Dans l'obscurité profonde du donjon, seules les torches vacillantes jetaient une lumière tremblante sur les murs de pierre froide. Des chaînes suspendues aux poutres grinçaient faiblement, comme une mélodie lugubre accompagnant chaque mouvement. Yanikus, agenouillé au centre de la pièce, attendait, le souffle court. Ses poignets étaient entravés par des menottes en cuir noir, une laisse d’argent attachée à son collier qui luisait faiblement sous la lumière.
Il savait que son maître n'était jamais loin.
Le vampire centenaire, imposant et éternellement jeune, émergea de l’ombre avec une grâce surnaturelle. Ses yeux rouges étincelaient, fixant son soumis avec une intensité qui faisait frissonner Yanikus jusqu’au plus profond de son âme. La cape sombre qui enveloppait le maître glissait sur le sol comme une vague d’obscurité vivante.
— Yanikus, murmura-t-il d'une voix basse et hypnotique, je sens ta crainte... et ton désir. Es-tu prêt à m’offrir tout ce que tu es ce soir ?
Le soumis acquiesça, son regard baissé, ses joues en feu. Il savait que son maître pouvait lire dans son esprit, sentir le tumulte de ses émotions et l’intensité de son dévouement. Il se sentait à la fois vulnérable et exalté sous ce regard perçant, comme si chaque parcelle de son être était exposée et offerte.
Le vampire s'approcha, effleurant la peau de Yanikus du bout des doigts, ses ongles froids comme de la glace glissant le long de sa mâchoire. Il fit lentement passer la chaîne entre ses mains avant de tirer doucement, forçant Yanikus à lever les yeux.
— Ce soir, je vais t’apprendre ce que signifie réellement appartenir à un maître. Mais souviens-toi, chaque plaisir, chaque douleur, est un don que je t’offre. Tu ne parleras que si je l’ordonne. Compris ?
— Oui, maître, répondit Yanikus d’une voix tremblante.
D’un geste fluide, le vampire l’attira vers un banc en bois massif, équipé de liens aux angles. Il le guida pour qu’il s’y allonge, son torse appuyé contre le bois froid, ses bras et ses jambes attachés avec précision. Yanikus frissonna, mais il ne tenta pas de résister. L’abandon était sa plus grande offrande, et il savait que son maître prendrait soin de lui, même dans l’intensité de leurs jeux.
Le vampire fit courir un fouet tressé le long de la peau nue de Yanikus, effleurant d’abord, testant sa réaction. Puis, avec une précision effrayante, il administra un premier coup. La douleur, vive et piquante, se mêla à une chaleur lancinante, déclenchant une vague de sensations en lui. Yanikus se cambra légèrement, son souffle s’accélérant.
— Bien, souffla le vampire, satisfait. Ton corps chante pour moi.
Il alternait les coups et les caresses, glissant parfois ses crocs à la surface de sa peau sans percer. Chaque geste était calculé pour faire monter en Yanikus un mélange exquis de tension, d’anticipation et de plaisir. La voix du vampire, murmurée près de son oreille, était comme une berceuse sombre, l'enveloppant, l'ensorcelant.
— Te voir ainsi offert, vulnérable, me nourrit autant que ton sang pourrait le faire. Mais ce soir, je veux plus que ton corps... je veux ton esprit, ton âme.
Il se pencha, ses crocs frôlant enfin la courbe tendre du cou de Yanikus. Le soumis haletait, pris entre l’appréhension et l’abandon complet. Lorsqu’il sentit les crocs percer sa peau, une vague de douleur douce et d’euphorie déferla en lui. C’était comme si une partie de lui-même était arrachée et remplacée par une sensation infinie de connexion et de soumission.
Le vampire but avec lenteur, savourant chaque goutte, avant de se retirer. Il passa sa langue froide sur la plaie, scellant magiquement la morsure. Yanikus, épuisé mais transporté, était entre deux mondes, flottant entre réalité et extase.
— Tu es parfait, murmura le maître, ses lèvres effleurant celles de son soumis. Repose-toi maintenant. Cette nuit, tu as prouvé que tu es vraiment mien.
Et dans l’obscurité du donjon, le silence retomba, empli d'une intimité vibrante qui n'appartenait qu'à eux.
Yannick
y.larane@gmail.com
Autres histoires de l'auteur :