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Premier épisode | Épisode précédent

Agriculteur

Saison 3 | Chapitre 1 |Terminus

« Mesdames et messieurs, nous arrivons au terminus, tout le monde descend ! »

J’étais donc arrivé au terme de mon périple ferroviaire, dans cette station balnéaire où il m’avait donné rendez-vous. Il y avait rejoint son fils et sa femme pour un de ces longs week-end de printemps en me laissant comme instructions : « je te retrouve à la gare » assorti d’un horaire. Bien malin ! En faisant mes premiers pas sous la marquise de cette gare de fin de ligne, je me sens un peu démuni avec mon sac de marin kaki à l’épaule. Dans le grand soleil blanc d’après-midi, je ne distingue pas grand-chose sur le parvis dans l’agitation de l’arrivée. « Julien ! » La voix et la silhouette athlétique me sont familières, la démarche aussi. Pas besoin de plus : le sentiment d’isolement est aussitôt dissipé. Peut-être est-ce simplement cela qui nous lie, cette confiance réciproque dans la loyauté de l’autre ; quand il est là, je peux m’autoriser des erreurs alors que, seul, je me dois de rester vigilant pour faire face à tout.

Je me retourne « Patr… » Je m’interromps pour détailler sa tenue vestimentaire : chemisette bleu ciel, pantalon de toile, mocassins de bateau, c’est pour le moins inhabituel et j’en souris. Il ne parait pourtant pas moins à l’aise qu’en tenue de travail mais je dois m’ajuster, je le redécouvre un peu différent. Il s’approche, souriant et garde ses mains dans ses poches mais nos yeux se parlent. Il m’indique une direction d’un coup de menton et, d’un déhanchement sur ce léger changement de trajectoire, son épaule vient au contact de la mienne, brève connexion de nos deux réalités de chair et d’os. Et c’est du solide ! Lui aussi tourne la tête vers moi « tu me donnes l’impression d’être un appelé en permission, Julien » Son coup d’œil amusé qui me scanne de la tête aux pieds m’indique qu’il est tout aussi attentif à cette situation inédite.  Moi, j’en suis galvanisé « je suis impatient patron, j’ai l’impression que le poisson a changé de bocal » Il a un léger haussement d’épaule « et de tenue, non ? Tu m’as pourtant reconnu » Oui, parfaitement maintenant : à cette façon d’entrebâiller la porte quand il sait que, moi, je vais achever de la pousser et l’ouvrir largement « ça, c’est juste l’apparence, patron ! Moi j’ai besoin de toucher, de sentir, pour plus de certitude » Presqu’un défi lancé. Il n’y répond pas puisqu’il a, j’en suis persuadé, obtenu ce qu’il voulait.
Je m’installe dans le siège passager de la berline familiale cossue. Première fois. Il m’adresse de petits coups d’œil en biais avec un léger sourire « je suis déjà sur la route du retour à la ferme, Julien, et je t’ai proposé de la faire avec moi. On va prendre notre temps, avec un petit détour. Tu connais cette côte ? » Comme s’il ne savait pas… Moi, julien, fils d’ouvrier et apprenti paysan, je ne connais rien, ni de cette côte, ni de la mer en général, que quelques baignades encadrées au terme de longues marches lors de colonies de vacances du comité d’entreprise de l’usine de mon père. J’en ai, personnellement, un souvenir cuisant, celui d’une grosse vague qui me surprend, me roule, me fait boire une belle tasse. Je m’égratigne tout le flanc sur les petits cailloux. Et qui me vaut une ultime vexation, celle du rire couvrant mes toussotements, celui de mes camarades auprès de qui je m’étais flatté de nager comme un dauphin. Mais je m’en fiche pas mal, patron ! Seuls les imbéciles me reprocheront de tomber d’avoir essayé, eux qui restent le cul enfoncé dans leur fauteuil favori et vivent par procuration. Je suis heureux d’être là, même pour un simple « retour à la ferme ». Je ne dédaigne rien ! Et je compte sur toi pour passer ta pommade à l’arnica spéciale sur mes bleus, tu sais laquelle …

