Chapitre 1
Raphaël a vingt ans, il est gay, enfin il ne sait pas bien, ne veut pas encore. Il est amoureux en secret de son pote d'enfance. C'est pas ce que j'appellerai aujourd'hui un bon départ dans la vue, un départ épanoui.
C'est comme ça, c'est pas qu'il est spécialement timide, introverti ou autre qualité difficile à porter, non, c'est qu'il idéalise. Il idéalise sa première fois, il idéalise surtout Kévin, son pote d'enfance, il idéalise enfin sa première fois qui sera forcément avec Kévin.
Kévin et lui font du sport, c'est tout. Pas besoin de mots entre eux, ils sont potes, frères, tout ce qu'on veut. Muscu, PlayStation pendant des heures, pas besoin de se dire. Même pas de pudeur entre eux, ils se voient à poil sous la douche presque tous les jours après la muscu, et même qu'ils aiment à se laver mutuellement. Durant les heures chaudes de l'été, il n'est pas rare qu'ils passent leurs journées à comater sur le canapé en slips ou à poil ; des frères de sang, je vous dit.
Mais à part ça, malgré cela, ils sont très différents. Kévin, quand il n'est pas avec Raphaël, traine avec des skins. D'ailleurs, il en a le look lui aussi. Crâne rasé, bomber, jean délavé trop court, polo Fred Perry et boots. Kévin n'est pas un bon à rien, d'ailleurs il a un travail à la salle de muscu. Même lui ne sait pas dire pourquoi il s'est marginalisé comme ça. Pourquoi il est si taciturne, renfermé ; pourquoi il traine avec ces skins plus vieux que lui, plus marginaux que lui. Raphaël lui tout entier consacré, nourrit de son amour de Kévin, est toujours étudiant en électronique. Raphaël lui, ben il est normal quoi, il passe, invisible, standard quoi.
Raphaël ne sait rien de la sexualité de Kévin, ils n'en parlent jamais. Au fond il est persuadé que Kévin n'en a pas de sexualité, qu'ils sont là aussi pareils, comme s'ils s'attendaient tous les deux. Kévin avec une fille ?! Pouah ! D'ailleurs il n'y en a jamais qui traînent avec eux, la bande skins ; toujours entre eux, entre mecs à traîner.
Raphaël bien sûr, à des pulsions, souvent il se branle, toujours en pensant à Kévin et même s'il lui arrive quelques fois de mater des films de boules, c'est souvent des films de skins et c'est Kévin qui dans sa tête est le héros, toujours. Ce sont des films plutôt violents et ça perception du sexe est donc violente ; pour lui, ça doit être ça l'amour. Quand à savoir à qui il identifié Kévin ou lui-même dans ces films reste flou.
Il y a peu, enfin, il a essayé de parler avec Kévin, de rentrer dans son autre vie, avec les autres.
- finalement, tu fais quoi quand t'es avec tes potes ?
Silence...
- vous allez où ? Vous buvez ? Vous vous bagarrez ?
Silence toujours.
Pourquoi je viendrais pas avec toi ? Je m'emmerde quand t'es pas là, je sais pas quoi faire tout seul, ...
Silence..
- viens, on commande une pizza, va chercher les bières et on mate une série bien craignos furent ses seuls mots.
Alors ils ont regardé une série, siroté quelques bières et ingurgité des pizzas et plus rien, plus un mot sur le sujet; à la trappe le sujet tout en prenant garde de ne pas se frôler.. et ça c'est un signe car toujours, toujours quand ils comatent sur le canapé, toujours ils font en sorte que leurs corps se touchent, contact, chaleur indispensable à ces moments de partage.
On voyait bien que le cœur n'y était pas. Raphaël était triste, se sentant exclu de quelque chose de mystérieux, qu'il craignait être plus fort que son amitié avec Kévin. Kévin de son côté voyait bien que Raphaël était déçu. Depuis longtemps il savait que tôt ou tard le sujet viendrait... mais il ne voulait pas ou plutôt il craignait perdre son ami en l'associant à sa bande. Son amitié était trop forte, il ne voulait pas salir Raphaël...
