Premier épisode
Chapitre-2
Les muscles dénoués, Eliott sortit de la douche et après s’être essuyé, enroula la serviette autour de sa taille. Bien qu’embuée, l’image que lui renvoyait le grand miroir de la porte le remplissait de joie. La serviette mettait en valeur sa taille étroite, ses jambes massives ainsi que sa carrure d’athlète. Il était sexy à souhait !
Il entendit la porte de la chambre se refermer et sortit pour voir qui était là mais il ne trouva qu’un tas de vêtements déposé sur le lit avec un petit mot manuscrit de l’infirmier qui l’avait échauffé quelques minutes auparavant.
« Voici quelques vêtements pour te permettre de rentrer chez toi (tu as le feu vert du docteur). La seule personne de ton gabarit pouvant t’en prêter est notre vigile donc désolé de ne pouvoir t’obtenir que des vêtements de sport. Il fait du culturisme donc ses affaires devraient t’aller. Dans l’enveloppe tu trouveras aussi un premier acompte pour ta participation à l’étude clinique qui te permettra de te racheter une vraie garde-robe. Voici mon numéro, tu peux m’appeler quand tu veux ! »
Le « quand tu veux » était souligné trois fois, montrant que l’infirmier avait grand hâte de revoir Eliott !
Celui-ci sourit en lisant le mot avant de le reposer et de jeter un oeil aux vêtements. Il y avait un t-shirt dans une matière élastique qui devait être très moulant, une veste de sweat avec un zip et une capuche d’un joli bleu pétrole ainsi qu’un pantalon de survêtement gris resserré aux chevilles. Deux petits sachets en plastique scellés semblait contenir des sous-vêtement, l’un blanc, l’autre noir.
Eliott attrapa le noir et l’ouvrit. Il regarda, étonné, l’objet sous toutes les coutures. Composé d’un large élastique noir servant de taille, le sous-vêtement ne comportait qu’une poche en tissu stretch triangulaire et deux bandes élastiques la reliant à la taille. Même s’il y avait peu de suspense quant à la manière d’enfiler l’objet, Eliott découvrait l’existence des jockstraps !
Il retira la serviette et l’enfila. Vu le nouveau « matériel » qu’il possédait, la poche était plus que bien remplie et faisait une jolie saillie. Les deux bandes élastiques laissant la surface de ses fesses à l’air, la sensation d’être à la fois habillé (certes légèrement !) et déshabillé le surpris agréablement.
Il retourna dans la salle de bain pour regarder ce que cela donnait et il ne fut pas déçu ! La large bande de la taille mettait en valeur le V musculeux de son aine et son ventre plat tandis que les élastiques autour des jambes faisaient ressortir ses deux globes fessiers recouverts de leur beau duvet doré.
Il retourna dans la chambre et enfila le pantalon de survêtement qui avait malheureusement une fâcheuse tendance à serrer son paquet. Heureusement qu’il y avait un sweat car le t-shirt était tellement moulant qu’il avait pratiquement toujours l’air torse nu une fois enfilé !
Au pied du lit, il trouva une paire de sneakers d’une grande marque, qui avaient l’air neuves ainsi qu’une paire de chaussettes blanches.
Complètement habillé, il avait belle allure et aurait pu jouer les mannequins pour un catalogue de vêtements.
Il rassembla les maigres affaires qui lui restaient et quitta la chambre. Sa première sortie dans le couloir lui fit tout de suite remarquer les coups d'œil que les femmes, et les hommes, qu’ils croisaient lui jetaient. Pour la première fois de sa vie, les gens semblaient lui trouver un quelconque intérêt. Il faut dire que sa nouvelle stature et sa carrure imposante passaient difficilement inaperçues.
Il ne put s’empêcher d’adresser quelques sourires en retour et vit quelques personnes rougir.
En arrivant près de la porte, il remarqua tout de suite l’imposant vigile qui avait dû lui prêter ses vêtements. Habillé tout en noir et d’une taille sensiblement identique à celle d’Eliott, il était impressionnant mais un peu trop musclé pour que sa silhouette soit aussi harmonieuse que la sienne.
Eliott s’approcha de lui et l’autre, en reconnaissant les vêtements, lui adressa un grand sourire qui illumina son visage à la peau mate.
