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Agriculteur | S16 Initiations

1 | Peu importe l’outil – Le récit de Joris

Car moi, Joris, je suis revenu!

A la pharmacie, d’abord, en gentil garçon studieux et prudent, soucieux de ne pas (trop) perturber l’ordinaire d’un apothicaire discret, pédagogue et rassurant.

J’en ressors le cœur léger, avec un sentiment de plénitude joyeuse et muni de quelques pommades, capotes et conseils qui me donnent de l’assurance.

Utile et encourageant mais un peu sage.

Alors je reviens aussi au magasin de tatoo, retrouver cet homme dont j’ignore même le nom et dont je me fais volontairement le jouet ; je suis l’innocent aux yeux clairs qu’il pervertit avec délectation et inventivité pour mon plus grand plaisir et alimenter mes fantasmes inavouables. De là aussi, je repars gratifié d’un sous-vêtement souillé, une bimbeloterie digne de celle destinée au naïf sauvage des Amériques à qui l’européen poilu prétend apporter les bienfaits de la civilisation, sans s’apercevoir qu’il contracte, élément discret du troc, une forme virulente de la vérole.

Ses poils !

Moi qui suis lisse comme une œuf, je les vénère et il le sait. Il me laisse les regarder, les toucher, les humer, les lécher comme une récompense et je me plie à ses moindres exigences de mâle certain de sa dominance alors que c’est mon cul qui le mène, je l’ai bien compris. Il me baise, ça me fait jouir et il s’en gargarise mais, à chacune de mes visites, il me rejoint avec un empressement qui trahit mon emprise grandissante.

Alors, l’œil candide, j’ose lui désigner du menton l’énorme godemiché rose.

Il rit, s’en empare pour en frapper la paume de sa main comme avec une matraque.

- « Ça, mon joli, c’est pas pour ton cul ! Ou pas encore ! D’abord, je veux encore m’amuser à te fourrer avec ma bonne bite avant que tu te fasses éclater l’oignon avec ce genre de gourdin. »

Et, tout excité, il m’encule ensuite avec la trépidation forcenée d’un percuteur.

Il a cédé sur autre chose : j’aurai le téton percé, promis. Un trophée !

Mais avant cela, dés le vendredi soir, n’y tenant plus, je retourne également au Capharnaüm, poussé par une fébrilité intérieure qui ne disait pas son nom mais me creusait démesurément le ventre. Je ne savais pas trop comment j’allais … Je n’ai pas eu à me poser de question. A peine arrivé, alors que j’attends la boisson que j’ai commandée au bar, voilà mon séducteur qui s’accoude à mon côté, tout sourire et aménité.

- « Tu avais disparu, je craignais que quelque chose t’ait déplu. »

Pour permettre qu’il me parle à l’oreille, son bras coulisse sur le comptoir et sa main vient caresser mon avant-bras, l’autre enveloppe ma taille, glisse sur mon rein, dérape plus bas, comme par mégarde.

Tu parles !

Intérieurement, je surveille cette progression de reconquête tout en secouant négativement la tête, en affichant un sourire candide, sans protester en rien, évidemment disponible, … Je vois qu’il en est satisfait. Quand on joue au benêt, tout le monde incline à penser que vous l’êtes vraiment. Alors, à mon tour, j’ose lui demander comment il s’appelle.

- « Frédo ! C’est comme ça qu’on me connaît ici. »

Quand la boisson m’est servie, il l’écarte d’une main et se coule à mon oreille. Ce faisant son autre main quitte ma taille pour me peloter nettement les fesses et je comprends alors qu’il m’entraîne au cœur des usages locaux ; je bouillais justement dans l’impatience de les connaître. »

- « Un gentil garçon comme toi ne paie pas ses consommations, ici ; il y a des tas de clients qui seront ravis de t’en offrir. Viens que je te présente ! »

Et il m’a guidé jusqu’à un petit groupe assis autour d’une table couverte de verres et de bouteilles. Dans la ronde des décibels et des lumières colorées, debout à côté de moi, il me les désigne un par un en me hurlant ce que je suppose être leur prénom à l’oreille car je ne discerne rien. Je m’incline alors, en direction de chacun avec un sourire faussement timide tandis qu’ il me fait pivoter de son bras à ma taille.