Mauvaise soirée en définitive, Kévin est parti vers minuit, sans vraiment regarder Raphaël en face, comme gêné. Ils se sont enlacés , comme ils le font depuis toujours. Raphaël adore ce moment. Il sent tout contre son corps, le corps ferme et chaud de Kevin, son odeur aussi tandis qu'il est tout contre son cou. Ce soir là, Raphaël en est certain, Kévin l'a serré plus fort, plus intensément que d'habitude. Ce sont ces petits riens, ces frôlements, ces embrassades, ces odeurs si personnelles, si fugaces, qui nourrissaient son amour pour Kévin ; peut-être leur amour partagé.
- à demain à la salle.
La salle, leur salle. À 15 minutes à pied de leur cité, c'est une salle de quartier, fréquentée par les balaizes du quartier qui balancent de la fonte des heures durant. Blacks, blancs, beurs tous se côtoient tranquillement et s'entraident. Kévin y travaille et s'occupe du ménage de la salle et des vestiaires hommes. Mais le boulot n'est pas épuisant, la plupart des clients partent sans passer par la douche. Son look skin a un peu posé de frictions au début mais maintenant il connaît tous les habitués et son entraînement sérieux avec Raphaël impose le respect.
Kévin et Raphaël s'entraînent quotidiennement ou presque, soit juste avant les heures de travail de Kévin soit juste après. En tant que membre du personnel, ils utilisent le vestiaire réservé.
Le matin suivant , la tension est encore palpable ; ils ont du mal à se regarder dans les yeux et ils se mettent en tenue dans un silence pesant.
Kévin très tendu, à fleur de peau a mené la séance à un rythme très soutenu, enchaîna les séries, forçant sur les poids. Plusieurs fois il a engueulé Raphaël parce qu'il peinait alors que d'habitude il encourage ; d'ailleurs plusieurs clients se sont retournés, étonnés. L'atmosphère entre eux est irrespirable, Raphaël pour la première fois est à bout, le visage rouge et déformé par la colère, les yeux dans les yeux de Kévin, se retient pour ne pas le cogner..
- viens, on a bien bossé. Allons à la douche.
Ils se sont déshabillés sans un mot. Sous les jets chauds de la douche, Raphaël, tournant le dos à Kévin se laisse caresser par l'eau chaude. Kévin regarde l'eau couler le long de la cambrure du dos de son ami et s'immiscer dans la rainure de ses fesses. Elles sont belles, charnues, musclées ; pour une fois à poser ses mains sur ce corps qu'il aime, il le sait maintenant et il hésite à initier le cérémonial de la toilette. Il sent le corps de son ami tendu, tremblant, fragile ; les digues sont prêtes à rompre.
Alors il se rapproche de ce corps qu'il désire depuis longtemps tout en refusant de se l'avouer. Il enlace Raphaël, le serre fort dans ses bras. Leurs corps ne font plus qu'un.
- tout doux mon pote, mon frère, tout doux. Tu es tout pour moi.
Raphaël se calme mais son cœur bat à rompre. Il sent contre ses fesses la longue verge de Kévin et il n'y a pas de doute elle se durcit doucement.
Il passe ses bras en arrière et les pose sur les fesses de Kévin comme pour fusionner encore plus leurs corps.
Ils restent un moment sans bouger sous le jet chaud de la douche, la tension baisse, une énorme vague de tendresse les envahit ; Raphaël bande et en accepte l'idée.
- je t'aime Raph, je t'aime très fort et j'ai toujours voulu te protéger.. j'ai toujours eu peur de gâcher notre amitié, de te perdre.. c'est pour ça que j'ai mis un mur entre notre amitié, mon amour pour toi et le reste. Le reste, la bande c'est sale, violent, sexuel et toi c'est l'amour voilà c'est dit je t'aime, te désire plus que tout.
- Raphaël s'est retourné, ils se font face, l'un et l'autre les verges dressées.
- quels cons on est ! Putain, je t'aime depuis toujours, je pense à toi toujours et on fait comme si de rien n'était par peur de nous perdre.. tu sais que je me réserve depuis toujours pour toi !
Je veux vivre ce que tu vit ne serait-ce que pour t'aider à t'en éloigner. Présente moi à la bande.
- viens on se rhabille et on cause de tout ça.
Ils se sont retrouvés peu après autour d'une bière dans le bar en face de la salle.
C'est Kévin qui a parlé, c'est lui qui avait le plus à dire.
