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8 | La mine défaite – Le récit de David.
Je me raccroche des deux mains à Damien.
- « Encule-moi ! Maintenant, s’il te plaît. »
Il glisse du lit, un pied dans la ruelle, l’autre à la traîne sur le matelas. Il s’incline sur le chevet. Sa bite tendue bale, de gauche à droite, turgescente, suintante. Je n’ai qu’à étirer le bras pour la diriger et l’aspirer comme un sucre d’orge, une friandise dont je me régale dans une dernière bouchée avant que …
Bassin en rétroversion, il m’offre complaisamment toute l’envergure de son membre en me flattant les cheveux tandis que je m’active, comme pour m’étourdir, ne pas penser à l’énormité que je viens de proférer, une demande qui me ferait rougir de honte si … mon ventre ne se serrait de joie à cette perspective : je vais ENFIN savoir.
Damien m’a retiré sa queue de la bouche pour, sous mes yeux attentifs, dérouler la membrane de latex qui la fait ressembler à une knack alsacienne rosâtre posée sur une choucroute sombre. Il me vient cette pensée incongrue : ce boudin de chair à qui je viens de proposer de pénétrer mon fondement est-il d’un diamètre sensiblement supérieur aux étrons qu’il expulse sans peine quotidiennement ou pas ?
Perplexe, je ne sais que penser de cette image incongrue.
Mais entre temps, Damien m’a retourné sur le ventre, s’est allongé sur moi, son torse velu pesant sur mes omoplates, sa bouche chantonnant une mélopée aux inflexions rassurantes à mon oreille tandis que, les paupières contractées, je me concentre sur sa main qui s’agite sous mes fesses, ses doigts qui glissent, coulissent souplement en moi, puis cette poussée et cette impression d’envahissement, la protestation de tout mon corps : « c’est trop gros, non, mais c’est énorme », une objection dans toute son ambivalence entre ce « pourtant, ça entre » et cet instant de jubilation « ça y est, cette fois, je suis un enculé »…
Cette déchirure.
J’ai dû hurler.
Car, aussitôt, Damien s’est répandu en cajoleries.
Mais sans céder en rien, bien au contraire.
Le très léger balancement qu’il nous imprime, la chaleur et le son grave de sa voix murmurante, le simple contact de ses mains douces qui me contiennent, tout cela me berce et apaise mes battements cardiaques qui se sont emballés. J’ai soudain les oreilles en feu et je fais pivoter ma tête sur le côté pour chercher ses lèvres dans sa barbe. Sa langue est la corde qu’on lance au noyé, qui me rend mon souffle, à laquelle je dois ma vie. Sauvé, je me réjouis, puis, immédiatement, j’exulte.
Damien rit, redresse son buste ; ses deux mains enserrant étroitement ma taille me ramènent fermement à lui.
Je distingue parfaitement le lent et discret coulissement de sa bite en moi, à l’intérieur de moi, puis, soudain, une aisance, la conquête de cette fluidité ; ensuite arrive cette chaleur, en bouffée intense et, à nouveau, cette suffocation mais de joie : ça y est, j’en suis !
- « Maintenant, baise-moi bien, Damien. »
Je voulais qu’il m’apprenne tout, au plus vite. Et je n’ai pas été déçu.
Il m’a prêté son téléphone pour que je prévienne mes parents ; officiellement, j’étais « parti en bringue avec des copains et je préférais dormir sur place plutôt que de courir un risque » Mais le lendemain, quand je suis rentré, ma mère n’a pas pu retenir un cri d’inquiétude devant ma mine défaite et mes yeux caves. Si elle avait pu voir l’état de ma bite et de mon trou du cul …
J’ai dormi vingt-quatre heures d’affilée.
Au réveil, je me sens profondément changé. Je ne sais pas comment mais, d’un coup, je réalise qu’une force m’habite. C’est au moment du déjeuner que je prends conscience de ma mutation.
Ma mère vaque devant sa cuisinière quand mon père arrive. Il entoure la taille de ma mère de son bras et sa grosse paluche glisse sur sa hanche et la ramène à lui. Et ce geste, à cet instant, me pétrifie tant il est désormais évocateur.
- « Qu’est-ce que tu nous as préparé de bon, ma chérie ? »
Et elle, ma mère toujours vaillante, fourmi affairée qui trottine inlassablement, je la VOIS laisser discrètement aller son poids vers l’arrière et venir se couler dans l’anse de ce bras qui la soutient, tourner légèrement la tête, un sourire au coin des lèvres et répondre sobrement : « un ragoût »
Hier encore, seule l’annonce du menu aurait retenu mon attention, celle de mon estomac, mais aujourd’hui … Eux que je regardais comme d’une autre essence que moi, comme … des parents, je les vois différemment. Il me semble que j’ai rejoint leur groupe, celui des adultes qui se caressent, se pénètrent, eux que désormais, une tendresse réciproque soude, fait tenir debout et avancer. Je sais que l’objet de ma quête sera autre que ce qu’ils attendent de moi mais je me sais sur ce même chemin qu’eux ont parcouru, j’ai rompu avec l’indécision qui paralyse et, désormais, il m’appartient de construire ma propre vie.
Mais d’abord, je veux profiter de ma jeunesse.
Mes chers parents, j’ai toute confiance en eux, je sais que je resterai leur fils quoi qu’il arrive, que mon père baissera la tête en marmonnant mais qu’il se rangera à l’avis de ma mère qui, elle, jamais, ne condamnera son fils au prétexte qu’il est différent.
Elle m’a suffisamment taloché entre quatre yeux avant d’aller me défendre bec et ongles face au monde entier pour que je sache UNE chose : elle m’aime.
Amical72
amical072@gmail.com
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