- « Merci beaucoup pour le prêt de vos vêtements ! Je les ferais nettoyer et vous les rendrait la prochaine fois que je viendrais. Pour les sneakers, je vous en rachèterais une paire » commença Eliott.
- « Oh, c’est pas la peine, la clinique m’a déjà tout remboursé, tu peux tout garder » lui répondit le vigile avant de le détailler des pieds à la tête.
- « Je ne sais pas comment tu étais avant mais aujourd’hui, permet-moi de te dire que mes fringues te vont bien mieux qu’à moi ! Je suis un peu jaloux !
Sous le compliment, Eliott rougit jusqu’aux oreilles et bien malgré lui commença à émettre un paquet de phéromones tout autour de lui.
Le vigile cligna deux ou trois fois des yeux en respirant un peu plus vite quand la vague déferla sur lui. Il parut se ressaisir et s’enhardit à tâter le biceps droit d’Eliott.
- « C’est impressionnant ! Moi, pour en arriver où j’en suis, j’en ai sué sang et eau. Mais ce n’est que du naturel !» fit-il en faisant saillir ses biceps et en bombant le torse.
-« Tu sais qu’il va falloir trimer pour conserver tout ça. Tu es déjà inscrit dans une salle ? ».
Eliott secoua la tête.
-« Alors j’ai peut-être ce qu’il te faut car je suis en train d’ouvrir ma propre salle de sport. Ce n’est pas très grand mais j’ai tous les appareils dernier cri pour te maintenir en forme. Si ça t’intéresse, je pourrais même devenir ton coach perso. Ce serait un réel plaisir d’avoir quelqu’un comme toi comme premier élève ! »
Eliott n’avait pas du tout pensé à ça mais l’idée lui parut séduisante, tout comme la personne qui la lui suggérait ! Il faut dire que bien qu’un peu trop massif, le vigile était plutôt du genre mignon avec ses deux petites fossettes qui se creusaient sur les joues quand il souriait et ses magnifiques yeux noisettes avec leurs longs cils sombres. Ses cheveux noir corbeau étaient rasés pratiquement à blanc sur les côtés de la tête et un peu plus long avec de la cire sur le dessus. Il avait tout du rebeu tombeur qui faisait tourner les têtes !
Eliott lui tendit la main et lui dit :
« C’est OK pour moi mais il faudra juste que tu me donnes tes tarifs car je ne suis pas sûr de pouvoir me payer un tel service»
L’autre lui serra la main et répondit :
« T’inquiète, je vais te faire un tarif spécial premier client ! Et puis, il y a toujours des moyens pour s’arranger…»
Sans lâcher la main, il se pencha vers l’oreille d’Eliott et lui dit tout bas :
- « Pardon pour les jockstraps mais c’était une blague pour me foutre du client de la clinique qui allait récupérer mes affaires. Je sais que généralement ce genre de sous-vêtement est ridicule quand on n'est pas bien équipé. Je ne pouvais pas savoir que c’était toi qui allait les récupérer et on voit que tout va bien pour toi de ce côté là ! »
Il se redressa en regardant le paquet d’Eliott mis en valeur par le survêt gris en faisant un clin d’oeil avant de pointer son regard vers sa propre entre-jambe dont le bombé était mis en valeur par le pantalon noir très serré qu’il portait.
- « En plus des vêtements, je crois qu’on a un autre point commun !» dit-il en lui faisant son plus beau sourire avec son petit air de bad boy craquant.
« Je m’appelle Elias et voici mon numéro », dit-il en lui tendant une petite carte sortie de sa poche sur laquelle le dessin d’un haltère était juste accolé à un numéro. « Tu es le premier à qui j’ai l’occasion de donner ma carte. Tu peux m’appeler quand tu veux pour que je te fasse visiter ma salle et que je te propose un programme personnalisé ! »
Eliott prit sa carte en lui disant qu’il l’appellerait très vite. Elias s’approcha alors de lui pour lui faire une accolade qui se voulait amicale mais qui lui permit surtout de venir humer de plus près l’odeur qu’Eliott répandait autour de lui depuis qu’il l’avait abordé et qui l’ensorcelait.
De son côté, Eliott ressentit toute la force virile et la chaleur qu’Elias dégageait. Même avec son nouveau physique, il se sentait comme un fétu de paille dans les bras de ce grand gaillard mais ce n’était pas désagréable. Elias finit par s’écarter et Eliott quitta le hall le sourire aux lèvres. Il traversait la cours de la clinique quand il nota avec plaisir qu’en 5 mn à peine, il avait obtenu les numéros de deux personnes qui voulaient le revoir très vite.
