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8 | Rendre la monnaie – Le récit de Jérôme.
-"T'es un fonceur, toi!"
Du bras dont il entoure mes épaules, Lecourt me secoue. Il rit.
-"Tu confonds encore vitesse et précipitation, mais..."
Sa main ébouriffe mes cheveux frisés, puis s'égare dans ma barbe drue ; comme toujours. Béné aussi aimait jouer de ce contraste.
-"Tu es un beau garçon, le sais-tu bien ? ..."
Nous sommes allongés, nus dans une épaisse litière de foin sec, dans l'espace qu'un vantail de la grange dissimule aux regards et où Lecourt m'a entraîné.
Je voulais qu'il me baise. Et il l'a fait ! Putain, ça oui !
Mais auparavant, il m'a si longtemps promené avec ses atermoiements, ses digressions aussi surprenantes qu'étourdissantes que lorsqu'il m'a enfin lentement fourré, j'en ai eu aussitôt des palpitations, des étincelles derrière les paupières, chacun de ses mouvements m'envoyait des décharges électriques dans la moelle épinière. J'aurais voulu qu'il me lime ainsi pendant des heures.
Mais j'ai joui. Trop vite mais dans une putain de secousse nucléaire. Je suis vraiment un pédé.
Son bras m'oriente vers lui, il me regarde dans la pénombre et son oeil luit, canaille.
Il se penche vers moi, sa barbiche courte égratigne mon épaule, sa bouche souffle à mon oreille, il se dérobe à ma vue, me renifle. Sa seconde main se pose sur mon poitrail, tâtonne, ses doigts dansent dans mes poils, effleurent mon téton qui se dresse aussitôt.
De sa voix basse et chaude, il murmure, autant d'approbation que d'encouragement ! Ses doigts se referment en pince délicate, puis étirent, roulent, ses ongles mordillent et, ne pouvant plus longtemps me retenir, j'avale une profonde goulée d'air. Son "Ah !" sonne comme la satisfaction d'avoir obtenu ce qu'il souhaitait.
Sa pupille étincelante de malice revient dans mon champ de vision mais je reste coi, encore incertain de ce qu'il attend. Il m'impressionne un peu, Lecourt.
Est-ce sa prestance d'homme influent, son âge ?
Sa main lache mon mamelon, s'envole, plane et je la suis du regard. Elle plonge en piqué et s'empare de ma queue dressée qu'elle secoue virilement d'abord, comme pour s'assurer de ma bandaison puis qu'il caresse délicatement, lentement, de haut en bas, sur toutes ses faces.
-" Est-ce qu'à mon tour, je pourrais jouer avec ?"
Je sursaute, interloqué, pour le regarder en face. Est-ce bien lui qui me fait cette proposition triviale et inattendue ? Est-ce que j'ai bien entendu ? Bien sûr, l'autre fois, j'ai vu Julien le prendre et ensuite, moi je l'ai sucé mais ... Il hausse les sourcils et se rapproche à nouveau de mon oreille.
-" J'ai très envie de voir comment tu t'en sers. Je peux?"
Et sans attendre ma réponse, il se retourne, bascule et m'engloutit jusqu'aux amygdales. Putain, oui! Il me suce comme un prince, sa main droite à plat sur mon pubis redresse mon vit à la verticale et il oscille en l'avalant dans un étui de velours aux mille sortilèges. Je contracte frénétiquement mes fessiers et ouvre mes cuisses aussi largement que je le peux pour offrir toute mon envergure à sa gloutonnerie qui m'éblouit si puissamment.
Maintenant à genoux entre mes jambes, il se caresse le visage avec mon gland baveux, jouant de sa peau lisse, de sa barbe rasée qui pointe déjà ou de la brosse drue de sa barbiche pour agacer mon gland et mon frein tour à tour. Il me regarde et ses yeux me percent, me nouent l'estomac. Son autre main est venue pétrir souplement mes couilles comme pour me stimuler et son majeur se glisse en dessous et me fourre dans une glissade.
J'ai crié, tendu comme un arc qui soulève mon bassin et il rit puis se tapit, son menton fouaillant entre mes cuisses, pressant mes couilles, me brossant de sa barbiche drue ; il me garde sous son regard au ras de ma fourrure pubienne puis se soulève lentement en me lèchant le mat jusqu'à recouvrir mon gland de ses lèvres, la pointe de sa langue s'agite, déployant moult raffinements pour agacer mon frein de délicieux tourments. Si intenses que ...
Je respire court, sourcils froncés, oeil suppliant, il me semble que je ne pourrai pas résister longtemps à un tel traitement.