Depuis que l'on se connaît je sais que je suis amoureux de toi mais pour moi, c'était sale, péché. Quand tu peuplait mes pensées, mes rêves, je me maudissais, jusqu'à me haïr. Mon amour pour toi était, devait être pur, tu étais sacré, tu étais, tu es de fait ce que j'ai de mieux. Mais voilà Raphaël, je n'arrivais pas à me regarder en face et me dire , t'aime les mecs, t'aime par dessus tout Raph mais tu es attiré par le corps des mecs, voilà.
Un jour, je trainais dans un bar miteux et j'ai croisé un gars, crâne rasé, des yeux bleus incroyables. Il m'a regardé intensément puis a demandé au patron de mettre ma bière sur son compte.
On a parlé, on est sortis fumer sur un banc. À un moment, il a mis sa main sur ma cuisse.. j'ai rien dit ce qui l'a encouragé à continuer.. je n'ai rien dit parce que j'aimais ça, j'en avais envie, Raph ! Alors, soudain, j'ai pensé à toi et j'ai hurlé "je suis pas PD!" Et je lui foutu le poing sur la gueule..
Il m'a regardé, le pif en sang ,
- bien sûr que t'es PD, te ment pas ! Et il s'est éloigné en maugréant, " on va se revoir et tu sauras !"...
Quelques jours après en sortant de chez toi, il m'attendait et il n'étais pas seul. Au départ, j'ai fait comme si de rien n'était, je me suis approché de ma moto et ils se sont approchés, m'ont entouré. Le beau mec m'a tout de suite mis la main au paquet en serrant très fort,
- tu vas venir avec nous, gentiment et calmement et on va t'apprendre qui tu es et il a serre encore plus fort, j'ai gémis mais pas crié et je ne me suis pas débattu, je savais qu'il fallait y passer, comme une punition, une pénitence, expier...
Ils m'ont emmené en bagnole dans une sorte de cave, dans un désordre sans nom, des fauteuils déglingués, un canapé difforme. Une vieille télé. Ça puait la dope, le foutre et la pisse et j'ai pas très envie de te raconter ce qu'ils m'ont fait..
- alors tu vas quand même me raconter car j'ai envie de savoir et je dois savoir et, quoique tu dises, je t'aime et rien ne peut m'éloigner de toi...et ce qui t'es arrivé je veux que ça m'arrive aussi. Voilà c'est dit, c'est décidé.
Ils m'ont fait asseoir par terre dans un coin de la pièce, attaché dans le dos et par les pieds, une cagoule dégueulasse sur la tête avec une ouverture pour la bouche et le nez , juste vêtu de mon slip et de mon t-shirt.
Je ne voyais presque rien à travers le coton de la cagoule. J'entendais des bruits de baise qui provenait de la télé et des rires, des cris, des bruits de bouteilles, certains semblaient jouer aux cartes. À un moment, un gars a dit je vais pisser et un autre s'est exclamé "moi aussi ", c'est là que j'ai compris la première épreuve, ils se sont approchés de moi et tous deux se sont soulagés sur moi... abondamment tout en rigolant. Je ne sais pas combien de temps je suis resté comme ça trempé de pisse, assis dans ce coin de pièce.
Puis, ils sont arrivés, l'un d'entre eux armé d'une tondeuse et j'ai eu droit à une coupe iroquois.. qu'ils ont teinté en vert pour rigoler encore plus. Après cette tonte, ils m'ont enlevé le slip, mis à quatre pattes pour m'enfoncer dans le cul un god gonflable,
- puisque t'es puceau du cul, on va te le préparer ! Et le truc s'est mis à gonfler fortement en moi... j'avoue que ce n'était pas vraiment désagréable.
Après cela, ils se sont éparpillés sur les différents fauteuils et canapé, certains à poil d'autres bite dressée et hors falze et j'ai dû les sucer les uns après les autres. Je L'ai fait docilement; encore une fois j'étais en "expiation ", prêt à tout subir. Presque tous avaient des cockring et je peux te dire que toutes ces vit étaient d'un beau volume, il y en avait un même qui avait un gros anneau d'ans le gland. Tous poussaient ma tête pour que je les gobe bien entières, certains me giflaient, me cachaient au visage, dans la bouche. Tous m'insultaient copieusement. De temps en temps, l'un d'entre eux donnait un petit coup de pompe et faisait encore plus gonfler le truc dans mon cul. Raph, à ce stade je dois t'avouer que je commençais à prendre du plaisir à sucer, lécher ces gourdins tendus vers moi et surtout je sentais l'ambiance changer, je sentais qu'ils devenaient plus attentifs, concentrés, ils avaient du plaisir et moi.. ben oui, ça m’excitais.. je te dégoûte?