De son côté, le vigile le regarda partir en appréciant la toute nouvelle démarche assurée et les fesses d’Eliott moulées par le survêtement. « Ce mec est canon et sent fabuleusement bon » pensa-t-il en se promettant d’aller voir ce que le jockstrap pouvait bien cacher dès qu’il en aurait l’occasion. Très ouvert côté sexe, il marchait au feeling et là il se disait qu’il était tombé sur une affaire à creuser.
Eliott rejoignit rapidement la station de métro toute proche. Pour la première fois de sa vie, il devait faire attention à sa tête en montant dans la rame. C’était assez étrange et son cerveau avait encore l’impression que c’était le monde autour de lui qui était devenu subitement plus petit.
La rame était bondée et il n’y avait plus aucune place assise. Dès la station suivante, une dizaine de personnes montèrent et il dû se réfugier dans le fond du wagon. Deux jeunes, petite vingtaine, étaient dans le coin et le mouvement de la foule poussa Eliott jusqu’à eux. Sa haute silhouette faisait barrage entre eux et le reste du wagon et ne leur laissait pas beaucoup de place. Eliott leur adressa un sourire d’excuse qu’ils lui rendirent.
Comme son horizon était bouché et qu’il avait encore une quinzaine de stations avant de descendre, Eliott prit le temps de les regarder.
Celui de gauche était très brun avec de jolis yeux bleus. Il arborait une coupe au savant coiffé/décoiffé et des vêtements très casual qui lui donnait un petit look sympa accentué par le skate qu’il avait à la main. Il dépassait son pote de quelques centimètres mais paraissait plus baraqué.
Le pote en question retint l’attention d’Eliott car il ressemblait beaucoup à lui avant le traitement : il était plutôt mince mais pas vraiment musclé. Châtain, son visage était plutôt mignon mais ce qui attira l’attention d’Eliott était qu’il buvait littéralement les paroles de son pote en le regardant avec un air énamouré !
Bien sûr, le pote en question semblait absolument ne pas se rendre compte de l’attention que l’autre lui portait et repris son quasi-monologue.
- « Tu sais, je crois que je vais larguer Vanessa… »
- « Ah bon, pourquoi ? Vous ne vous entendez plus ? » lui répondit l’autre.
- « Si mais elle m’a dit qu’elle voulait faire de nouvelles choses au pieu, un plan à trois ! »
- « Hein ! » Répondit l’autre, « avec sa copine Léa, qui traine toujours avec elle ?
- « Non, avec un mec ! »
- « Elle veut se taper deux mecs ! » répondit l’autre, estomaqué.
- « Non, pas exactement, elle m’a dit qu’elle voulait que je la ken pendant que l’autre mec s’occuperait de moi »
Eliott failli éclater de rire en voyant la tête du copain qui visiblement en pinçait pour l’autre lui faire cette confidence !
- « Attends, c’est pas fini, elle veut que ce soit toi l’autre mec ! »
L’autre était achevé car, Eliott le pensait, son plus grand fantasme lui arrivait en pleine tronche !
- « Non mais sérieux Quentin, tu me vois en train de t’embrasser et de faire des trucs avec toi ? »
Dans sa tête, Eliott se représenta la scène et se dit que le fameux Quentin devait être plus que partant. Sans s’en rendre compte, ses supers phéromones commencèrent à se répandre autour de lui et, au moment même où il imaginait le pote du skater embrasser l’autre, celui-ci se pencha vers son pote pour lui effleurer les lèvres.
Se rendant compte de ce qu’il venait de faire, il s’écarta alors vivement et, décontenancé, dit :
- « Pardon Yoan, je ne sais pas ce qui m’a pris… »
Le dit Yoan paraissait avoir « buggé » et ne bougeait plus.
Pris d’un doute sur ce qui venait de se passer, Eliott forma alors dans son esprit l’image de la braguette du skater déformée par une belle érection et presque aussitôt celui-ci baissa les yeux pour voir se former une magnifique bosse dans son chino. Il passa au rouge pivoine en moins de temps qu’il en faut pour le dire.