Nous longeons le chenal du port avec, au bout, le phare de la jetée qui nous indique la direction de l’Amérique. Je ne fais qu’apercevoir, sur l’autre rive, la conque de la baie et son fameux alignement d’immeubles. Puis la route remonte le long de la côte sauvage, passe au pied du grand phare de béton blanc, immense phallus dressé qui rend modeste*, avant de buter sur les dunes et j’ai par moment une vue dégagée, partagée entre le bleu absolu du ciel et celui, un peu effrayant pour moi, animal terrestre, de cette immensité liquide et mouvante. Puis la route s’engage entre la forêt et les marais. J’ai des fourmis dans les jambes. Il pouffe, comme s’il s’y attendait, et gare la voiture sur un espace aménagé à cet effet par l’ONF avec des rondins naturels pour encadrer les stationnements.
L’air est saturé d’humidité et sent l’humus, le champignon. Sous les hauts pins maritimes, des chênes verts déploient leur dôme de feuillage sombre, offrant la protection de l’ombre à ceux qui, s’écartant des chemins tracés, s’y aventurent. Il m’y suit, à courte distance, tandis que je découvre la litière de feuilles sèches, dures et craquantes, les branches à l’écorce craquelée qui forme de petites écailles brunes. Il reste immobile, je m’arrête et j’écoute, les yeux fermés. Bruits de la forêt pleine d’oiseaux, petit vent frais, odeurs de terre et quelque chose qui bat, au loin mais aussi en moi, en écho. Sa présence là, qui irradie, aimantée malgré le vent qui balaie, le noir derrière mes paupières closes et l’ivresse des odeurs de sous-bois. Juste me coller à lui, le sentir, le toucher, l’écouter. Il n’a pas sorti les mains de ses poches, nous sommes simplement appuyés l’un à l’autre, silencieux, immobiles. Pour quelques secondes.

Il me regarde sans rien dire ni faire, il attend, il se livre, confiant. Alors je déboutonne sa chemisette qui dévoile son marcel en coton blanc à petites côtes assorti au grand slip blanc qu’il porte sous son pantalon déjà tombé à ses chevilles et qui le rejoint. Otée la chemisette pour le défaire de son maillot et, tant pis s’il frissonne dans la fraîcheur, enfin caresser sa peau. Poser son bras en appui sur la branche basse et enfouir mon visage dans les poils de son torse, mes mains qui lui enveloppent les flancs, le dos pour remonter pétrir ses épaules. Ma tête roule, joue à plat, pour glisser dans son cou, sous l’oreille, là où la peau est tendre entre le cuit tanné de la nuque et la râpe métallique de la barbe déjà drue. Me laisser glisser, bouche entrouverte, jusqu’à trouver son téton, perdu dans sa broussaille. Mouiller de salive, coller son fouillis de poils pour en extirper le petit mamelon dressé et le téter, mordiller, sucer, jusqu’à ce sursaut quand je passe, à peine, la limite. Ma main en coupe a cueilli ses boules et les berce. Ma tête plonge et je gobe directement sa queue, depuis le gland jusqu’à la racine, comme en la recouvrant d’un gant, doux, souple, ajusté, humide, que je retire aussitôt.

