ses muscles, où son souffle se coupa, où son ventre se contracta malgré lui.
Un sourire prétentieux et paresseux s’étira sur les lèvres du tirant.
Il ne bougea pas.
Il le laissa voir.
Le laissa comprendre.
Puis il parla, sa voix grave vibrante de satisfaction.
— Est-ce la première fois que tu vois la puissance d’un véritable roi, Sheikah ?
Il pouvait voir le conflit interne traverser Caelum comme un éclair.
Son regard, qui vacillait un instant.
Son souffle, qui s’était suspendu.
Sa posture, qui avait perdu un fragment de sa rigidité.
Il était à lui.
Pas encore complètement.
Mais il était à lui.
Ganondorf s’accroupit lentement, colossal même dans ce mouvement, son corps titanesque s’abaissant avec une fluidité troublante.
Son intimité imposante pendait librement entre ses cuisses, si proche du sol qu’un simple frémissement suffirait à effleurer la pierre froide.
Caelum, encore allongé, sentit son instinct lui crier de reculer.
Et il le fit.
Un mouvement trop rapide, trop nerveux.
Il se retrouva sur ses mains et ses genoux, le souffle court, le dos arqué sous la tension.
Un frisson dévala son échine.
Il avait offert une vision qu’il n’aurait jamais dû donner.
Sous les yeux d’un conquérant qui ne voyait dans cette posture qu’un aveu silencieux.
Ganondorf inspirait la conquête.
Et ainsi, à quatre pattes, Caelum venait de lui en donner l’image parfaite.
Le roi pencha la tête, son sourire troublant d’assurance.
— As-tu bien dormi, Sheikah ?
Sa voix était un grondement bas, une onde vibrante, résonnant jusque dans le creux du ventre de Caelum.
Un souffle chaud, trop proche, trop intime.
Caelum n’osa pas parler immédiatement.
Son esprit n’était pas prêt.
Sa fierté voulait lui faire cracher une réponse cinglante.
Mais son corps…
Son corps savait encore trop bien ce que la nuit lui avait fait subir.
La chaleur grimpa le long de sa gorge, un frisson imperceptible courant sur sa peau nue.
Ganondorf savait.
Il savait.
— Tu es bien silencieux ce matin.
Sa voix caressa son oreille, un murmure bas, un piège où chaque syllabe était un fil de soie serré autour de son cou.
Caelum serra les mâchoires.
Il inspira lentement.
— Je réfléchis.
Ganondorf haussa légèrement un sourcil, amusé.
— À quoi ?
Caelum planta son regard dans le sien, essayant de reprendre le contrôle, de se détacher de la tension qui s’enroulait autour de lui comme une étreinte invisible.
— À comment sortir d’ici.
Un silence.
Puis, un rire.
Un vrai. Profond. Puissant. Arrogant.
Il roula dans la poitrine massive du roi, un grondement presque sensuel, qui vibra jusqu’au bas-ventre de Caelum.
Ganondorf passa lentement une main sur son menton, comme s’il trouvait cela délicieux.
— Et as-tu trouvé une solution ?
Caelum ne répondit pas.
Parce que non.
Il n’en avait pas trouvé.
Pas encore.
Ganondorf avança d’un pas.
Trop près.
Sa chaleur enveloppait Caelum, son ombre avalait son espace.
Le Sheikah sentit son propre souffle devenir plus court, son ventre se contracter sous une tension qu’il ne comprenait que trop bien.
Le roi tendit une main.
Et attrapa doucement sa mâchoire.
Un simple contact.
Pas un coup.
Pas une agression.
Une prise ferme. Un test.
Son pouce glissa lentement sur sa joue, un effleurement brûlant, charnel, traçant la ligne de sa peau avec une lenteur étudiée.
Caelum ne recula pas.
Mais il ne put empêcher son souffle de s’accélérer.
Le sourire de Ganondorf s’élargit.
Son pouce descendit sur la ligne de sa mâchoire, puis effleura son menton, descendit encore…
Caelum sentit ses lèvres s’entrouvrir sous le contact.
Il ne voulait pas.
Mais son corps obéissait à une loi plus primitive, plus ancienne que lui-même.
Le roi s’attarda.
Juste quelques secondes de trop.
Juste assez pour marquer son territoire.
Puis, il relâcha sa prise avec une lenteur exagérée, comme s’il caressait un secret qu’il possédait déjà.
Et il recula.
— Continue à rêver, Sheikah.
Il fit demi-tour sans attendre de réponse, sans même un dernier regard.
Il se dirigea vers la sortie du harem, sa silhouette massive s’éloignant lentement, majestueuse, conquérante.
Puis, alors qu’il atteignait l’encadrement de la porte, il s’arrêta.
Sans se retourner, il prononça, sa voix douce, presque indolente :
— Tu seras à moi avant même d’avoir trouvé la porte.
Et il disparut.
Caelum resta immobile.
Figé.
Le silence du harem pesait sur lui comme une chape de plomb.
Son souffle était erratique.
Sa peau brûlait encore du contact.
Il aurait dû se sentir en colère.
Il aurait dû vouloir se lever, cracher au sol, hurler que ce tyran ne l’aurait jamais.
Mais ce qu’il haïssait le plus…
Ce qui le détruisait…
C’était qu’une part de lui, une infime part, une pulsation involontaire au creux de son ventre,
croyait qu’il avait peut-être raison.
Roses-Sky
sydneychabin@gmail.com
Autres histoires de l'auteur :