Après une soirée fort agréable parmi la délicieuse faune du Marais, mon quartier depuis ma plus tendre enfance et à jamais, soirée durant laquelle nous avions écumé les bars les plus gays, rencontrant de mes amis et pouvant, enfin, laisser libre cours à nos besoins de nous toucher, nous embrasser, nous regarder dans les yeux sans peur de tomber sur une connaissance d'Arnaud. Après avoir un peu trop bu, nous être fait draguer, un par un ou deux par deux ; Sans aucun succès pour nos admirateurs, pas envie de nous partager, pas envie de nous diviser, mais ayant tout de même passé de forts bons moments, fous rires et complicité, nous sommes, fourbus rentrés à l'hôtel situé non loin, marchant légers, nous retenant serrés par la taille. Le veilleur de nuit, beau maghrébin viril à souhait nous a accueilli, sourire malicieux aux lèvres, d'un
" Bonne nuit messieurs " plein de sous-entendus qui n'en étaient pas, venu seul je pense que ma soirée se serait peut-être passée à ses côtés, voire davantage ...
Nous sommes entrés dans la chambre, il m'a plaqué encore, ça devient une habitude, j'adore cette habitude, contre le mur et m'a donné un de ses fougueux baisers,
" On file à la douche ? "
" Avec plaisir, laisse-moi te déshabiller ",
il était d'accord, j'adore dévêtir les hommes, déboutonner la chemise, défaire la ceinture, puis enlever les chaussures les chaussettes, descendre le pantalon, remonter vers le boxer en caressant les jambes, celles d'Arnaud sont, qui plus est sublimes, pas évident chez les mecs, baisser ledit boxer et là, être à chaque fois surpris par l'élasticité du membre turgescent surgissant tel un diable hors de sa boîte.
Comment faire autrement que de goûter ce bâton délicieux ? C'est bien entendu ce que j'ai fait sans quitter des yeux le regard vert et souriant de mon amant. Il a joui tous muscles bandés que je serais fort entre mes mains ravies, sur mon torse, sur mon visage, m'a fait remonter jusqu'au sien pour un nouveau baiser bouillant.
" Viens, je dois te nettoyer ",
nous sommes donc allés sous la douche, Bel Ami moussant parfumant chaque infime partie de nos corps. L'eau, un peu trop chaude nous a revigorés, mais il nous fallait nous reposer, j'avais prévu pour le lendemain une visite piétonne, longue et belle de ma ville,
" Hors de question que je te laisse dormir ainsi, je dois te rendre ce que tu viens de me donner Jules ".
" Non, je veux dormir ainsi, excité de t'avoir à mes côtés enfin pour une nuit complète et ce petit matin que j'attends depuis la première seconde où j'ai croisé ton regard, et puis tu ne me dois rien, quand je choisi de donner, je donne, crois-moi je suis très sélectif ".
De toute façon je ne dors jamais très bien une première nuit à l'hôtel seul ou accompagné, cette fois je ne me plaignais pas, j'avais tout simplement terriblement envie de le voir dormir, qu'y a-t-il de plus intime, de plus paisible et dangereux pour celui qui s'abandonne au sommeil que de le faire aux côtés d'une personne presque inconnue ?
Arnaud, confiant s'est endormi très vite, moi comme prévu beaucoup moins, j'ai ainsi pu le voir plonger, souriant dans les bras de Morphée, je ne pus m'empêcher de le caresser (non-pas Morphée mais Arnaud), son torse au doux pelage, descendre sur son ventre plat, descendre encore vers sa queue au repos que je pris en main, mon doudou de grand en passant mon autre bras sous son corps abandonné, il eut un sursaut, un grognement satisfait puis repartit vers ses images nocturnes où j'étais peut-être.
Je me suis donc endormi ainsi, enfin blottis contre lui, l'un contre l'autre, proches, nos souffles, nos corps emmêlés ma queue tout contre son cul.
Au petit matin, je suis réveillé par une étrange sensation, le où suis-je bien entendu, mais aussi par ma raideur matinale honorée par une bouche divine, mes mains reconnaissantes comme le reste de mon corps en éveil se sont dirigées vers le bas, ont croisé une tête, des cheveux soyeux
" Je t'ai réveillé ? "
" On ne parle pas la bouche pleine, je te l'ai déjà dit, lâche pour un instant le morceau et viens que je t'embrasse ".
J'avais mortellement envie de ses joues rugueuses sur mon visage, de sa langue.
Toc-toc à la porte, nous avions commandé le petit déjeuner en chambre, une serviette autour des hanches Arnaud se précipite pour ouvrir, je reste sous les draps. Notre veilleur de nuit est là derrière le chariot, sourire fatigué aux lèvres, barbe bleue aux joues et pantalon déformé.
