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10 | Ce petit cul glouton – Le récit de David.
- « À toi, maintenant ! Prends-le ! »
L’ordre a claqué à mon oreille et une main fraîche s’est insinué sous moi pour s’emparer de ma bite et lui rendre toute sa vigueur presqu’intantanément. Il a ri, satisfait, et la main est allée enduire la raie velue qui s’est ouverte en dessous de moi.
- « A ton âge, tu dois niquer sans problème. »
Je me redresse juste assez pour m’équiper de la capote qu’il a glissée entre mes doigts avant de revenir complaisamment doigter son comparse qui, des deux mains, maintient ses cuisses écartées pour accueillir les doigts d’abord en paire puis en trio, bouche ouverte, les yeux mi-clos.
- « Regarde comme il est gourmand, il n’attend que ta bite. »
Didier s’empare de ma queue capotée et la guide et c’est ainsi que je baise mon premier cul, m’y enfonçant lentement avec délectation, galochant le poilu qui s’offre tandis que mes reins se soulèvent en vagues régulières pour le limer, exposant mon propre derrière aux explorations digitales de Didier qui me prépare à la suite.
- « Tu le niques et ensuite je te fourre direct, dans ton petit cul bien serré. »
Je devine sans peine son cierge déjà dressé qui me guette, prêt à m’éperonner farouchement au premier sursaut de ma jouissance et j’en suis aveuglé, écartelé entre ces plaisirs fulgurants qui m’emportent et l’idée de ceux qui me sont promis, plus vertigineux encore.
Car, sans éducation en la matière, je me laisse évidemment emporter par cette première chevauchée. À mon premier soubresaut, la main de Didier bloque mon bassin quand l’autre guide son dard qui m’embroche sans autre forme de procès, dans un fracas des sens si violent que, suffoqué, je ne sais s’il est de plaisir ou de la satisfaction de voir à nouveau combler mon attente, celle qui a hanté mes nuits depuis que Damien …
Rien n’est trop puissant pour rassasier nos appétits débridés ; Didier me tamponne de toute la puissance de ses reins, ahanant comme un bûcheron qui abat sa cognée et moi, rugissant pour réclamer qu’il cesse de finasser et qu’il me baise, enfin, comme un vrai mâle.
Chacun râle comme un sanglier, les chairs claquent et les respirations ronflent dans un crescendo qui trouve bientôt son acmé, car il n’y a que dans les histoires à dormir debout que les mecs se baisent pendant des heures. Mais quand nous nous écroulons, quasi simultanément secoués, nos bras s’arrondissent et viennent nous soutenir réciproquement. Didier m’embrasse le front et sa main flatte mon flanc avec un petit rire de gorge.
- « Dis-moi, tu es chaud comme la braise, toi ! »
Puis il se tourne vers Philippe qu’il prend dans ses bras et embrasse tendrement.
Tandis qu’ils se pelotonnent l’un contre l’autre en se détournant de moi, je glisse de leur couche et me risque hors de leur chambre. Assis dans un des fauteuils du salon, Damien me fait signe de son index tendu sans lever les yeux.
- « Tu sais où sont les serviettes. »
Une fois ma toilette faite, je reviens sur mes pas et m’assois du bout d’une fesse sur l’accotoir du fauteuil où Damien, imperturbable, poursuit sa lecture.
- « C’est que tu n’as pas envie de baiser avec moi ? »
Il hausse une épaule sans s’interrompre.
- « Tu t’es délibérément jeté dans les pattes de ces deux ogres, je n’allais pas leur disputer leur prise. N’as-tu pas obtenu ce que tu cherchais ? Je crois t’avoir entendu manifester ce que j’ai pris pour de la satisfaction ! »
J’ai insinué une main fureteuse dans son col, jusqu’à jouer du bout des doigts avec sa toison puis je me suis enroulé autour de lui pour lui murmurer à l’oreille.
- « Maintenant, tu ne voudrais pas me baiser, gentiment, toi, comme tu m’as appris ? »
Il rit, ferme son bouquin, décroise ses jambes qu’il étire.
- « En aurais-tu déjà assez des cavalcades effrénées ? »
Je me laisse couler de tout mon long sur lui, suspendu d’une main à son épaule. Je le regarde par en dessous avec toute la douceur malicieuse dont je suis capable, soudain persuadé de l’importance de l’enjeu, qu’il me faut emporter cette manche pour conserver … quelque chose comme son estime et mon amour propre.
- « Disons que … je me documente mais qu’avec toi, c’est différent, tu es plus attentionné. »
Il a laissé tomber son livre au sol et sa main s’est posée à plat dans mon dos, est-ce pour me retenir de tomber ou … ? Il soulève sa paume et je dévale le long de ses jambes jusqu’à me trouver à califourchon, genoux au sol. Mes yeux se fichent en silence dans les siens et mes mains remontent sur ses cuisses, s’emparent de sa ceinture, la débouclent discrètement, puis déboutonnent le pantalon. Il ne cille pas. Mes doigts en crochet étirent l’élastique du slip en extraient une demi-molle qui repose sur son ventre velu. Rien ne semble encore acquis. Je me penche et je l’engloutis.
C’est le jeu de sa main dans mes cheveux qui m’indique que j’ai gagné. Je relâche la pression qui me portait et cesse alors de le sucer avec une application volontaire pour, maintenant, me régaler joyeusement, redressant le mat à la verticale pour en exhiber la raideur à son propre regard. Il me sourit. Je frétille déjà du cul quand il attrape mon téton entre ses doigts en pince.
- « OK,c’est accordé mais tu me devras un service. Un service sexuel, il va sans dire. »
Comme mon silence s’éternise, sa prise se fait plus féroce. Je cède et j’acquiesce du menton.
Il m’attire à lui et me glisse à l’oreille.
- « J’aime que mes amants soient en dette avec moi. »
Puis il m’écarte, se relève, arrache son polo et me fait signe de dégager ses chevilles de son pantalon qu’il secoue, étale sur le dossier avec ses autres vêtements, puis, nu comme un ours et bandé comme un bouc, il m’entraîne vers sa chambre.
- « Voyons comment je vais pouvoir servir ce petit cul glouton. »
Moi, je bande rien qu’à l’idée de me faire fourrer comme un prince. »
Comme je me tais un instant, perdu dans mes pensées, Julien me relance.
- « Il y a longtemps que tu connais Damien ? »
Je réfléchis …
- « C’était en juin, il y a deux ans de cela, déjà. Depuis, j’ai opéré une reconversion et … j’ai poursuivi mes explorations. Au sauna, par exemple, comme tu le sais.
Mais quand il vient à Saint Martin, j’essaie de toujours lui rendre visite. Pour payer ma dette. »
Je reviens caresser furtivement la cuisse de Julien.
- « Et je suis certain que toi, tu es un bon coup dans son genre : chaud et rassurant. »
Mais il s’esclaffe.
- « Tu n’as qu’à venir aux Chênaies pour le vérifier, c’est quand tu voudras. En attendant, te voilà arrivé. Bonne nuit David. »
J’ai regardé s’éloigner les feux du véhicule, je n’aurais su dire si son invitation en était vraiment une.
Amical72
amical072@gmail.com
« Vous, qui passez sans me voir / sans même me dire bonsoir / donnez-moi un peu d’espoir ce soir / j’ai tant de peine / vous, dont je guette un regard / pour quelle raison, ce soir, passez-vous sans me voir ? »
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