J’ai bien conscience que sa main ostensiblement posée sur ma fesse me désigne.

En retour, certains regards sont plus explicites que d’autres et mes entrailles se nouent : quand et comment ceux-là vont-ils vouloir me dévorer ? Dans le vertige de frissons où me précipite cette inconnue, je me raccroche désespérément à Frédo lorsqu’il s’assoit, trouvant place entre lui et un grand type qui se décale de biais pour m’ouvrir un interstice où me glisser, son bras venant s’arrondir sur le dossier derrière moi.

Je reste en retrait, les regardant rire et trinquer, non sans me jeter de temps à autre un regard qui me traverse, me soupèse et me fait sentir qu’ils considèrent qu’en proie vulnérable, je suis leur gibier réservé, ne s’interrogeant que sur l’ordre de ma dévolution, le rang que le protocole et la hiérarchie du groupe leur accorde. Un verre est venu se poser devant moi que diverses bouteilles ont rempli et j’ai trinqué en remerciement, sans toutefois faire plus que tremper mes lèvres dans un alcool trop fort, servi avec trop de générosité pour me rassurer.

Un type est paresseusement adossé, jambes croisées et me dévisage avec un regard lourd et gênant. Il sourit et sa langue vient de temps à autre langoureusement affleurer sa lèvre comme s’il se pourléchait déjà à la certitude de me croquer ; son regard est si lubrique qu’il me cloue comme celui d’un chat pesant de sa patte sur la souris captive qui ne saurait lui échapper ; il ne l’épargne que pour se repaître de ses espoirs de parvenir à fuir mais il la rattrape à chaque tentative ; son insistance a quelque chose d’outrancier et de déplaisant qui finit par m’embarrasser.

J’effectue un panoramique du groupe, balayant certains, insignifiants à mes yeux, pour ne retenir qu’un homme penché vers l’avant comme prêt à bondir, les épaules puissantes, les coudes en appui sur ses genoux, faisant tourner son verre entre ses mains, relevant ses yeux à intervalle pour me regarder par en-dessous ses sourcils broussailleux et un autre, en bout de banquette presqu’allongé, longues jambes croisées, le pied chaussé d’une bottine de cuir fauve qu’il balance négligemment, crâne rasé mais portant une longue barbe qu’il lustre machinalement d’une main velue orné d’une bague massive ; il me regarde avec une pointe d’ironie tranquille.

Soudain, dans mon dos, mon voisin se penche à mon oreille.

- « Quel est ton prénom, déjà ? »

Est-ce son souffle dans mon cou ? Je me sens frémir à la proximité de ce contact et me retourne d’un bloc, me hissant sur une fesse pour lui glisser « Joris ... » et rester un instant blotti contre lui dont la main a quitté le dossier pour presser mon dos, humant son eau de toilette discrète, notant quelques poils oubliés par le rasoir derrière l’angle carré de la mâchoire et ceux qui repoussent, plus drus et vigoureux, sur son tragus.

Puis nous reprenons place et le temps s’écoule, assourdissant et creux.

Soudain, Frédo empoigne ma cuisse et m’indique l’escalier d’un coup de tête éloquent. Je me rassemble, prêt à me lever et je vois l’insistant, en face, s’apprêter à en faire de même. Raidi en posture de défense, je le foudroie du regard et secoue énergiquement la tête en protestation. Je découvre qu’autour, tous ont saisi la situation et sourient en se détournant tandis qu’il se relâche, son dos reprenant l’appui, saisissant son verre pour le lever, choisissant d’affecter le dédain d’une moue face à ma rebuffade. Frédo lui, n’a pas bougé et, quand je me tourne vers lui, il m’engage à poursuivre seul d’un geste désinvolte de la main. J’ai compris !