Eliott n’en revenait pas, c’est comme si ses pensées se matérialisaient sous ses yeux. « Non, ce n’est pas possible ! ou alors, c’est un effet secondaire du sérum ? » se dit-il. « Mais comment en être sûr ? En pensant à quelque chose de plus « hard » ? »
« Prend la main de ton pote et fais lui sentir ton érection » pensa donc Eliott. Deux secondes plus tard, le skater attrapait la main de l’autre et la plaçait sur sa braguette.
-« Mais qu’est-ce que tu fais Yoan ? T’es sérieux là ? » dit Quentin. L’autre restait silencieux, toujours tétanisé.
Cette fois-ci, Eliott s’adressa directement aux deux potes à voix basse en leur souriant.
-« Je crois que vous avez des trucs à vous dire car ça m’a l’air chaud entre vous là ! ». Les deux amis levèrent les yeux vers lui puis Quentin se retourna vers Yoan, toute inhibition levée, et dit :
-« Il a raison, cela fait trop longtemps que je garde cela pour moi. Yoan, si je te suis partout depuis qu’on se connaît c’est que je te kiffe à un point que tu peux pas imaginer. J’ai tout le temps envie de te toucher, de me blottir dans tes bras. Je n’ai jamais eu le courage de te le dire mais je crois qu’il est temps que je sois honnête avec moi et avec toi. »
Yoan avait un air un peu penaud quand il lui répondit :
-« Je dois être honnête avec toi aussi, en fait Vanessa ne m’a pas demandé de faire un plan à trois avec toi, c’est juste moi qui voulais voir comment tu réagirais à cette idée. Moi aussi, je ne me sens bien que quand je suis avec toi. Là, maintenant, je n’ai qu’une envie c’est de t’embrasser en te serrant contre moi et de te faire du sale !
-« Bah voilà, vous voyez, ce n’était pas si dur, enfin façon de parler ! » dit Eliott en pointant du doigt la belle bosse toujours visible au niveau de l’entrejambe de Yoan. Ils rirent tous les trois de bon cœur.
Quentin se tourna vers Eliott et lui dit :
-« Je ne sais pas comment vous avez fait mais je crois qu’on doit vous remercier ! Je n’aurais jamais eu le courage de lui avouer mes sentiments ».
-« Pareil pour moi aussi » renchérit Yoan, « merci ! ».
Ils se levèrent sur leur pointe des pieds et embrassèrent chacun une joue d’Eliott avant de se faufiler vers la porte pour sortir à la station suivante.
Eliott ne savait que penser, avait-il réellement jouer un rôle dans ce rapprochement ou était-ce seulement un heureux hasard ?
Il était encore dans ses réflexions et avait mis ses écouteurs pour s’isoler du bruit quand le train arriva dans une station. Une place assise se libéra et un homme, dans un costume bon marché, grilla la politesse à une petite vieille pour s’assoir. Sans même jeter un œil à la pauvre grand-mère, il déplia son journal et débuta sa lecture. Heureusement pour la mamie, une femme assise lui céda sa place en jetant un regard noir au goujat qui ne releva pas un sourcil.
Eliott vit dans ce malotru, un moyen de tester son influence à distance. Dans sa tête, il imagina une main au-dessus du pantalon de l’homme en train de frotter son sexe. Rapidement, il vit l’homme s’agiter sur son siège comme si quelque chose le gênait. Il avait arrêté de lire et semblait avoir un coup de chaud. Du mieux qu’il pouvait avec son journal, l’homme cachait une érection qui était encore plus visible que celle de Yoan précédemment.
Dans sa tête, Eliott faisait faire des aller-retours de plus en plus appuyés et rapides avec cette main imaginaire. L’homme en costume était maintenant en nage et avait du mal à tenir en place. Eliott se l’imaginait aux portes de la jouissance et il vit qu’il essayait de faire de son mieux pour ne pas gémir. Eliott se représenta alors l’image de l’homme éjaculant avec force plusieurs jets de semence et presque immédiatement l’homme juta dans son boxer avec un petit cri nettement perceptible. Il ne savait plus où se mettre et ne comprenait rien à ce qui venait de se passer. Utilisant toujours son journal pour masquer son entrejambe où une auréole humide commençait à se former, il sortit précipitamment à la station suivante sans voir le sourire de satisfaction sur le visage d’Eliott.