Alors, m'encadrant de ses bras et de ses cuisses, il m'enjambe et s'approche en quadrupède, roulant de ses épaules que sa fourrure en étole recouvre de deux bandeaux, affectant l'air indifférent d'un tigre en chasse. Redoutable. Étirant son cou, il me glisse à l'oreille :
-" Si tu me rendais la monnaie ... ?"
Diable d'homme ! Il ne dit rien ou presque mais n'en attend pas moins ; jusqu'alors, une sorte de réserve respectueuse, qu'il ne s'est d'ailleurs pas hâté de dissiper, m'a retenu de lui proposer ce qu'il me réclame maintenant. Sa parole me libère tout à fait ; après tout, il est un homme comme un autre, je vais lui servir ce qu'il attend, ma foi, bien volontiers.
Je me suis extirpé d'entre ses pattes et, roulant sur moi-même, je viens derrière lui qui est resté à genoux, pour caresser son derrière. C'est un homme charpenté et costaud et son beau cul ferme et charnu est couvert d'une toison fine assez longue pour former des mèches. Mes mains en jouent, tout en écartant puis refermant ses fesses et j'avance mon bassin pour frotter ma queue poisseuse dans cette jungle alors qu'il roule des hanches pour parvenir à l'orienter, la presser dans sa raie qui se fait dévorante, mon suintement visqueux marque chacun de ses hémisphères de fils brillants.
Autant de promesses échangées pour "après", après que je me serai régalé de bouffer le fion de cet homme puissant que je pensais inaccessible et dont les effluves me tournent la tête. Mes deux mains saisissent ses fessiers comme le boucher de vulgaires escalopes, les empoignent, les écartent pendant que j'enfouis mon visage dans sa raie moite ; ma langue dressée et conquérante entre en action bien décidée à montrer ses savoir-faire pour gagner ses galons ou, du moins, ne pas passer pour un ingrat, à défaut de me montrer à la hauteur de Julien.
Très vite, je le sens s'abandonner à mes privautés, reculant pour venir chercher mes caresses et, détrempant mon index de salive, je le pénètre en portant grande attention aux effets. Sa main écrase la mienne et il ajoute dans un souffle en se redressant.
-" Mets du gel s'il te plaît."
Je me redresse à son côté et le regarde, tandis qu'il s'asseoit lentement sur mon majeur lubrifié dans une longue expiration voluptueuse et, le retenant d'un bras barrant son torse velu, je m'essaie à quelques touchers qui ne lui tirent qu'un murmure satisfait. Il rouvre les yeux , les referme aussitôt et d'une main qui s'enroule autour de ma nuque, m'embrasse avec une lenteur soyeuse quand, de l'autre, il presse la mienne entre ses fesses.
-" Capote-toi"
Il s'est assis sur une botte et me regarde dérouler le latex sur ma queue, sa main luisante de gel s'en empare aussitôt pour l'enduire tandis que, basculant sur le dos, jambes ouvertes, il m'attire entre elles. Je tatonne, un peu confus, tout en soutenant ma bite que mes reins poussent avec prudence et d'un coup, il rejette la tête en arrière dans une bruyante respiration de reddition totale. Je suis en lui et cette conscience m'illumine, mêlant joie et fierté.
Il relève les épaules de la botte de paille et, bras tendus, la pince de ses doigts s'empare rudement de mes mamelons, ses mollets se referment sur mes reins et son air farouche, yeux perçants, mâchoire serrée, semble me mettre au défi.
Mais jen'en ai cure, je le tiens, solidement empalé cette fois, je le sens qui serre son cul autour de mon sceptre magistral pour s'en faire reluire et je ne cède rien, ni à ses rugissements sourds qui réclament, ni à ses sourcils froncés en supplication, ni à ses prises d'air sonores qui sont autant d'aveux. Je vais mon train, calme et mesuré, lui infligeant parfois de brutales accélérations qui le suffoquent ou des flèches d'un seul jet qui l'ébranlent avant de reprendre mon rythme régulier.
Je le regarde, soulevé par un spasme, je l'entends gémir dans un hoquet, je réponds à son baiser essoufflé quand, d'un puissant coup de rein, son bras vient le suspendre à mon cou pour nouer nos langues pour ce qu'il espère être une courte pause mais il retombe, bouche grande ouverte cherchant l'air, envahi par son plaisir comme moi par une vague de fierté triomphante qui me porte, qui accélère, que je ne contrôle plus.
J'explose dans un cri libérateur.
"Nous les referons ensemble, demain, les vendanges de l'amour
Amical72
amical072@gmail.com
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