- tais-toi, Kévin, continue..
Un des mecs est venu par derrière pour me coller à genoux la tête sur le sol et le cul relevé. Il a légèrement dégonflé le truc dans mon cul et la retiré partiellement doucement. Ça m'a fait tout drôle ! Il l'a enduit copieusement de gel et l'a enfonce de nouveau brusquement puis il a fait des allers-retours de plus en plus rapides.
- c'est pour bien te préparer mon enfant.
Quand il l'a retiré subitement totalement, tous sont venus admirer ma rondelle béante. Puis ils m'ont fait respirer un truc qui m'a effectivement emporté dans une vague de chaleur intense..
- il est prêt !
Deux gars m'ont alors soulevé du sol, positionné au dessus d'un autre assis sur le canapé, une longue et épaisse verge dressée. Ils m'ont ensuite empalé dessus jusqu'à la garde, jusqu'à ce que mes fesses cognent contre les cuisses. J'ai gémis de douleur , j'ai vu trente six étoiles, mais ils m'ont soulevé de nouveau sans attendre pour m’empaler encore et encore. Tu peux deviner la suite, tous voulaient " m'essayer " par devant, par derrière et dans toutes les positions.
Puis le calme, le silence. J'étais dans les vaps, épuisé, poisseux, couché sur un vieux matelas. Tous dormaient, un peu partout dans la pièce ; au sol, sur les fauteuils, seuls ou enlacés. C'était presque beau. À mes côtés, le beau gars aux yeux bleus qui m'avait abordé au café. Il était beau; le corps sec, tatoué de partout, entièrement rasé. Sa bite, plus large que longue, surplombant de belles couilles flasques, reposait mollement sur son aine. Il était beau; " un ange ", ne rit pas! J'ai caressé de la main son corps en suivants les lignes bleus des tatouages. J'ai caressé d'un doigt sa verge, elle était chaude puis délicatement je l'ai prise en moi ; celle là aussi avait dû explorer mon cul..
Elle a commencé à se raidir dans ma main ; sans bouger, sans ouvrir les yeux, il a approché sa main de ma queue et, doucement, sans bouger, sans parler nous nous sommes branlés comme deux adolescents, comme une première fois jusqu'à jouir en même temps en retenant nos gémissements.
Le matin, je me suis réveillé le premier. Un mal de crâne de ouf et un mal au cul, je te dis pas, je suis à tâtons pisser puis, j'ai rassemblé mes affaires. Au moment d'enfiler mon slip, Max, le gars s'appelle Max, m'a attrapé le bras,
- baise-moi, m'a t'il dit . Son regard brillant, sa queue dressée ne trompaient pas, il le désirait ardemment.
J'ai lâché mon slip, je me suis approchés de son sillon, j'ai léché son œillet entrouvert, j'ai craché sur ma bite et je l'ai sauté. Ce fut court, j'étais submergé par des émotions diverses, fortes et j'ai joui en lui très vite tandis qu'il se branlait nerveusement.
- reviens, furent ses seules paroles.
Dans la rue, j'ai allumé mon portable, il y avait plusieurs messages de toi, du patron aussi, j'avais raté l'heure du boulot, j'avais raté notre entraînement, j'avais une coupe iroquois verte, l'horreur.
- je me souviens de ce jour là, j'ai refusé deux jours tes appels. J'ai détesté ta coupe iroquois, tes explications vaseuses et j'ai été très jaloux quand peu après je t'ai vu avec Max..
Tu l'aime !?
- non j'aime son corps, j'aime ce qui se passe quand on baisse, mais c'est toi mon amour...
Bon maintenant, tu fais ce qu'il faut pour moi, je veux être des vôtres, juste pour être en communion avec toi et pour t'aider à tourner la page. Après, on écrira la notre, loin d'ici.
A suivre
Certaines histoires sont inspirées de petits films de boules que j'ai bien aimé et que j'aime raconter avec des mots ; si elle vous plait et si vous voulez en voir l'illustration filmée, rendez-vous sur mon blog MOIHIMSELF.
Garbxc
garbxc@gmail.com
Certaines histoires sont inspirées de petits films de boules que j'ai bien aimé et que j'aime raconter avec des mots ; si elle vous plait et si vous voulez en voir l'illustration filmée, rendez-vous sur mon blog MOIHIMSELF.
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