Celui-ci arrivait justement à sa station et sortit de la rame. Eliott se repassait la scène avec l’homme en costume et se dit qu’il était maintenant doté d’une faculté unique qu’il devait apprendre à maîtriser. Ce n’était pas pour lui déplaire mais fallait-il qu’il en parle au Dr Thomas ?
Eliott sortait de la bouche du métro quand son téléphone vibra. Le nom du docteur apparut à l’écran.
« C’est dingue, je pense à lui et il appelle ! On est connecté ou quoi ? » pensa immédiatement Eliott.
Il accepta l’appel en hochant la tête et la belle voix grave du Dr Thomas raisonna dans ses écouteurs.
⁃ « Bonsoir Eliott, c’est le docteur Thomas ! Comment allez-vous depuis ce matin ? Pas de vertiges ou de malaises ? Avez-vous réussi à prendre vos marques ? »
⁃ « Je me sens de plus en plus à l’aise et n’ai pas du tout de vertige. Pour tout vous dire, je crois que je ne me suis jamais senti aussi bien ! » répondit Eliott en souriant intérieurement après tout ce qu’il avait vécu comme nouveautés depuis son réveil ! Le médecin reprit :
⁃ « Tant mieux, c’est une très bonne nouvelle ! Je vous appelais également à propos de l’effet secondaire que nous avons constaté à votre réveil. J’ai pensé que vous seriez plus à l’aise si vous passiez à mon cabinet personnel plutôt qu’à la clinique pour que nous, euh…, voyons ça tous les deux. Seriez-vous disponible demain matin vers 10h ?»
⁃ « Oui, bien sûr » répondit Eliott assez enthousiaste à l’idée de revoir le beau médecin en tête à tête.
⁃ « Très bien, je vous envoie l’adresse par sms. Bonne soirée et reposez-vous bien. À demain ! »
Quinze secondes après que le médecin eut raccroché, le téléphone d’Eliott vibra une nouvelle fois et l’adresse apparut. Le cabinet était bien plus près de son domicile que la clinique et il pourrait même y aller à pied s’il était assez courageux.
Dans sa tête, il repensait à la phrase du docteur le matin même quand il avait parlé de prendre des mesures quand Eliott serait « en de meilleures dispositions ». En clair, il imaginait le beau docteur Thomas avec sa bite dans une main et un mètre ruban dans l’autre ! L’image était tentante et le jockstrap d’Eliott se retrouva très vite débordé par son contenu. Avec le survêtement gris plutôt moulant, il risquait rapidement de créer une émeute !
« Calme toi, tu es encore dans la rue ! » pensa-t-il avant de respirer plusieurs fois profondément pour calmer ses hormones en ébullition. L’image de Bruce Banner essayant désespérément de se calmer pour ne pas se transformer en Hulk lui vint d’un coup à l’esprit et il ne put s’empêcher de lâcher un petit rire à haute voix. Son exercice respiratoire s’avéra payant car le diable dans son sous-vêtement repris une taille moins visible.
Reprenant son chemin, il se dirigea vers le petit salon de coiffure situé en bas de son immeuble. Depuis plus de trois ans, c’est là qu’il venait se faire couper les cheveux tous les deux mois et avait toujours eu un bon contact avec Ollie, le gérant et unique employé. Toujours aimable et souriant, il était une des rares personnes qui le faisait rire en lui racontant les histoires qu’il avait avec certains clients. Celui-ci s’affairait à balayer les cheveux du dernier client dont il s’était occupé et qui venait sans doute de quitter la boutique.
Eliott franchit la porte et la clochette fit relever la tête du coiffeur. Même s’il l’avait déjà vu des dizaines de fois, Eliott se surprit à le regarder avec un nouvel œil. Habillé d’un pantalon bleu marine et d’un tee-shirt manches courtes de la même couleur surmonté d’un tablier écossais, Ollie devait avoir moins de trente ans. De taille moyenne, il était plutôt athlétique avec de belles épaules, des bras et des jambes solides. Son visage avenant aux yeux verts était tavelé de taches de rousseurs qui rehaussaient une peau très pâle. Mais plus que tout son physique, c’était son épaisse chevelure et sa barbe bien taillée tous deux d’un roux flamboyant qui attiraient l’attention. Actuellement ramenés en un bun épais sur le sommet de son crâne, Eliott savait que ses cheveux lui arrivaient au milieu du dos quand ils étaient lâchés.
Ollie se préparait à saluer ce nouveau client quand ils se mis à regarder Eliott fixement.