" Bonjour messieurs, la nuit a été bonne ? J'ai beaucoup pensé à vous, je suis resté pour vous porter votre commande ".
C'est très gênant, il est beau, il a manifestement besoin de quelque chose, nous savons pertinemment de quoi, seulement il nous est impossible de lui donner autre chose que dix euros de pourboire.
" Merci, vous êtes encore à l'hôtel ce soir, si vous avez besoin de quoi que ce soit, demandez-moi, je m'appelle Hafid "
" Entendu Hafid, moi c'est Arnaud, mon ami Jules, allez dormir, vous êtes éreinté et vous travaillez la nuit prochaine "
" Oh mais je ne suis pas fatigué pour tout, je suis vaillant "
" Nous n'en doutons pas, mais pour le moment nous n'avons besoin de rien, bonne journée Hafid ".
Il a refermé la porte derrière lui, et nous avons ri, pas de lui, de la situation, nous bandions tous les deux.
" Il n'est pas mal du tout, mais je ne veux pas, je te veux toi, et toi ? "
" Pareil Arnaud, si on le laisse faire il va te sauter, tu m'as dit que ce serait pour toi la première fois, j'aimerais que ce soit moi, mais toi, tu veux toujours, tu veux que ce soit moi ? "
ses yeux doux se sont fermé, acquiescement, j'ai continué :
" Quand tu veux, mais pas maintenant, j'ai faim, et tu n'as pas terminé ce que tu as commencé et qui m'a tiré du sommeil, puis Paris nous attend, Saint-Germain, le Café de Flore, le programme est chargé "
" Bien monsieur, mais ne m'oubliez pas ".
Tu parles que je vais t'oublier. Nous avons mangé, avons pris une douche, Arnaud appliqué et passionné à terminé son travail, je l'ai branlé pour la première fois, j'aime branler.
Nous avons marché, traversé la Seine, Arnaud ébloui, moi aussi, toujours, visité des galeries, chez Sennelier j'ai acheté du papier et des fusains, envie de croquer mon amant, un petit bonjour, douce habitude à Serges Gainsbourg rue de Verneuil, j'ai raconté mes rencontres avec cet oiseau de nuit, Jane et la petite Charlotte lorsque nous étions voisins, rue des Saints-Pères puis en terrasse attablés genoux contre genoux à 11h00 avons dégusté omelette et saumon fumé nourriture parfaite pour amants affamés.
" Tu sais, il y a un truc, non deux, que je voudrais faire avec toi, 1 - C'est idiot, prendre un bateau-mouche le soir, 2 - Tu vas rire, prendre un métro bondé "
" Arnaud, pour le bateau je vois, pour le métro, qui plus est bondé, va falloir que tu m'expliques "
" Aucune explication, désolé, enfin du moins je ne souhaite pas te la donner "
" Entendu, vos désirs sont des ordres ".
Nous avons flâné, bu un thé à la Grande Mosquée, nous sommes perdus pour de faux mais un peu tout de même, puis pour satisfaire Arnaud, j'ai choisi de viser Châtelet-les-Halles histoire de trouver le métro le plus bondé de Paris. Nous nous sommes engouffrés dans les couloirs un peu glauques, je déteste le métro pratique lorsqu'il pleut mais il fait soleil, sommes montés dans une rame proche de l'explosion, agrippés à la barre ; Arnaud m'a souri puis s'est glissé derrière moi, s'est collé à mes fesses, j'ai senti sa main m'empoigner le sexe puis entrer dans ma poche droite, je bandais comme un malade et je n'étais pas le seul, une barre étrangère au métro se formait contre mon cul, un souffle délicieux sur mon cou.
" Tu comprends maintenant pourquoi je voulais prendre un métro bondé ? "
" Oh oui, mais je t'en supplie, arrête de me branler je n'en peux plus "
" À condition que tu cesses aussi ".
Je ne m'étais même pas rendu compte que ma main s'était dirigée vers son sexe et le malaxait avec avidité. Personne ne voyait la scène, personne ne voit jamais rien dans le métro, mais il était grand temps de nous freiner, nous portions des pantalons clairs, nous aurions eu l'air malin tachés à notre sortie dans la rue.
Après une bière en terrasse du Progrès rue de Bretagne, une visite du Marché des Enfants Rouges nous rentrons à l'hôtel pour nous rafraîchir et nous poser, je ne peux m'empêcher de me dire que Hafid n'est pas encore arrivé.
Merci encore et toujours pour vos retours, ils nous touchent, alors n'hésitez pas :
talma@laposte.net
Talma
Autres histoires de l'auteur :