Je me redresse. Tiens, il a fermé les yeux, bouche entrouverte. Alors je l’embrasse des lèvres et de la langue, du franc appétit de celui qui prend des forces avant de repartir travailler dur. Pas de temps à perdre en rêverie. Ma main malaxe plus fermement ses couilles, les fait rouler, les presse. Mon autre main emprunte le toboggan de ses reins et parcourt ses fesses poilues. Et je replonge.
Juste une large langue grasse, pour parcourir son mat, l’envelopper, le détremper puis, de nouveau, l’aspirer, lentement, avec de petits vides d’air qui le collent aux muqueuses, le décollent, l’assèchent. Ne garder que son gland en bouche, lèvres serrées sous le bourrelet et la langue qui rampe mollement autour. Puis le parcourir d’une langue chafouine qui frétille, agace, souligne le frein, le méat. Délice d’une nouvelle succion qui avale le gland entier comme un bonbon qu’on désespère de voir fondre. Ses mains dans mes cheveux, qui se crispent, me retiennent ou me freinent tour à tour. Heureusement pour lui, il peut s’accrocher aux branches ! Je reprends le baiser en le terminant à la main, une main experte qui enveloppe, vrille, étire, astique. Je le sens qui se tend, s’arque, tente de résister, se contracte, puis éclate dans un profond soupir, avec des répliques en sursaut. Alors je me penche et le reprends en bouche pour prodiguer une ultime caresse, insupportable sensualité. Il se dégage vivement et je l’embrasse à nouveau, partageant ses traces, léchant ses lèvres.
Il retrouve ses esprits, béat, égoïste. Je débande dans mon slip où je sens une trace humide refroidir. Il a l’œil rieur, me met la main au paquet pour reconnaitre une dette. J’adopte une mine de repentir « désolé, patron, mais depuis le premier jour, chaque fois que tu t’arrêtes dans un bois et que tu sors ta queue, je me jette dessus, tu le sais » Il pouffe « c’est vrai que je devrais y prendre garde »

Puis nous traversons la forêt pour déboucher sur une plaine herbue où dansent les queues de lièvre. Des pins déformés par le vent garnissent des cuvettes et, dans l’odeur musquée des immortelles des sables nous escaladons la dune où ondulent les oyats pour nous nicher dans un creux abrité du vent. A nos pieds la plage déroule un long ruban de sable où les vagues de l’océan viennent s’écraser sous le soleil… En levant les yeux, je découvre que c’est moi qu’il regarde, moi tout entier absorbé dans la contemplation du paysage « tu rêves, Julien ? » Je me secoue « excuse-moi, c’est vrai que nous avons de la route … » Il sourit « je te l’ai dit, Julien, nous prendrons notre temps » Son sourire finaud me laisse à penser ; mais qu’a-t-il bien pu encore manigancer ? A son sourire qui s’élargit, je vois qu’il a suivi mes pensées.

« Viens » me dit-il...


*De la taille du pénis de l’homme. Depuis la publication de « La Génération de l’homme ou Tableau de l’amour conjugal » par le premier médecin sexologue français, Nicolas Venette (1633–1698), un livre au caractère ambigu, mélange de propos sérieux et légers, manuel d'instruction diffusant de l'information sur la sexualité et à visée éducative, les études sur la taille du membre viril de l’homme n’ont pas manqué. On retiendra "Le sexe de l'homme" (1997 Albin Michel et 2001 en poche) de Ronald Virag, chirurgien cardio-vasculaire et andrologue français, inventeur d'un traitement médical contre l'impuissance, une autorité internationale, repris par www.doctissimo.fr. « En érection, on constate que la moyenne est de 15,11 cm, et que les deux tiers des verges se situent entre 13,33 cm et 16,89 cm (le tiers restant se situe au-dessous ou au-dessus). La circonférence moyenne du pénis est de 12,8 cm avec un écart type de 2,5 cm donc les deux tiers des verges se situent entre 10,3 cm et 15,3 cm de circonférence.

En résumé voici quelques références concernant des pénis en érection. Attention à ne pas les prendre au pied de la lettre !
- 8 cm : en dessous de cette taille, on parle véritablement de micropénis. Il ne concerne que 3 % des hommes. On peut alors intervenir, soit avant la puberté soit après pour allonger le pénis.    
15 cm : c'est la moyenne française (15,11 cm exactement) ;
22 cm : c'est le calibre officiel de l'acteur italien de film porno Rocco Siffredi
45 cm : le "plus long sexe du monde", mesuré dans les années 70, appartenait à l'acteur jamaïcain Log Dong Silver mais il s'agirait, paraît-il, d'un canular ! »

En Occident aujourd'hui, 25% des hommes consultent, inquiets de la taille de leur pénis et l'homme associe fréquemment la taille de son sexe à sa puissance sexuelle. Pourtant, ça n’a rien à voir… et avouons que, tout comme moi, ça en arrange plus d’un/ une !
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ? Alfred de Musset, « La Coupe et les Lèvres » (1831)


Amical72

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