Premier épisode
Chapitre 2
Quatre mois s’étaient écoulés depuis mes ébats inachevés avec le mec de Joé, O’Brian. Je n’avais plus jamais remis les pieds à la nouvelle route Bessengue. Toutefois, on se voyait chez Joé et notre relation avait connu une désinhibition. On était devenus plus proches et plus complices au grand bonheur de Joé qui avait toujours voulu qu’on s’entende, mais qui ignorait qu’il se faisait cocufier sous son propre toit. En effet, dès que mon ami avait le dos tourné, mes lèvres allaient imprudemment chercher les siennes. Elles se titillaient, se mordillaient, s’agrippaient. Elles étaient devenues presque indécollables. Joé semblait ne pas avoir la moindre idée de ce qui se tramait juste sous son nez. Il nous laissait souvent seuls dans son appartement pour aller faire des courses et même le fait qu’Obrian lui bricolât à chaque fois d’improbables et de vaines excuses pour ne pas l’accompagner, il n’avait pas l’air de lire entre les lignes tant il nous faisait aveuglément confiance. On en profitait pour mieux s’amouracher, mais sans jamais défaire à nos ceintures respectives ; l’épisode malencontreux de la dernière fois avait donné un cadre à nos élans de passion. O’Brian n’avait pas ramené l’histoire sur le tapis et de mon côté, je n’avais pas essayé d’en parler. Bien évidemment, on savait l’un comme l’autre qu’il y avait un malaise à ce niveau raison pour laquelle consciemment ou inconsciemment, on préférait se peloter sous nos vêtements.
De mon côté, j’avais décidé de commencer mon long périple de « PUTATION ». Je m’étais inscrit sur Grindr comme passif inexpérimenté à la recherche de beaux étalons qui sauraient m’initier aux plaisirs intenses de la passivité. André était la première personne qui m’avait tapé dans l’œil, il m’avait l’air sympathique et vivait non loin de chez moi. Je lui avais dit que je voulais perdre ma virginité anale et m’avait assuré qu’il s’y prendrait avec beaucoup de délicatesse et que son engin avait une taille plus que moyenne. On s’était fixé rendez-vous un samedi soir et vu que nous étions tous fans de The Voice, on avait décidé de regarder le télé-crochet avant de lancer les hostilités.
Le samedi arrivé, mon lavage intestinal minutieusement fait, je m’avançai à reculons chez André qui vivait à trois pâtés de maisons de chez moi. Il m’avait donné toutes les indications sur la localisation de son appartement pour qu’il n’ait pas à sortir me chercher. J’arrivai donc chez lui aux environs de 20 h 30. Il avait l’air tout émoustillé de me voir. Il devait sûrement ne pas en revenir d’avoir pêché un aussi gros poisson. Il n’était pas mal non plus et était encore mieux que sur les photos qu’ils m’avaient envoyées. Un teint très foncé, une tête de plus que moi, un visage carré, des dents d’une immaculée blancheur, la lèvre supérieure rosée, le corps d’un ancien accro au fitness. Il faisait dans les 30-35 ans.
– Je t’offre quelque chose
– Un peu d’alcool me ferait beaucoup de bien, merci
– Vin ou whisky ?
– Whisky dilué
Il revint avec une bouteille de Grants et une autre de coca. Il me servit, se servit et on trinqua. On discutait de tout et de rien tout en jetant de temps en temps un coup d’œil à l’écran.
– Tu fais quoi dans la vie ?
– Je suis étudiant en littérature
– C’est pour faire quoi après ?
– Ça dépendra
– De quoi ?
– De plusieurs paramètres
– Genre ?
– Genre c’est pas important !
– Ok
– Et toi, tu fais quoi dans la vie ?
– Je suis Directeur Marketing à Orange
– Cool et ça se passe bien ?
– Oui très très
– Cool… Et t’as des hobbies ?
– Ouais, fitness, musique, lecture
– Tu chantes ?
– Oui je chante un peu
– Super, moi je joue du piano
– Ah, c’est super
Il sortit de la pièce et revint avec un petit piano.
– Qu’est-ce que tu veux chanter, je peux t’accompagner
– Je suis pas sûr qu’on écoute les mêmes chanteurs
– Essaie toujours
– Tu connais Adèle ou Sam Smith
– Mais bien sûr, j’ai tous leurs albums
– Sérieux ?
– Oui
– Super
– Tu vas donc me chanter quoi ?
– Euh… je sais pas… When we were young ?
