Après mes premières expériences en urbex, ces explorations de lieux abandonnés et racontées dans de précédents récits j’ai décidé de réitérer l’expérience. Par un contact sur un forum en ligne j’ai eu connaissance d’une maison abandonnée dans ma région du Nord, une maison au sujet de laquelle circule des histoires étranges où le sexe serait présent. Au vu de ce que j’y ai vécu lors de ma visite, je ne peux vous donner l’adresse exacte. Je ne voudrais pas que votre intégrité physique soit mise en péril.
Tout commence un vendredi après-midi. Dans le bus local qui va me déposer non loin de l’orée de la forêt en question je réfléchis au week-end que je vais passer sur les lieux, en solo. Dans mon sac j’ai tout prévu pour vivre en autonomie durant ces deux jours de week-end. Il est prévu que je reprenne le bus au même arrêt dimanche soir à 19h00. Dans la poche de mon sac à dos j’ai glissé aussi ma trousse sexuelle de secours comme je l’appelle : des préservatifs, un flacon de gel lubrifiant. On n’est jamais trop prudent. Ah, voilà l’arrêt. Je descends, le bus repart. Me voilà seul au milieu de nulle part dans l’un de ces décors de la France profonde. Des champs, des bois, peu d’habitations. Le sentier débute un peu plus loin. Je m’enfonce un peu dans la forêt. Et je prends deux minutes pour me changer pour que la balade soit plus facile. Je me dénude de mes vêtements de ville pour enfiler un sweat shirt et un cuissard blanc très court. Oui au ras
des fesses comme j’aime le porter. Des chaussures de marche complètent la panoplie du marcheur. Personne, hélas, pour voir mes petites fesses moulées. La forêt est sombre, inquiétante même. D’après le plan fourni par mon contact sur le forum la maison est à deux kilomètres de l’orée du bois. Il est seulement 15 heures mais sous la canopée on dirait presque que la nuit va tomber. Pas un bruit, comme si la forêt m’observait et devinait le sort qui m’attendait.
Et soudain une voix résonne à ma droite : « qui êtes-vous ? Que venez-vous faire ici ? » Un vieux garde-chasse se rapproche de moi, le fusil tenu sous le coude. « Bonjour monsieur, je suis Damien, explorateur urbex. Je ne cherche pas à nuire au décor ». Ma réponse semble le satisfaire car il a l’air de se détendre. Il ressemble à l’image que l’on a du bon grand-père de province. « J’imagine que vous comptez vous rendre dans la maison du mystère comme on l’appelle ici. Je vous le déconseille. Il y a eu trop de disparitions de jeunes hommes, venus comme vous connaître le frisson. Déjà du temps des propriétaires, deux frères plutôt bizarres, on voyait arriver dans le coin des jeunes routards invités par les proprios. Avec un ami je me suis une fois amusé à m’approcher de la maison et de son étang. Le spectacle n’était pas mal. Cachés dans les fourrés on voyait les proprios nager dans l’étang avec des jeunes hommes nus. Aussi mignons que vou
s d’ailleurs. D’autres baisaient sur la pelouse de la maison. La nuit, quand je venais relever mes collets j’entendais des cris masculins venant de la maison. » L’histoire du vieil homme m’intéresse et m’excite tout à la fois. Une érection débute dans mon cuissard, que le visiteur remarque. « Ah ok, tu es aussi amateur de queue. Tu es passif j’imagine au vu de ton physique plutôt efféminé. »
Sans me laisser le temps de répondre il s’approche de moi et colle sa main sur mon sexe. Puis toujours sans rien dire me fait glisser le cuissard jusqu’aux chevilles. Mon corps épilé semble le fasciner. Il se baisse et prend ma verge en bouche pour de longs gestes de succion bruyants. Tout à son action il me caresse les bourses puis sa main gauche pelote mes fesses, un doigt s’enfonce ensuite dans ma raie, mon œillet. « Tu es bonne toi. Cela fait longtemps que je n’ai pas vu un visiteur ici. Et plus encore que ma queue n’a pas enfilé un si joli petit cul. Penche-toi, j’ai envie de me vider. »
Obéissant et plutôt excité par la grosse verge que le garde-chasse sort de son pantalon, je me penche sur une souche, jambes écartées. Lui ne tarde pas à me posséder, sans douceur. Son gland puis le membre entier me possèdent. Il prend plaisir à me dominer tout en me fessant. Et, enfin, le foutre jaillit en moi dans un râle de mon baiseur qui me fait frissonner. Presque bestial. « Bon, j’imagine que tu ne vas pas écouter mes conseils et que tu vas rejoindre la maison. Je t’aurai prévenu. Les proprios sont morts depuis vingt ans mais on dit au village que leurs esprits sont toujours là et qu’ils attendent leurs proies. Un ami est venu une fois. Il a cru voir un visage derrière un rideau tiré et il est revenu en courant au village. Jamais il n’a voulu revenir ici. » Nul doute, le vieil homme sait vendre sa région au touriste que je suis. Mais oui, je vais continuer. D’ici on voit déjà la maison, pas question de renoncer.