-« Eliott, c’est toi ? J’ai du mal à te reconnaître ! Qu’est-ce qui t’es arrivé ? » dit-il estomaqué en peinant à reconnaître cet habitué du salon.
-« Oui, c’est bien moi ! Ça doit te faire un choc. Moi-même, j’ai du mal à me reconnaître ! Tu es le premier à qui j’ose montrer mon nouveau physique ! »
Ollie était perturbé et son esprit turbinait. Certes on pouvait améliorer son apparence avec de la chirurgie esthétique mais là, non seulement le visage d’Eliott et sa voix avaient changés mais il semblait beaucoup plus grand et surtout beaucoup plus costaud que la dernière fois qu’il l’avait vu et cela remontait seulement à un mois et demi !
-« Je sais, j’ai pas mal changé mais je peux t’expliquer ce qui m’est arrivé. Tu devrais t’asseoir car ce que je vais te dire est à peine croyable ! ». Ils s’assirent tous les deux sur le petit banc du coin attente du salon.
Dans un élan de sincérité face à l’une des seules personnes qu’il appréciait, Eliott raconta toute son histoire à Ollie. Comment sa seule famille, ses parents, avait disparue dans un accident de voiture trois ans auparavant, le laissant dans un état de solitude profond. Comment son physique, qu’il trouvait insignifiant, lui ôtait toute envie de tenter de créer des liens et enfin comment sa rencontre avec le Docteur Thomas et son traitement révolutionnaire avec le résultat qu’il avait maintenant sous les yeux était un espoir de reprendre sa vie en main.
-« Pardon de t’avoir embêté avec ça mais tu es le seul avec qui je me sens assez à l’aise pour en parler… »
Ollie était remué car il n’avait jamais soupçonné le mal être et les malheurs qu’Eliott avait rencontré.
-« C’est moi qui suis désolé de ne pas m’être rendu compte de ce que tu traversais » finit par dire Ollie en posant sa main sur l’épaule d’Eliott, « Surtout ne le prend pas mal mais, tu sais, je ne t’ai jamais trouvé insignifiant. Pour moi, tu as toujours été très mignon mais c’est juste que tu ne t’en rendais pas compte. Évidemment, maintenant tu as beaucoup changé, ça serait difficile de le nier, on dirait un papillon sortit de sa chrysalide ! » dit-il en souriant « mais je vois toujours le regard du Eliott que je connais derrière ce beau gosse ».
Il fallut quelques secondes à Eliott pour qu’il comprenne le vrai sens des mots qu’Ollie venaient de prononcer.
-« Tu as dit que tu me trouvais mignon ? Cela veut dire que… »
-« …que je t’ai envoyé pleins de signaux pour te montrer que tu m’intéressais mais comme tu ne réagissais pas, j’en ai conclu que toi tu n’étais pas intéressé » termina Ollie en semblant craindre la réaction d’Eliott.
Eliott semblait dépité et jura :
-« Mais quel con ! »
A ces mots, Ollie se recula un peu.
-« Non, non, ne te méprends pas ! » embraya Eliott, « C’est de moi que je parle ! Je n’ai rien vu ! Je n’aurais jamais imaginé qu’un mec aussi bien que toi puisse s’intéresser à quelqu’un comme moi ! »
-« Aussi bien ? Tu sais, moi aussi j’ai mes petits fardeaux » répondit Ollie en montrant ses cheveux « toi tu trouves cela beau mais je peux te dire que j’en ai longtemps bavé de me trimbaler cette couleur et ces taches ! Tu ne peux pas imaginer combien de fois on m’a traité de sale rouquin ! Quand en plus il a été évident que je n’étais attiré que par les garçons, ça a été la double peine ! Aujourd’hui j’ai décidé de m’accepter et d’en faire une force et je peux balancer un gros FUCK à tous ceux qui ne m'aiment pas !
-« Et pour ceux qui t’apprécient ? » glissa très à propos Eliott en souriant de toutes ses dents.
Ollie sourit et répondit en posant sa main sur la cuisse musclée d’Eliott :
-« Ça, ça dépend… peut-être un fuck aussi mais pas le même ! »
Ils éclatèrent de rire tous les deux.
-« Donc, toi aussi tu aimes les mecs ? » finit par dire Ollie, toujours la main sur la cuisse de son vis-à-vis.