Il entama l’introduction de la chanson et j’entrai dubitativement et pris mon aise au fur et à mesure que la chanson évoluait. Nos yeux ne se quittaient plus et prestement à la fin de la chanson, il vint m’embrasser. C’était si doux. Ses lèvres avaient le gout de framboise, sûrement grâce à son baume à lèvres.
– Qui t’a appris à chanter aussi bien Jean ?
– Personne. Je suis sûrement né avec ce don. J’ai autant besoin de chanter que de respirer.
– Waouh… je comprends maintenant pourquoi tu as dit « ça dépend »
– Tais-toi et embrasse-moi
Je ne sais pas si c’était mon ébriété qui parlait, mais mon attirance pour le bel André semblait avoir décuplé. Nos embrassades devinrent de plus en plus bestiales, sauvages, linguales. Je voulais palper tout son corps et tâter tous ses muscles qui étaient occultés sous son tee-shirt. Je me précipitai donc à l’enlever et pris un temps pour admirer ce torse velu et viril et mes doigts sans même requérir mon avis, allèrent chercher les tétons bien pointus et charnus qui ne cessaient de me toiser du regard. Il leva la tête et émit un râle de plaisir, se mordit la lèvre inférieure puis revint envahir mes lèvres tout en commençant à me désaper. Ses grandes mains fermes allèrent saisir mes boules de bowling et de son index, il alla titiller ma petite rondelle inexplorée. Il enfonça délicatement son doigt au fond de mes entrailles et je ressentais pour la première fois ce que ça faisait d’être possédé par un corps étranger. Et c’était si bon d’être envahi par ce petit être. Je pressai mon corps contre le sien et entourai son cou de mes bras et comme par réflexe, il me porta et me déposa sur son lit. Ses mains qui retiennent mes mains en losange autour de ma tête, il se mit à me baiser tout le torse en commençant par le cou. Il mit plus de temps à me lécher, mordiller et sucer les tétons. Extrêmement sensible, je ne lésinai pas en gémissements et en tortillements. Et le voilà qui s’en va prendre mon braquemart en main, il commence par le gland qu’il avale goulûment et sensiblement. Je pouvais ressentir ma grosse saucisse traverser morceau par morceau l’intérieur de sa bouche. Il l’empoignait, la pressait comme une orange comme pour en extraire tout le jus. Gorge profonde, mordillements, aspirations, j’ai eu droit à toutes les fantaisies de sa grande expérience et j’en redemandais encore et encore.
Je pris sa tête et la remontai vers la mienne, je voulais récompenser cette bouche merveilleuse par d’infinis baisers.
– Putain, t’es trop sexy
– Merci…………. T’es pas mal non plus, lui répondis-je pour paraître cool.
J’étais sur le dos et lui entre mes jambes se frottant sensuellement contre moi. Nos verges étaient au summum de leur virilité et ne demandaient qu’à être libérées. Il commença par limer mon fion à l’aide de ses doigts. D’abord, son majeur au préalable bien lubrifié, puis suivirent deux doigts en plus et mes gémissements avec.
– Vas-y, prends-moi, j’en peux plus d’attendre
– Patience bébé, je veux profiter encore et encore de ce corps magnifique
Il continua de me couvrir de baisers et de lécher délicatement et passionnellement tous les moindres recoins de mon corps ce qui ne faisait qu’accroître mon désir envers mon bel André. Il accéléra les va-et-vient digitaux tout en me triturant les tétons ; j’étais en extase !
– Oui, oui, oui, continue, s’il te plait, prends-moi. Prends-moi André, le lui dis-je avec la voix larmoyante.
Il prit dans un des tiroirs de sa commode des préservatifs et un tube de lubrifiant. Il prit beaucoup de temps pour me lubrifier la rondelle tout en essayant de bien la dilater. Ses trois doigts entraient et ressortaient sans encombre et je me sentais de plus en plus confiant, prêt à devenir un homme.
– Aie, retire, retire, retire !
Ça m’avait fait un mal étrange. Le genre qui en s’estompant me procurait un léger plaisir mêlé à la douleur.
– Ok, je vais y aller plus doucement, mais cette fois-ci, je suis vraiment désolé
Il avait l’air d’avoir de la peine pour moi. Il m’embrassa comme pour me redonner du courage un peu comme quand les sages-femmes demandent à la future maman de faire encore un peu d’effort (« c’est bientôt fini, poussez un peu plus »).