L’homme aux belles épaules a bondi sur ses pieds, plié en deux pour déposer son verre sur la table ; quand il se redresse, son regard dur m’écrase et n’admet pas de discussion, j’en déglutis avec une délicieuse pointe d’appréhension. Alors, pour me soustraire en partie à la fermeté asphyxiante de cette injonction, je me tourne vers mon voisin. Il relève un sourcil surpris puis se lève à son tour. Qu’est-ce qu’il est grand !

Mais à mon passage, le chauve lève son bras pour l’enrouler autour de ma jambe, sa main passant entre mes cuisses pour épouser ma croupe en soutien quelques instants avant de retomber et de me libérer.

Je vois celui des deux patrons qui m’a été présenté s’approcher, derrière le comptoir, il me regarde d’un œil mielleux et sa main glisse sur la surface lisse, semblant dissimuler quelque chose, visiblement à mon intention. Interloqué, je me rapproche de lui et il soulève sa main, m’abandonnant une fiole marron que j’imagine remplie de poppers, avec un sourire complaisant. Je m’en empare, le remercie d’un signe de tête qui se veut reconnaissant et je m’engage à la suite du costaud dans l’escalier, ralentissant à dessein mon pas pour que mon grand voisin se colle à moi dans l’obscurité.

Ses bras m’enveloppent, ses mains me caressent et je me sens soudain en confiance avec ce grand type qui semble être attentionné.

Mais dés le haut de l’escalier, c’est une autre main, puissante, qui m’attrape par la nuque, me courbe et m’attire le visage sur le tissu d’une braguette. Je m’accroupis et me laisse presser sur ce qui me paraît dissimuler une ferme érection. Il m’écarte pour la libérer et je mets l’instant à profit pour accrocher celle de mon grand voisin, qui semble tout aussi émoustillé.

Puis la première pogne me ramène vers une bite chaude s’échappant d’un pantalon et, sans renoncer à découvrir la deuxième qui m’est promise, je l’embouche. Au moins est-elle propre et baveuse à souhait et je m’amuse du sursaut de son propriétaire, de ce fugace instant d’émotion que lui procure la gourmandise de mon aspiration tandis que du bout des doigts, je délivre le sceptre suivant et assure fermement ma prise en main.

Une rapide rotation de la tête me permet de venir goûter à ses fluides, son saisissement plus marqué me signalant combien il est sensible à ma pipe alors que, déjà, deux mains autoritaires me redirigent vers la première offre. Je me fais limer le bouche par un forcené qui semble apprécier le réflexe de renvoi qui noue ma gorge serrée autour de son gland. Quand il me libère, je reviens lécher le joli membre qui se presse contre mon oreille.

Mais une main me pétrit le cul, cernant mes formes, en cherchant l’accès. J’ai cambré le rein et proposé mes avantages à son inventaire, dégainant un préservatif dont, auparavant, j’équipe soigneusement ce barreau entreprenant qui me paraît chauffer et durcir de seconde en seconde de se voir ainsi préparer à l’emploi.

Je me redresse, déboucle ma ceinture ; mon pantalon tombe sur mes chevilles et, cassant mon dos à angle droit, je me place face à celui qui sera mon prochain cavalier, abandonnant mon généreux derrière aux mains empressées du premier qui explorent mes formes sanglées par le jock, les palpent, les malaxent, s’enthousiasment à les claquer tandis que j’aspire la hampe brandie devant moi, dure comme un sucre d’orge.

Les choses n’ont pas traîné ; un doigt découvre que je me suis abondamment lubrifié par avance et je me sens éperonné à la suite, sans violence mais avec détermination. Pour résister, je m’accroche alors à celui que je me réserve pour la suite, le visage pressé dans sa fourrure pubienne, un bras entourant sa taille, tandis que je me fais d’emblée ramoner puissamment et sans ménagement. Mon conduit est calibré, chauffé, comblé et … mis en appétit. J’encaisse les coups de butoir qui marquent sa jouissance et, en attendant qu’il se retire, je gratifie la bite que j’ai dû un peu délaisser par force de quelques coups de langue propres à la garder mobilisée.