-« Tu m’aurais demandé ça le mois dernier, j’aurais bien été en peine de te répondre mais depuis mon traitement, je crois que oui, c’est devenu plus clair. » répondit-il en posant sa main sur celle d’Ollie et en plongeant son regard dans ses beaux yeux verts.
-« Là, avec toi, je crois même que c’est une évidence » ajouta-t-il en se penchant pour déposer un baiser sur les lèvres d’Ollie.
Les deux bouches s’entrouvrirent et leurs langues firent plus ample connaissance. Pour Eliott, ce n’était que le deuxième vrai baiser de sa vie mais c’était totalement différent de ce qu’il avait vécu le matin même avec l’infirmier. Il ne ressentait pas l’emballement de phéromones qui l’avait emporté durant sa première pipe. Là, il avait encore le contrôle et pourtant ce baiser lui remuait les tripes comme il ne l’avait jamais ressenti.
Prenant subitement conscience qu’ils étaient dans une boutique et non dans un lieu privé, ils mirent fin tous les deux à ce petit moment suspendu dans le temps. Ollie paraissait aussi émue qu’Eliott.
-« Whaou ! » finit-il par dire comme à bout de souffle, « c’était intense ! Pour quelqu’un qui dit ne pas avoir d’expérience, tu embrasses comme un dieu ! »
-« J’allais te dire exactement la même chose ! lui répondit Eliott. « Je dois t’avouer que c’était juste mon deuxième vrai baiser mais c’était dix fois mieux que le premier ! »
-« A refaire alors ? » demanda Ollie.
-« Oh oui !! Avec grand plaisir !» répondit Eliott avec entrain en remontant ses cheveux qui ne faisaient que tomber sur son visage pour la n-ième fois.
Ollie sourit et lui dit :
-« Assis-toi dans le fauteuil, j’ai une idée pour t’arranger ça. »
Il prit une mèche sur le devant à droite du visage d’Eliott et fit une fine tresse. Il renouvela l’opération sur une mèche à gauche et attacha les deux tresses en couronne à l’arrière de la tête. Cela dégageait le visage d’Eliott tout en lui donnant un petit look travaillé.
-« Et voilà ! Le viking est devenu un elfe ! » s’exclama-t-il, « un elfe très sexy au passage ! Il ne te manque que les oreilles pointues ! Cela aurait été dommage de couper cette belle crinière. Tu aimes ? »
-« J’adore, c’est super stylé ! » répondit Eliott en étouffant un bâillement. « Excuse moi, je suis à plat tout d’un coup, j’ai l’impression de ne plus avoir de batteries alors que je viens de dormir un mois ! »
-« Tu devrais rentrer chez toi pour te reposer. »
Devançant la réponse d’Eliott, Ollie continua :
-« Tu sais, j’ai encore du boulot aujourd’hui mais demain le salon est fermé et je fais ma compta. On aura tout le temps de se voir et plus !! »
-« Demain je revois mon médecin à 10h mais après je suis tout à toi ! »
-« Mais j’y compte bien ! Je t’attends au salon. On a du temps à rattraper ! »
Eliott se leva et déposa un nouveau baiser sur les lèvres d’Ollie. Il venait à peine de s’écarter que la sonnette de la porte tinta.
-« Bonjour M. Duchemin, je suis à vous tout de suite ! » dit Ollie en accueillant le nouvel arrivant. Eliott prit congés en faisant un dernier salut de la main en passant devant la vitrine.
Après un rapide détour par la petite épicerie du quartier pour reconstituer son stock de produits frais, c’est encore tout guilleret qu’il entra dans son immeuble. Pourtant, les trois étages pour atteindre son appartement lui parurent un petit Everest. Il était totalement fourbu !
Arrivé chez lui, il se débarrassa des sneakers dans son entrée et se précipita dans sa chambre. Il retira rapidement ses vêtements et c’est en simple jockstrap qu’il se glissa dans son lit. En à peine quelques secondes, il était pratiquement dans les bras de Morphée ! Ses dernières pensées furent pour le tournant exceptionnel qu’avait pris cette journée avec ce petit super pouvoir qu’il s’était découvert et surtout pour Ollie qu’il brûlait de revoir. La chance semblait enfin vouloir lui sourire !
A suivre !
N’hésitez pas à me dire si l’aventure d’Eliott vous plaît !
Alex
daanwarp@gmail.com
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