Le temps que je remette mon cuissard le garde-chasse a déjà disparu sur le chemin . Il se retourne au loin et me regarde étrangement. Comme un adieu.
Je n’ai pas fait attention à l’heure durant cette rencontre. Le soleil est presque couché et les ombres donnent au lieu une allure étrange. C’est vrai que la maison impressionne. Comme abandonnée hier. Presque identique à celle du film Psychose. Dans le jardin l’étang dévoile une eau sombre, peu engageante. Je décide de faire le tour. Le gazon n’a plus été coupé depuis des lustres. Et mon pied dévoile soudain un objet rouge. Du tissu. Je me baisse pour le ramasser, un string ficelle rouge qui semble avoir été arraché. Pas un string de fille non, plutôt de ceux que nous portons nous les hommes. Je décide de le garder, comme souvenir. La maison, elle, semble me regarder et m’inviter à entrer. A ce moment j’ai comme l’impression d’avoir vu le rideau de la fenêtre du premier bouger. Comme si quelqu’un l’avait un peu écarté pour m’observer. Mais c’est impossible, je suis seul. Du moins je le suppose. Les proprios sont morts et je n’ai enten
du personne depuis le départ du garde-chasse. Je prends mon plan et je cherche l’entrée possible dans la maison indiquée par mon contact. Bingo, trouvée à l’arrière. Une porte à la serrure cassée. Mon courage rassemblé je me décide à entrer. A l’intérieur tout semble resté intact. Sensation étrange. Je suis dans mon élément. Rien ne m’excite plus que de visiter ce genre d’endroits. Je descends à la cave, à la porte laissée ouverte. Le choc. Pas de cave à vin mais un ensemble de chaînes fixées au mur, une croix de Saint-André et une vieille table d’examen gynécologique. Dans un coin un ensemble de vêtements. Des pulls, des pantalons, des slips. Tous masculins, ceux d’hommes de petite taille, comme moi.
J’en ai assez vu pour ce soir, je remonte pour explorer l’étage et les chambres. L’escalier grince sous mes pas. Tant pis pour la discrétion si quelqu’un est présent. Un long couloir mène à une chambre à la porte ouverte. De la lumière diffuse m’attire comme un papillon. J’entre. Deux chandeliers diffusent la lumière de bougies allumées. Mais par qui ? Et à qui est destiné ce lit aux draps ouverts comme pour accueillir un hôte. Personne n’est dans la chambre, pourtant je sens soudain des mains se saisir de moi, arracher mon sweat shirt puis mon cuissard. En quelques instants me voilà tout nu, poussé sur le lit tandis que l’on enlève mes chaussures et mes chaussettes. Un courant froid passe sur moi mais mes yeux ne voient personne. Des mains froides m'ouvrent les jambes au maximum pour les attacher aux pieds du lit. Mes bras sont écartés et attachés eux aussi. On me fixe un baillon-boule sur la bouche. Me voici offert, nu. Pas le temps d'y penser car
des pas résonnent dans le couloir. Ceux de deux personnes je pense. Une voix forte m’interpelle de loin : « bienvenue chez nous Damien. Nous t’attendions avec impatience. Et oui, nous te connaissons. Via tes récits publiés en ligne sur Cyrillo. C’est nous qui t’avons répondu sur le forum pour t’inciter à venir. Ton week-end va être très excitant entre nos mains. »
Colinot
tonlibertin@netcourrier.com
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