Il mit un oreiller sur le bas du dos puis y alla cette fois-là beaucoup lentement et tendrement. Je pouvais ressentir chaque millimètre de sa queue s’investir en moi. J’essayai de me détendre et de lâcher prise comme on me l’avait conseillé sur les forums que j’avais consultés au préalable.
– C’est bon, je suis entièrement en toi. Si tu veux, je ne bouge pas et on reste dans cette position jusqu’à ce que tu n’en puisses plus.
Son empathie me touchait, mais je ne le montrai pas. Il resta pendant plusieurs minutes au fond de mes intestins sans faire le moindre mouvement de bassin toutefois ses lèvres ne s’étaient pas décollées des miennes une seule seconde. Il descendit sur mes tétons pour les prendre en bouche tout en commençant à faire de lents va-et-vient. Au début, ça faisait aussi mal que l’on me l’avait prédit sur les forums, mais la douleur aussi s’estompait au fur et à mesure pour laisser place au plaisir.
– Vas-y, baise-moi plus fort
– Tu es sûr ?
– Oui
Il accéléra ses va-et-vient tout en me masturbant. Nos gémissements en chœur faisaient écho dans toute la chambre.
– Oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, c’est bon, baise-moi, baise-moi, BAISE-MOI !
– Putain, t’es trop bon, ton petit cul vierge m’appartient maintenant ! Sors avec moi !
– Tais-toi et baise-moi
Maniaque du contrôle, ç’avait été difficile de lâcher prise et de me laisser dominer, mais j’y étais arrivé. Et ça me faisait un bien fou. Il continua à m’assener de coups secs de bassins pendant que j’étais à présent en train de me masturber. Je sentais l’extase arriver.
– Plus fort, je vais bientôt venir
De ses mains, il prit de l’appui sur mes cuisses et crut son bourrinage. J’avais les cuisses qui tremblaient, mais peu importait, j’étais presque au bout du tunnel. J’astiquais activement ma tige tout en me faisant sauvagement ramoner le cul, je le sentais qui montait et qui montait, j’étais en transe, en état second, et d’un trait quatre gros jets se déversaient sur mon torse.
Je l’entendis lui aussi s’écrier
– Ah oui, je viens, ah ah ah ah
Il se reposa sur mon torse rempli de foutre, pour souffler et reprendre des forces.
– Alors tu as aimé ?
– Ouais, plutôt ! j’ai lu que la première fois n’était pas vraiment géniale. Je crois que je déroge à la règle parce que c’était… waouh !
– On dit merci à qui ? merci André !
– Lol
– Et maintenant !
– Et maintenant quoi ?
– Euh… dis-moi Jean…
– En fait, je m’appelle Brice, pas Jean !
– OK
– Désolé, mais tu sais c’est plus par mesure de discrétion qu’autre chose
– Non, t’inquiète, je comprends !
– Et si on sortait ensemble ?
– Quoi ?
– Sors avec moi
– Mais on se connait à peine, en fait, on se connait pas du tout !
– Je suis encore en toi je te signale, donc…
– Ouais, mais c’est juste du sexe, et je ne suis pas très « relation » moi
– Tu me trouves pas attirant ?
– Non, c’est pas ça ? lol, d’abord je suis pas vraiment passif, je pense qu’à compter d’aujourd’hui je deviens un versatile actif
– On s’en fiche des rôles, moi non plus je ne joue pas qu’actif. On pourra se prendre mutuellement.
– Sauf qu’une relation c’est pas juste du sexe
– Je sais, mais on a des atomes crochus !
– Ah bon ?
– Ouais ! la musique, la lecture, les séries. Ok, je t’invite demain soir, on pourra mieux apprendre à se connaître, ça te dit ?
Il était vrai que j’avais beaucoup aimé le moment qu’on avait partagé et pas juste le sexe. André était une belle personne avec beaucoup de principes qui avait l’air de rechercher l’amour. Mais je savais que mon cœur n’était pas prêt à aimer à nouveau et que tout ceci était pour O’Brian. Je voulais être à même de le recevoir sans trop de douleur en moi et me voilà qui commençais à oublier mon objectif premier. Il était évident que je trouvais André attirant, intelligent et drôle, mais je n’étais pas encore prêt à me réinvestir dans une relation.
– T’es quelqu’un de super, crois-moi, mais…
Non ! Je n’accepterai pas de refus.
– Tu es fou !
– Dis oui s’il te plait, ne me force pas à chanter pour te supplier
– OK
237biwriter
emmabessawa04@gmail.com
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