Il y a longtemps que je n’avais rien écrit donc, pour ceux qui n’ont pas lu mes précédents récits, je pense qu’il me faut me présenter. Je m’appelle Étienne, j’ai trente ans et je suis en couple avec Dimitri depuis un an et demi. Nous vivons ensemble depuis quelques mois. J’ai pas mal raconté notre vie intime mais j’ai peur d’être un peu ennuyeux si je ne parle que de ça alors j’ai eu l’idée de revenir, pour cette fois, sur ma vie d’avant. Si aujourd’hui je suis fidèle et que je n’ai ni le loisir ni le désir d’aller voir ailleurs, il faut bien admettre qu’avant d’être officiellement avec Dimitri, j’avais un nombre incalculable de mecs d’un soir et pas mal de sex friends réguliers également. Lakdar était de ceux-là. Mes potes disait qu’après ma « période blacks », j’étais dans ma « période rebeu » et ils n’avaient ni tort ni raison. Je me suis toujours laissé porter par mes rencontres et je ne peux pas dire que j’avais un type de mec prédéfini. Je suivais l’humeur du moment.
Cette histoire remonte à six ou sept ans. J’étais en troisième cycle d’études et j’avais, malgré tout, pas mal de temps libre. J’étais un peu fauché donc je ne faisais des saunas qu’occasionnellement mais par contre, une ou deux fois par semaines, je fréquentais un sex shop du deuxième arrondissement de Lyon dont l’entrée n’était pas chère. L’établissement était assez crade avec des cabines aux fauteuils défoncés et une salle de cinéma porno au deuxième étage qui n’était guère en meilleur état. Je n’en dirai pas plus mais je pense que cet endroit peut rappeler des souvenirs à quelques uns de ceux qui y sont passés.
Le soucis avec ce genre de lieu est qu’il y a pas mal d’hétéros qui se branlent discrètement dans la salle ou ferment la porte de leur cabine mais, je dois bien le dire, j’y ai fait pas mal de rencontres sympas et j’ai même fait la connaissances de plusieurs partenaires de jeux que j’ai vu souvent par la suite. C’est le cas de Lakdar. Pour vous le situer, il est grand, costaud mais sans excès, les cheveux courts, crépus (enfin je l’ai croisé dans la rue il y a quelques mois et il avait le crâne rasé ce qui lui allait très bien), il porte des survêts, une casquette et des paires de TN. C’est un vrai cliché mais ça ne me dérange pas. Il est très viril et j’aime ça comme ceux qui ont lu mes récits ont pu s’en rendre compte.
Au début, il était un peu sauvage. Il prenait une cabine, se branlait avec la porte ouverte jusqu’à ce qu’un mec vienne le sucer. Il avait le même rituel avec moi qu’avec les autres. Il ne disait rien, me laissait entrer, fermait la porte et continuait de fumer sa clope pendant que je le suçais. Il ne me touchait que fort peu. Petit à petit, il s’est mis à me tenir la tête pour me faire pomper sa queue. Nous n’échangions pas trois mots et, une fois qu’il avait éjaculé, je comprenais qu’il fallait que je sorte de la cabine. C’était assez frustrant mais il me plaisait alors je me disais que c’était mieux que rien. Nous étions deux jeunes mecs qui nous faisions plaisir mutuellement mais je ne me faisais pas d’illusions. Il regardait fixement un écran sur lequel des filles se faisaient défoncer pendant que je le suçais et je ne devais pas l’attirer vraiment.
Je le voyais tout de même assez régulièrement. Je sus par la suite qu’il ciblait pour venir les jours où il pensait pouvoir me rencontrer mais nos échanges verbaux mirent plusieurs semaines à devenir plus fréquents. Ce n’est qu’après avoir échangé nos prénoms que je me rendis compte qu’il était plus détendu. Quant à moi, j’étais plus entreprenant. Je lui baissais son survêt et son calbut en bas des jambes, je lui léchais les boules et le faisais bander de plus en plus longtemps avant qu’il éjacule dans un coin de la cabine. Lui, il me touchait de plus en plus. Il ne se contentait plus de me tenir la tête, il me déshabillait et regardais mon dos nu, mes fesses quand mon jean était baissé. Je me rendais bien compte qu’il avait envie d’aller plus loin mais qu’il ne savait pas comment me le demander.
Ce que je prenais, au début, pour de l’indifférence était, je pense un mélange de culpabilité de « faire ça » avec un « petit pédé » et d’une certaine timidité. Petit à petit, son attitude impassible fit place à quelques sourires et je vis qu’il avait moins envie que je me barre aussitôt qu’il avait joui. Ceci dit, il me plaisait bien et je ne voulais absolument pas le braquer alors je me contentais de ce qu’il voulait bien me donner. Je l’autorisais même à éjaculer sur mon visage, mon torse ou mes fesses suivant ses envies et même si je n’avais qu’un peu de papier pour m’essuyer et que j’avais conscience de sentir à la fois l’odeur de sa sueur et de son sperme lorsque je sortais du sex shop.
Nous nous étions rencontrés au mois de janvier ou de février et les choses se mirent à vraiment évoluer alors que j’étais en vacances de printemps. Je révisais pour mes partiels tôt le matin et j’allais au sex shop vers midi plusieurs fois par semaine. J’y retrouvais d’autres partenaires plus ou moins réguliers mais aussi Lakdar. Un jour, après la séance de pompage, il se mit à me poser des questions :
« Tu baises avec beaucoup de mecs ? »
« Oui, pas mal. J’en profite… »
« T’aime bien avec moi ? »
« Tu sais, on ne fait pas grand chose. J’aime ta queue et je te fais plaisir. »
« Tu voudrais que je te baise ? »
« Ouais. Je voudrais aller plus loin mais il faut que tu en ais envie. »
« L’autre jour, quand je suis arrivé, je t’ai aperçu dans une cabine avec un mec. Il te baisait. »
« Ca t’a fait bander ? »
« Ouais. Je ne pense pas que j’aime les mecs mais toi… Enfin on se connait. »
« C’est clair. On s’est vu à poil et je te fais jouir plusieurs fois par semaine. »
On se mit à rire doucement.
Je me rhabillai et je sentis qu’il s’était levé de son fauteuil et qu’il était dans mon dos. Je pouvais sentir son souffle sur ma nuque. Ostensiblement je reculais d’un pas en enfilant mon pull. Je sentis ses mains contre mon torse et sa bouche sur ma nuque.
« Tu sens trop bon. »
« Merci c’est gentil. »
« La prochaine fois, je te baise… »
« Avec plaisir. »
Je n’y croyais pas vraiment. Je le trouvais un peu coincé. Je me retournai et me collais à lui. Il était torse nu, le bas de survêtement baissé, sa queue circoncise, avec le gland encore humide pendait entre ses jambes et il souriait. Je ne l’avais encore jamais vu comme ça. Durant les mois qui suivirent, nous nous sommes beaucoup revus. Je suis même allé chez lui deux fois. Je vous raconterai ça à l’occasion.
Chopassif
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