La main impérieuse qui a disposé de moi me ramène vers celle, désormais flaccide, qui m’a bourré le fion. Je comprends qu’il me revient de libérer puis de nettoyer, avec une volupté marquant ma déférence reconnaissante, l’organe dont celui qui doit se voir en super mâle alpha se flatte, probablement, de m’avoir honoré alors qu’il n’a fait qu’inaugurer l’envie de boulimie à laquelle je décide de donner libre cours, ce soir.

Puis il se dégage et, bon prince, il me redirige vers la queue toujours tendue de laquelle il m’avait détourné. Or, celle-ci, j’ai décidé de prendre le temps de m’en régaler. C’est une queue légèrement cambrée, assez fine, au gland effilé et je déploie tous les raffinements dont ma bouche et ma langue sont capables tout en poursuivant mon exploration, débouclant sa ceinture pour soupeser ses couilles broussailleuses, glissant mes mains vers le haut, sur son ventre plat et contracté, jusqu’à ses pectoraux aux tétons pointés. Mais, petite déception, il n’est pas très poilu, moins que je l’espérais.

Mes mains chassent ses vêtements pour envelopper ses belles fesses rondes, charnues qu’il contracte en métronome, réponse réflexe à mes lècheries et à mes brèves succions ; cependant, je ne voudrais surtout pas que, par emballement, il me prive de son coup de rein. Aussi, je le capote prestement, découvrant combien il est sensible à ma dextérité pourtant toute récente. Je me redresse pour me retourner quand il saisit ma tête entre ses deux mains et tente de m’embrasser.

Je me détourne vivement, je veux qu’il me baise, pas qu’il m’aime !

Et il l’a bien compris. Il est soudain plus directif, me dispose, écarte mes cuisses, fléchit sur les siennes en guidant sa trique de sa main. Puis il se redresse en m’enfilant proprement, me soulevant sur la pointe des pieds, pognant mes fesses comme on presse des oranges comme pour être certain de me posséder totalement. J’en ai le souffle coupé et cette apnée me grise.

Puis il me lime, lentement d’abord, s’appliquant à se retirer jusqu’au gland pour revenir me fourrer d’un coup sec dans un brusque envahissement qui m’étouffe … juste comme j’aime, vidant mes poumons, me chauffant bien le cul.

Finalement, peu importe l’outil, ce qui compte c’est la façon dont on s’en sert !

Lui semble désormais avoir la rage et me pistonne, me ballotte, me secoue sans égards. Ma tête ou une épaule heurte parfois la paroi mais je m’en fiche, ce qui m’emporte, c’est sa frénésie, ses coups de reins maintenant irréguliers, ses mains qui se referment sur mes chairs à me faire mal, ses hoquets qui me remplissent, ce charivari qui me renverse.

Il se rabat contre la paroi pour reprendre son souffle et je me jette sur sa queue, la débarrasse en hâte du latex pour la pomper avidement. Comme me l’a appris le pharmacien, rapidement je détrempe de salive mon majeur dont je lui troue le cul par surprise provoquant ce hoquet, l’expulsion de cette dernière goutte dont je me régale. Il tente de me prendre dans ses bras mais j’esquive ; j’ai besoin, moi aussi, de retrouver mes esprits, de respirer librement, de graver en mémoire cet éclat de jouissance pour m’en nourrir plus tard.

Je n’attends pas d’effusions. D’ailleurs, maintenant que je l’ai eu, il m’indiffère et ses attentions m’ennuient, voir m’encombrent dans ma quête. Il m’ébouriffe encore les cheveux après s’être rajusté et je le laisse redescendre seul l’escalier pour mettre un peu de distance entre nous, avant de revenir à la table, dans la lumière syncopée des stroboscopes et le déchaînement des décibels.

Amical72

amical072@gmail.com

Ça balance fort « dans la salle du bar-tabac de la rue des martyrs »

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